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Résumé Le Provencal

du 23 mai 1974

 

Le sacre pour SAINT ETIENNE, la descente pour PARIS...

O.M. RESTERA EN PREMIERE DIVISION !

SKOBLAR et MAGNUSSON héros de la rencontre

 

Les commentaires

Nous n'avons pas eu à attendre les autres résultats de la journée pour savoir l'essentiel : l'O.M. a conservé sa place en 1re Division de façon nette, sportive et indiscutable.

Par voie de conséquence, Saint Etienne est champion de France et le voyage tant redouté des Olympiens dans la capitale du Forez se résumera à une simple participation au sacre.

Pour les personnes n'ayant pas assisté à la rencontre, ce résultat de 3-0 ne doit pas faire illusion. L'O.M. qui menait 1-0 depuis la 6me minute, s'était totalement désuni devant une équipe nantaise qui fut maîtresse absolue du jeu pendant presque une heure.

Mais dominer n'est rien quand on ne marque pas, et pour avoir oublié cette vérité première, les brillants visiteurs reçurent en fin de rencontre le coup de grâce. Deux buts en une minute.

C'est l'une des dures réalités du sport, mais même si la chose peut paraître paradoxale entre cette victoire de l'O.M. par 3-0 et une victoire de Nantes par 3-1 par exemple, il n'y a qu'une différence insignifiante. Un de ces petits riens qui peuvent modifier du tout au tout le résultat de la partie

 PREMIERE MI-TEMPS : SKOBLAR MARQUE,

MAGNUSSON PLEBISCITE

La première mi-temps avait été coupée en deux, vingt et quelques minutes : les premières en faveur de l'O.M., le reste pour Nantes. La seul et grande différence est que l'O.M. profita de sa période euphorique pour marquer un fort joli but. Centre d'Emon et reprise de Skoblar à bout portant, le jeune gardien international Bertrand Demanes ayant paru bien raide en cette circonstance.

Nantes, lui, échoua au port, ses meilleures occasions s'étaient situées au milieu de la mi-temps, Vendrely et Curioni presque à bout portant tirèrent l'un à côté, l'autre au-dessus.

La supériorité de Nantes en fin de mi-temps avait une cause mathématique qui échappa à la plupart des spectateurs. Michel jouait devant sa défense et Trésor derrière la sienne, ce qui représentait un Nantais en supplément dans l'entrejeu.

Mais, pour le public, le véritable héros de cette période fut Magnusson, qui, comme aux plus beaux jours de sa déjà longue carrière olympienne, multiplia les actions hautement spectaculaires.

On s'aperçut encore que l'équipe olympienne paraissait coupée en deux, comme au couteau, d'un côté les fins techniciens, de l'autre exclusivement les battants, ce qui n'allait pas sans de nombreuses bavures dont on reparlera dans l'optique de la saison prochaine.

 SKOBLAR ET BUIGUES :

LE COUP DE GRACE

En début de deuxième mi-temps on se demanda par quel miracle les Nantais n'arrivaient pas à égaliser. Faisant le siège des buts olympiens, bénéficiant même de quelques "cadeaux" ils n'arrivèrent pas à mettre le ballon dans l'encadrement ; pendant ces longues et chaudes minutes, la "Bonne Mère" joua à plein pour les siens.

Quand on se rendit compte que les Nantais, lesquels au demeurant avaient appris à la mi-temps que Saint Etienne menait par 3-0, n'arrivaient pas à marquer, on se douta de ce qui allait se produire. En pareil cas, c'est presque toujours la même chose : l'équipe qui domine, parfois même trop, n'arrivant pas à traduire sa supériorité de façon effective, finit par perdre confiance dans ses moyens.

La suite, on la connaît, elle reçoit généralement le coup de grâce.

Pour les Nantais, le coup de grâce fut administré en une minute, par Skoblar d'abord, et par Skoblar-Buigues ensuite. Deux buts de trop, c'était beaucoup, mais il faut croire que l'O.M. a eu assez de malheurs cette saison pour avoir droit à un peu de bonheur à l'heure des vacances.

 MAINTENANT LE TEMPS

DE LA REFLEXION

On se réjouira de ce succès au demeurant mérité. Cependant, il appartient aux responsables de l'équipe de prendre le temps de réfléchir. Leurs décisions - et elles sont nombreuses - doivent être exclusivement basées sur l'ensemble de la saison.

