Résumé Le Provencal du 16 avril 1976 |
O.M. : ENFIN LE BONUS !
BUIGUES ET BOUBACAR exécuteurs du V.A. (3-0) |
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Enfin le bonus ! Il est vraiment dommage que cet événement se soit produit, précisément le soir où il n'y avait qu'une poignée de spectateurs au stade vélodrome. Vous savez sans doute pourquoi. Mais soyez persuadés qu'en fin de saison, surtout si l'O.M. venait à se distinguer ils seraient 30.000 au moins à affirmer "Nous y étions, malgré le froid et la pluie !" Ne croyez cependant pas que l'on ait assisté à un match inoubliable. Au cours de saison, sur cette même pelouse du stade vélodrome, l'O.M. avait eu de meilleures occasions de prendre ce fameux bonus et avec plus de brio encore. Mais on sait déjà que les récompenses ne sont pas toujours accordées aux joueurs qui les méritent le mieux. Disons que l'O.M. depuis le mois d'août méritait largement d'obtenir au moins un bonus. Alors pourquoi pas contre Valenciennes, un jour de pluie ! VALENCIENNES OFFENSIF ET TÉMÉRITÉ On était curieux de voir cette petite équipe de Valenciennes qui a déjà fait une grande saison. D'une manière générale, on n'a pas été déçu, bien qu'elle ait été battue par trois à zéro. Elle est caractérisée par son sens de l'offensive et sa témérité. On devine que dans un bon jour, elle peut poser de sérieux problèmes à toutes les équipes de France. Son jeu par déviation, ces attaques répétées ont donné au match son caractère. Mais il est bien évident qu'en jouant de cette façon sur le terrain de l'adversaire, on s'expose parfois à de sérieuses déconvenues. Jean-Pierre Destrumelle nous répondait certainement : "Nous n'avons qu'une façon de jouer. Elle doit être la bonne, puisque malgré quelques accidents de parcours, comme ce soir, elle nous a permis de faire une très bonne saison. Dans cette équipe, on a principalement remarqué le grand Osim qui a toujours une sérieuse classe, le très sûr arrière polonais Wrazy, les jeunes Six, Garceran et surtout le milieu de terrain Verstraete qui à la moyenne a été le meilleur joueur de son équipe. Un dernier mot pour l'ancien olympien Delachet qui, hier soir, a fait un match très brillant. Encore un joueur ayant réalisé de très sérieux progrès depuis qu'il nous a quittés. UNE PREMIÈRE MI-TEMPS AU PETIT TROT La première mi-temps pour reprendre l'expression de l'un de nos voisins, s'était passé comme dans un rêve. On peut douter parfait toutefois que cette opinion ait été partagée par les joueurs qui furent douchés de bout en bout. |
Sur une pelouse glissante mais jouable, le jeu s'est déroulé sans grande passion entre deux équipes animées d'excellentes intentions mais n'ayant visiblement pas envie de se donner à fond. Par rapport au match PSV - Saint-Étienne de la veille, c'était l'engagement non point total mais minimum. Une distraction de la défense de Valenciennes qui crut le ballon sorti en camp, permit à Boubacar d'ouvrir un but à son ami Buigues. On jouait depuis 7 minutes, et c'était toujours ça de pris. Mais à la mi-temps le score n'avait pas changé et Migeon avait dû effectuer deux arrêts contre aucun à Delachet. C'est assez dire que de part et d'autre la poudre était mouillée. DEUX BUTS DE LA TÊTE C'est donc en deuxième mi-temps que l'O.M. allait marquer les deux buts faisant la différence et lui permettant d'obtenir le bonus. Pourtant, on ne saurait dire qu'au cours de cette deuxième période, l'O.M. ait particulièrement dominé Valenciennes. Le jeu se jouait toujours de la même façon, essentiellement au milieu du terrain, avec un nombre considérable de petites passes de part et d'autre, et pas mal de maladresses, causées par l'état du terrain. Mais il faut reconnaître que les deux buts de l'O.M. furent superbes, surtout le premier. Sur un centre de Bereta, de la gauche, Boubacar arrivant de l'arrière comme une fusée partit en vol plané et catapulta le ballon de la tête dans la cage de Valenciennes. Excellent Boubacar qui, depuis sa rentrée en équipe première, n'a cessé de surprendre agréablement tout son monde. Le deuxième but fut aussi remarquable. Sur un centre très long de Fernandez venu de la droite, Buigues sauta un tout petit peu plus haut que tout le monde et du sommet de son crâne dégarni réussit à