Victoire étriquée, mais victoire quand même. Grâce à un but de Gignac en deuxième période, l'OM a remporté le derby contre Arles-Avignon, et reste au contact au classement.

" Bougez-vous le c..." écrit sur une banderole de dix mètres, une bronca qui n'avait nul besoin de haut-parleurs,...A la mi-temps, la déception était vive. L'exaspération n'était pas bien loin.

A cette heure de la soirée, un seul stade de Ligue 1 n'avait pas vu de but, et malheureusement c'était celui du Vélodrome. Pour cumuler les occasions franches, les Olympiens avaient pourtant bien mis le réveil dès l'entame de partie. Il fallait bien ça pour se tirer du sommeil monégasque.

La ligne d'attaque Gignac-Brandao-Rémy, soutenue par Lucho, n'eut ainsi pas de grandes difficultés à trouver des décalages. En combinant vite et bien au sol. En s'imposant dans les airs pour des remises intéressantes. Tant et si bien que le 0-0 à la pause n'a finalement tenu qu'à l'épaisseur de la barre transversale. Celle-ci repoussant une bicyclette instinctive de Gignac (12e) puis un coup-franc travaillé de Lucho (28e).

Le portier Merville avait aussi sa part de mérite. Sa parade devant Cheyrou, qui avait profité d'un une-deux avec Lucho pour se montrer menaçant, fut un autre temps fort de cette première période dominée par l'OM. Mais à qui il manquait donc cet indéfinissable petit plus pour soustraire les derniers doutes à l'issue de la partie.

Les Phocéens avaient ainsi quitté le rectangle vert sous les sifflets. Le public s'employa à continuer de piquer leur orgueil quand ils revinrent des vestiaires.

Ils n'ignoraient pas que le seul moyen d'y mettre un terme était de marquer. Et vite, si possible. Histoire de se libérer d'un peu de tension.

Cela aurait pu se faire sur deux coups-francs obtenus par Rémy et tirés par Heinze. Mais finalement, l'honneur fut " laissé " à Gignac. Batailleur en première période, l'ancien Toulousain donna l'impulsion sur l'ouverture du score. De la même façon qu'à Auxerre, en Coupe de la Ligue, il s'ouvrit le chemin, en prenant appui sur Lucho. Mais cette fois, Brandao fut aussi de la partie. Servi par l'Argentin, le Brésilien retrouva Gignac pile au centre pour un plat du pied assuré (1-0, 55e).

Délivrés, mais pas spécialement libérés, les Olympiens (avec les frères Ayew puis aussi Abriel) s'attachèrent ensuite principalement à protéger leur butin. Fut-il maigrelet. Paris ne s'était pas comporté autrement au Parc des Sports d'Avignon la semaine dernière.

Cela n'était pas forcément du goût des 47 700 spectateurs. Mais comme seules les victoires appellent les victoires (et la sérénité), il fallait sans doute en passer par là, pour espérer connaître à l'avenir des soirées plus heureuses.

Auteur : Laurent Oreggia