Une bouffée d'oxygène

Loin d'apporter des certitudes, la victoire en terre lilloise stoppe l'hémorragie déclenchée au mois de septembre et donne un bol d'air aux Olympiens.

A l'image des dernières secondes du temps additionnel de la rencontre, il n'y a pas eu de place pour la sérénité. Quand deux grands corps malades du football français se retrouvent sur le même pré, il est difficile de s'attendre à du grand spectacle quand bien même l'historique entre ces deux clubs a souvent été fertile en rebondissements.

Le match a souvent ressemblé à une prestation de bas de tableau, mais peut-il en être autrement quand la priorité est de ne pas perdre ? Peut-il en être autrement quand on connaît les dégâts occasionnés par l'accumulation des défaites ? La qualité technique a été celle entre un 13e de la classe et un 16e, même si on a senti la crispation prendre le pas, à l'exception d'un ou deux joueurs.

Au bout du compte, le succès olympien, le premier à l'extérieur cette saison, est une bouffée d'oxygène pour le club, les joueurs, le staff, les supporters. Un bon bol d'air frais pour respirer tout au long de la semaine à venir.

Oui, la victoire de l'OM est importante. Non, elle n'est pas incontestable. Elle ressemble à s'y méprendre aux contenus de ces dernières semaines, avec un football où chacun éprouve des difficultés à se libérer, à se lâcher. La crispation limite la coordination technique et la crainte de l'erreur a trop longtemps accompagné les acteurs pour favoriser un débat libéré.

L'ouverture du score ne reflète pas un temps fort olympien ou une domination constante. Elle est le fruit d'une inspiration, peut-être la première de la première période, tant la louche de Silva a eu pour effet immédiat de placer hors de position la défense lilloise.

Le deuxième but ? Tout en saluant la qualité de la frappe et la juste de l'enroulé de Romain Alessandrini, les Olympiens ont surtout exploité une erreur de relance de la défense lilloise, pardon une incompréhension entre le milieu de terrain et la défense tant la passe en retrait a ouvert un boulevard à Cabella.

Le doute a plané tout au long du rendez-vous. Le temps additionnel a été long, très long. Cette angoisse témoigne de l'absence de sérénité actuelle.

Mais l'hémorragie est stoppée. Avant de voir plus haut, il étaiot iportant d'en passer par là...

Auteur : Thierry Muratelle

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L'OM se rassure en s'imposant à Lille (1-2)

L'OM se déplace à Lille pour le compte de la 11e journée de Ligue 1. 16e au classement, les hommes de Michel n'ont pas le droit à l'erreur.

Enfin ! L'OM s'est imposé au Stade Pierre Mauroy de Lille (1-2). Après une demi-heure soporifique, le match s'est emballé et l'OM a pris le dessus grâce à deux très beaux buts de Michy Batshuayi (36') et Romain Alessandrini (57').

Cependant, après avoir fait le break, l'OM a beaucoup trop reculé et a énormément souffert jusqu'à la fin du match. Sebastien Corchia a d'ailleurs réduit l'écart (70') avant que son équipe ne pousse jusqu'au bout. Mais la tactique ultra-défensive de Michel en fin de match a malgré tout fonctionné et les Marseillais ont pris les 3 points qui leur manquaient depuis si longtemps.

Avec ce résultat, l'OM dépasse son adversaire du soir et prend la 14e place du classement, à 9 points du podium. Tout n'est peut-être pas terminé pour l'OM, mais il faudra tout de même afficher un niveau de jeu et une sérénité plus importants dans les prochains matches, notamment défensivement.

David Ben Frech

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L'OM a mis fin à une série noire de sept matches consécutifs sans victoire, toutes compétitions confondues, en allant battre Lille (1-2) sur des buts de Batshuayi et Alessandrini (ci-dessus). Un succès qui tombe à point nommé pour atténuer un peu la morosité ambiante. Photo de notre envoyé spécial à lille, guillaume ruoppolo

Cet OM-là est décidément imprévisible. Capable de sombrer contre des adversaires de seconde zone et d'exaspérer ses plus fidèles partisans, il sait aussi répondre présent au moment où plus personne ne l'attend. Après le piètre match nul (1-1) concédé au stade Vélodrome contre Lorient dimanche dernier, puis la débandade de Braga (3-2), jeudi en Ligue Europa, le déplacement d'hier après-midi à Lille n'incitait guère à l'optimisme, quand bien même le Losc n'est pas armé pour jouer les premiers rôles en Ligue 1 cette saison.

Avant le coup d'envoi, les Dogues possédaient cependant la meilleure défense du championnat avec le PSG (cinq buts encaissés). Amorphes offensivement lors de leurs deux précédentes sorties, les Olympiens ont pourtant su trouver la faille dans la muraille nordiste. Deux (beaux) buts inscrits dans le jeu, par Batshuayi (37e) et Alessandrini (56e), qui prouvent bien que cette équipe a du potentiel quand elle évolue sans se mettre de pression inutile sur les épaules.

Ce succès en terre nordiste n'efface évidemment pas les désillusions des dernières semaines. Mais il fait un bien fou aux hommes de Michel sur le plan comptable alors que la zone de relégation se rapprochait dangereusement. Il est également capital pour la confiance et ce n'est pas un hasard si les joueurs se sont regroupés en cercle, collés les uns aux autres, après l'ouverture du score.

Lorsqu'un effectif est profondément remanié et qu'un nouvel entraîneur débarque en cours de route, la principale difficulté est de retrouver une cohésion. En ce début d'automne, l'OM n'est encore qu'un puzzle que Michel doit assembler, pièce par pièce, aussi talentueuses soient-elles (pour dire vrai, certaines le sont tout de même un petit peu plus que d'autres...).

Trouver une unité prend forcément du temps. Et ce n'est pas parce que l'escouade phocéenne a relevé la tête hier qu'elle ne replongera pas dans un futur proche, contre des équipes largement à sa portée. Des motifs d'espoir existent néanmoins, comme la redoutable efficacité de Michy Batshuayi, qui a trouvé le chemin des filets à huit reprises en onze matches de Ligue 1.

Une prouesse plaçant le Belge de 22 ans en tête du classement des buteurs. Le niveau époustouflant de Lassana Diarra ou les bonnes performances de Lucas Silva et Romain Alessandrini, dans tous les bons coups hier, ont aussi de quoi redonner le sourire.

Reste maintenant à savoir si l'Olympique de Michel sera capable de rééditer sa prestation sérieuse d'hier à Nantes dimanche prochain, puis face à Nice, dans deux semaines au stade Vélodrome (où l'OM devra se passer de Lass', Nkoulou et Cabella, tous trois suspendus, lire en page 3). S'ils veulent remonter rapidement au classement (ils occupent actuellement le 14e rang), Mandanda et ses partenaires devront enchaîner les victoires. C'est la seule solution.

Hier, à l'image de leur entraîneur, ils ont pu savourer ce premier succès à l'extérieur de la saison en L1. Mais la route du redressement est encore très longue. Même si, avec douze unités au compteur, l'équipe marseillaise n'est en fait qu'à sept points de Lyon (4e) et dix d'Angers (2e).

À peine plus d'un quart du championnat a été disputé. Rien n'est définitivement perdu pour les Olympiens, s'ils se servent de cette victoire pour continuer à progresser. Si tout n'a pas été parfait, ils ont montré qu'ils étaient capables de se rebiffer. Un vrai soulagement. Par les temps qui courent, il faut savoir s'en contenter.

Alexandre Jacquin