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Lors de cette rencontre l'OM alignera l'équipe qui évoluait en division d'honneur. Le match fut annulé est rejoué le 22 mars 1970

 

Article Le Provencal

du 29 décembre 1969

 

Impossible n'est pas Marseillais

Le Red Star arrache le nul à l'OM (2-2)

Paris - Notre titre peut paraître curieux à qui n'a pas assisté à cette rencontre prématurément qualifiée d'insolite.

Il reflète pourtant assez bien ce que nous avons vu.

Le match nul a été plus arraché par l'équipe professionnelle du Red Star que par celle des amateurs de l'OM.

A ce sujet, précisons sans plus attendre que Joseph venu de Pau en voiture et grippé par dessus le marché, ayant préféré ne pas jouer, c'est l'équipe de Division d'Honneur, dans son intégralité, qui se présenta sur le stade du stade de Paris.

Cela dit, qu'avons nous pu constater, en toute objectivité et sans tenir compte des remous divers soulevés par le match ?

L'équipe ayant marqué les deux plus beaux buts, fut celle baptisée amateur.

Le meilleure organisation sur le terrain fut encore le fait de ces mêmes amateurs.

Ajoutons encore à leur crédit un nombre d'occasions d'autres buts au moins égal à celui des "pros". Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé.

Conspués à leur entrée sur le terrain, les olympiens furent applaudis à leur retour, après la mi-temps et en fin de rencontre, c'est aux cris de " Allez l'OM ! " que tout devait se terminer.

Quelques rayons de soleil en plus et l'on se serait cru non point au stade Vélodrome, mais à l'Huveaune.

L'important est d'y croire

La grande surprise pour nos amis et confrère de Paris ne fut pas le résultat de la partie mais la tenue de cette équipe olympienne qu'ils ne connaissaient pas.

Même pour nous qui la connaissons un peu mieux, encore que Marseille XIII nous prive du plaisir de la voir plus régulièrement, la surprise fut assez grande.

Passer le premier quart d'heure de timidité et ayant constaté que les terribles "pros" d'en face n'avaient chacun que deux pieds, une tête et ,ne s'en servaient pas mieux qu'eux, les jeunes olympiens se mirent à jouer comme si l'adversaire eut été Biver, Menton ou Hyères.

Leur plus grand mérite fut de jouer en équipe, d'éviter les dégagements désespérés, les passes hasardeuses, l'affolement et partant de prouver qu'il y avait dnas leurs rangs des footballeurs d'une qualité certaine.

Le tout en sport, on ne le répétera jamais est d'y croire

A partir du moment ou ils ne doutèrent plus de la valeur de leur moyens comparée à celle des "pros" du Red Star, les jeunes Olympiens purent traiter d'égal à égal

Di Caro mieux que Magnusson

Cette victoire car dans ce cas particulier, on ne saurait parier de demi-succès est avant tout collective.

Cependant deux joueurs méritent ce que l'on appelle la vedette : Christian Delachet et Di Caro.

Le premier rassura ses camarades par sa sûreté, son coup d'oeil, son audace. Sans avoir été véritablement bombardé, il réussit cependant un grands nombre d'arrêt et de sortie difficiles.

Le second marque les deux buts de son équipe. Ca compte n'est-ce pas ? Son second but fut un pur chez d'oeuvre.

Il fit ce que Magnusson et Loubet n'ont encore jamais réussi cette saison.

Terminer une longue série de dribles en ligne droite par un but magnifique. Parti du milieu de terrain, il évita d'abord un croc d'Herbet et transperça littéralement toute la défense du Red Star au pied avant de conclure d'un tir magistral.

Cet exploit souleva les 3000 spectateurs comme un seul homme. Depuis deux saisons nous n'avions pas revu Di Caro en équipe première.

On nous avait dit que diminué par le service militaire, il avait perdu l'essentiel de ses qualités.

La chose n'apparut pas à Saint-Ouen. Bien au contraire.

La preuve est ainsi faite que quand des titulaires de l'équipe "pro" sont fatigués ou en petite forme, il faut moins hésiter à faire confiance à des jeunes.

Le Di Caro de saint Ouen aurait eu sa place à Zagreb.

Bracci un véritable espoir

Personnellement un autre joueur de l'OM nous a aussi beaucoup plus, il s'agit de Bracci.

On le vit s'améliorer au fil des minutes, pour terminer très fort. Galli, qui avait la lourde tache de marquer Farias, s'acquitta fort bien de cette tâche.

Scotti et Chaumeton, furent à l'origine des meilleurs mouvements collectifs de leur équipe.

Casolari se battit avec un courage tellement admirable qu'il força le respect de ses adversaires du Red Star

Henri Lopez très sur. Piatti, Bodji et le remuant Carillo, ne méritent eux aussi, que des éloges.

Au Red Star ou Farias ne réussit à peu près rien, les meilleurs furent : Herbet, lequel porte toutefois trop le ballon : Ahache, Mouthon et Monin.

Par contre, le fiasco de Gueniche, Gomez et Vergnes fut total

Maurice Fabreguettes

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Francis Poleski : "Nous avons prouvé quelque chose"

L'entraîneur de l'OM, le très gentil Francis Poleski, avait les larmes au bord des yeux. Il venait de vivre, sans nul doute, le plus beau jour de sa carrière d'entraîneur.

"Que nous ayons fait match nul n'est rien à mes yeux. Les surprises en Coupe et en championnat sont souvent banales."

