Résumé Le Provencal du 14 mars 1974 |
O.M. : UN NOUVEAU POINT PRECIEUX QUI S'ENVOLE
Il est urgent de trouver les remèdes
pour éviter la chute en 2me Division
Les commentaires |
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Entre les deux Olympiques Lyonnais et Marseillais, l'esprit de la rencontre est sensiblement le même, quelle que soit la position des équipes au classement. Alors, si on ne peut pas parler d'un match au sommet, pour cet O.M. - Lyon vécu hier soir, nous avons néanmoins retrouvé un engagement bien dans la tradition. Hélas ! il faut de suite le préciser, si les Lyonnais opèrent toujours de cette manière vive, précision, qui est leur force principale, l'O.M., lui, a beaucoup changé. Dans cette période agitée que traverse le club marseillais - période qui, nous l'espérons, se terminera demain soir - il ne servira à rien de le dissimuler c'est certainement à cause de ce déséquilibre des forces que, sur son terrain, hier soir, l'O.M. fut souvent obligé de se défendre. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, les Lyonnais n'étaient guère rassurés en se rendant au stade-vélodrome. On doit cependant ajouter, pour être logique, qu'il pesait une lourde responsabilité sur les épaules marseillaises, l'équipe jouait pratiquement sa survie sur cette partie. C'était suffisant pour la rendre contractée pendant les premières minutes mais sans plus, car le propre des joueurs confessionnels est avant tout de savoir maîtriser ses nerfs. CINQ MINUTES D'ESPOIR Un appel, on le sait, avait été lancé au public marseillais pour qu'il aide son équipe au cours de cette difficile rencontre. Les supporters n'avaient pas envahi le stade comme aux plus beaux jours, mais l'ambiance, disons-le, était plutôt favorable au départ. M. Genoyer était plébiscité dans la tribune officielle : il y avait des majorettes pour apporter un la note folklorique et l'O.M., dont on avait vanté la belle forme physique après les sévères entraînements imposés par Zvunka, abordait le match avec une redoutable détermination. Pendant cinq minutes, les Lyonnais furent pressés sur leurs buts et tout le monde sur les gradins eut impression que cet O.M. là serait peut-être celui du renouveau. Un tir de Skoblar sur l'extérieur des filets, puis une très belle action Skoblar - Emon - Couecou était tout indiquée pour le confirmer, mais l'équipe lyonnaise, faite à la fois d'une défense solide et une attaque légère et virevoltante, ne tardait pas elle aussi à s'organiser. La formation marseillaise par contre-coup démontrait ses lacunes actuelles. L'espoir, en somme, n'était pas allé au-delà des premiers échanges. LE GAUCHE DE RAVIER Courageux, volontaire sinon autoritaire, l'O.M. se mit à subir, bien plus qu'il ne parvenait à imposer sa loi tant et si bien qu'on eut très peur à la 22e minute quand Ravier reprenait une longue ouverture de Mihajlovic et ne laissait aucune chance à Carnus une belle reprise du gauche. Les Olympiens, déjà passablement accablés, auraient-ils la force morale de réagir ? C'était un peu la question que se posait sur les gradins le public angoissé. On doit rendre cette justice à l'O.M. de ne s'être jamais laissé aller au découragement, mais il fallut une main de Domenech dans la surface de réparation pour que Couecou rétablisse l'équilibre, au début de deuxième mi-temps après que M. Deleplace eut désigné le point de penalty. Ainsi, l'O.M. dut-il se contenter de partager les points. |
Bien sûr, on espérait un autre dénouement : un large victoire par exemple qui aurait arrangé pas mal de choses. Mais si Lyon ne s'était pas montré hier soir adversaire irrésistible, il n'en a pas moins mérité son match nul. C'est la preuve que les Marseillais comme nous le signalions plus haut, sont loin de posséder leur maîtrise d'antan. Ce nouveau point perdu est d'autant plus inquiétant que dès samedis, il faudra aller à Lens, un rival dont on a tout à douter, en l'occurrence, tandis que la situation sportive ne s'arrange guère. PAS DE MIRACLE Les personnes qui n'étaient pas au stade vélodrome hier soir pourront se demander qu'elle fut la cause principale de ce nouvel échec à domicile. Nous leur répondrons que malgré la bonne volonté, la prise de conscience de l'ensemble, l'équipe olympienne ne pouvait se transformer du jour au lendemain comme sous l'effet d'une baguette magique. Nous avons suffisamment souligné tout long de la semaine les mérites de Jules Zvunka, mais l'entraîneur, à lui tout seul, ne pouvait non plus remédier en trois semaines à une carence qui s'affiche en fait depuis le début du championnat. Est-ce la conséquence de tous les remous ? Nous ne saurions le dire avec certitude. Toujours est-il que, dans cette équipe, les joueurs ne se montrent plus à la hauteur de leur réputation. Nous ne voudrions pas incriminer l'un plutôt que l'autre, chacun a fait hier soir