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Résumé Le Provencal

du 18 décembre 1972

 O.M. : un naufrage collectif

A la mi-saison l'équipe-type reste à faire

Le problème est assez simple.

Quand les locomotives ne tirent pas, le rapide devient un intérêt local.

Hier, exception faite de Magnusson - et l'on sait que pour quelle raison il était absent - l'O.M. alignait toutes ces vedettes actuelles.

Carnus, Bosquier, Franceschetti, Skoblar, Trésor, Keita, c'est-à-dire plus d'un demi milliard de transferts sur les deux dernières années saison.

Or, il se trouve qu'aucun de ces joueurs, dont la valeur pourtant ne se discute pas, ne justifia pleinement sa réputation.

Passons sur Carnus (assez peu sollicité), Franceschetti (blessé) et Bosquier, auquel on ne saurait reprocher que quelques passes longues imprécises.

Mais, Trésor choisit ce jour-là, et le moment où son équipe venait d'encaisser un but, pour tenter et rater une talonnade acrobatique à son gardien et offrir ainsi à Dell'Oste le but qui mit l'O.M. k.o.

Par la suite, traumatisé (c'est le mot à la mode) par cet incident technique, le brave Marius devait perdre une partie de ce ses grands moyens.

 SKOBLAR ET KEITA : L'ACCÉLÉRATEUR EN PANNE.

Mais, la folle imprudence de Trésor et le reste n'eussent été que péripéties si l'O.M., sous la baguette de son célèbre tandem offensif Keita - Skoblar, avait joué en équipe collective et offensive.

Hélas, pour les supporters olympiens, il n'en fut rien.

Skoblar, qui venait de jouer trois matches difficiles dans la semaine, parut en petite forme, ou fatigué, ce qui revient au même.

Sans doute fut-il mal et peu servi, mais nous ne lui avons pas trouvé son "jus" habituel.

Quant à Keita, nous eûmes l'impression qu'il s'était trompé d'équipe.

Il nous a semblé le voir sous le maillot rouge, avec le numéro que portait un célèbre Adams.

Le vrai Keita en tout cas, celui à peine entrevu contre Saint-Étienne, est encore l'Arlésienne de l'O.M. nouveau.

 ADAMS ET MEZY

Dans ces conditions, performance très modeste des ténors, plus un certain manque de réussite, il était normal que la bonne équipe de Nîmes fit la loi en première mi-temps et en fin de rencontre.

Un ensemble homogène, contre un puzzle dont les meilleures pièces ne s'emboîtent pas, a toujours l'avantage.

De ce fait, ce sont deux Nîmois qui dominèrent la rencontre. Adams et Mezy, avec l'aide précieuse de leurs partenaires.

Adams, on le savait déjà, et un footballeur athlète dont la sélection en équipe de France est parfaitement méritée.

Il se paya le luxe de marquer efficacement Keita et de contre attaquer dangereusement.

Laisser Bosquier sur place, grâce à un double démarrage, est chose rare dans le football français.

Mezy et son pied gauche orchestrèrent le jeu des "Crocodiles" avec une grande pertinence.

Il est bien évident que le Nîmes-Olympique à un niveau du terrain nettement supérieur à celui de l'O.M.

Ce n'est d'ailleurs pas une découverte.

 LE BAYERN, LUI AUSSI...

La rencontre terminée, un dirigeant olympien, qui n'est pas le premier président Gallian, nous a dit :

"Notre saison est bien compromise !"

Le plus étonnant est que ce pessimisme vient après le plus grand optimisme.

Après Nice et après Paris, tout le monde avait pu croire que l'O.M. allait repartir.

Soyons francs, personne envisageait une défaite contre Nîmes, une difficile victoire au pire.

La déception n'en est que plus grande.

Sans doute ce match contre le Bayern, sur l'épuisante pelouse du Parc des Princes, entre Nice et Nîmes, était-il une imprudence.

On remarquera entre parenthèses, que le Bayern, lui aussi, a été battu samedi par Cologne, le Nîmes de la Bundesliga, avec un pied gauche encore plus redouté que celui de Mezy, puisqu'il est l'arme principale d'Overath.

 UNE ÉQUIPE QUI N'EXISTE PAS !

Mais cette excuse ne nous satisfait pas.

Au milieu de la saison, après avoir fait un effort de recrutement considérable, l'O.M. n'a pas encore d'équipe.

