Résumé Le Provencal

du 03 janvier 1949

(De notre correspondant particulier Paul Pelot)

Décidément les marseillais, ne seront jamais heureux sur le terrain d'Essey. Ils ont perdu hier et nettement en face d'une équipe qui avait terriblement besoin d'une victoire et qui l'ayant fort bien préparée, l'a obtenu avec décision et correctement.

On s'attendait à ce que l'O.M. joue cette partie avec l'autorité que lui confère sa valeur intrinsèque, ses derniers résultats et ses légitimes ambitions. On sut la surprise de constater, au contraire, que l'absence de Scotti, Pironti et Nagy avait insufflé à l'ensemble un certain complexe d'infériorité.

L'O.M. timoré...

L'O.M. entama la partie si prudemment et de façon, si timorée qu'en moins de vingt minutes, Libérati était battu deux fois et aurait pu l'être deux ou trois fois de plus, s'il n'avait déployé tous les artifices de sa classe, notamment sur une reprise de la tête à bout portant de Ludwiczak et sur un shoot à cinq mètres de Poblome.

Le premier point nancéen fut obtenu à la 6e minute par Brones, reprenant de la tête un corner tiré par Deladerrière. C'est également sur un corner donné par le petit ailier gauche que Ludwiczak plaçait au fond des filets marseillais une balle que la barre transversale avait déjà renvoyée. On était à la 17e minute.

Sous l'impulsion de Rodriguez, l'O.M. se réveillait enfin et le camp adverse était fréquemment alerté, mais aux ailes. Grossi était inexistant et Fontaine à peine meilleur ; quant à Bihel il se laissait surprendre par la vitesse d'intervention de Brambilla. Benedetti cherchait en vain à placer son shoot et Robin ne réussissait pas grand chose de bon.

Dans ces conditions, si bien amorcées qu'elles soient au centre du terrain, les offensives marseillaises ne parvenaient pas à percer le rideau défensif où on ne s'embarrassait pas de fioritures.

C'est sur corner, que Fontaine réussit cependant à battre le jeune Braun d'un tir à ras de terre de vingt mètres.

Deux à un, l'écart s'amenuisait et étant donné que la maîtrise phocéenne paraissait retrouvée, on pensait généralement au repos que la victoire restait à la portée des hommes de M. Dancausse.

La deuxième mi-temps devait démentir entièrement cette impression. Des la 47e minute. Soerensen, toujours après corner, perçait d'un shoot le rideau de jambes massées devant Libérati et cette fois la victoire de Nancy se précisait.

Jusqu'à la fin, le F.C.N. maintint la cadence extrêmement vive, les marseillais semblant accepter un peu facilement le sort contraire en dépit de l'ardeur offensive de Dahan, Salem et surtout Rodriguez. Mais l'attaque était décidément "en veilleuse", d'autant plus que Bihel pouvait invoquer l'excuse d'une blessure au genou, ce qui n'arrangeait pas les choses.

A dix minutes de la fin, Benedetti dribblait deux adversaires et passait à Fontaine. Le juge de touche signalait hors jeu et la défense lorraine marquait un temps d'arrêt. L'instant d'après, Braun était battu et M. Lieuze accordait le but. Trois à deux : l'égalisation était encore possible : on la crut réussie à la dernière minute, quand tous les équipiers marseillais tentèrent d'enfoncer comme un bélier la défense locale. Mais un "blanc" pousse la balle de la main à quelques mètres du but, l'ultime occasion était manquée.

Nancy enlevait le match et l'avait reconnaissons-le mérité.

Les meilleurs joueurs du match furent Bronee et Rodriguez. Avec l'énergique Sauveur. Citons Libérati qui abattit un travail considérable, Dahan qui étouffa le petit Deladerrière. Salem dont le duel avec le "rouquin" Ludwiczak et Pujalte qui fut un excellent remplaçant de Scotti au poste de demi-aile. Les autres ont joué en dessous de leur valeur.

Par contre, excellente partie de l'ensemble nancéen, solide et énergique dans toutes ses lignes.

Recette. 1.276.000 francs pour 10.410 spectateurs.