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Résumé Le Provencal

du 15 juin 1976

 

  ET DE NEUF !

Maintenant... la Coupe d'Europe

  ILS ONT SU FORCER LA VICTOIRE

PARC DES PRINCES - Une victoire est toujours même pour ceux qui la gagnent. Dans leur souvenir, si c'est la seule, elle restera la plus belle de toutes.

Nous ne poserons pas de questions inutiles en ce grand soir de liesse olympienne.

L'O.M., avec les qualités qui lui sont propres, plus une volonté de vaincre exacerbée par l'événement, a remporté de haute lutte sa 9e Coupe de France.

Elle a même gagné contre un adversaire, l'Olympique Lyonnais, qui se battit avec un talent certain, un remarquable esprit d'entreprise qui se montra extrêmement dangereux jusqu'au but du double K.O., celui de Boubacar à 5 minutes de la fin.

Il n'y avait alors plus de suspense, mais vous le savez, sans doute dans un match de Coupe, la différence entre un 2-0 et 1 à 1 est souvent bien mince.

UNE VICTOIRE LOGIQUE

Quand on examine le match dans son ensemble, on s'aperçoit que la victoire de l'O.M., si elle est avant tout celle de la foi et d'une collectivité, et aussi une victoire logique.

Sans doute, Lyon, grâce à la classe de Chiesa et de certains de ses autres joueurs, pratiqua-t-il par moment un jeu que l'on pourrait qualifier de plus beau ou en tout cas de plus fin.

Mais, dans un match de Coupe, cela est absolument sans importance.

La preuve en est que le gardien Lyonnais De Rocco eut beaucoup plus de travail que Migeon et que les attaques olympiennes pour être plus rares que celles de Lyon, furent les plus tranchantes. Or, dans une finale de la Coupe, c'est le tranchant qui compte, le but et non la conduite élégante du ballon au milieu du terrain.

Ce soir, les héros de cette finale seront Noguès et Boubacar, auteur de deux buts, leurs noms resteront inscrits dans l'histoire de la Coupe.

Cependant, qu'on nous permette de citer deux autres joueurs olympiens qui eurent à notre avis une grande influence sur le match, ce sont Trésor et Victor Zvunka qui assurèrent au coeur de la défense olympienne une grande imperméabilité.

Trésor, très prudent, ce qui est normal en finale de la Coupe, fut le grand Trésor dans ses tirs.

Quant à Victor Zvunka, sous les yeux de Michel Hidalgo présent au Parc des Princes, il réalisa un match de classe internationale.

Pour nous, le doute n'est maintenant plus permis, le tandem Trésor - Victor Zvunka devrait être en octobre prochain celui de l'équipe de France.

C'EST LA MI-TEMPS

DES CARTONS JAUNES

L'étouffante chaleur dans la cuvette du Parc, la folle ambiance, les pétards, les fusées... La première mi-temps fut jouée sur les nerfs par les des équipes.

Pour éviter les incidents plus graves, M. Wurtz sortit quatre fois le carton jaune. Pour Noguès, pour Cacchioni, pour Buigues et pour Domenech. Une véritable distribution de mauvais points, mais sans doute eut-il raison, à la manière d'un chirurgien amputant une jambe pour éviter le tétanos.

Lyon, suivant son habitude, avait pris un départ au sprint, obtenant un nombre important de corners en très peu de temps.

L'O.M., d'abord un peu étouffé, se reprit progressivement au rythme de Bereta, égalisant aux corners à la 32e minute.

On a pu noter encore que, malgré la finesse et la précision des attaques lyonnaises, surtout quand l'insaisissable Chiesa s'en mêlait. De Rocco eut beaucoup plus de travail délicat à faire que Migeon.

De cette première mi-temps au résultat nul, on retiendra pour l'O.M. Trésor, cela va sans dire Victor Zvunka, très efficace en défense, Noguès qui fit un travail énorme en soutien et de récupération, plus Bereta dont les dribbles en contre-pied et les centres causèrent de graves soucis à défense olympienne.

Côté Lyon, outre Chiesa, les deux meilleures avaient été les deux défenseurs centraux Mihajlovic, d'une présence et d'une sûreté étonnante et Jodar. Quant à Domenech, le capitaine, il avait alterné le très bond et l'imprudent.

Il ne restait plus qu'à attendre alors la deuxième mi-temps, supposée décisive

ON L'A VU JUSQU'À DAKAR

Dès la reprise le problème de cette finale fut nettement posé.

Le travail d'aiguille de Lyon, du moins dans sa partie offensive, allait-il prévaloir sur le jeu à coups de poings de l'O.M.

Or, c'est précisément au moment où nous écrivions ces lignes, que Nogues d'un coup de poing, ou plutôt d'un coup de pied, marqua un but extraordinaire que vous avez pu voir sur nos petits écrans.

