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Résumé Le Provencal

du 28 août 1976

 L'O.M. VOLE EN ECLATS !

Malgré Trésor et Migeon, les Olympiens battus

en vitesse et en engagements devant V.A.

VALENCIENNES - On a pu croire, jusqu'à la 57e minute, qu'un monumental Trésor, applaudi par le public local, ce qui est assez rare, et un superbe Migeon allaient résister à la constante pression d'une équipe de Valenciennes maîtresse absolue du ballon par conséquent du jeu.

Mais tout a une fin, et devant le déferlement de la marée rouge vers les buts de Migeon, il fallait bien s'attendre à ce que ça craque à un moment ou à un autre.

C'est ce qui se produisit à trois reprises, et en fin de match c'est pur miracle si Valenciennes n'a pas marqué un quatrième ou un cinquième but.

La raison de cet échec est évidente pour les tous ceux qui ont suivi la rencontre. Le milieu de terrain de l'O.M. a volé en éclats devant l'engagement de ses adversaires. De plus, il y avait dans cette équipe olympienne trop de joueurs dont la technique est remarquable mais qui ne disputent pas assez, ou font semblant de discuter, le ballon.

Dans de pareilles conditions, sans qu'une équipe se rende maîtresse du ballon dans une proportion effarante, le jeu lui revient et les occasions de buts aussi. La victoire de Valenciennes est parfaitement méritée et il faudra pour continuer brillamment sa saison que l'O.M. durcisse un peu son jeu au milieu du terrain et devant.

Répétons que sa défense, et plus particulièrement Trésor et Migeon, ont fait un match admirable et qu'ils ont pu faire croire longtemps à une illusion : celle d'un O.M. archi-dominé, ramenant à Valenciennes un ou deux points.

TRÉSOR : AU FOUR ET AU

MOULIN

La première mi-temps avait débuté très lentement, presque au pas. À ce jeu, l'O.M., plus technique avec un Bereta très entreprenant et un Emon en net regain de forme, avait été le meilleur. Mais il fallut l'intervention de Victor Zvunka d'abord, et de Trésor ensuite, pour concrétiser cet avantage.

Parti sur la droite à toute vitesse, Victor Zvunka réussit un excellent centre en direction de la tête de Yazalde. Ce dernier ne put que dévier le ballon sur la gauche. Bereta tira dans la foulée, mais au passage son tir heurtant Copin le ballon alla en corner. Premier cornait, deuxième corner et c'est alors que Trésor marqua le seul but de cette première période.

On n'avait pas fini de revoir Trésor. Migeon et leurs partenaires de la défense. V.A., se décidant enfin à appuyer sur l'accélérateur, se mit à monopoliser le ballon et si à la mi-temps le score était toujours de 1 à 0 pour l'O.M. c'est que sa défense avait su se surpasser.

Mais on avait déjà l'impression que si Valenciennes continuait sur ce rythme les choses finiraient par mal tourner pour les Marseillais.

VALENCIENNES À L'ABORDAGE

Sans doute sermonnés dans les vestiaires par leur entraîneur, l'ancien Olympienne Destrumelle, les Valenciennois abordèrent la deuxième mi-temps à cent à l'heure. Ils possèdent une équipe qui ne peut se réaliser que dans l'engagement, le rythme et la vitesse. À vouloir jouer trop technique comme elle avait essayé de le faire en première mi-temps, elle commit indiscutablement une erreur. Mais, au cours de cette deuxième mi-temps, on ne vit que les "rouge" sur le terrain.

Pendant près de 45 minutes, le jeu fut à sens unique, à peine entrecoupé par quelques timides contre-attaques de l'O.M. qui ne mirent jamais vraiment Delachet en péril. Et l'inévitable se produisit. Petit à petit, Jeskowiak d'abord, Maillard, ensuite et Vestraete enfin, (3 à 1 pour Valenciennes). Sur ce que nous venions de voir, et exception faite du premier quart d'heure de la partie c'était logique.

L'O.M. TROP DE TECHNICIENS.

Il est bien évident et tout le monde sera d'accord sur ce point que l'O.M., souffrit hier, d'un excès de technicité et d'un manque de combativité dans la lutte pour la dispute du ballon.

Au milieu du terrain, dans la plupart des tackles, ce sont les Valenciennois qui prirent le dessus, ce qui leur permit de lancer et relancer de vives attaques.

