Résumé Le Provencal

du 24 mars 1968

Une course-poursuite passionnante !

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

ANGERS (par téléphone) - Changement de dernière journée dans l'équipe de l'O.M. : Tassone et Lopez seront les deux des arrières latéraux tandis que Djorkaeff jouera au milieu du terrain.

De ce fait, Bonnel portera à nouveau le No 10, Invernizzi le No 8... et Robuschi le No 12 du suppléant ; renforcement défensif donc à première vue.

Sans que l'on puisse parler de douceur angevine, le temps est très favorable ce soir pour une nocturne, mais l'éclairage et aussi médiocre que celui du Stade-Vélodrome et le public semble bouder son équipe.

Le premier tir de la partie et l'oeuvre de Djorkaeff, mais il passe nettement à côté. L'O.M. joue un béton très strict devant une équipe angevine virevoltante et qui passe par Deloffre à la 10me minute.

Heureusement pour les Marseillais, Tulik admirablement servi par son partenaire et seul devant Escale, loupe lamentablement son tir. On a eu très chaud.

Un coup de tête de Stievenard, un bon tir de Poli sur lesquels Escale est à la parade, matérialise l'indiscutable domination d'Angers jusqu'à la 15e minute.

"Mais rien ne sert de dominer" semble vouloir nous dire Joseph qui, au moment précis ou nous écrivons ces lignes évite la charge de Chlosta et sert fort bien en retrait Tassone monté à l'attaque.

Le tir de l'arrière olympien est contré par un pied angevin. C'est la véritable première occasion marseillaise depuis le début de la rencontre.

Nous sommes maintenant à la 30me minute, et rien de bien notable ne s'est produit.

L'O.M. se défend bec et ongles, le style n'est peut-être pas apprécié du public, mais le coeur à l'ouvrage lui, est indiscutable.

Tant et si bien qu'Angers pourtant maître du ballon dans une forte proportion, n'arrive pas à trouver le début le défaut de la solide cuirasse olympienne solidement renforcée.

Alors pourvu que ça dure et que Joseph, l'attaquant unique réussisse une contre-attaque ?

Mais ça ne dure pas. À la 35e minute, Zwunka bousculé par Tulik à la limite de la régularité, repousse le ballon de la main. Coup franc pour Angers à quelques mètres de la surface de réparation.

Chlosta le tire et marque directement. Angers 1, O.M. 0.

Toujours 1 à 0 pour Angers à la mi-temps. On a vu Djorkaeff toujours très offensifs pousser la défense angevine réussisse une contre-attaque !

ments et Deloffre terminer par un véritable bolide une excellente attaque produite par Stievenard.

À la fin de cette première mi-temps corner pour l'O.M. et, après que Joseph eut enlevé le ballon de la tête, Tassone rata la reprise volée au demeurant assez difficile.

Robert Domergue a dû dire deux mots à ses joueurs durant la pause car ils reprenaient le jeu littéralement au sprint. Le résultat ne se fit pas attendre.

Après un tir de Novi, repoussé par la tête de Grobarcyck vient un corner qui permet à Bonnel de reprend le ballon au milieu d'une forêt de jambes.

Voloviec rate son contrôle et c'est l'égalisation (53e minute).

Angers 1 - O.M. 1

Cette égalisation a certainement vexé les Angevins, qui recommencent à dominer et à menacer sérieusement. Escale, sans pour autant réussir à le battre, et bien souvent en pareil cas c'est le contraire qui se produit.

Parfaitement lancé par Djorkaeff, Bonnel centre de la droite. Novi reprend. Voloviec lâche la balle, que les pieds de Joseph pousse définitivement dans ce dans le la cage angevine. Est-ce le deuxième but de Novi ou le 16me de ce Joseph ?

Bien difficile à dire. De toute façon : O.M. 2 - Angers 1.

Ce n'est pas fini, Angers repart à l'attaque et à la 72e minute Deloffre, meilleur homme du match trompe imparablement Escale.

O.M. 2 Angers 2.

La fin de la partie est extrêmement discutée. Angers se rue à l'attaque pour essayer de remporter la victoire mais se heurte à la solide défense de l'O.M.

Quelques heurts de part et d'autre, quelques contre-attaques de l'O.M. qui menacent, elles aussi, la défense angevine et c'est la fin sur le résultat de 2 à 2.

Les Olympiens comme

les Tricolores de Carrère

ANGERS - Encore qu'il soit difficile de comparer rugby et football, il y eut une certaine ressemblance dans le déroulement de la partie, entre la rencontre de rugby du stade l'Arm's Park de Cardiff et cet Angers -OM.

Après avoir complètement subi le jeu de son adversaire durant toute la première mi-temps l'équipe olympienne attaqua en force dès la reprise.

En quelques minutes l'avantage angevin était détruit et l'on vit même les Marseillais mener à la marque grâce à une action parfaitement conjuguée de Djorkaeff et de Bonnel à laquelle Novi mit un point final.

Mais les Angevins, plus heureux que les Gallois, surent tirer profit de leur ultime rush et égalisèrent, ce qui finalement n'était que justice.

Le tout réuni donna une 2me mi-temps passionnante, une lutte incessante, ardente et impitoyable, surtout les points du terrain, une rencontre hautement spectaculaire et qui sembla réconcilier les spectateurs angevins avec le football.

Le mérite de l'O.M. est grand d'avoir pu arracher le point du match nul car l'équipe angevine si elle n'est pas aussi bonne qu'elle le fut la saison dernière, reste tout de même redoutable.

Aujourd'hui, cette équipe se battit avec une très grande conviction, ce qui donne une plus grande valeur à la performance marseillaise.

En pourra cependant regretter que l'O.M. se soit montré beaucoup trop prudent en première mi-temps.

Il a prouvé, au cours de la seconde mi-temps, qu'il avait avantage à attaquer sur tout le terrain et non à se retirer dans une coquille défensive.

CE QU'ILS DISENT

ANGERS - Il est d'autant plus satisfait de ce match nul que l'on venait d'apprendre dans les vestiaires de Marseille la défaite de Bordeaux. Robert Domergue nous a dit :

A qui le deuxième but de l'O.M., à Joseph ou à Novi ?

Jules Zwunka, auteur de la main qui coûta un coup franc à l'O.M. sur lequel Chlosta marqua le premier but d'Angers n'était pas très content : "J'ai été nettement bousculé alors que je n'avais pas le ballon, et c'est pour cette raison que j'ai fait une main. À mon avis c'est pour moi qu'aurait du être sifflé le coup franc et non contre moi".

"Mais je pense qu'avec un peu de réussite dans nos tirs, nous aurions dû l'emporter. D'autre part l'arbitre M. Carette, nous a refusé un penalty en seconde mi-temps qui me paraissait assez peu discutable. Enfin, c'est ça le football. Mon équipe a fait preuve d'un excellent moral et je crois que si elle continue ainsi elle pourra remonter le courant."