L'erreur que l'on commet le plus souvent est de juger un joueur ou une équipe sur une seule rencontre. Pour y voir parfaitement clair et préparer de façon réaliste la saison prochaine, il faut faire le bilan de façon précise depuis le mois d'août dernier jusqu'à aujourd'hui.

Maurice FAREGUETTES

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Ils disent

ZVUNKA :

"Contrat rempli !"

Nous avons beau chercher dans notre mémoire, jamais il n'y avait eu une telle ambiance dans les vestiaires olympiens, et ce depuis le début de la saison.

Les bouteilles de champagne étaient ouvertes avec enthousiasme que l'on devine. C'était Mario Zatelli qui offrait ainsi le vin de l'adieu et en même temps du succès à toute la grande famille olympienne. C'est, en effet, la dernière saison olympienne pour Mario Zatelli, qui se retirera désormais à Sainte-Maxime.

Les dirigeants marseillais ont tenu cependant à ce que Zatelli parte par la grande porte. C'est ainsi qu'un jubilée sera organisé à son intention le 26 juillet, jubilée au cours duquel se déroulera une rencontre entre l'équipe olympienne qui gagna la coupe en 1969 et la nouvelle formation 1974.

Signalons que, malgré son départ, Mario Zatelli reste en très bon terme avec la nouvelle équipe dirigeante. Voyons maintenant les réactions après la victoire sur Nantes.

"Je suis soulagé d'un grand poids, disait pour sa part le président Meric. Depuis notre arrivés à la tête de l'OM, notre premier objectif était de nous sauver de la deuxième division. Voilà qui est fait maintenant. Nous pouvons nous mettre au travail et de façon sérieuse".

Les autres membres du comité de gestion appréciaient, bien sûr, cette victoire. Mais ce qui les avait frappé c'est surtout la ferveur populaire retrouvée, comme devait le souligne Me Rosenfeld.

 JULES ZVUNKA :

"UNE EQUIPE OLYMPIENNE RETROUVEE"

Quant à Jules Zvunka, il fit son entrée dans les vestiaires marseillais bien après le coup de sifflet final. Sans doute l'entraîneur avait-il tenu à remettre ses idées en place avant d'affronter les journalistes.

"Je suis avant tout content pour le club. L'OM, ce soir, vient de conserver sa place en division nationale. C'était son objectif. Vous avez donc devant vous un entraîneur comblé.

"Je dois souligner à sa juste valeur la partie fournie, ce soir, par tous les garçons. C'était une équipe de copains et leur détermination a eu raison de l'équipe nantaise qui, ne l'oublions pas, était venue à Marseille dans l'espoir de conserver son titre.

"Sur le plan personnel, malgré toutes les embûches qui se sont dressées devant moi, les contestations de toute sorte, j'ai réussi malgré tout à justifier la confiance que les dirigeants avaient placée en moi.

"Je dois d'ailleurs rendre hommage au président Meric, qui m'a soutenu de toutes ses forces dans cette épreuve difficile.

"Le spectre de la deuxième division est désormais éloigné et ce soir je suis le plus heureux des hommes

MAGNUSSON : UN CERTAIN SOURIRE

Nous nous sommes ensuite tournés vers les joueurs, et en premier lieu vers Roger Magnusson.

- Alors Roger, êtes vous content de ce match ?

- Bien sûr, puisque l'OM a non seulement battu Nantes, mais en plus il vient de conserver sa place en division nationale. Je n'étais peut-être pas encore en très grande condition, mais je pense que la forme est tout de même revenue. Dommage maintenant que c'est la fin de la saison.

- On dit que c'était votre dernier match sous le maillot de l'OM ?

- Sincèrement, je ne sais pas encore de quoi l'avenir sera fait. Mon manager doit venir à la fin du mois pour discuter avec les dirigeants olympiens. Tout ce que je sais c'est que de nombreux clubs français sont intéressés de s'attacher mes services. J'ai même reçu des propositions d'une équipe étrangère. Sachez que si je devais m'en aller, ce ne serait pas de gaieté de coeur, car depuis six ans que je suis à Marseille j'ai de très bons souvenirs.

Pour Raymond Keruzore c'était bien la dernière apparition à Marseille sous le maillot blanc.

