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Résumé Le Provencal

du 30 janvier 1950

L'O.M. triomphe de RENNES en une mi-temps mais

par la suite ne sait pas profiter de la désorganisation bretonne

L'Olympique après son exploit lillois avait attiré hier au stade vélodrome, plus de monde que d'habitude (environ 15.000 spectateurs, recette 1.966.000 francs).

Les supporters phocéens espéraient assister à la métamorphose de leurs favoris, ils les ont vu vaincre, mais de là à parler de métamorphose !

En première mi-temps, les locaux combinèrent agréablement non seulement continrent leurs fougueux adversaires, mais réussirent des combinaisons offensives très dangereuses. Cette domination d'ensemble se concrétisa au tableau d'affichage par deux buts, le premier obtenu par Mercurio à la 8e minute, reprenant un corner de Dard, le second par Dard qui reprit à ras de terre une balle renvoyée de la droite par Nagy.

L'Olympique atteignit le half avec deux buts d'avance, mais Rennes n'avait pas démérité.

La blessure de Grumellon

En effet à sa décharge il pouvait invoquer deux choses.

À la 14e minute, Grumellon, de 25 mètres, expédia un shoot violent que Liberati ne réussit pas à bloquer, la balle roule doucement vers la ligne blanche lorsque le keeper marseillais faisant preuve d'un magistral réflexe s'aplatissait sur elle.

Avait-elle franchi ou non la ligne ? Les Rennais se congratulaient, l'arbitre de touche affirmait que la balle n'était pas entrée dans les filets.

Dans les vestiaires Grumellon nous a affirmé le contraire.

De plus l'attaque bretonne fut rapidement désorganisée par la malchance de son international qu'il se claqua au bout d'une demi-heure de jeu.

Les défauts qui ressortent

Réduit à dix, les Bretons allaient-ils subir une avalanche de buts ? Pas du tout en deuxième mi-temps, les Olympiens loin de rééditer leur excellent début et encore moins leur tenue de Lille ne parvinrent qu'à faire jeu égal.

Les boys de Pleyer se concentrèrent : dans leurs bois, Rouxel très vigilant, Guerin très sûr de lui et Hennequin au dégagement impeccable, organisèrent une défense très solide, très bétonnée.

Les Marseillais se heurtèrent en vain à ce mur, ils ne purent y passer en force, ni percer par les ailes et c'est là que leurs défauts sont "ressortis".

Neuf tirs au-dessus de la barre

Les avants au lieu d'étouffer par leur vitesse d'exécution leurs opposants, jouèrent trop lentement, perdirent leur temps à contrôler la balle, bref jouèrent arrêtés, ce qui permit à chacune de leur attaque, aux Bretons de se replier.

Forcés de shooter de 25 à 35 mètres, les Olympiens n'expédièrent pas moins de neuf tirs au-dessus de la barre.

À la 50e minute, Hadad laissa partir Cousin qui centra sur Nauvespre, lequel battit Liberati mal placée.

12 minutes plus tard, Rouxel dut renvoyer la balle, il s'ensuivit un ténébreux cafouillage qui se termina par un shoot de dard, très opportuniste, clôturant la marque.

Les Olympiens dans l'ensemble se sont comportés honorablement mais il leur reste à accomplir encore des progrès.

Hadad, beaucoup plus aisé comme arrière central, a très bien distribué et stoppé (surtout en première mi-temps).

Pujalte a été très actif, mais il "porte" un peu trop la balle.

Nagy est sans conteste le plus fin des avants marseillais, Mercurio a abattu un ouvrage énorme, Dard s'est avéré très dangereux par ses shoots et ses corners.

À Rennes, Rouxel, Guerrini, Hennequin se mirent en relief.

Alain DELCROIX

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JORDAN : Ils ont fait une bonne première mi-temps

Gusti Jordan avait le sourire après cette nouvelle victoire de ses poulains. Il en avait perdu l'habitude.

Évidemment le sympathique entraîneur est content.

"Mes poulains ont fait une bonne première mi-temps sans renouveler toutefois leur jeu de Lille ou ils furent particulièrement brillants. Par la suite ils ont eu le temps d'attaquer de front le béton breton et de jouer trop souvent sur Salem exilé à l'aile droite.

Ce succès sans être transcendant prouve que nous sommes sur la bonne voie !"

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Pleyer : "Salem" est un danger

Les Bretons ne sont pas du tout satisfaits du résultat. "Nous méritions mieux ! " réclament-ils en choeur.

Tous ceux plaignaient de la dureté de Salem qui affirment-ils, joue en marge des règlements et l'entraîneur Francis Pleyer nous a exprimé sans rancoeur, sans mâcher ses mots :

"Salem est un danger public. Regardez les chevilles de mes joueurs, trois d'entre eux ont eu à souffrir de ses caresses, Cousin, Minci et Lachèze. C'est un scandale. L'arbitre, à mon avis, s'est avérée d'une faiblesse insupportable.

"On nous parle d'améliorer le jeu en France. Tant qu'il y aura des joueurs qui préfèrent s'en prendre aux chevilles de leur adversaire plutôt qu'au sillon, il n'en sera pas question.

"Si nous avons joué à fond s'est écrié Guérin, nous pouvions remporter ce match ! "

 

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