loger la balle dans la cage gardée par Delachet. Le bonus était donc acquis à partir de ce moment-là. On remarquera que Buigues venait de marquer son deuxième but de la soirée et que durant toute la rencontre il avait été l'un des Olympiens les plus actifs, les mieux inspirés. Désormais en appellera : "Monsieur Bonus". En fin de match, les Valenciennois qui ne renoncèrent jamais et essayèrent de marquer leur petit but. Six, le jeune ailier gauche, maintenant international eut une occasion en or, mais il la rata. Il était écrit ce soir dans les astres, cachés par les nuages, que l'O.M. devait obtenir son premier bonus. Maurice FABREGUETTES |
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Chantons sous la pluie ! |
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Il fut un temps où l'O.M. ignorait la pluie. Du moins à domicile, comme si une bonne fée veillait à la chose. Cette époque-là est bien résolue : après l'acqua-football d'O.M.-Lille, nous eûmes droit, hier soir, au déluge d'O.M.-Valenciennes. Un bon gros déluge, bien froid et bien pesant, de nature à décourager les plus chauds supporters. D'autant que, de 18 à 23 heures, il fut à peu près ininterrompu. Que 6.500 courageux aient tout de même pris le chemin du stade est dès lors plutôt satisfaisant. Les dirigeants olympiens, désolés n'en exagéraient sans doute pas tant à quelques minutes du coup d'envoi. Ces braves entre tous virent leur constance récompensée, puisqu'il fut décidé de laisser à tout le monde l'accès aux tribunes. Dommage tout de même que les grandes retrouvailles de l'O.M. et de son public, après l'exploit de la Coupe, soient ainsi tombées à l'eau. D'autant plus dommage que, ainsi que l'on pouvait s'y attendre lorsque l'on sait combien le football est générateur de situations paradoxales, c'est ce soir que les hasards du jeu avaient choisi pour permettre à l'O.M. d'empocher son premier bonus de la saison. Un bonus après lequel les hommes de Zvunka couraient maintenant depuis neuf mois, en dépit d'un parcours assez remarquable au stade-vélodrome. Un bonus obtenu de surcroît alors qu'Albert Emon, qui, lorsque l'on trace un rapide bilan, apparaît d'assez loin comme le meilleur attaquant olympien, n'était pas là. Certes la victoire marseillaise, obtenu une fois de plus sous l'impulsion de ce généreux combattant qui a nom Robert Buigues, et de celles qui ne laisseront pas un souvenir impérissable, tant il est vrai que les Nordistes, pensant déjà sans doute aux quarts de finale de la Coupe apparurent timides et empruntés... Mais pour l'O.M., après Lille, Nimes, Bordeaux et Valenciennes, les comptes sont plutôt agréables à faire : 4 matches, 9 points, 7 buts pour, 0 contre ! De ce côté-là du moins le baromètre n'est pas à la pluie. Alain PECHERAL |
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TRESOR RAVI : "Et dire qu'il a fallu attendre 31 matches !" |
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Le champagne de la victoire avait un goût particulier hier soir dans les vestiaires de l'O.M. Cela vous l'avez deviné, parce que le succès obtenu sur les Valenciennois valait pour la première fois de la saison trois points à l'équipe marseillaise. - Quelle impression avons-nous demandé au président Meric, d'obtenir enfin le fameux bonus ? - Eh bien, nous a répondu le président, c'est la première fois après un match que j'ai l'occasion de compter jusqu'à trois. Mais enfin, pour être sérieux, disant que la victoire de l'O.M. est ce soir tout à fait normale sur un adversaire qui n'a jamais fermé le jeu et s'est même parfois montré redoutable. Nous avons confirmé je pense notre renouveau. Je crois que c'est très important avant d'aborder le prochain tour de la Coupe de France". - N'avez-vous pas regretté le nombre restreint de spectateurs en la circonstance ? "Il est certain, a répondu M. Meric que cette victoire à trois points de l'O.M. méritait sans doute un peu plus de monde, mais le mauvais temps ne l'avait pas permis. À mon avis ce n'est pas ce qui importe. Les spectateurs présents ont été satisfaits de leur soirée de football, c'est pour moi l'essentiel. Nous avons encore quelques intéressantes à jouer à domicile, Angers, Sochaux, Nantes pour ne citer que celles qui me viennent à l'esprit. Je pense que