Résumé Le Provencal

du 18 octobre 1972

Un but de M'PELE a suffi aux Ajacciens

AJACCIO - Soleil, spectateurs, ambiance, tout était réuni, hier au stade de Timizzolo pour que ce A.C.A. - O.M. avancé comme insolite atteigne le succès populaire escompté.

On ne manquait pas, à l'entrée des équipes sur le terrain, de remarquer le maillot blanc de Trésor et celui rayé de Courbis, Buigues, Verdonk et Albaladejo.

Puisque nous sommes dans l'insolite, signalons le seul Marseillais Courbis joua avec l'A.C.A. L'honneur Corse étant sauvé par Franceschetti désormais olympien bon teint.

Et c'est parti avec les joueurs annoncés. Un démarrage d'ailleurs bien timide de part et d'autres. Le premier quart d'heure peut même être comparé à un round d'observation qui se serait un peu prolongé. Notons un centre de Magnusson (8e minute) dévié par Skoblar sur Novi qui rate sa reprise.

Une seule action tranchante de cette période initiale est à mettre à l'actif les Ajacciens : une montée de Leroy sur l'aile droite se termine par un centre et un très bon tir de Dubreucq qui frôle la transversal de Carnus (12e minute). Mais, répétons-le, ce n'est pas encore la vitesse supérieure.

Deuxième quart d'heure : l'O.M. ne sort toujours pas de sa grisaille et les Ajacciens, évidemment, en profitent.

Un centre tir de M'Pele est tout d'abord intercepté que par Carnus, puis, Albaladejo, bénéficie d'un contre favorable, échappe à Zvunka mais, heureusement pour l'O.M., il tire sur l'extérieur des filets (20e minute). Encore une tête de P'Pelé à côté (27e minute).

Les Marseillais répliquent (toujours sur la pointe des pieds) par un centre tir de Magnusson qui rate de peu l'encadrement (29e minute).

En somme, le seul acteur à se mettre en évidence et l'arbitre, M. Mouton. Mais le public n'appréciait pas beaucoup sa façon d'user du sifflet pour un oui et pour un an.

Après la première demi-heure, on attend le réveil des champions de France. En vain !

C'est toujours l'A.C.A. qui garde l'initiative. Tir de Buigues à côté (35e minute). Mais ensuite Bosquier est obligé de détourner en corner (et en catastrophe) une balle brûlante.

Sur le coup de pied de coin, les Corses ont d'ailleurs une très bonne occasion d'ouvrir la marque. Le même Bosquier a, en effet, la bonne idée de suppléer son gardien en dégageant sur sa ligne, la reprise de Dubreucq (37e minute).

Cette sérieuse alerte ne change rien à la physionomie de la première mi-temps ou l'O.M. a été loin de montrer son meilleur visage.

Avant que M. Mouton ne siffle la pause, Carnus doit encore intervenir sur un tir tendu de M'Pele. Son vis-à-vis Lestringuez n'a pratiquement pas touché le ballon. C'est donc l'A.C.A. qui mène aux points.

Quand les débats reprennent, le ciel ses curieusement couverts de nuages cela n'empêche pas Buigues de tenter sa chance de trop loin toutefois pour inquiéter Carnus.

On a une impression : l'O.M. maintenant semble décidé à réagir. On enregistre d'abord un centre tir de Kula dans les bras de Lestringuez, puis une ouverture du même Édouard pour Skoblar. Malgré le retour de Courbis, lancé à sa poursuite, Josip a le temps de tirer. La balle au grand soulagement des spectateurs manque l'encadrement (49e minute).

Pour ne pas être en reste cependant, l'A.C.A. sonne la contre-attaque et l'O.M. à son tour, va être sérieusement inquiété.

Sur un débordement de Leroy, suivi d'un centre, la balle arrive jusqu'à Buigues dont la reprise est détournée par Carnus dans un excellent réflexe (57e minute).

C'est le moment que Linder choisit pour faire entrer Lopez à la place de Franceschetti qu'on disait fatigué avant le coup d'envoi.

Trésor devient ainsi milieu de terrain, mais c'est encore Carnus qui doit dégager en corner un tir tendu d'Albaladejo (59e minute).

On joue maintenant depuis une heure et le moins qu'on puisse dire est que l'O.M. n'a toujours pas la situation en main.

Albaladejo se signale encore par un terrible tir qui va s'écraser sur la transversale (64e minute).

Décidément les Corses sont mal récompensés de leurs efforts. On croit même qui vont perdre le bénéfice d'une assez nette domination sur une reprise de Novi, déviée du bout des doigts par Lestringuez (67e minute), puis sur un véritable boulet de Skoblar que le gardien insulaire détourne une nouvelle fois en corner (71e minute).

Tout reste à faire pendant le dernier quart d'heure.

Les Ajacciens s'y emploient les premiers avec, il faut le dire, la complicité des défenseurs marseillais qui concèdent inutilement un corner.

Le coup de pied de coin va pourtant être déterminant : Verdonk le donne de son fameux pied gauche, en direction de M'Pele. Le brun avant - centre s'élève plus haut que partenaires et adversaires. Sa reprise de la tête irrémédiablement secoue les filets olympiens sans que Carnus et ses défenseurs aient pu esquisser un geste de défense (78e minute). L'O.M. méconnaissable, est donc mené à la marque à un moment ou il sera difficile pour lui de rétablir la situation. Toutefois, en fin de match l'ACA est même à deux doigts d'obtenir un deuxième but sur un centre d'Albaladejo raté d'un cheveu par Buigues (86e minute). Personne ne saurait contester en conclusion la courte mais logique victoire du onze ajaccien volontaire.

Jean FERRARA