Aucun technicien, même de très bonne volonté ne serait capable de définir le jeu l'ensemble, ou, plutôt de l'amalgame olympien.

Le moins drôle et que ce n'est pas fini.

Dès la rentrée prochaine, chacun va y aller de sa petite composition, et l'on peut craindre que Kurt Linder ne soit rapidement débordé.

La seule vérité est, compte tenu de son effectif, que trouver la composition idéale de l'O.M. est aussi facile que rechercher la quadrature du cercle.

Il y a trop de joueurs de valeur sensiblement égale et qui sont bons, moins bons, ou mauvais à tour de rôle.

Hier, les vedettes ayant mal joué, les absents eurent raison, ou parurent avoir raison.

Mais tous ces absents étaient présents à Valenciennes, à Ajaccio, à Nancy, à Reims et à Bordeaux, où l'O.M. fut aussi très décevant.

Le vrai problème est celui de l'équipe. D'une équipe qui n'arrive pas à se trouver.

Tout ce que l'on pourrait dire d'autre nous parait inutile.

Maurice FABREGUETTES

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René Gallian et son état-major déçus :

"Comment expliquer l'inexplicable !..."

Après la rencontre un certain désarroi se lisait sur les visages marseillais.

Le président René Gallian ne parvenait pas à tirer une conclusion à cet échec :

"Nous avons un peu réagi en seconde mi-temps, je ne suis pas un technicien mais peut-être les efforts déployés contre le Bayern de Munich ont-ils pesé dans la balance. Naturellement, nous venons de perdre deux points extrêmement précieux..."

L'entraîneur Kurt Linder était assez dérouté lui aussi et ne s'expliquait par la contre-performance de ses hommes : "Deux buts à remonter, c'est beaucoup, nous avons dominé en 2ème mi-temps mais cela n'a rien donné. Évidemment on peut accuser le match de Paris d'avoir nui à notre rendement mais il n'explique pas notre manque de réussite et d'efficacité, je m'interroge et je n'arrive pas à trouver des réponses satisfaisantes !"

Bernard Bosquier était abattu : "Nous avons peut-être joué fatigués ! Nous avons fait ce que nous avons pu ! les Nîmois sont meilleurs que nous ! En définitive, il n'y a rien à dire sur le résultat final !"

Josip Skoblar estimait avec beaucoup de sérénité : "Il est difficile de remonter un trop lourd handicap devant un adversaire aussi coriace que Nîmes ! Nous avons tout de même des circonstances atténuantes à faire valoir, nous avons été éprouvés par le match disputé contre le Bayern de Munich, de plus, le premier but nîmois est entaché d'irrégularité. Il y a au moins deux fautes commises par les attaquants gardois ! Nous devons pourtant reconnaître que ça ne tourne pas rond au sein de notre équipe !"

Trésor avait de la difficulté à récupérer. Cette défaite, de toute évidence, l'avait marqué : "Si nous n'avions pas encaissé le second but, nous aurions pu remonter et réaliser au moins le match nul ! À présent, nous allons faire le maximum pour remonter et d'essayer de combler notre lourd handicap ! Ce sera très dur, mais ce n'est pas une tâche matériellement impossible ! "

Keita était également morose : "C'était difficile de passer, mais je crois qu'il ne faut pas désespérer, la chance finira bien par tourner !"

Lopez constatait avec un peu d'amertume : "C'est toujours bête de ressasser ce qui aurait dû être fait et ce qui a été fait ! Mais je crois qu'on peut dire que sur le premier but au moins, il y a eu des fautes commises !"

Bonnel admettait la défaite : "Les Nîmois ont joué avec plus d'aplomb, plus de verve que nous. Dans ces conditions, toutes nos excuses ne seront pas valables !"

Novi renchérissait : "Les Nîmois ont mieux joué le coût que nous ! Ils n'ont eu que deux occasions et ils ont su les exploiter".

Le Boedec faisait remarquer avec une logique imperturbable : "On prend deux buts, on n'en rend qu'un ! Tout le reste n'est que littérature ! Les Nîmois n'étaient pas faciles à manoeuvrer mais ils auraient pu être à notre portée !"

M. Neumann se lamentait : "Ce n'est pas vrai, un résultat pareil ! Quelle première mi-temps ! À s'arracher les cheveux. Enfin, nous avons encaissé deux buts-bidon".