lors de ces occasions nous enregistrerons certainement plus de monde. De toute façon, il faut bien distinguer, dans un club comme le nôtre, le côté financier le côté sportif. Je fais mon affaire du premier, aux joueurs de continuer à faire leur aussi brillamment. Vous verrez que l'O.M. étonnera encore d'ici la fin de la saison. JULES ZVUNKA : "UN MATCH PÉNIBLE" Nous avons ensuite fait remarquer à Jules Zvunka qu'il avait trouvé un nouveau buteur providentiel. Après Bereta, voilà que Buigues arrive à prendre la relève. "En principe, nous a dit l'entraîneur, dans une équipe tout le monde est là pour marquer des buts. Je suis content par ailleurs de ce résultat qui permet de nous maintenir en très bon rang. Mais je reconnais aussi que ce match était pénible pour mes joueurs. La pluie battante durant toute la partie et aussi la pelouse détrempée ont certainement ajouté un peu plus de fatigue dans les jambes, et puis, je pense que Valenciennes s'est beaucoup mieux adapté que nous aux conditions atmosphériques. Il faut dire qu'ils ont beaucoup plus l'habitude. - Avant le match, pensiez-vous aux bonus ? - Vous savez, avant une rencontre on ne pense jamais à marquer trois points. On vise bien sûr la victoire, et si possible on cherche à obtenir le bonus quand les circonstances se présentent. Je crois que notre but d'entrée nous a en quelque sort ouvert la voie de cette première victoire à trois points". Jules Zvunka nous a précisé ensuite que la pendule du tableau d'affichage partie avec cinq minutes de retard après la mi-temps lui avait joué un petit tour à sa façon. |
"Si j'avais su que le match était pratiquement terminé, je n'aurais pas fait mouiller inutilement Jean-Marc Martinez". LEMEE : "LE REPOS NOUS FERA DU BIEN" Voyons maintenant l'opinion des joueurs. "Le mauvais temps, nous a dit en premier Jacky Lemée et cette pluie continuelle ont certainement rendu cette rencontre difficile pour l'O.M. D'autant que nous étions tous plus ou moins sous le coup de la récente rencontre de Coupe contre Reims. Qu'on le veuille ou non la fatigue nerveuse est beaucoup plus pesante. Heureusement nous avons maintenant près de quinze jours pour nous reposer. À mon avis cette mini trêve ne nous fera pas de mal". Nous sommes ensuite allés trouver Robert Buigues, le buteur de la soirée. - Alors, lui avons-nous demandé, vous avez semble-t-il gagné votre place pour la saison prochaine ? (Signalons à ce sujet que Robert sera en fin de contrat au mois de juin prochain). - Ma foi, nous a répondu le joueur, tout surpris de la question, il faudrait peut-être demander cela à la direction. En ce qui me concerne j'ai simplement conscience d'avoir accompli mon devoir, comme je l'ai toujours fait. Bien sûr, j'ai eu quelques baisses de régime comme tout le monde. Mais ce soir, j'ai le sentiment d'obtenir la récompense de tous mes efforts. "Mes deux buts, bien sûr, me procurent une satisfaction personnelle. Mais le principal à retenir dans l'histoire est bien que l'O.M. confirme son renouveau. Car ce qui importe dans la carrière d'une équipe de football ce sont les résultats. La réussie de tel ou tel joueur est à mon sens secondaire. Buigues, vous le remarquerez est resté modeste dans le succès. Signalons tout de même qu'il en été hier soir après Avignon et Lens à son troisième doublé de la saison. Ce n'est tout de même pas si mal. Boubacar, lui aussi, était très heureux de son but. Vous voyez, nous dit-il au sortir de sa douche, quand j'ai la liberté en attaque, je suis beaucoup plus à l'aise. Marius Trésor, en bon capitaine, félicitait ses hommes à la ronde. Quand nous sommes venus le trouver pour lui parler, bien sûr, du bonus, il eut cette réponse : "Depuis le temps où nous courons après... nous avons fini par l'avoir au souffle et cela après 30 matches !" L'ambiance donc était euphorique, et pour bien le démontrer, nous laisserons le mot de la fin à Victor Zvunka, qui disait en conclusion : "Vous voyez, nous prenons goût à la victoire. Ceux qui sont devant nous n'ont désormais qu'à bien se tenir..." Jean FERRARA |
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DESTRUMELLE : "Trop d'erreurs défensives !..." |
