En s'imposant à Montpellier en prélude de la finale, l'OM revient à un point du leader lillois. Seul point noir, Remy (expulsé) manquera la finale

Titre ou pas, sans doute regrettera-t-on jusqu'au bout cette saison le caractère plus réactif qu'actif de cette équipe marseillaise. Mais on ne pourra pas lui enlever sa pugnacité.

" C'est un groupe qui a besoin d'être poussé dans ses derniers retranchements pour montrer son vrai visage ", analysera objectivement Guy Stephan.

Sa " culture de la gagne " fut encore sa meilleure alliée dimanche dans la moiteur de la Mosson. Elle lui permet de croire (plus que jamais) au sacre national. Quand, sans elle, sa simple prestation pendant une heure l'aurait probablement condamnée au statut de simple spectatrice du sprint final.

Ainsi, les Olympiens ne se sont pas imposés à l'usure, mais au prix d'une réaction tonitruante, après avoir été piqués au vif.

Comme à Boulogne l'an passé, Taiwo a offert sur penalty un succès qui va compter. Tout du moins pour le championnat. Car pour la Coupe de la Ligue, on ne s'aventurera pas à écrire que l'OM a pris un ascendant psychologique sur son futur adversaire de Saint-Denis. S'imposer ne peut pas faire de mal bien sûr, mais le contexte sera tellement différent...

Il est par contre possible que Montpellier usera de la même méthode pour bloquer l'expression phocéenne. Comment ? En réduisant les espaces à une taille de mouchoir de poche, et en n'étant pas en reste question impact physique.

On attendait que les Phocéens prennent le jeu à leur compte, l'éclairent de mouvements construits. Mais faute de percussion, et en raison d'un déchet trop important, les combinaisons n'ont pas fonctionné jusqu'au repos. Insuffisamment en tout cas pour prendre le dessus.

Heureusement, l'OM a, en contrepartie, affiché le sérieux nécessaire pour ne connaître aucune alerte tout au long de la première période. Et même jusqu'à l'heure de jeu, à l'image du retour costaud de Diawara pour refroidir un ballon bouillant dans les pieds de Giroud (50e).

Seul un but pouvait chambouler cette opposition fermée. Un enchaînement à vive allure entre Marveaux, Belhanda conclu par Giroud du gauche fit sauter le cadenas (1-0, 64e).

Comment l'OM allait-il se sortir de ce mauvais pas, alors qu'il n'avait pas encore véritablement inquiété Jourdren, hormis un coup-franc botté par Heinze ? Avec du cran, l'entrée décisive d'Ayew,... et le talent de Cheyrou bonifié par l'efficacité de Gignac. Cinq minutes après l'ouverture du score, le milieu de terrain ajustait son viseur pour servir l'ancien toulousain de plus de 40 mètres. " Dédé " brûlait Bocaly et égalisait à une touche de balle (1-1).

Les Olympiens ne s'arrêtèrent pas en si bon chemin. Sur la route du titre, le passage de la borne Montpellier devait se faire avec les trois points. Une minute totalement folle allait le leur permettre, tout en compliquant les plans de Deschamps pour la finale. Remy obtenait en effet un penalty mais était exclu dans la confusion générale en même temps qu'El Kaoutari pour avoir répondu à ses provocations. Samedi prochain, tous deux seront dans les tribunes du Stade de France au lieu de s'aligner sur le terrain. Quand il y prendra place, sans doute éprouvera-t-il une grande frustration. Mais au moins l'ancien Niçois se consolera en repensant à la transformation du penalty signée Taiwo, synonyme de victoire. Car elle réduit l'écart avec Lille au strict minimum : un petit point à grignoter en sept matches.

Il y a encore quelques semaines, les Dogues avaient une belle allure de champions. Au vu de la détermination marseillaise des vingt dernières minutes, qui miserait encore aujourd'hui toutes ses économies et l'héritage de mémé sur un sacre lillois, sans y réfléchir à deux fois ?

Auteur : Laurent Oreggia