Un but d'autant plus extraordinaire que Noguès en marquera peut-être deux ou trois dans cette position au cours de sa vie de footballeur.

Mais, c'est ça la Coupe qui se donne souvent à ceux qui osent.

Or, ce que l'on n'a jamais pu reprocher à Noguès, c'est de manquer d'audace et de culot.

Il a donc été récompensé au jour décisif, car il est bien évident que c'est ce but qui a assuré la victoire de l'O.M.

Il fut le véritable tournant du match.

Le deuxième but olympien, marquer à cinq minutes de la fin par Boubacar, profitant d'un excellent travail de Yazalde, fut une sorte de coup de poignard pour l'équipe de Lyon qui venait de manquer deux ou trois occasions de buts.

Boubacar a levé les bras au ciel, comme un empereur romain un soir de triomphe.

Il savait qu'on le voyait à ce moment même à Dakar et dans et que dans sa bonne ville d'origine, il était, pour un soir, un véritable héros du Sénégal.

Maintenant, pour les Olympiens, le temps de l'effort passé, va venir celui des festivités.

De cette finale, jouée dans des conditions atmosphériques très déprimantes pour les joueurs, on gardera le souvenir d'une longue et très indécise bataille entre deux équipes qui en valeur absolue, été assez peu près l'une de l'autre.

L'O.M. a gagné parce qu'il nous a paru être le plus déterminé, le plus mordant, celui qui sans doute, dans sa collectivité, avait le plus grand-chose désir de remporter pour son club cette neuvième victoire.

Nous les féliciterons tous. Sans doute, quelques joueurs que nous avons déjà signalés, prirent-ils une part prépondérante dans ce succès mérité. Mais, c'est tout équipe qui mérite de montrer tes sur le podium.

On ne pourrait terminer objectivement sans souligner le match remarquable de Chiesa qui fut pour l'O.M. le plus grand danger Lyonnais.

Absolument insaisissable, malgré l'étonnante bonne volonté de Bracci, son infortunée garde du corps, Chiesa multiple les exploits techniques, les passes au millimètre à ses partenaires.

Lui aussi est un grand joueur de classe internationale et il aura marqué cette finale, malheureusement pour son équipe de Lyon.

Maurice FABREGUETTES

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  O.M. de toujours

Une balle qui roule plus ou moins bien que le gazon de la vérité. Un coup de pied qui, à l'origine, paraissait sans talent pour devenir un trait de génie, la combustion de toutes les volontés dans quelques secondes éblouissantes, c'est cela qui a fait d'une équipe promise aux enfers, il y a un mois, la pensionnaire du doux paradis que notre football national ne réserve qu'à un seul club.

Longues phrases qui courent sous votre plume au moment même, ou Yazalde, ciselant des passes d'orfèvre, donnait à Boubacar ce second but d'argent dans sa luminosité, d'or en ce qu'il vaut pour l'avenir.

Ainsi va le destin de l'O.M., vainqueur de sa 9e Coupe montré du doigt, il y a quelques semaines à peine, presque abandonné par ses supporters au moment ou il souffrait des spasmes de son affaiblissement, voué aux gémonies, condamné à gravir, à nouveau, son golgotha pour recommencer son histoire.

C'est cette équipe qui, en deux matches, avait su rassembler les passions, avancer jusqu'à la finale et en triompher, comme pour régler un compte avec lui-même et avec les autres par la même occasion.

C'est ce même O.M. qui a apporté, hier soir, la preuve que les carrières se font et se défont plus que jamais d'un match à l'autre, le football n'ayant jamais les mêmes lendemains.

Quand la compétition brûle ses acteurs, elle peut tout changer, elle peut, même, convertir les crédules, bousculer les données et rendre bonne conscience à ceux qui croyaient l'avoir perdue.

La sainte justice de la compétition ne donne qu'aux meilleurs ; elle ne partage jamais les probabilités... mais, seulement les espoirs avant de s'exprimer en clair.

Cette finale, disons-le, n'a jamais été frappée de cette personnalité propre aux matches décisifs. La chaleur, peut-être, l'accabla, en détruisant les germes à l'origine des grandes actions et présenta, même, en certains passages de graves fléchissements.

Elle n'en resta pas moins marquée par ces quelques séances d'où jaillirent les deux buts de Noguès et Boubacar.

Ce fut, en ces deux traits, toute la victoire de l'O.M.

Le réalisme des Marseillais, à l'instant où il fallait en jouer, éclata en opposition au travail profond, collectif des Lyonnais. Tous s'ingénièrent alors à créer cette fissure, ce trou dans lequel l'homme désigné s'engage pour atteindre la conclusion.

Tout, donc, avait commencé le matin, dans le soleil de Paris, un soleil accablant la capitale, comme assommée par cette première chaleur.

Du Trocadéro à la Bastille, de Saint-Germain aux Champs-Élysées, les légions marseillaises défilaient pour cet avant combat. Il y avait du blanc et du bleu partout.