"mais je crois que, cette fois, nous avons prouvé quelque chose. La valeur réelle d'une équipe qui a souvent du mal à s'extérioriser en Division d'Honneur."

"je suis très... très content de mes petits. Ils ont tous été formidables".

M. Zénatti : "Rien à dire nous avons été moches"

Très déçu, on le serait à moins, le président du Red Star, M. Zenatti, s'est montré peu bavard.

"Que voulez vous dire. Mon équipe a été tellement moche qu'elle ne mérite même pas d'être critiquée."

"Et puis des "pros" sont toujours gênés quand ils ont devant eux des amateurs décidés."

 

Ajoutons que nous avons cherché en vain des responsables du Groupement. Tous devant leur poste de TV pour voir du rugby...!

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Article Le Soir

du 29 décembre 1969

 

Grâce aux amateurs de l'O.M.

Le football "Open" est-il né

hier à Saint Ouen ?

Paris - Il faut bien le dire, l'affaire se présentait mal. Tous les éléments semblaient ligués contre cette rencontre.

Ceux, absents, de l'OM - onze exactement, Joseph ayant déclaré forfait au dernier moment - plus les autres tombés du ciel et bien présents eux : un froid très vif, de la neige fondue... et du gris partout.

De quoi vous donner une irrésistible envie d'aller fêter la post-Noël ou le pré-jour de l'an devant un poste de TV quelque part, n'importe ou, bien au chaud.

C'est sans doute ce qu'avaient du penser les dirigeants du Groupement responsables de non assistance à personne du football "pro" visiblement en danger.

Car nous avions beau chercher, en dehors de MM. Leclerc et Zenatti, les deux présidents ennemis, et du sélectionneur M. Boulogne, le gratin était rare, pour ne pas dire inexistant dans les vestiaires du Stade de Paris.

Le football est peut être gouverné, mais ca ne se voit pas.

Si le ridicule tuait

Pendant de temps, les joueurs de l'OM s'embrassaient sur la pelouse.

"Elle est formidable", nous confia Galli en passant

Le fait est que quand on joue d'habitude à l'Huveaune...

Dans le car nous ayant amené au stade, le sage Henri Lopez, le miraculé (quelques centimètres de plus à droite ou à gauche et il eut joué au cimetière) nous avait dit :

"Nous n'allons pas fermer le jeu. Nous sommes décidés à nous battre. Tans pis si nous prenons un carton. Mais j'ai presque la certitude que nous ne serons pas ridicule."

Henri Lopez ne savait pas qu'il était loin du compte.

Si le ridicule tuait, la rencontre terminée, il y aurait eu douze joueurs du Red Star couchés sur le terrain, les bras en croix.

Di Caro le dynamiteur

Le véritable dynamiteur des "pros" fut Di Caro

Rapide, puissant, énergique, il allait jouer en véritable ailier du "droit au but"

Alors que son équipe paraissait encore un peu contractée, il arrivé à point nommé, pour terminer parfaitement, la deuxième véritable offensive de l'OM. ce but que Casolari avait fort bien préparé, coupa le sifflet à la critique.

"Ces petits, ces amateurs" hués à leur rentrée sur le terrain comme s'ils étaient responsables de la distribution de la pièce, venaient de marqué les premiers.

"Bon ce sera leur fiche de consolation" dit on autour de nous

Mais pas du tout, après que le Red Star eut égalisé sur un de ces buts que les très grandes équipes devraient refuser, pour le panache, le même Di Caro allait doubler la charge de dynamite.

Le grand Boum

Cette fois, ce fut la grande explosion. Le boum.

Toute la défense du Red Star passée balle au pied, une course en ligne droite de quarante mètres... et un but, individuellement parfait.

Du Magnusson dans une symphonie achevée.

Notre confrère et ami Francis Huger ne sut résister au plaisir de placer un de ses habituels jeux de mots

" Ce Di Caro, il casse tout même les vitres"

Si Farias était d'Artagnan

Vous savez sans doute comment le Red Star égalisa pour la deuxième fois

Piteusement

Un penalty, transformer en but, par Farias

Bien sur, il y était peut être.... ce penalty

Mais il ne s'imposait pas irrésistiblement

Une toute petite main de Piatti que M. Mouton - avec l'arrière du Red Star cela faisait deux Mouthon sur le terrain - sanctionna comme s'il s'était agi d'un crime de lèse-football.

Par la suite, voulant sans doute se racheter, ce même M. Mouton fut un véritable agneau pour les défenseurs de l'OM.

Tout de même, quand on est une équipe "pro" jouant sur son terrain , a-t-on besoin d'un penalty pour faire match nul avec une équipe de division d'honneur ?

Un Farias-d'Artagnan eut volontairement raté ce penalty pour, ensuite, entrer la balle au pied dans la cage, après avoir dribblé toute la défense de l'OM, Delachet compris.

On comprend mieux Sedan

Tout cela fit que ce match nul ne fut pas tellement, grâce aux amateurs

Venons nous d'assister sans le savoir, au premier math de championnat "open" de l'histoire du football français ?

A défaut de grande qualité internationale, la quantité ne manque pas dans notre pays.

Peut être est il stupide d'aller chercher près de quarante étrangers dont vingt au moins ne valent pas nos jeunes.

A voir jouer l'OM amateur, on comprend mieux Sedan

De l'audace, toujours de l'audace... et le football français ne s'en portera pas plus mal

Maurice Fabreguettes

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