"Je suis content, nous a dit le Breton, que l'équipe se soit enfin retrouvée. Si nous avions joué de la sorte depuis le début du championnat nous ne serions certainement pas à lutter pour notre maintien en division nationale. Je crois que si Jules Zvunka avait directement succédé à Joseph Bonnel, je ne songerais pas maintenant à quitter Marseille

"Pour moi, la venue de Fernando Riera a été une véritable catastrophe. Mais, enfin, ne parlons plus de tout cela. L'OM s'est sauvé et c'est le principal."

Jean Paul Kraft, lui aussi, était rayonnant.

"C'est la plus belle soirée de toute ma carrière sportive, nous disait le gardien, qui venait d'effectuer une excellente rencontre. L'OM a prouvé qu'avec une équipe de camarades il était capable de tenir tête au meilleur."

Ajoutons que Jean-Paul doit rencontrer incessamment les responsables marseillais. Il n'est pas impossible qu'il renouvelle son contrat à l'OM.

Le mot de la fin à Josip Skoblar. "Je suis satisfait, nous a dit le buteur olympien. Nous avons terminé en beauté sous les yeux de notre public. Nous avons également évité la descente en deuxième division. Mais pour ne rien vous cacher, j'étais certain que nous arriverions à rester en division nationale. Avec les éléments que l'OM possédait, il était impossible d'envisager le pire."

- On prétend que deux vedettes étrangères vont arriver à Marseille la saison prochaine ?

"Je ne crains pas pour ma place, nous a alors répondu Josip. Je suis encore capable de la conserver.

"Dans cette équipe il suffisait d'avoir des ailiers pour marquer des buts. Vous en avez eu la démonstration ce soir. Je dois d'ailleurs rendre hommage à Albert Emon et à Roger Magnusson qui ont effectué une excellente partie.

"Un grand bravo également à Jean-Paul Kraft qui vient de faire preuve qu'il est un grand gardien."

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

 FAUT-IL GARDER MAGNUSSON ?

C'est, évidemment, la grande question du jour, le cri du coeur du public marseillais. Toutes les personnes que nous avons pu voir, la rencontre terminée, ne nous ont pas dit : "Faut-il garder Magnusson ?", mais : "Il faut garder Magnusson". Et d'assortir cette affirmation de considérations extrêmement élogieuses. Toutefois - et c'est un très grand admirateur de Roger qui écrit ces lignes - il faut tout de même faire le point et se poser une autre question :

"Au cours des deux dernières saisons, combien de matches Magnusson a-t-il joués ?". Au mois de mai dernier, le même problème s'est posé. Un mardi soir, à Paris, les dirigeants olympiens de l'époque nous ont dit : "Nous gardons Keita et nous cédons Magnusson". Deux jours plus tard, ils avaient complètement changé d'avis.

Il faut, en toute chose, une certaine logique. Il est certains que Roger Magnusson a grandement contribué à faire gagner à l'OM quatre titres : deux coupes de France et deux championnats. Quoi qu'il arrive, il fait déjà partie des grands ancêtres du club. Il devrait avoir son portrait dans la galerie du même nom. Mais on sait aussi qu'une équipe, comme une émission de télévision, a besoin d'être renouvelée, surtout en ce qui concerne les grandes vedettes.

Ce n'est pas à nous de trancher, mais aux dirigeants. On peut concevoir qu'ils aient envie, pour la saison prochaine, dans l'intention louable de reremplir à craquer le stade vélodrome, de faire appel à deux grandes vedettes étrangères : c'est la loi du personnalisme.

Ce qui ne nous empêchera pas de dire, si Magnusson devait partir : Merci et bravo, Roger, pour tout le plaisir que vous nous avez procuré depuis 1969

QUE FAUT-IL PENSER DU

DUEL ZVUNKA-CURIONI ?

L'affaire commença dès la deuxième minute du match, par une agression, caractérisée, par derrière, du jeune Zvunka, sur le puissant avant centre argentin.

L'arbitre n'intervint pas et, par la suite, ces deux joueurs essayèrent allègrement de se casser plus ou moins une jambe.

En pareil cas, l'arbitre, qui a la responsabilité du jeu et des joueurs, devait intervenir beaucoup plus énergiquement. Il est inadmissible que sur le terrain des joueurs oublient un ballon pour essayer de blesser un adversaire, qu'il donne des coups ou qu'il les rende. Le football reste un jeu et malgré les sommes importantes qu'il représente il n'est pas encore la guerre !

 LES ARBITRES DE TOUCHE

ET LES HORS JEU

En plusieurs circonstances, le public a sifflé les arbitres de touches, responsables à ses yeux de lever trop tôt leur petit drapeau.