Pourtant, nous ne faisons que le répéter, Trésor et Migeon se firent un match exceptionnel. Trésor fut une véritable terreur pour le public valenciennois. Quand il était monté à l'attaque, on entendait les spectateurs crier aux joueurs de Valenciennes : "Profitez-en, il n'est pas là !"

Mais un joueur, aussi valeureux soit-il, ne peut pas faire toute une équipe et, malgré Migeon, lui aussi exceptionnellement brillant, l'O.M. ne pouvait que s'incliner.

Hier soir, c'est essentiellement son milieu de terrain, formé d'Alonso, Albaladejo et Fernandez, qui a été le point le plus faible de l'équipe. Tout au plus, ces joueurs peuvent-ils se plaindre de n'avoir pas été assez soutenus dans l'indispensable lutte pour le ballon pour les attaquants de pointe. Bereta, Emon et Yazalde ont fait, quand leur équipe pouvait reprendre le dessus quelque bonnes choses. Emon, en particulier, a été parfois très brillant et Bereta, en début de match, s'est montrée à son avantage. Mais tout cela n'est pas suffisant le football moderne : il faut se battre de bout en bout, s'accrocher à toutes les balles pour réussir une saison complète.

Il appartient donc à l'O.M. de tirer les leçons de cette défaite et pour terminer, nous féliciterons toute l'équipe de Valenciennes qui, sans grandes vedettes dans son équipe, exception faite peut-être de Six, a su jouer fort bien, collectivement et avec un engagement de 90 minutes.

Chapeau !

Maurice FABREGUETTES

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Espoir et désespoir

Après la pluie le beau temps, a-t-on coutume de dire. À Valenciennes, c'est un peu ce qui s'est passé, tout au moins au point de vue météorologique.

Pour ce qui est de la production olympienne, on a cru un instant que cette maxime s'avérerait aussi exacte, mais il fallut bien vite déchanter. En effet, après un quart d'heure de jeu, les hommes au maillot blanc menaient au tableau d'affichage, grâce à Marius Trésor, ce formidable athlète qui s'en était venu tromper Delachet au terme d'un corner.

Dans les rangs marseillais Alonso, sans faire des débuts tonitruants, distillait de très bonnes balles et l'on pensait que tout pouvait se terminer pour le mieux dans le meilleur des mondes olympiens.

Hélas, hélas pour les Marseillais, s'entend, chacun sait qu'un match ne dure pas 45 minutes des 90, et si après la pluie il y a le beau temps, après le beau temps et il allait y avoir la pluie.

Sans qu'on sache trop ni pourquoi, ni comment, l'équipe phocéenne s'effrita totalement laissant l'initiative des opérations à des rivaux qui ne se privèrent pas d'en faire bon usage.

Alonso disparut, mais, plus grave, la défense disparut, le milieu du terrain disparut et l'attaque qui ne s'était pas jusqu'alors guère montrée à son avantage, continua sur sa lancée.

Dans ces conditions, il était bien évident que l'Olympique de Marseille ne pouvait lutter à armes égales avec les hommes venus du Nord.

3 à 1 au terme des 90 minutes ; certains pourraient croire que l'addition est salée. Pour avoir assisté au match, nous disons sans craindre d'être démenti, que les protégés de Fernand Meric sen tirent à bon compte.

Reste à savoir, maintenant, si d'ici la venue de Metz, José Arribas saura trouver les mots nécessaires et la formule magique qui pourrait changer le vif plomb d'hier soir en or.

Réponse dans un peu plus de huit jours.

André de ROCCA

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90 minutes avec Alonso

Quelques éclairs de classe dan la tempête

Nous avons suivi le jeune Alonso durant toute la partie.

Vu du haut des tribunes, il paraît assez frêle et souvent, dans la lutte homme contre homme pour la possession du ballon, il se retrouva sur le dos ou sur les fesses.

Mais la première impression est loin d'être mauvaise, il s'agit indiscutablement d'un joueur de charme, d'un très fin footballeur, mais qui a encore besoin de s'adapter au football français.

En première mi-temps, nous l'avons suivi de très près. Voici quelles furent ses principales actions :

A deux minutes du coup d'envoi, il réussit à esquiver la feinte de son adversaire direct Neubert, et passa sèchement et de façon très précise à Emon. Dans ce geste, il y avait élégance, classicisme et précision.

Vers la 5e minute, le long de la touche, il réussit, de son pied gauche, une passe facile à Fernandez.

À la 7e minute, il tira à une vingtaine de mètres au-dessus, un coup franc pour l'O.M., de face, à une trentaine de mètres des poteaux de Valenciennes.