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L'ancien joueur Destrumelle, qui est devenu l'entraîneur de Valenciennes, est toujours un garçon très sympathique, mais hier soir, il était particulièrement énervé, et c'est avec beaucoup de volubilité, qu'il nous a dit : "Nous avons commis trop d'erreurs défensives. C'est chaque fois la même chose que nous voulons jouer le jeu. Ce n'est pas la première fois que cela se produit de cette manière en déplacement. J'ai beau tempêter et averti mes gars, cela ne change rien. Qu'y pouvons-nous ? N'importe comment nous ne courons pas après le titre. Les Marseillais ce soir, ont mérité la victoire, mais nous pouvons dire que nous les avons aidés, à l'obtenir !" Le gardien Delachet qui s'était bien battu, précisait sa pensée, en ces termes : "Les Marseillais ont été dangereux à plusieurs reprises, je l'avoue, mais je crois que le score est vraiment trop lourd pour nous..." Le défenseur Wrazy nous a dit de son côté : "La pluie qui est tombée à seaux aurait dû être une alliée pour nous. Malheureusement cela a été contraire et les Marseillais se sont mieux adaptés au terrain gras. Et cela me chagrine un peu que nous ayons été la première équipe à encaisser le bonus devant Marseille. Enfin, maintenant il faut espérer que nous nous reprendrons au prochain tour de Coupe !" |
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Les réponses aux questions que vous vous posez |
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Ils n'étaient que 6.500 "braves" Q. - À peine plus de 6.000 personnes, hier, au stade. Pourquoi ? - Pour deux raisons essentielles. La première parce que beaucoup de supporters marseillais estiment que leur équipe favorite n'a plus aucun rôle à jouer en championnat. La deuxième, la plus importante sans l'ombre d'un doute, parce que la pluie n'a pas cessé de tomber avec une certaine violence durant toute la rencontre. Q. - La pelouse était-elle jouable ? - Un quart d'heure avant le début de la rencontre, M. Besory prit la décision de faire jouer le match. En effet, il y a eu 100 fois raison, car la pelouse du stade-vel était ce qu'il y a de plus jouable. Glissante, certes, mais rien de comparable avec celle détrempée et, à notre avis, impraticable sur laquelle l'O.M. rencontra et battit Lille voici quelques temps. Q. - Le bonus est-il mérité ? - Il faut répondre par l'affirmative sur le vu du match. Les Valenciennois, en effet, n'apparurent jamais comme des foudres de guerre. Que l'O.M. ait donc réussi à prendre 3 points dans ces conditions n'a rien d'extraordinaire. Ce que l'on peut regretter c'est qu'il n'a pas su se montrer capable d'en faire autant lors de précédentes rencontres, apparemment aussi facile. Si tel avait été le cas, les Marseillais seraient aujourd'hui encore compétitifs quant à la course au titre. Q. - Le public a-t-il encouragé son équipe ? - Oui. Mais, pour être objectif, il convient de signaler que c'est à partir du moment où les Olympiens menèrent par 3 buts à 0 que, dans les tribunes, les spectateurs commencèrent à retrouver leur voix. C'est, sans doute, mieux que rien, mais en règle générale, mieux vaut encourager ses favoris lorsqu'ils sont à la peine que lorsqu'ils n'ont pratiquement aucun problème. C'est un des petits défauts du public marseillais qui, le plus souvent, vole au secours de la victoire. Q. - Que pensez-vous du match de Robert Buigues ? - Une fois encore, le sympathique Robert se comporta vaillamment de la première à la dernière minute. Il a marqué deux buts et il doit être considéré comme à la base de ce premier bonus marseillais. À vrai dire si l'on regarde le classement des joueurs, le plus efficace de l'équipe à Jules Zvunka, on se rendra compte que Buigues se trouve à la 3e place, juste derrière Emon, mais avant des garçons quand Bereta, Boubacar qui, en principe, sont beaucoup plus attaquants qu'il ne l'est. En conséquence, on peut regretter qu'à l'heure actuelle les dirigeants n'aient pas cru bon de renouveler son contrat à ce joueur précieux. Robert Buigues n'est ni Cruff ni Beckenbauer, mais il fait parti de cette race précieuse de joueurs dont on se rend compte qu'ils rendent d'énormes services à leur club au moment même où, contraints et forcés, ils ont émigrés vers d'autres cieux. Que chacun dans le club marseillais y songe alors qu'il est encore temps. André de ROCCA |