Pour ce qui est d'une certaine partie du terrain, nous sommes fort bien placé pour juger des hors jeu et il nous est apparu, en de nombreuses circonstances, que les arbitre de touche ne tenaient pas compte de la position des attaquants au moment du départ du ballon. C'est assez regrettable, car ainsi sont annulées des offensives le plus souvent remarquables.

Ne serait-il pas possible de situer les arbitres de touche un peu plus haut, comme au tennis par exemple. A la place ou ils sont, à ras de pelouse, ils ne peuvent pas voir de façon efficace l'ensemble du jeu. C'est là une toute petite réforme qui aurait peut-être son importance.

CE 3 A 0 N'EST-IL PAS UN PEU SEVERE POUR NANTES ?

Sévère est un mot qui, en sport, ne veut rien dire. Disons beaucoup plus simplement que si l'on disait au président de l'OM : "Accepterez-vous de changer toue votre équipe qui vient de gagner par 3-0 contre celle de Nantes, qui, elles, vient de perdre par 0-3 ? L'accepteriez-vous ?"

Il est vraisemblable que le président Meric prendrait toute l'équipe de Nantes et donnerait la sienne à la place. Une défaite sur un match n'a jamais une bien grande signification. Il faut tenir compte des différences de points au classement, le Football Club de Nantes a été supérieur à l'OM. Mais, sur un seul match, répétons-le, tout est possible, même les solutions les plus extraordinaires.

M.F.

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Le fait du match

Sauvés !

Le fait marquant de cette rencontre sera bien sûr la victoire par 3 buts d'écart contre le F.C. Nantes qui jouait le titre de champion de France. Mais au-delà de ce succès, c'est encore le maintien en première division qui est à considérer. L'O.M., depuis pas mal de temps déjà avait suspendu au-dessus de sa tête cette menace qui liait pratiquement les mains de ses dirigeants.

En enlevant trois points hier soir au Stade Vélodrome la formation s'est mise définitivement à l'abri et d'une façon qui être qualifiée de brillante.

Jules Zvunka avait pris des risques pour en arriver là. Le résultat lui donne raison. Qu'il nous soit permis aujourd'hui de lui rendre un hommage public.

Nous n'avons pas toujours été d'accord avec ses conceptions, mais en football, seul le résultat compte.

Zvunka a donc gagné. Il mérite au passage un large coup de chapeau.

J.F.

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ARRIBAS : Je suis

déçu par le résultat final"

Dans le camp nantais, il n'était

Dans le camp nantais, il n'était pas question d'optimisme et l'entraîneur Arribas nous a dit très objectivement :

"Je suis déçu par le résultat final et surtout par la sévérité du score. Marseille a fait un très bon match. Je crois que le premier but, obtenu en première mi-temps, était décisif pour la suite de la rencontre.

"Puis, lorsque nous avons essayé de refaire notre handicap, nous avons été obligé de nous découvrir et Marseille a bien joué le contre.

"En définitive, il n'y a pas grand chose à redire sur le déroulement et le résultat final de cette rencontre qui, pour nous, présentait un intérêt supérieur !"

L'ailier gauche allemand Maas devait nous dire, de son côté :

"Les Marseillais ont eu trois chances, ils ont marqué trois fois. Nous avons eu six chances, nous n'avons pas réussi un seul but. C'est la loi du sport. Mais, tout de même en la circonstance, je l'ai trouve un peu trop sévère."

Le gardien de buts Bertrand Demanes était assez accablé et il s'exclamait :

"Même si nous avions gagné, cela n'aurait pas changé grand chose au classement final du championnat de France puisque vous avez vu que Saint Etienne s'est déchaîné. Notre retard était vraiment trop important !"

Quant à Michel, il essayait de tirer l'enseignements de cette rencontre :

"Nous n'étions pas venu à Marseille avec l'espoir de décrocher le titre, mais seulement le faire un bon match. Nous n'avons pas tellement bien réussi en la circonstance. Mais enfin, quoiqu'il en soit, nous avons fourni une saison plutôt honorable et nous sommes battus, en définitive par un club qui, au cours de la saison s'avérait plus fort que nous, c'est à dire Saint-Etienne.

"Stade Vélodrome, Marseille nous a surpris désagréablement car nous le croyons moins fort que ce qu'il est apparu et, en définitive, le score est vraiment trop lourd."

A.D.

 

 

 

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