Manière comme une autre de rappeler qu'entre Marseille et Paris, il existe toujours un indifférent, disons une divergence de conception qui fait dire aux uns qu'ils ne sont que des voyageurs de passage et aux autres des nomades qui ne peuvent aller plus loin que les bords de la Seine.

Cela dit, l'O.M. accroche une neuvième victoire à sa glorieuse liste. Et par la même travers, ses composants victorieux ont mis à jour certain retard d'amour propre dont ils étaient bons comptables.

Georges Bereta, par exemple, avait encore quelque chose à dire à la capitale avant d'entrevoir son installation dans les quartiers d'hiver de sa vie.

Il l'a fait surtout en première mi-temps avec ce don du ballon qui "colle au pied" et avec cette verve que seule la classe inspire.

Boubacar, dont les dribbles sont quelquefois des noeuds marins, en a tout de même superbement dénouées quelques-uns pour nous offrir quatre ou cinq attaques d'une admirable pureté.

C'est à écrire et cela ne donne à réfléchir. A longuement réfléchir...

Les projets de son transfert sont peut-être fondés. Ceux qui tenteraient à la reconduction de son contrat nous semblent désormais plus sages et moins chers.

En fait, cet O.M. qui saisit sa chance au moment où il faut la saisir, cet O.M. qui ne tremble jamais parce que ses hommes ne connaissent ni la peur ni le renouvellement qui engendre souvent les échecs, cet O.M. enfin, qui continue d'être une équipe de caractères, de volonté, d'audace et de risque a, tout compte fait, rétabli un certain équilibre en triomphant dans cette finale.

En apportant ainsi le calme qui échappait peu à peu à ses dirigeants, à son entourage et dont ses supporters enfin rendus à leurs amours, supportent, c'est le cas de le dire, une part de responsabilité.

Ces mêmes supporters qui ont été hier, dans la cuvette du Parc des Princes, les pèlerins les plus croyants et les plus affectueux que l'O.M. ait jamais eu.

Au fond, l'O.M. c'est cela.

Avec des hauts, des bas, des cris de joie et des larmes de sang.

Ils sont peut-être un peu fous, mais qu'importe. N'est-ce pas là l'évasion dont les hommes ont besoin.

Allez donc parler de cet état d'âme à Fernand Meric, il vous dira qu'il y a deux équipes : ses joueurs et ses supporters. Il ne vous ira pas qu'il à quelquefois surtout besoin des seconds. Mais il le pense.

Tout comme il pense, ce matin, avant la folie collective qui va s'emparer de Marseille, à une prochaine saison qu'il faut déjà envisager.

Avec les nécessités qui s'imposent et les bilans qu'il faut établir.

Vous avez votre Coupe, président ?

Bon et maintenant, il faut la conserver.

Comment s'y prendre ?

Rudyard Kippling a écrit quelque chose à ce propos.

Lucien d'APO

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La preuve par neuf

Sacré O.M... Il nous a fait souffrir tout au long de la saison. Il a fait souffrir hier encore devant notre poste de télévision. Mais il a gagné.

Alors, au diable les considérations de second ordre. Qu'importe désormais si cette équipe marseillaise n'a pas toujours été, depuis août dernier, une formation irrésistible. Irrésistible, il fallait l'être hier soir.

Quelle importance si durant le match d'hier, du moins pendant une certaine partie, cette équipe n'a pas montré le visage du plus pur académisme. Une finale de coupe et une empoignade à nulle autre pareille. Même les meilleurs ont le droit d'y commettre quelques fautes. Les nerfs, vous comprendrez...

L'essentiel est de gagner. L'O.M. l'a fait, avec la manière qui est la sienne. Sans arabesques peut-être. Sans quelques-uns de ses gestes qui font la joie des seuls puristes.

Mais avec assez d'arguments que l'on pourrait appeler le punch, autrement dit "le droit au but".

C'est vrai qu'elles étaient jolies ces envolées de Chiesa. Nous leur avons préféré - pardonnez-nous - le trait décisif de Noguès et celui fatal, de Boubacar.

La Coupe, c'est cela. Et rien d'autre.

En triomphant au Parc des Princes, l'O.M. vient de faire la preuve, par neuf comme de juste, qu'il était le club des grandes occasions. C'est la neuvième fois, vous le savez, que la Coupe revient à Marseille. Que l'on ne vienne pas nous dire que le hasard est seul en cause.

Et puis, au fait, il nous a semblé, par petit écran interposé, que tout ces Olympiens n'avaient pas si mal conduit leur affaire.

Ils ont su contenir l'orage lyonnais, pour frapper à leur tour au moment opportun. Avec quelle énergie...

Le football, on a beau tourner en rond, ne s'est jamais accommodé d'autres manières.