À la 10e minute, il réussit une passe redoublée à Bereta qui mit l'ailier gauche olympien en position de débordement.

À la 26e minute, nous le vîmes rater sa première passe.

À la 31e minute, sur une balle au bond, il essaya de frapper le ballon de la tête, sans grande réussite.

Sa meilleure action de loin se situé à la 40e minute : du milieu du terrain, de son pied gauche, qui paraît être son arme principale, il réussit une remarquable passe en profondeur en direction de Yazalde, mais ce dernier se fit prendre de vitesse par les défenseurs de Valenciennes.

En deuxième mi-temps, on a pu noter à l'actif d'Alonso une passe vers la gauche, exécuté de son pied droit, passe très précise et dans le sens du jeu.

En fin de match, à la suite d'un crochet intérieur, il tira au but mais son tir très mou passa à côté de la cage.

Le reste du temps, devant le déferlement offensif de Valenciennes, il ne fut d'aucune utilité à son équipe, se contentant de se déplacer à droite et à gauche, mais ce faisant impitoyablement tacler chaque fois qu'il était en possession du ballon ou qu'il se préparait à le recevoir.

IL FAUDRA LE REVOIR

Sur l'ensemble de cette rude et très vivante partie de championnat, il est certain que l'on ne serait juger Alonso.

Il arrive en ligne directe d'Argentine ou le football se joue de façon différente et il lui faut encore s'adapter à notre équipe est à notre jeu. Ce que l'on a pu remarquer aujourd'hui c'est que la meilleure façon de se rendre utile à l'équipe est dans ses passes généralement exécutées du gauche.

Il a une claire vision du jeu et il sait voir ses partenaires très rapidement et leur passer le ballon de même.

Dans la partie défensive de son rôle, il a été complètement inexistant.

Nous pensons qu'il s'améliorera, mais aujourd'hui il ne réussit jamais à prendre le ballon franchement à un adversaire. Au contraire, il se le fit prendre souvent dans les pieds. On ne sait pas encore s'il joue de la tête ou pas.

En quatre-vingt-dix minutes, il sauta une seule fois pour reprendre de la tête une balle au bond. Il ne paraît pas non plus extrêmement rapide. Nous ne l'avons jamais vu tenter un vrai démarrage et ses dribbles ne conduisirent à rien.

Quant à sa frappe de balle, elle est encore à découvrir. Dans tout le match il tira deux fois aux buts, une fois sur coup franc, beaucoup trop haut, et une fois en cours de jeu, mais de façon très molle et à côté. Bref, on ne peut pas juger Alonso sur ce seul match.

Il est certain qu'aujourd'hui il n'a rien apporté à l'équipe et que Noguès à sa place aurait été d'une plus grande utilité.

Mais nous savons depuis longtemps qu'il faut se garder de juger un footballeur sur la première impression.

Au demeurant, sur ce que nous avons vu nous pensons qu'Alonso rendra de précieux services à sa nouvelle équipe, surtout par son sens du jeu.

Mais, pour le moment, il serait excessif de l'assimiler à une vedette. Il n'a en rien rappelé, hier soir, ni Skoblar ni Paulo César...

M.F.

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NORBERTO : "Je plaide coupable !"

VALENCIENNES - Dans les vestiaires marseillais, c'était la consternation. Tête basse, les joueurs ne soufflaient mot. Le premier qui prit la parole, c'est José Arribas pour essayer d'expliquer cette défaite de ses joueurs :

"A vrai dire, je ne comprends pas très bien ce qui s'est passé, mais je remarque que ce n'est pas la première fois que notre équipe explose littéralement. Devant des équipes infiniment moins bonnes que Valenciennes, je pense notamment aux amateurs d'Hagueneau et à ceux de la Paillade, j'avais constaté la même chose. Et, ce qui est grave, c'est que lorsque ça commence à aller mal, c'est dans toutes les lignes que ce le bât blesse. Je me retrouve sans défense, sans milieu de terrain et sans attaque. Dans ces conditions, vous le comprendrez, il est bien difficile de gagner un match.

Il va donc falloir que nous nous mettions, une fois encore, au travail. Pour ce qui est de l'entrée d'Alonso, que voulez-vous que je vous dise. À mon avis, il n'a pas fait un mauvais match, mais il devrait avoir un rôle d'organisateur et il est bien difficile d'organiser, quoi que ce soit, lorsque vous et vos partenaires êtes débordés, comme ce fut le cas notamment en deuxième mi-temps hier.

