Résumé Le Provencal du 11 novembre 1968 |
MAGNUSSON et JOSEPH ont failli sauver l'O.M. devant ROUEN, brillant mais peu efficace (De notre envoyés spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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ROUEN - Il fait un temps anglais, gris et froid, sous une chape de brouillard, quand les deux équipes pénètrent sur la pelouse du stade Diochon. On ne note aucun changement par rapport aux formations annoncées dans la presse. Cependant il ne faut que quelques secondes pour s'apercevoir que l'O.M. a modifié la position de ses défenseurs, sur le terrain. L'homme libre n'est pas Zwunka, mais Hodoul. Devant le "Mexicain" de la droite à la gauche : Djorkaeff, Novi, Zwunka et Lopez pratiquant, eux, le marquage individuel. Le choc Joseph - Rigoni Cette première mi-temps fut essentiellement marquée par deux incidents de jeu. L'O.M. avait fort bien débuté et Fiawoo s'était trouvé en position de marquer dès le coup d'envoi quant, à la 10me minute, sur une balle cafouillée par la défense de Rouen, Rigoni et Joseph plongèrent en même temps. Le résultat fut un choc très violent. Rigoni resta au tapis tandis que Joseph allait se faire soigner quelques mètres plus loin au genou. L'intermède devait se plonger pendant 5 minutes au moins, Rigoni paraissant grièvement blessé. On devine, sans y avoir été, quelles furent alors les réactions du public : cris, huées ("L'arbitre au poteau !") et nous en passons. Une distraction d'Escale. Quand le jeu put reprendre s'aperçut que l'O.M. avait, lui, perdu tout son calme. Les passes arrivaient plus, les défenseurs dégageaient au petit bonheur la chance, ce qui permit à une virevoltante équipe rouennaise de dominer largement jusqu'à la mi-temps. Le bien et le fin jouait ne payant pas toujours, cette domination aurait été improductive si Escale n'avait commis une énorme faute de distraction. Alors qu'il venait de recevoir normalement le ballon de Novi, il se préparait à dégager au pied, mais ne vit pas Dortomb. Ce dernier contra le dégagement du gardien marseillais. Le ballon roula devant le but, fut repoussé par Hodoul puis finalement poussé dans les cages marseillaises par Betta. ROUEN 1 - O.M. 0. Magnusson plus Joseph : un but splendide La deuxième mi-temps débuta comme la première. La défense rouennaise ayant oublié Magnusson sur son aile, celui-ci fonça et tira d'assez peu à côté. Puis Rouen reprit le match en main. Il faut objectivement reconnaître que cette équipe, légère, mais habile, mise essentiellement sur l'offensive. Menant par 1 but à 0, elle ne songea nullement à conserver cet avantage, mais à l'augmenter. Pendant quinze minutes, le jeu se passa exclusivement dans le camp de l'O.M. Mais on le sait, une équipe qui domine et oublie de marquer est toujours en danger d'encaisser un but. |
C'est très exactement ce qui se produisit à la 60me minute. Magnusson, profitant à plein d'un service de Bonnel, déboula sur son l'aile droite dans son style si particulier et si brillant. Il se passa alors une chose curieuse. Tandis que le jeu se développait sur la droite, Joseph allait faire soigner son genou au masseur sur la touche gauche. Mais, en bon chien d'affût, il réalisa la d'instinct ce qui allait se passer et, quand arriva le tir de Magnusson, clair, net et tendu, devinez qui se trouvait à la réception ? Joseph, tout simplement. Et, d'une reprise de volée, il marqua un but de contre-attaque admirable. ROUEN 1 - O.M. 1. Druda redonne avantage à Rouen A la suite de cet exploit, la partie s'équilibre pendant un court moment puis, portée par son public, l'équipe de Rouen reprit la direction du jeu. Il y eut d'abord une première chaude alerte quand Bruant, reprenant de la tête un centre de Largouet, mit le ballon sur le poteau. Ledit ballon revient en jeu. Rustichelli, Zwunka et Lopez se précipitèrent avec des intentions contraires. Il fallut plusieurs minutes de soins pour remet sur pied le pourtant rude Zwunka. Ce ne fut, pour Rouen, que partie remise. À la 65me minute, Druda reprenait de plein fouet un centre de Rustichelli, logeant imparablement la balle dans la cage de l'O.M. ROUEN 2 - O.M. 1. Quand Fiawoo et Magnusson se fâchent La fin de la partie nous