Quoique il en soit, c'est cet O.M. vainqueur qu'il nous fallait à Marseille. Celui, hésitant, critiqué, n'étant pas dans la note. L'O.M. en un mot, avec son formidable environnement, est fait pour le succès, le vol majestueux.

Comme l'albatros de Baudelaire, "ses ailes de géant l'empêchent de marcher..."

Jean FERRARA

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Symphonie en bleu et blanc

PARIS - Chacun a les souvenirs qu'il peut... Les miens, relatifs à la finale 72, sont avant tout auditifs. Les oreilles résonnent encore des dix mille et un coups de trompette martelant ces soixante heures sans sommeil qui me laissèrent au sortir d'un défilé confinant à l'hystérie, hébété, vide de toute substance, avec la seule obsession de connaître enfin les joies réparatrices d'une douche et d'un lit.

21 HEURES : "J'AI MÊME

RENCONTRÉ UN

INDIFFÉRENT..."

J'ai encore en mémoire le spectacle insolite de la vénérable Gare Saint-Charles à la veille des deux précédentes finales, ce grouillement de termites submergeant les quais, le hall, les trottoirs pour venir battre le flancs des grands escaliers de l'esplanade dans un tumulte voisin de l'émeute.

Des gens jugés partout, sur les kiosques à journaux, sur les trains, dominant une formule compacte et stagnante, quasiment impossible à pourfendre. Vais-je au devant de la même multitude ? Le chauffeur de taxi que, par précaution, j'ai choisi d'emprunter préfère ne pas se poser la question : il m'abandonne à distance respectable et s'en va sans un adieu, non sans m'avoir précisé qu'il se moquait pas mal de l'O.M. Et que samedi soir et regarderait Joe Dassin plutôt que la finale. L'exception qui confirme la règle de la corporation. Ses craintes au demeurant étaient vaines. Il y a beaucoup de monde certes, mais on est loin de la folie des années précédentes.

Non que l'engouement ne soit pas identique, mais le rendez-vous au parc étant désormais nocturne, les départs sont échelonnés. À ceux qui sont là sur le pied de guerre, d'autres succéderont jusqu'à minuit, puis d'autres encore à l'aube et dans la matinée qui ne rallieront Paris que dans l'après-midi.

Cette modification dans les sacro-saintes habitudes du suprême rendez-vous parisien n'est pas du goût de tout le monde. "Ils ont tué la Coupe, nous dit un vieux supporter en mâchonnant son mégot. D'abord avec leurs matchs aller-retour. Et puis cette finale en nocturne, ça ressemble à quoi ? À Colombes avant, oui, c'était la fête. La vraie. Mais que voulez-vous, l'O.M. est en finale, j'y vais. J'ai assisté à la victoire de 38 vous savez..."

Son voisin voit surtout dans ce nouvel horaire une entrave rédhibitoire aux folles du Gay Paris. "La soirée d'après match, c'est une tradition. Mais elle devient de plus en plus courte". Sans doute est-il plus prudent de ne pas le décrire, les femmes sont si futées.

21h30 : GARE SAINT CHARLES

Au fil des minutes, le hall et les quais se sont remplis. Les bannières sont déployées, clairons et cornes de brume commencent leur office, tandis qu'éclatent les premiers pétards, véritables bombes. A ceux qui ne sont pas équipés, "Le Provençal" propose attirail complet du petit supporter, casquettes, fanions et trompettes. Cela ne trouble pas pour autant un marchand ambulant qui à disposer son inventaire au beau milieu du quai principal. Les affaires d'ailleurs ne marchent pas mal : la trompette (en plastique) se vend bien, couvre-chef aussi.

Mais la demande est nettement moins forte que le tee-shirt à l'effigie de Marius Trésor et les drapeaux "Allez l'O.M. "dont le prix (20 F) est jugé excessif. La pitié cependant n'existe pas pour les hésitants : ils sont sans vergogne traitée de "radius" par la campagne du boutiquier. Force m'est de passer sous silence les réparties qui s'ensuivent.

À 21 h. 45 le train s'ébranle fin. Aux fenêtres des compartiments tout est bleu-ciel et blanc. Le chahut qui a suivi les premiers tours de roues s'estompe rapidement pourtant.

Déjà les jeux de cartes font leur apparition tandis que des cités surplombant la voie parviennent de sympathiques encouragements.

Bien avant Avignon chacun s'est plus ou moins installé sur sa roche.

Seul un couinement déchirant vient rappeler de temps à autre que ce train-ci n'est pas comme les autres. À l'escale de Lyon cependant - il fallait s'y attendre - les passions se rallument.

Des pétards explosent tous azimuts, nappant les quais de Perrache de déchets de carton multicolores. Des cris fusent à l'adresse des autochtones, plus ou moins drôle, plus ou moins polis. Il est vrai que la moyenne d'âge supportrice est très jeune.

