En s'infligeant un handicap de deux buts après moins d'une demi-heure de jeu à Bordeaux, l'OM s'est sérieusement compliqué une tâche déjà relevée. Quand on sait que le club traîne une malédiction de 35 années sans victoire en Gironde. Surtout quand le premier but intervient après seulement une vingtaine de secondes de jeu. Dur de se relever dans ces cas-là mais les Olympiens ont su le faire en tentant beaucoup pour revenir dans la partie. En vain malgré un but de J. Ayew et un penalty arrêté par Mandanda. Un peu comme à Paris il y a quelques jours, la défaite à Chaban-Delmas n'a rien d'infamant mais elle vient s'ajouter à la longue série de déceptions en Ligue 1 qui dure maintenant depuis la fin janvier pour une série de 12 matches sans victoires. Ce nouveau revers ne changera pas grand-chose dans la fin de saison des Marseillais mais il nourrit une frustration légitime chez des supporters qui ont quitté le stade à la mi-temps.

Il va donc falloir que les Olympiens travaillent leurs entames de match pour ne pas connaître de nouvelles désillusions. Ce n'est pas la première fois que cela arrive : comme face à Caen il y a trois jours, l'OM a raté son début de rencontre et l'a payé cash. Quand dès le coup d'envoi, un ballon perdu côté gauche permettait à Gouffran de filer et centrait devant le but. Pressé par Jussiê, Fanni ne pouvait pas empêcher le Brésilien d'ouvrir la marque de près (1-0, 1ère). 1er handicap.

Ca commençait mal et ça ne s'arrangeait pas quand Mbia devait sortir sur blessure au quart d'heure de jeu. 2ème handicap. Et ça empirait franchement quand le tir de Plasil contré par Fanni mettait Jussiê sur orbite pour allumer Mandanda de près (2-0, 27e). Ca fait 3. Et quand on sait que l'arbitrage de Tony Chapron laissait parfois songeur avec notamment la main de Trémoulinas dans la surface non sifflée et des choix surprenants, il n'était pas étonnant de voir des échauffourées éclater sur le terrain en fin de première période.

Avec des vents aussi contraires, l'OM ne lâchait pourtant pas l'affaire. Titulaire en avant-centre, Gignac prouvait qu'il avait retrouvé la forme en se signalant avec un tir en pivot (39e), une volée côté gauche et surtout une autre côté droit sorties par un Carrasso inspiré (40e, 45e). Une belle réaction qui se maintenait après la pause avec l'incursion de J. Ayew qui se terminait par une frappe croisée sortie d'une manchette par l'ancien portier marseillais (52e). Ca devait et ça allait payer par l'intermédiaire du plus jeune des Ghanéens de l'OM qui reprenait au point de penalty, de volée et du plat du pied, un corner repoussé de Valbuena (2-1, 56e). Le tir croisé de son frère André dans la foulée (58e) laissait vraiment croire que ça allait basculer d'autant que Mandanda repoussait un penalty de Trémoulinas après une faute sur Jussiê (67e).

La fin du mauvais sort ? Tout portait à le penser devant des Girondins de plus en plus fébriles au fil des minutes. Ce ne fut pas le cas malgré les 5 minutes de temps réglementaire et le coup-franc de Valbuena boxé par Carrasso (90e+5). L'handicap était trop lourd dès le début, une leçon à méditer.

Auteur : Emmanuel Jean