Di Caro était soucieux : "Perdre dans ces conditions, ce n'est pas possible, pour ma rentrée, j'espérais mieux !"

Quant à Carnus, il soulignait d'une voix atone : "Les Nîmois ont eu 100 % de réussite et puis ils ont été bons ! Les Nîmois ont su nous attendre, nous voir venir comme à l'agachon ! Et en guise de paradoxe, je me demande si mercredi dernier nous n'avons pas été trop bons contre les Munichois !"

Ainsi va la vie d'un club avec ses hauts et ses bas.

 Alain DELCROIX

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SKOBLAR, ton soulier dort !

Le moins que l'on puisse écrire est que cette première défaite de la saison, enregistrée par l'O.M. sur son terrain, n'arrange guère les affaires du club marseillais.

Après les excellentes performances réalisées devant Nice et le Bayern, on s'attendait à mieux.

On espérait surtout voir cette équipe constellée d'étoiles, - bien pâle hier - donner une autre réplique à des Nîmois que les gens du cru nous avaient annoncés d'une extrême timidité offensive.

Nous n'irons pas jusqu'à accabler Marius Trésor, pour un "couac", dont tout le monde sait qu'il n'est pas coutumier, mais par contre, comment passer sous silence, le fiasco d'une attaque olympienne, bâtie à prix d'or.

Il est symptomatique à ce propos que ce soit un défenseur - c'est Kurt Linder qui nous rappelait l'appellation contrôlée de Le Boedec avant le match - qui ait marqué l'unique but marseillais.

Et encore ce même Le Boedec, douzième homme du nom, n'était rentré qu'à la mi-temps pour suppléer Franceschetti, blessé. Nos héros, nous pensons ici à Skoblar, et Keita, étaient-ils déjà en vacances.

Passe pour le Malien qui paye sans doute, malgré son exploit face à Saint-Étienne, ses six mois de suspension. Et qui trouvait sur sa route un Adams étincelant, de brio.

Mais Josip nous avait habitués à autre chose que de simples actions sporadiques.

Et comme le disait notre rédacteur en chef Raymond Gimel : Skoblar ton soulier dort !

On attendait jusqu'ici monts et merveilles de l'association Skoblar - Keita. Comment, alors ne pas évoquer à cet égard, le tout autre rendement du tandem Magnusson - Skoblar, disparu aux oubliettes.

Avant-hier, nous demandions dans ces mêmes colonnes pourquoi l'O.M. avait depuis le début de l'exercice 72-73, subi de si nombreux changements dans la composition de l'équipe type.

Kurt Linder, hier, nous rappelait que seuls les événements commandaient en la circonstance. Voire.

Sur la pelouse du stade Vélodrome, nous avons vu un patron, un vrai : Michel Mezy.

Daniel Leclercq, quant à lui, n'était même pas sur le banc de touche. A n'y plus rien comprendre.

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FIROUD : 'L'O.M. n'a pas montré son meilleur visage"

Dans le camp nîmois, naturellement, l'ambiance était sur-optimiste.

L'entraîneur Kader Firoud réfrénait sa joie pour se contenter de dire avec un sourire amusé :

"Nous avons gagné cette rencontre en première mi-temps. Par la suite, nous n'avons pas renoncé et c'est ce qui a fait notre force. L'O.M. ne nous a pas semblé au mieux de sa condition, ce club a certainement plus d'un problème à résoudre".

Vergnes était radieux et s'exclamait : "C'est la première fois que je gagne à Marseille ! Grâce à ce résultat, nous allons passer un réveillon de Noël extraordinaire !"

Adams est un garçon très posé qui possède un remarquable esprit d'analyse :

"Le climat de notre équipe commençait à se détériorer, nous avions besoin de prouver quelque chose et c'est ce que nous avons fait contre l'O.M. C'était pour nous une question de confiance !"

Mezy remarquait avec une grande satisfaction : "Gagner à Marseille, cela nous fait chaud au coeur et nous avons mérité notre gain. Un fait est certain : nous avons mieux joué collectivement que nous adversaires !"

Enfin, Pircalab exultait tout en conservant une certaine retenue "roumaine" :

"Evidemment, nous sommes enchantés par ce résultat car Marseille demeure un opposant très difficile. N'oublions pas que c'est sa première défaite à domicile !"

A.D.

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