Quelque peu affolée, la préposée au micro, après avoir lancé des appels au calme, annonce que le train va partir, que le train part... Mais rien ne bouge. Et pour cause : le mécanicien a disparu. Après force appels on le retrouve enfin.

Jusqu'à Paris, le voyage sera désormais sans histoire. Seuls quelques rugissements sont à enregistrer, qui répondent à d'impertinents ou ironiques "Allez Lyon" ou "Allez les verts".

SAMEDI 9 HEURES, GARDE DE

LYON.

Heureuse surprise dans laquelle certains voient un présage : un soleil resplendissant et une température méditerranéenne nous attendait dans la capitale. C'est l'heure du petit déjeuner pris dans les nombreux établissements jouxtant la gare de Lyon. Un accueil bon enfant est réservé à cette horde turbulente. Pour ceux que le café noir n'aurait pas suffisamment réveillés, les sonneurs de clairon sont là... Dans la cohue d'un départ précipité, j'égarerai là mon portefeuille renfermant tout mon argent et mes papiers.

Ce qui me vaudra d'effectuer quelques heures plus tard en compagnie d'André de Rocca, une folle course en métro à travers Paris, équipée couronnée de succès par la grâce de l'ange gardien des journalistes.

Nos supporters, eux, vont entreprendre de conquérir la capitale, après avoir longuement fait résonner les voûtes du métro qui en ont vu d'autres... Sur les grands boulevards, sur les Champs-Élysées, des défilés sont organisés. Et pour qui a connu l'invraisemblable fourmillement en 1968, il ne s'agit là que de manifestations dérisoires.

Ce n'est qu'en fin d'après-midi, les jonctions s'étant opérées, que l'on mesure vraiment que les Marseillais se sont déplacés en force.

Quant aux Lyonnais ils demeurent longtemps invisibles, exception faite de quelques groupuscules rencontrés au cours de nos pérégrinations.

Incontestablement cette finale n'aura pas été celle du délire des masses. Et c'est aussi bien comme cela, le supporter ayant trop souvent tendance à oublier que son rôle ne doit jamais s'échapper des limites du stade.

18 h. 30 LE PARC : AU PIED DU

MUR...

Cette fois, le compte à rebours est lancé. Tout au long des vingt stations de métro qui nous séparent de la Porte de Saint-Cloud, point de ralliement général, des renforts nous arrivent, dans un concert de klaxons et de crécelle. À peine revenus à l'air libre, sous l'imposante bâtisse du parc, nous sommes pris dans la foule d'autant plus dense qu'un service d'ordre intransigeant, fouillant sacs et porte-documents, fait un double barrage devant les grilles.

Les marchands de fanions et des casquettes continuent à faire des affaires d'or. Nombre d'entre eux d'ailleurs, vendent tout à la fois des drapeaux lyonnais et marseillais, criant à la cantonade, pour ne vexer personne "Allez les deux !"

Les gradins, aux trois quarts vides à 18 heures vont de garnir très vite. Et dans la travée est, entièrement marseillaise, la victoire des minimes de l'O.M. comme celle des cadets du Sud-Est, annoncées au micro, sont saluées à l'Italienne par un déploiement de bannières.

Désormais, tout est en place. La grande fête peut commencer.

Alain PECHERAL

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Cette Coupe... en question

LA VICTOIRE DE L'O.M. EST-ELLE

JUSTIFIÉE ?

C'est, évidemment, après une finale de Coupe, la question que se posent en priorité, à laquelle on peut répondre "oui" sans hésiter. Ce succès marseillais ressemble énormément à celui acquis en demi-finale contre Nancy. Nos représentants donnèrent tout d'abord l'impression qu'ils étaient le jouet des événements, face à une équipe apparemment plus rapide. C'était, et on peut s'en réjouir, une fausse impression, Lyon jetant tous ses feux au cours du premier quart d'heure, pour s'éteindre ensuite, au fil des minutes, et laisser la direction du jeu à l'O.M.

D'autre part, alors que la domination lyonnaise fut le plus souvent illusoire, les Marseillais ne cessèrent d'obtenir des occasions de buts, extrêmement nettes, dont deux se traduisirent au tableau d'affichage. C'était un minimum.

QUELLES FURENT LES ARMES

DE LA VICTOIRE ?

L'O.M. opéra avec ses armes traditionnelles qui sont : un esprit collectif sans faiblesse, une rage de vaincre qui ne doit pas avoir beaucoup d'équivalent dans le football français, et une grande application. Nous prendrons l'exemple de François Bracci qui, dominé en football pur et en vitesse par un grand Chiesa, limita tout de même les dégâts tout au long de la partie.

LYON AVAIT-IL UNE CHANCE ?

Évidemment, oui. Il aurait fallu pour cela que l'adversaire de l'O.M. se monte plus efficace au cours de sa période de domination, mais les attaquants Lyonnais, et notamment leur avant-centre Lacombe, se heurtèrent à une solide défense marseillaise, et dans le cas du joueur que nous venons de citer, à un tandem Trésor - Zvunka qui ne manifesta aucune faiblesse.

