Résumé Le Provencal

du 03 mars 1968

L'O.M. tombe pavillon haut !

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

LYON (par téléphone) - Renouer avec les nocturnes à Lyon en cette saison, cela nous paraissait plutôt inopportun, la ville de la soie n'étant pas toujours très douillette début mars.

Nous avions fort de nous inquiéter, il faisait très doux et le voyage de l'expédition marseillaise pour la route et en voiture particulières se déroula sans histoire. Le seul fait notable du début de la journée était l'essai non concluant de Destrumelle remplacé par Robuschi.

Ce dernier, après quelques secondes de jeu était d'ailleurs le premier Marseillais à se signaler par un retourné acrobatique.

Mais la réplique était immédiate. La troisième minute n'était pas jouée que par deux fois Escale avait du plonger dans les pieds de Di Nallo. C'était parti vite !

Joseph devait placer un bon coup de tête à côté sur centre de Djorkaeff. Il recevait une nouvelle fois en profondeur, résistait aux attaques lyonnaises et marquait d'un tir du droit imparable.

Peu après, il se trouvât en mesure de récidiver et une algarade l'opposait à Le Borgne.

Alors que la rencontre revêtait une franche intensité, Guy déviait la balle sur Di Nallo et ce dernier, du bout du pied, parvenait à la glisser en coin au moment où Escale intervenait.

Ce dernier ne pouvait chaque fois réussir un miracle, mais il avait à la 30me minute à montrer sa détente sur une dangereuse ouverture de Guy ver Fin.

les Lyonnais multiplient les combinaisons dangereuses, Rocco montant sur la droite et centrait pour Rambert dans le coup de tête été magistralement dévié par Escale.

Mais, sur le renvoi Pin se montrait plus rapide et marquait à bout portant tandis que les Marseillais protestaient invoquant un hors-jeu de Rambert. Ils ne se décourageaient pas pour autant et Djorkaeff ajustait un magnifique tir sur coup franc que Chauveau dévié brillamment en corner et cet corner en appelait un autre.

L'O.M. ne désarmait pas.

M. Steiner allait siffler la pause. Robuschi centrait se de la gauche. Chauveau ratait son intervention et Joseph toujours là, ne ratait pas la cage. Si bien qu'à la mi-temps le score était nul 2 à 2.

La première mi-temps s'était terminée par un coup d'audace de Joseph.

La seconde mi-temps débutée par un véritable exploit de Di Nallo. Recevant la balleà la limite de la surface de réparation, il redonnait l'avantage à Lyon d'un tir sec et précis dans la lucarne. En vérité le but à peu près parfait.

Ne voulant pas demeurer en reste avec son compère, Guy, tentait une reprise difficile sur passe de Nouzaret et son tir à ras de terre passait près du poteau (60me minute).

Peu après c'était Zwunka qui réussissait à contrarier l'action de Di Nallo juste ce qu'il fallait pour le faire échouer.

Le jeu continuait d'être très apprécié par le public qui en avait pour son argent avec une partie extrêmement rapide, les deux adversaires s'engageant à fond et portant à tour de rôle le danger dans le camp adverse.

À dix minutes de la fin, Robert Domergue faisait sortir Novi et rentrer Lopez. Djorkaeff passant au milieu du terrain.

Les dernières minutes étaient marquées par un nouvel exploit de Jean Paul Escale, (85e minute), cueillant dans une envolée extraordinaire une tentative de lobe de Di Nallo.

L'O.M., avec ses défauts et ses qualités que nous connaissons bien a joué un bon match devant une équipe qui avait grand besoin de points et qui est actuellement en bonne condition.

Si les Marseillais ne rivalisèrent pas d'habilités manoeuvrières avec leurs adversaires, cela ne les empêcha pas de faire jeu et égal grâce à une véritable débauche d'efforts et une grande générosité dans l'action.

Les Lyonnais, en défense surtout, pouvant utiliser les mêmes argument, cela nous valut une grande partie jouée à un rythme littéralement endiablé, une partie d'engagement dont l'intérêt ne se démentit jamais.

Une partie que l'O.M. perdit, certes, mais pavillon haut et faisant excellente impression.

Le choeur marseillais : "deux buts hors jeu"

De notre position très excentrée, il nous était difficile d'avoir une opinion valable sur le bien fondé des interventions du juge de touche chargé de surveiller l'attaque lyonnaise et qui eu beaucoup de travail.

Nous pensions cependant que Rambert devait être hors-jeu lorsqu'il réussit le coup de tête qui provoqua le second but des Lyonnais.

Les joueurs marseillais et leurs accompagnateurs sont de cet avis :

"Les deux premiers buts sont hors-jeu : c'est un véritable scandale et les défenseurs, notamment Escale et ses camarades, le confirmaient".

Le gardien de but marseillais déplorait : "Je me sentais très bien : j'ai réussi quelques bonnes parades et cela n'aura servi à rien ! Sur le premier but, Di Nallo m'a vraiment possédé... C'est moi qui en avais eu raison les deux premières fois : c'est un juste retour des choses."

Zwunka, que nous félicitions, nous répondit mélancoliquement : "Seul comptent le résultat et nous avons perdu. Mais Di Nallo a réussi son superbe troisième but en ratant son tir. Il me l'a confirmé lui-même".

Gueniche, qui avait, au volant de sa voiture, conduit ses camarades à Lyon, concluait : "Ce fut un match très animé du début à la fin et qui a dû satisfaire le public.

TASSONE

On me traite d'Al Capone du football (sic) nous dit André Tassone. Regardez pourtant ce que Rambert m' fait"... et il montrait une cheville ouverte comme par un coup de hache. Une blessure très douloureuse, qui a dû nécessiter son transport à l'hôpital pour y recevoir les soins nécessaires.