Résumé du Petit Provencal

du 09 novembre 1936

SETE : 2

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Ce fut la même affluence que pour le match Sète-Lille avec une ambiance différente créée par près de mille supporters marseillais venus, comme de juste, encourager leur équipe ce qui promet plus de bruit. Le temps est merveilleux égayé par le soleil avec une petite brise agréable ; le haut-parleur annonce les équipes :

Marseille : Vasconcellos, Ben Bouali, Conchy, Granier, Bruhin, Durand, Zermani, Miquel, Zatelli, Ignace, Kohut.

Sète : Llense, Franques, Mercier, Schmitt, Rafaat, Laurent, Gabrillargues, Petrak, Korany, Sintes, Bougnol.

C'est M. Marenco qui arbitre.

Sète engage les hostilités et procède à la première attaque ; Vasconcellos aidé par le vent dégage loin et les avants phocéens partent ; ils se montrent en verve et obtiennent trois corners à dix minutes d'intervalle alors que Sète n'en obtient qu'un. Leur supériorité se concrétise par un premier joli but rentré par Zatelli, à la dixième minute.

Le temps de remettre en jeu et sur attaque de toute la ligne, Kohut dernier servi, obtient le deuxième but, véritable but surprise. Quoique bien obtenu, ce début foudroyant semble sidérer les Sétois qui semblent peiner.

Enfin, petit à petit, ça vient, mais les Phocéens sentent le danger et serrent en défense, ne laissant que trois avant à l'attaque. Aussi Petrak, Sintes, ont beau faire des étincelles, huit hommes font bonne garde et rien ne passe. Lorsque la balle vient aux avants blancs, ils sont toujours dangereux, mais le jeu revient toujours dans les cinquante mètres de Marseille qui ne s'en laisse pas conter. Néanmoins Vasconcellos stoppe deux ou trois essais dangereux dont l'un lui échappe des mains mais va heureusement en corder. Ignace, blessé aux genoux n'est pour son équipe que d'une aide relative.

Bruhin qui surveille simplement Korany à fort à faire mais s'en tire avec quelques horions qui attirent à son équipe des coups francs peu dangereux.

Maintenant le jeu est maigre, seul Sète essaye mais se heurte à une équipe décidée et la mi-temps arrive sur le score en faveur de Marseille.

La deuxième mi-temps sera la plus mauvaise que nous avons vues sur le stade des Métairies. Les visiteurs opèrent la tactique défensive et seront continuellement acculés sur leur but ; les coups de butoir des Dauphins trouvent toujours à la parade huit hommes faisant face à cinq avants.

A ce jeu, il était inévitable qu'une faute se commète et, en effet, à la trentième minute, sur un cafouillage, une main se produit et le penalty, comme de juste, est transformé par Pétrak.

Marseille n'essaie pas de réagir et se replie, aussi deux minutes après, sur un nouveau cafouillage, Petrak met les équipes à égalité sous une ovation montre.

Les Marseillais sont consternés et quelque peu rageurs, d'autant plus que deux minutes après, sur une sortie de touche, Korany, d'un bel heading, met pour la troisième fois la balle dans les filets de Vasconcelos, mais un conciliabule s'engage, les Phocéens réclament et finalement, le but, à notre point de vue valable, car il avait touché un blanc avant que Korany le rentre, est annulé. Bronca, terrible, qui nous vaut que l'arbitre siffle la fin.

Nous pouvons dire qu'il y a loin de la partie d'aujourd'hui avec celle de Lille, surtout en deuxième mi-temps qui fut un entraînement sur un but, les Phocéens laissant rarement leurs trente mètres, ce qui leur fut fatal car s'ils avaient joué comme en première mi-temps, ils auraient pu augmenter le score. On ne gagne pas un match en se défendant seulement.

Sète aborda le match avec trop de confiance, en effet, les Marseillais, en première mi-temps, furent toujours les maîtres à la touche, leurs hommes n'étant jamais marqués. Lorsque les Dauphins voulurent en mettre, il était trop tard ils avaient deux buts à remonter.

Des équipiers à Marseille, on peut tous les citer comme bons défenseurs à part Kohut, Zatelli et Zermani qui constituèrent l'attaque pendant les trois quarts du match. Vasconcellos eut de beaux arrêts, mais joua avec beaucoup de chance par deux ou trois fois et aurait dû être battu.

Llense eut bien moins de travail mais souffrit de la nonchalance de son équipe au début ; elle se reprit trop tard.

VIGLIOCCO

Résumé du Petit Marseillais

du 09 novembre 1936