CETTE FINAL

FÛT-ELLE D'UN NIVEAU ÉLEVÉ ?

Sur le plan technique, elle fut d'un niveau amplement moyen et on peut s'en étonner, puisqu'elle opposait Lyon, une équipe qui lutte toujours pour assurer son maintien en Division Nationale, et l'O.M. qui a eu des hauts et des bas en championnat tout au long de la saison.

Si elle fut assez peu fertile en exploits techniques, en grandes envolées, elle fut toujours intéressante, car ardemment disputée et très longtemps indécise.

QUE PENSER DU DISPOSITIF TACTIQUE

ADOPTÉ PAR L'O.M. ?

Au cours des jours qui précèdent la finale, on avait évoqué la possibilité que Fernandez, qui avait très bien réussi en demi-finale contre Platini, prenne en charge Chiesa, le meneur de jeu de Lyon et l'un des grands stratèges du football français.

Il n'en fut rien et c'est François Bracci qui eut à surveiller son ancien partenaire de l'équipe de France.

On peut dire que cette initiative a été heureuse. Chiesa abandonnant complètement le long de la touche pour mener le jeu au milieu du terrain ou Bracci dut le suivre avec des fortunes diverses. On doit mettre à l'actif du défenseur marseillais une opiniâtreté digne d'éloge qui lui permit de limiter les dégâts.

M. WURTZ JOUA-T-IL

UN RÔLE DÉTERMINANT DANS

LE DÉROULEMENT DE LA PARTIE ?

Nous répondrons oui. En effet, il eut à faire à des joueurs d'une grande nervosité et qui tenaient absolument, à sauver leur saison par une victoire en Coupe, après avoir connu beaucoup de déboires en championnat.

Il eut donc beaucoup de mérite à les tenir en main. Il ne lésine pas sur le choix des moyens. Il siffla une avalanche coups francs, en sortant à 6 reprises le carton de l'avertissement.

À ce titre, on peut louer M. Wurtz d'avoir permis à cette finale de ne pas dégénérer en carnage.

LE GARDIEN LYONNAIS DE ROCCO

EST-IL RESPONSABLE

DU PREMIER BUT DE L'O.M. ?

Évidemment, oui. Le jeune gardien était très mal placé au premier poteau sur le tir de Noguès qui le loba sans rémission.

Il est évident que l'entraîneur Lyonnais, Jacquet, commit certainement une erreur, dictée par un motif d'ordre sentimental en alignant ce jeune gardien pour le récompenser d'avoir fait parti de l'équipe qui accéda à la finale. Mais, en football, il est souvent néfaste de faire du sentiment.

LA PARTIE A DU VOUS PARAÎTRE

DEVANT VOTRE PETIT ÉCRAN

D'UNE TERRIBLE LENTEUR ?

CETTE LENTEUR ÉTAIT-ELLE

SEULEMENT APPARENTE ?

Elle n'était pas apparente. En effet, la partie fut jouée sur un rythme extrêmement lent, pour deux raisons : il faisait une chaleur absolument étouffante, sénégalienne, caniculaire. Nous transpirions à grosses gouttes sans faire le moindre mouvement, assis à notre place de tribune. Il faut donc nous mettre à la place des acteurs qui voulaient aller jusqu'au bout et pousser même la prolongation.

En outre, la méthode de l'O.M. consistait à "casser le jeu" comme elle avait su si bien le faire contre Nancy pour couper court à toutes les velléités de Lyon.

CE QUE VOTRE PETIT ÉCRAN

NE VOUS A PAS MONTRÉ

C'est évidemment toute la kermesse qui entoure désormais les grands matches, et qui était, jusqu'alors, réservés à la caravane du tour de France. Des centaines de baraques où l'on vend maillots, casquettes, drapeaux, et toutes celles où l'on offre nourriture et boissons. La ferveur des supporters, venu extrêmement nombreux, surtout depuis Marseille, et qui avaient retrouvé leurs voix pour la circonstance.

La concentration des acteurs pâles comme des morts avant la rencontre. La détresse du jeune gardien Lyonnais De Rocco, lorsqu'il reprend, aux vestiaires, conscience d'avoir provoqué la chute de son équipe.

Enfin, les conditions de jeu, extrêmement éprouvantes avec cette chaleur dont nous avons déjà parlé et sur laquelle il nous faut bien revenir, car elle donna le ton certainement à la rencontre.

Louis DUPIC

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MARIUS TRESOR : "Le plus beau jour de ma vie !"

Combien y avait-il de personnes dans les vestiaires de l'O.M. après la victoire : 10, 20, 50, 100, 500 ? Qui pourrait le dire ? Et pourtant, il fallait montrer pattes blanches et même faire le coup de poing pour pouvoir entrer dans le sanctuaire, un sanctuaire transformé en la circonstance en un véritable sauna finlandais.