Par ailleurs, il y a gros à parier que la pelouse grasse n'était pas faite pour lui faciliter la tâche."

Assis sur son banc, Alonso répondait aux questions du journaliste qui le suit depuis son arrivée à Marseille. Ce dernier nous servit interprète. Et, voilà ce que l'international de River Plat pense du match :

"Je vous avoue que j'avais rêvé d'autres débuts sous le maillot blanc, aussi je plaide coupable. Je ne suis pas du tout content et de ma partie et du résultat. Nos adversaires allaient beaucoup plus vite que nous, étaient plus mobile et donnaient aussi l'impression d'être de meilleurs techniciens que nous. Par ailleurs, je tiens à dire et ce n'est pas une excuse, que je n'ai pratiquement pas joué avec des crampons, car dans mon pays, nous jouons toujours sur des terrains très secs. Je crois, cependant, qu'il ne faut pas désespérer et que pas plus tard qu'à la faveur du problème prochain match, nous arriverons à nous imposer".

Le président Meric, lui, ne cherchait pas de nouvelles excuses :

"Nous avons bien joué vingt minutes, mais un match se dispute sur une heure et demie et je vous avoue que si nous avions concédé 2 ou 3 buts de plus, je n'aurais pas crié au scandale".

Pour ce qui est des joueurs il fallut attendre de longues minutes avant qu'ils ne consentent à ouvrir la bouche.

Bereta jugeait à la fois l'équipe et les débuts d'Alonso : "Nous avons bien commencé, puis ensuite, ce fut l'effondrement. Il est évident qu'Alonso n'est pas rentré dans les meilleures conditions, mais il est non moins évident qu'il voit vite et juste".

Marius Trésor, pour sa part, avait la tête des mauvais jours : "Que voulez-vous que je vous dise ? On a joué ce soir, comme on a joué à Nantes. Il faudra que, tôt ou tard, chacun se persuade que le football se joua à onze et qu'il faut faire tous corps ensemble".

Victor Zvunka, sous la douche, ne pouvait que répéter : "Je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Comment peut-on jouer aussi bien pendant 20 minutes et aussi mal pendant plus d'une heure ?"

La conclusion nous la laisserons à Gérard Migeon : "Au premier but, je pensais que Jeskowiak était hors jeu, mais on me dit que Victor le couvrait. Sur le deuxième, le ballon passe devant les jambes de Michel (Baulier) et de Marius, avant de terminer sa course dans les filets. Ceci dit, je ne cherche pas d'excuse, car nous avons encaissé trois buts, mais nous aurions pu en encaissé beaucoup d'autres. Quand le ressort se casse, inconsciemment, sans doute, nous nous désunissons complètement et nos adversaires ne manquent pas pareilles occasions de faire la différence".

Il y a là quelques sujets de préoccupation. Gageons que José Arribas fera tout ce qui est en son pouvoir dans les jours à venir pour remédier à ces lacunes qui, si elles devaient persister joueraient quelque mauvais tour à l'Olympique de Marseille.

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DESTRUMELLE : "C'était la fête aux copains de Six !"

Entre les vestiaires marseillais et les vestiaires valenciennois, le contraste était flagrant.

Chez les Nordistes, chacun avait conscience d'avoir fait un bon match et la joie était totale.

C'est l'ami Jean-Pierre Destrumelle qui, par son bon sens habituel, nous a résumé la situation :

"Pendant une vingtaine de minutes, nous avons cherché la bonne carburation puis, nous l'avons trouvé, inutile de dire que je suis particulièrement satisfait de mes gars et surtout de leur deuxième mi-temps. Notre milieu de terrain a littéralement étouffé celui de l'O.M. et j'espère que vous avez remarqué, comme moi, l'étonnante partie du jeune Vestraete.

Par ailleurs, Zaremba et Jeskowiak n'ont pas eu à pâlir de leur partie par rapport à Six. En un mot la fête des copains !

Je tiens aussi à signaler que nous avons joué pendant une heure avec une défense de fortune, puisque mon tandem d'arrières centraux, Koumba - Wrazy, n'était pas sur le terrain.

À vrai dire, on ne s'est pas trop aperçu de leur absence puisque ceux qui avaient la charge de les remplacer, on fait mieux que se défendre.

Ce fut pour Valenciennes une très bonne soirée. Espérons qu'il y en aura d'autres."

A de R.

 

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