valut un certain nombre d'incidents divers. Rigoni, décidément assez touché, devait céder sa place au N. 12 Corcolle. Fiawoo ensuite sans doute excédé par quelques irrégularités de ses adversaires, toucha Druda une ruade volontaire au genou. Il devait écoper d'un avertissement, sous de nouvelles huées du public. Puis Gueniche rentrait à son tour, en remplacement de Joseph, pour éviter sans doute une nouvelle vendetta. Et enfin, alors qu'il ne restait plus que deux minutes à peine à jouer, Druda arrêtait net Magnusson d'un magnifique croc-en-jambe, à deux ou trois mètres de la surface de réparation, de face. Rouge de colère, le Suédois se jeta alors sur le petit Rouennais, le poing en avant. D'où un commencement de pugilat que l'arbitre interrompit par un double avertissement : un à Magnusson, un autre à Druda. Le coup franc tiré par Djorkaeff n'ayant rien donné, la fin fut alors sifflée. ROUEN 2 - O.M. 1. |
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C'est hélas toujours le même article |
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ROUEN - Perdre à Rouen en 1968, est devenu chose normale. En ne s'inclinant que par 2 à 1, à la suite d'une rencontre très disputée, trop disputée même parfois, l'O.M. a somme toute accompli une belle performance honorable. Mais il faut bien ajouter, du très haut de la tribune du stade Diochon - nous devions être à la hauteur d'un cinquième étage - les défauts habituels de l'O.M. nous sont apparus avec une aveuglante clarté. Tout part du bat A la base, c'est la base qui ne fait que la moitié de son devoir. Ce n'est nullement une question de tactique, mais c'est d'esprit. Les cinq arrières de l'O.M., dont quatre sont plus ou moins internationaux, se battent comme des lions pour défendre l'approche de leur but, mais ce que l'on appelle la relance du jeu semble être le moindre de leurs soucis. Excès de nervosité, sans doute, peur de mal faire, car on comprend mal que des joueurs de cette qualité ne soient pas capables d'assurer leurs passes avec plus de précision. Magnusson et Joseph Les arrières se contentant trop souvent de renvoyer le ballon ou de dégager loin et fort, la tâche des joueurs du milieu du terrain, Bonnel et à l'occasion Fiawoo ou Destrumelle, n'est pas facilitée pour autant. Il y a dans cette façon de jouer à l'emporte-pièce quelque chose de choquant, surtout quand en face, se trouve une équipe comme celle du Football Club de Rouen, dans le jeu s'il manque de perçant, est vif, harmonieux et plaisant. Fort heureusement, et c'est ce qu'il faillit faire basculer la rencontre, l'O.M. dispose-t-il de deux attaquants particulièrement efficaces : Magnusson et Joseph. |
Deux joueurs qui, même dans le cadre d'une équipe anti-collective, sont capables de performances techniques pour l'un, athlétique pour l'autre de première qualité. Bien que pas encore complètement rétabli, Magnusson, quand il a le ballon et même s'il ne le dispute pas, pose des problèmes presque insolubles à ses opposants. La grande classe, ça se voit tout de suite ! Quant à Joseph, c'est "M. Courage" et l'on se demande quel serait le classement de l'équipe si elle ne disposait pas des 80 kilos de muscle toujours en mouvement de son avant-centre à la pointe du combat. Ah ! si Rouen... Et voilà ! Nous avons l'impression de réécrire un article déjà de trop nombreuses fois écrit. L'O.M. c'est une énorme bonne volonté qui, surtout en déplacement, force la sympathie, du tempérament, de la force, mais un désordre et une fébrilité décourageante à la longue. Quels reproches peut-on adresser à des joueurs s'étant battu avec autant de conviction... sinon leur conseiller une cure de désintoxication. Le Football Club de Rouen avec, au départ des petits moyens, à la mesure d'une équipe qui fut pratiquement en faillite la saison dernière, et, lui sur la bonne voie. Celle du jeu offensif, collectif, brillant parfois... Et l'on se demande quel résultat obtiendrait cette équipe si elle avait Magnusson à l'aile droite et Joseph au centre. Un dernier paragraphe pour signaler la bonne forme de notre marseillais Rustichelli et la qualité des Betta, Druda, Largouet et autre Gosselin. |
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