Là, chacun, plusieurs mêmes, sous la douche, sur les bancs, dans le bruit des bouchons de champagne qui sautaient, s'empressaient à qui mieux mieux.

C'était la grande joie, le président Meric cherchait désespérément Jules Zvunka : "Je veux le féliciter en premier, disait-il. Cette victoire en Coupe, c'est la victoire de l'O.M. tout entier, et c'est aussi, c'est surtout la sienne". Et M. Meric de continuer : "Je suis un président comblé, et que voulez-vous que je dise d'autre ? C'est une très belle récompense que je savoure pleinement, car, croyez-moi, je n'ai pas eu que des satisfactions et des encouragements tout au long de la saison."

Après avoir perdu nos premiers 500 grammes, nous sommes tombés sur Jacky Lemée : "On la voulait celle-là et on l'a eue, disait-il radieux. Il faut dire qu'on le guignait depuis quelque temps. Et que personne aujourd'hui vienne affirmer que nous ne l'avons pas méritée". À ses côtés, Robert Buigues méditait : "Aujourd'hui, et c'est normal, c'est un très beau jour pour nous tous. Mais pouvez-vous nous dire de quoi demain sera fait. Bientôt les clameurs se seront tues, et j'ose espérer que personne n'aura oublié que nous étions sur la pelouse du Parc avec le maillot blanc en ce samedi 12 juin".

Trésor, on s'en doute, était le plus entouré des Olympiens, peut-être pour sa bonne raison que quelques instants plus tôt le président de la République lui avait remis le trophée tant convoité. Bien sûr, on lui a demandé ce qu'il avait dit à M. Giscard d'Estaing : "Vous n'avez pas me croire, mais nous avons parlé de la Guadeloupe et des plages de mon pays puisque M. le président y était récemment. Puis, revenant sur le match, Trésor avouait sans honte : "Je dois le dire, c'est le plus beau jour de ma carrière et de loin. Gagner une Coupe c'est véritablement extraordinaire. J'ai l'habitude tout de même des grands matches, et je suis ému comme un gosse. Pensez à ce que doivent ressentir Boubacar, Martinez et Fernandez qui pour leur première année en Division I gagnent cette épreuve que des joueurs, et des plus huppés, n'ont pas réussi à gagner".

L'auteur du premier but, celui qui avait libéré tout le monde, expliquait :

"J'ai tenté ma chance. Je ne vous dirai pas que je me suis rendu compte que De Rocco était mal placé, j'ai fait ce que je croyais devoir faire et j'ai réussi. Tant mieux pour moi, tant mieux pour l'O.M. tant mieux pour tout le monde ; je garderai à tout jamais un excellent souvenir de ce 12 juin".

Son compatriote Yazalde, assis sur le banc, récupérait : "Je pense que nous avons fait un bon match. On me dit que j'ai travaillé en retrait, pas véritablement en position d'avant-centre, mais j'estime que le football est avant toute une chose collective ; il ne faut jamais tirer la couverture à soi".

Jeannot Fernandez ne savait plus où il était. Lui d'ordinaire peu bavard, tenait de véritable conférence de presse.

"Pendant dix minutes, j'étais dans le coma. J'avais déjà joué devant quatre-vingt mille spectateurs à Conakry aux Jeux Méditerranéens, et cela m'avait fait la même chose. Après, petit à petit, j'ai refait surface.

Vraiment je crois rêver. Toujours stagiaire et vainqueur de la Coupe". Une gorgée de champagne à même le trophée, et Jeannot devait conclure : "Maintenant, sur la lancée, il me faut une médaille d'Or aux Jeux Olympiques".

Le kilo perdu, nous sommes tombés dans les bras de Victor Zvunka, qui fut sans doute un des meilleurs hommes sur le terrain, sinon le meilleur.

"À 0-0, tout était possible, devait-il préciser, mais lorsque Raoul a marqué le premier but, alors j'ai su que nous ne pouvions plus perdre, qu'il était impossible que les attaquants Lyonnais passent ; j'aurais préféré mourir sur la pelouse du Parc des Princes".

Georges Bereta, le vieil habitué de la Coupe de France, puisqu'il venait de gagner sa quatrième, se contenter de commentaires techniques :

"Je pense que nous avons bien joué le jeu et je savais que l'équipe qui réussirait à marquer la première avait de fortes chances de ne pas être rejointe au score. Personnellement j'ai compris que nous étions sur le bon chemin en fin de première mi-temps. D'avord parce que j'ai réussi quelques centres qui ont donné le frisson à défense lyonnaise, ensuite parce que je me suis rendu compte que Trésor décourageait littéralement Chiesa et Lacombe en venant à tous coups leur souffler la balle".

