Résumé du Petit Provencal

du 19 octobre 1936

STRASBOURG : 1

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Strasbourg, 18 octobre.

Une pluie légère et fine tombe sur le stade du jardin Haemmerlé lorsque sous les ordres de l'arbitre nordiste M. Vandeputte, les équipes font leur entrée sur le terrain dans la formation suivante.

Strasbourg : Mayer, Lohr et Schwarts, Halver, Hummenberger et Bauer, F. Keller, Hoffmann, Rohr, Heisserer et Wachter.

Marseille : Erevanian, Ben Bouali, et Gonzales, Bastien, Bruhin, Durand, Zermani, Sas, Ignace, Kohut et Waggi.

Les deux équipes se présentent donc au grand complet. Heisserer et Ben Bouali étant remis de leurs blessures.

Malgré la visite du Président de la République à Strasbourg, la foule des grands jours plus de dix mille personnes, garnit les enceintes du stade.

Le coup d'envoi échoit aux Marseillais qui engagent contre un assez fort soleil. Le terrain glissant et la nervosité des joueurs empêchent au début tout jeu coordonné. Strasbourg se retrouve le premier et vient inquiéter Erevanian par des shoots de Rohr et de Heisserer. Marseille à son tour, trouve la cadence et l'on assiste à quelques très belles phases de jeu à l'actif des deux équipes en présence.

A la 14e minute Keller passe Gonzales, évite Erevanian et loge la balle dans les filets vides.

Strasbourg mène par un but à zéro. Strasbourg à maintenant le plus souvent l'avantage et deux shoots de Rohr manquent de peu le but. Dans un choc avec Keller, Gonzales est blessé et doit quitter le terrain. Hummenberger touché lui aussi l'imite peu de temps après. Privé de son demi-centre Strasbourg est submergé et Marseille domine un bon moment sans pourtant arriver à égaliser avant la mi-temps.

A la reprise Gonzales et Hummenbeyer manquent toujours à l'appel et de part et d'autre l'on continue à dix. Kohut et Bauer ont pris la place des éclopés. On joue à peine depuis deux minutes que Durand descend Keller d'un geste brutal. L'ailier international est transporter au vestiaire, mais Durand est fort justement exclus du terrain par l'arbitre.

Il n'y a plus maintenant que neuf joueurs de chaque côté. L'équilibre numérique est cependant rompu en faveur de Strasbourg lorsque dix minutes après Keller reprend sa place. A dix contre neuf, Strasbourg domine. Marseille replie presque la totalité de son équipe en défense et parvient ainsi à endiguer les attaques strasbourgeoises. Dans les dernières minutes, Kohut passe ailier gauche pour essayer de forcer le résultat. De fait l'attaque marseillaise devient plus dangereuse, mais Schwarz fait bonne garde et arrête tout. Sur la fin, les Marseillais dans leur désir d'égaliser, commettent même quelques imprudences, laissant à plusieurs reprises les avants strasbourgeois seuls en face d'Erevanian. Mais dans leur énervement, ces derniers ne peuvent pas profiter des occasions qui s'offrent à eux. Le résultat ne sera donc plus changé jusqu'à la fin.

Le match ne tint pas ce qu'il promettait à cause de l'acharnement avec lequel il fut disputé. Les brutalités furent nombreuses et la qualité du jeu s'en ressentit. Vers la fin ce fut une véritable bataille avec le temps en temps des combats singuliers. Malgré leur infériorité numérique, en deuxième mi-temps, les Marseillais firent jeu égal avec les Strasbourgeois et ils auraient mérité le match nul. Leur meilleur homme fut le demi-centre Bruhin qui dirigea les opérations avec autorité et clairvoyance sans oublier de marquer Rohr. Kohut et Bastien furent également très bons ; les avants n'étaient jamais au complet et ne peuvent pas être jugés sur cette partie. Toutefois, Ignace et Zermani furent les plus dangereux.

A Strasbourg, la blessure de Hummenberger influença fortement le rendement de l'équipe. Individuellement, Schwartz, Halter et Heisserer se montrèrent en bonne forme.

L'arbitrage de M. Vandeputte fut impartial mais trop peu énergique.

Résumé du Petit Marseillais

du 19 octobre 1936

Résumé du Journal d'Alsace et de Lorraine

du 19 octobre 1936