son travail avec ses moyens. Mais il apparaît de plus en plus évident que cela n'est pas suffisant pour faire de l'O.M. une grande équipe. Nous laissons à Jules Zvunka le soin de déterminer s'il doit faire ou non des changements. Mais les spectateurs se sont aperçus, comme nous, et sans doute comme entraîneur, que certains éléments n'opéraient pas, hier soir, au Rythme de la Division Nationale. Nous savons bien que cette formation marseillaise était handicapée au départ pas absence de quelques titulaires et non des moindres. Il est cependant urgent de trouver les remèdes nécessaires pour éviter la chute en Deuxième Division. Si la défense a, dans l'ensemble, rempli son contrat, le milieu de terrain a souffert de la comparaison avec son vis-à-vis lyonnais. Quant à l'attaque, trop isolée, devant la puissance lyonnaise, elle n'eut que très rarement l'occasion de s'exprimer. En conclusion, on voit mal désormais comment l'O.M. pourra éviter la chute irrémédiable. Puisque le club et sur le point de prendre une nouvelle orientation, gardons tout de même l'espoir d'un sauvetage, qui récompensera tous les hommes qui ont eu le courage de se pencher sur le sort du grand malade. Jean FERRARA |
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Jules ZVUNKA : " Ne brûlons pas les étapes !" "On est passé à côté de la victoire", laissait tomber laconiquement Jean Pierre Cappon, le directeur sportif lyonnais, adossé au mur du vestiaire. "Nous n'avons pas joué sur notre véritable valeur, Sans quoi nous nous serions imposés sans discussion !" "Sans doute, ajoutait Aimé Mignot. Et je pense même que si nous n'avions pas joué un match épuisant de deux heures contre Troyes, la semaine dernière, en Coupe, nous serions retournés chez nous avec deux, voir trois points. "Ceci dit, je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'arbitre. J'admets que Cacchioni méritait un avertissement. Mais pourquoi ne pas en avoir infligé aussi à Le Boedec qui, en première mi-temps cisailla Mariot de façon identique. De plus l'attitude de Couecou méritait l'expulsion. Enfin, je ne regrette pas d'avoir mis Cacchioni sur Skoblar. : Il l'a parfaitement neutralisé !" Quant à Yves Chauveau, il jugeait le penalty sifflé contre Domenech très sévère : "On aurait mieux compris que ce soit celui de la première mi-temps qui soit sifflée. Ce genre de sanction de compensation mécontente en définitive tout le monde ! D'ailleurs, je suis sûr que s'il n'avait pas été sifflet-là, il l'aurait été plus tard. "Quant aux marseillais, je les trouve beaucoup plus hésitants, timorés même, que par le passé. "Mais je leur souhaite très sincèrement de s'en tirer !" DÉÇUS MAIS PAS ABATTUS Du côté marseillais en n'était pas abattu, bien qu'évidemment un peu déçu tout de même. "Sur le plan des chiffres, bien sûr, nous avons perdu un point, expliquait Jules Zvunka. Mais ce soir, cette demi-déception est largement atténuée par le comportement des gars. Ils se sont donnés à fond et on ne peut tout de même pas leur en vouloir si la réussite n'était pas avec eux. "Il manquait sans doute encore un peu petit quelque chose, le dernier geste décisif. Pourtant, si l'on fait le compte des occasions de but, on s'aperçoit que les Lyonnais n'en ont eu qu'une en tout et pour tout et qui l'ont mis au fond. |
"Et puis n'oublions pas la différence qui nous sépare au classement : ils sont troisièmes et nous dix-septièmes ! "Et si nos joueurs sont de valeur égale, nous sortons, nous, tout le monde le sait, d'une grave crise morale. " Il reste, bien sûr, que le style de jeu n'est pas encore tout à fait là. Mais ne brûlons pas les étapes. "Un premier pas est fait avec ce bloc recréé, cet esprit d'équipe retrouvée. "Nous verrons bien à Lens... C'est un gros morceau, évidemment, mais j'y crois si nous nous présentons là-bas avec un moral de gagneur !" "NOUS RAMÈNERONS DES POINTS DE L'EXTÉRIEUR !" "Eh bien oui ! J'ai eu un mauvais réflexe", s'exclamait Couecou pour expliquer le geste qui lui avait valut d'encourir les foudres de M. Delaplace. "Mais que voulez-vous, j'ai vu rouge lorsque Domenech m'a marché sur la cuisse. D'autant qu'alors que je lui ai crié que j'étais dessous, il a appuyé volontairement ! "Comment toujours on n'a vu que la deuxième faute". "C'est égal, disait pour sa part M. Vernet, présentement triumvir et futur secrétaire général du club, "cette fois les gars ont tenu de 90 minutes. Vous verrez qu'en jouant de la sorte, nous ramènerons des points de l'extérieur". Enfin, Roger Le Boedec, qui fut aussi tranchant en défense que Bernard Bosquier - lequel retrouvait pour un match complet le public marseillais après une absence de plus de trois mois - estimait la performance accomplie comme très encourageantes : "c'est un match qu'il y a trois semaines nous aurions perdu. Car nous avons mal débuté. Mais d'une part nous nous sommes accrochés de toutes nos forces et d'autre part - et surtout - nous avons maintenant du répondant dans le domaine de la condition physique. "Je suis sûr que le travail de Jules va porter ses fruits !" Alain PECHERAL |
