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Résumé Le Provencal

du 31 mai 1975

 

L'O.M. FATIGUE, RATE SA SORTIE

Battus (3-2), les Marseillais pouvait espérer mieux

STRASBOURG - Que ce match ait eu de l'important ou non, l'O.M., une fois de plus, ne va pas manquer d'invoquer un penalty, pour le moins litigieux pour expliquer sa défaite. L'argument, nous direz-vous, a été souventes fois, employé, en cours de saison, mais ce n'est pas un motif suffisant à notre avis, pour donner complètement tort aux joueurs marseillais.

Ce penalty, en fait, à sa petite histoire, et nous allons essayer d'en exposer les grandes lignes. Alors que le match venait de commencer depuis une dizaine de minutes, un centre de Noguès trouvait Sikely à la réception. L'avant-centre olympien s'aidait de la main pour contrôler la balle (il devait le confirmer sportivement aux vestiaires) et voyant que l'arbitre n'intervenait pas, il vint de très près inscrire le premier but devant Dropsy médusé. Protestations des joueurs strasbourgeois, sifflets de la foule, mais en pure perte, M. Berbecke ne revint pas sur sa décision, cependant, le directeur de jeu s'était aperçu de sa petite erreur d'appréciation et profita, alors que l'O.M. menait au score, en début de la deuxième mi-temps (2 à 1) pour rattraper le coup, comme on le dit vulgairement. Marius Trésor, en s'élançant sur une balle haute, eut la malchance de heurter légèrement de l'épaule son ancien camarade d'équipe Gilbert Gress. Vous voyez de là le bateau, 80 kilos d'un côté, 65 à peine de l'autre. Et voilà le capitaine strasbourgeois au tapis, alors que l'intervention était tout à fait régulière. M. Verbecke n'en demandait pas tant, il accorda le penalty qui planait sur cette rencontre depuis la fameuse dixième minute.

Nous en étions alors à deux partout, et les joueurs marseillais, passablement découragés, mais aussi les jambes lourdes, ne purent empêcher le même Gemmrich d'obtenir le but victorieux, à moins d'un quart d'heure de la fin. Personne ne pourra reprocher aux Olympiens de s'être retiré de ce match, avec un arrière-goût d'amertume.

MAIS L'ARBITRE N'EXPLIQUE PAS TOUT

Ceci précisé, il ne faudrait pas tomber dans le travers contraire, en affirmant d'une incroyable malchance et le peu d'inspiration de l'arbitre, sont les seules causes de la défaite olympienne. Devant le Red Star déjà, en s'était aperçu que quelque chose ne tournait pas rond depuis la retraite prématurée des deux vedettes brésiliennes. Et hier soir, encore, Paulo Cezar et Jairzinho, il faut bien le reconnaître et ce, en toute activité, ont beaucoup manqué à leurs camarades. L'équipe marseillaise se présentait avec des remplaçants puisés dans la réserve et nous devons à la vérité d'écrire qu'ils n'ont pas, du moins pas encore, la dimension de s'imposer à ce niveau-là. Dieu sait pourtant, si Strasbourg, diminué lui aussi par quelques absences de marque, était hier soir un adversaire bon à prendre, et nous sommes persuadés que l'O.M., sur la forme de sa série victorieuse, n'aurait pas laissé passer une si belle occasion. Enfin, comme le soulignait Jules Zvunka aux vestiaires, la saison se termine, et il est grand temps. La seule satisfaction de ce match de clôture est peut-être la bonne partie fournie par Albert Emon, qui a joué en attaque avec un brio plein de promesses. Mais ce n'est pas suffisant pour entrevoir une prochaine saison mirobolante. Les dirigeants marseillais en conclusion, n'auront pas intérêt à rater leur opération du recrutement. Espérons, malgré tout, que les vacances seront tout pour tous salutaires. L'équipe, fatiguée, et passablement désabusée, en a bien besoin.

Jean FERRARA

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Jules Zvunka : "Ce match était

pourtant à notre portée"

On n'était pas content dans les vestiaires marseillais après cette rencontre. Jules Zvunka affichait la mine des mauvais jours.

Il est certain, nous disait l'entraîneur, que l'ensemble accuse une sérieuse fatigue. Car ce match était largement à notre portée. J'espère que les vacances mettront bon ordre à tout cela. Je suis plus ou moins déçu, je l'avoue, par les jeunes joueurs que j'avais retenus pour ce match. Heureusement, Albert Emon m'a apporté de belles satisfactions. Et puis, que voulez-vous, à chaque rencontre nous sommes maintenant obligés de nous heurter aux décisions fantaisistes de l'arbitre. Même si M. Verbecke avait le sentiment d'avoir commis une faute en accordant le premier but à Sikely, ce n'était pas suffisant pour siffler contre nous un penalty imaginaire. Enfin, pour ce soir, je me contenterai donc de cette deuxième place qui nous permettra de disputer une coupe européenne. Nous aurons tout le temps ensuite de préparer la prochaine saison".

M. Vernet qui accompagnait la délégation olympienne estimait lui aussi que M. Verbecke avait une nouvelle fois jouait un mauvais tour à l'O.M.

"Décidément, nous ne sommes guère en odeur de sainteté auprès du corps arbitral. Je reconnais d'autre part, que l'O.M. a laissé passer sa chance. L'équipe a bien joué, mais d'une façon trop lente à mon avis. Je suis néanmoins satisfait de la bonne partie produite par Albert Emon".

M. Villemin, le président de Marseille XIII et membre du conseil d'administration de l'O.M. nous donna aussi son point de vue.

"Je sais bien que ce match n'avait pas une grande importance, mais sans le penalty sifflé injustement contre Marius Trésor, nous pouvions prétendre revenir à Marseille avec la victoire".

Quant à l'avis des joueurs il était mi-figue mi-raisin : "Je termine la saison fatigué, nous a dit Bereta. Je souffrais des adducteurs avant la rencontre et j'ai souffert tout au long des 90 minutes. Les vacances sont donc les bienvenues. Mais admettez une nouvelle et dernière fois que nous n'avons pas de chance avec les arbitres".

J.F.

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HOLLINK : "DES FAUTES

DE PART ET D'AUTRE"

Ce fut un match intéressant, nous dit par ailleurs l'entraîneur strasbourgeois Hollink, mais il faut bien admettre qu'il y eut beaucoup de fautes des deux côtés.

Quant à Gilbert Gress, il était tout heureux, lui aussi, d'avoir enlevé la victoire. "Je suis content d'avoir gagné, nous dit l'ancien olympien. Au départ, je dois l'avouer, nous n'y croyions pas tellement. Moi-même juge dû jouer alors que j'étais malade".

- "Que pensez-vous de l'O.M. ? lui avons-nous demandé.

- "Je trouve qu'il y a de bonnes individualités dans cette équipe. Et puis, les Marseillais terminent à la deuxième place. Ce n'est déjà pas si mal".

J.F.

 

 

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