Nous avions perdu notre troisième kilo, lorsque nous sommes tombés sur Boubacar véritablement hilare : "C'est fantastique, c'est extraordinaire, je n'en reviens encore pas. J'ai marqué un but et je vous avoue que si Domenech ne m'avait pas abattu dans la surface de réparation, je me sentais capable d'en marquer un second. Mais que de belles choses, j'aurais à raconter chez moi au Sénégal".

Le grand "Tchoi" avait conscience de n'avoir pas fourni un grand match : "Je suis tombé sur un Chiesa terriblement motivé et très remuant qui est difficile à marquer. Je crois, toutefois, d'avoir mieux terminé que ce que j'avais débuté et la victoire et d'une récompense logique".

Quant au jeune Martinez, il ouvrait de grands yeux et véritablement ne semblait pas comprendre, se contentant de répondre oui à toutes nos questions mêmes les plus curieuses.

N'oublions pas de donner le point de vue de l'entraîneur, Jules Zvunka. Nu comme un ver, sous la douche, il commentait : "J'étais confiant, avant le match. J'étais confiant pendant le match. Le résultat prouve que j'avais raison. Certes, je ne vous dirai pas qu'à 0 à 0, je chantonnais sur mon banc de touche, et je n'avais pas le sentiment que nous pourrions perdre. Quelle belle récompense pour moi et pour mes joueurs".

Enfin, Migeon, le boute en train de l'équipe expliquait : "Je n'ai jamais véritablement tremblé. La seule action véritablement dangereuse de Lyon est située à la 85e minute, lorsque j'ai contré du pied un tir de Ferrigno. Mais, à ce moment-là, les carottes étaient déjà cuites. Nous avions la Coupe dans la poche".

Et, Migeon de pousser un triple "hip hip hip hourra !" repris par tous ses camarades.

André de ROCCA

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M. Gaston DEFERRE :

"Bravo l'O.M....

une victoire justifiée

Je suis heureux que l'Olympique de Marseille, après quatre ans, ait renoué avec le succès, nous a dit le député-maire de Marseille. Pour moi, sa victoire est amplement justifiée par le nombre des occasions de buts que l'O.M. a su se créer et pour ma part j'en ai relevé au moins quatre.

"Nos représentants ont été gênés pendant un bon quart d'heure par la vivacité de leurs adversaires, mais ils ont su se ressaisir pour prendre progressivement la direction de la partie.

"La rencontre m'a beaucoup plu, bien qu'elle ait été jouée de façon assez rude.

"Les Lyonnais étaient plus rapides, les Marseillais plus expérimentés, plus scientifique et surtout plus efficaces. C'est l'efficacité qui a prévalu. Je ne crois pas que la victoire de l'O.M. puisse être contestée !"

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Serge Chiesa :

"Sur un coup de dés"

Inutile de préciser qu'en dépit du grand nombre de personnes se trouvant dans le vestiaire lyonnais, il n'y craignait pas une ambiance très brillante.

Réconforté par les deux Stéphanois Ivan Curkovic et Pierre Garonnais, entraîneur Aimé Jacquet commentait sobrement le match, comme à son habitude : "Très sincèrement, je pense que le match s'est joué sur un coup de des. Plus exactement sur ce type centre tir de Noguès, magnifique, certes, mais un peu heureux tout de même, De Rocco sur cette action ayant en outre commis une grave erreur de placement. On ne peut lui en vouloir, compte tenu de son jeune âge. Mais dès que nous avons pris ce but, nous n'avons plus eu la partie en main, alors que jusque-là nous étions parvenus à hausser progressivement le rythme de la partie".

Serge Chiesa, dans un coin, fumait une cigarette, chose rarissime chez lui. La déception sans doute... "Au départ, les deux équipes étaient très près l'une de l'autre. Et c'est pour cela que j'avais dit, avant la rencontre, que tout pouvait se jouer sur un coup heureux. C'est très exactement ce qui s'est produit, le premier but s'étant avéré décisif".

Bernard Lacombe, pour sa part, estimait que lui et ses camarades n'avaient pas su tirer le meilleur parti des chances qui s'étaient offertes à eux. "C'est dans les premières minutes que nous avons perdu ce match. Nous avons raté alors beaucoup trop d'occasions. Quant au score, il ne faut pas trop s'y attacher, car le second but n'a été que la conséquence du premier, puisque nous étions alors tous à l'abordage".

Enfin le capitaine, Raymond Domenech, nous confiait : "Sur un seul match, cette opposition entre deux équipes de valeurs sensiblement égales pouvait vraiment tourner d'un côté comme de l'autre. Le premier but nous a coûté très cher, en nous obligeant à de découvrir. Et puis la chaleur nous a surpris et nous a empêchés d'imposer un rythme élevé. C'était ce que nous avions choisi de faire. Mais, je le répète, la chaleur, et aussi l'O.M. qui a très bien cassé le jeu, nous en ont empêché. Il nous reste maintenant à éviter la 2e Division".

Alain PECHERAL

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