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M. Maurice Genoyer : "Ma mission s'achève et je reste optimiste" |
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Au stade vélodrome, il y avait deux hommes qui, tout en assistant à la rencontre O.M. - Lyon, songeaient surtout à l'avenir. Ces deux hommes, bien entendu, c'étaient Fernand Meric et Maurice Genoyer. Nous avons questionné en premier lieu Fernand Meric qui sera, selon toute vraisemblance, élu président du Comité de gestion de l'O.M. dans quelques heures. Fernand Meric a observé de Conrart le silence prudent. - A l'heure actuelle, je ne peux et je ne veux rien dire. Attendons le résultat de l'assemblée extraordinaire du 15 mars prochain. Après, nous y verrons plus clair. S'il l'avait osé, notre interlocuteur aurait ajouté qu'il y avait beaucoup de travail à faire à l'O.M., mais, de toute évidence, Fernand Meric ne peut pas influencer les esprits quelques heures avant une réunion qui s'annonce très grave et très importante pour l'avenir du club phocéen. Il nous a tout de même précisé : - D'ailleurs, je n'assisterai pas à l'assemblée extraordinaire de l'O.M., puisque, pour le moment, je ne suis pas membre de ce club ! À l'issue de la rencontre, nous avons bavardé avec M. Maurice Genoyer dans les vestiaires de l'Olympique : - Ma mission s'achève. Je vais essayer de dénouer la crise. Vendredi, je présenterai mon plan de réforme qui concerne la transformation des statuts, et de nouvelles structures pour le club marseillais. "Je pense que les membres du club les accepteront et qu'ils nommeront M. Fernand Meric président du Comité de gestion. À ce moment-là ma mission sera terminée et je redeviendrai tout simplement un supporter de l'Olympique de Marseille. "Je suis optimiste et je pense m'être bien battu dans l'intérêt du plus grand club, qui nous est cher à tous. Je crois que le moral des joueurs est meilleur, car ils se rendent compte que quelque chose a changé dans leur club. J'ai passé, si l'on peut dire, le relais à Jules Zvunka. Et le point de que les Marseillais ont obtenu devant Lyon est très encourageant. Je pense que, bientôt, ils sortiront de l'ornière. J'espère qu'ils réussiront un autre match nul à Lens, car il est urgent que l'Olympique de Marseille abandonne la zone dangereuse pour retrouver un classement plus digne de ses inspirations et de ses possibilités !" Alain DELCROIX |
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Le match en bref |
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Pour le match O.M. - Lyon, on comptait une chambrée légèrement supérieure à celle des derniers matches puisqu'on dénombrait un peu plus de 11.000 spectateurs. À Lyon, Lacombe et Lhomme étaient absent et à l'O.M. Magnusson ne jouait pas. La première attaque dangereuse est l'oeuvre de Couecou qui reprend de la tête une balle à la 5me minute, donnée par Emon, mais la balle est déviée par le pied d'un défenseur rhodanien. Lyon, bientôt, riposte grâce à Baeza (19me), mais son tir à ras de terre est trop faible pour inquiéter Carnus. Quelques instants plus tard, Chauveau est obligée de plonger dans les pieds de Bosquier (20me). À la 21me minute, sur une ouverture de Mihailovic, Ravier récupère le cuir et fusille Carnus. O.M. : 0 - Lyon : 1. Peu après, Leclercq (27me) et Di Nallo (29me tentent leurs chances, mais sans succès. À la 36e, sur un essai de Skoblar, Chauveau est obligé de repousser le la balle des deux poings. Celle-ci est récupérée par Leclercq qui, malheureusement, botte trop en hauteur. Une minute plus tard, Skoblar est bousculé à l'intérieur des 18 mètres : le public réclame penalty, mais l'arbitre ne siffle aucune sanction. À la 44me minute, Couecou de 20 mètres, expédie un bolide, Chauveau se détend et met la balle en corner. L'O.M. a raté une belle occasion d'égaliser. À la reprise, l'arbitre siffle un penalty en faveur des Olympiens (49me), à la suite d'une main indiscutable de Domenech dans la surface de réparation. Couecou est chargé d'être exécuteur des hautes oeuvres ; il ajuste bien son tir et égalise. Marseille : 1 - Lyon : 1. À la 55e minute, Maillard sort de l'équipe lyonnaise et est remplacé par Berger. À la 63me minute, Skoblar est fauché par Cacchioni qui écope d'un avertissement. À la 72me minute, Buigues tire sur le montant gauche de la cage lyonnaise. Dommage pour l'O.M. ! À la 80me minute, Emon fait un centre magnifique qui est repoussé par un défenseur lyonnais sur la ligne de but. Enfin, on assista e à un choc entre Couecou et Domenech et l'arbitre donne un avertissement à Couecou. À la fin du match est sifflé sur le score de 1 à 1. A.D. |