Un petit air de printemps

Pour la première fois en 2017, l'OM enregistre deux succès consécutifs en championnat et salue le premier doublé de Florian Thauvin à l'OM. Une victoire en grande partie écrite en première période, période peut-être la plus aboutie de l'ère Garcia.

Il y avait dans la luminosité de ce vendredi, les premières senteurs du printemps. Sur la ville tout au long d'une journée baignée par un soleil radieux, dont on aime la caresse des rayons. Au stade, en soirée, où la victoire de l'OM valide le succès acquis il y a cinq jours à Lorient et apporte une belle lumière pour les prochaines semaines.

Si les Olympiens n'ont pas encore les ressources pour rivaliser avec le haut du tableau, ils ont les atouts pour déposer sur le côté de la route des formations de moindre envergure. Un premier pas. Le potentiel offensif actuel (10 buts sur les 3 derniers matches toutes compétitions confondues) porte actuellement le collectif et le pousse à s'accrocher à un proche avenir européen. Quant à deux mois du terme de la compétition, c'est la seule ambition encore inscrite sur l'agenda quotidien, il est indispensable de déployer ses plus beaux arguments pour y parvenir.

A ce jour, cette ambition est nourrie. Elle a été grassement alimentée par une première période productive, peut-être la meilleure de l'ère Garcia. Quarante-cinq premières minutes intenses, riches dans les déplacements, dans les propositions. Il a été nécessaire d'impulser de la vitesse dans les transmissions pour déplacer un bloc adverse très athlétique et bien organisée défensivement. Il a été indispensable d'être pertinent dans l'animation, dans la relation technique surtout pour évoluer dans les interlignes et avoir des phases de progression pertinentes et percutantes.

L'OM a présenté un jeu fluide, vivant, marqué sur la première période par 332 passes don 295 réussies. Comme à Lorient, deux buts dans les vingt première minutes ont scellé la rencontre, dirigée par un Dimitri Payet de classe internationale, notamment en première période, quand bien même un arrêt de Pelé et un cafouillage monumental dans la surface olympienne auraient pu installer l'hiver quelques jours de plus.

Cela n'a pas été le cas. Un signe certainement, un peu de chance assurément pour accompagner le changement de saison et saluer le premier doublé de Florian Thauvin à l'OM. Si la deuxième mi-temps a été moins aboutie, avec plus de déchet technique, moins de justesse, quelques relâchements ci et là, cet OM a été dans l'ensemble séduisant. La cinquième place n'est plus un leurre. A cette heure, elle est une réalité. Elle doit être une obsession pour retrouver le théâtre du Vieux Continent le plus rapidement possible.

 Auteur : Thierry Muratelle

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Une victoire net et sans bavure de l'OM face à Angers (3-0)

Grâce à leur belle victoire face aux Angevins, les joueurs de Rudi Garcia s'emparent provisoirement de la cinquième place du championnat

Presque une soirée rêvée. L'OM a été très réaliste face à Angers lors de la 29e journée de Ligue 1 (3-0). Florian Thauvin et Rémy Cabella ont inscrit les trois buts de la formation olympienne.

L'OM s'impose largement à domicile face à Angers (3-0)

Grâce à une excellente entame de match, les Olympiens ont rapidement ouvert le score par l'intermédiaire de Florian Thauvin. Bien décalé par Dimitri Payet, il a placé une imparable et limpide frappe du pied gauche qui a trompé Michel, le gardien de but angevin (1-0, 9). Dix minutes plus tard, c'est Rémy Cabella qui est parti défié le gardien de but angevin pour inscrire la deuxième réalisation de l'OM (2-0, 20). Dimitri Payet lui a donné un excellent ballon sur l'action. Dominateurs, les joueurs de Rudi Garcia ont rejoint les vestiaires avec un confortable avantage de deux buts.

La deuxième période a été plus compliquée, notamment dans l'animation offensive. Mais peu importe, les partenaires de William Vainqueur avaient déjà assuré l'essentiel en première mi-temps. Et, dans le dernier quart d'heure, Florian Thauvin s'est offert un doublé. Il a parfaitement repris une frappe ratée de Morgan Sanson (3-0, 77). Avec des prestations de très belle facture de Thauvin, Payet, Sanson et Vainqueur, l'OM remporte un deuxième succès consécutif en Ligue 1, après celui de Lorient (1-4).

Avec cette victoire, les Olympiens s'emparent provisoirement de la cinquième place du classement avec 45 points au compteur après 29 journées disputées. L'OM prend de la hauteur et s'offre toujours la possibilité de terminer à la quatrième ou cinquième place du championnat. Le prochain rendez-vous à Lille sera notamment déterminant dans la course à l'Europe.

Auteur : Pierre-Antoine Trossero

Net et sans bavure

Contrat rempli pour l'OM qui s'est imposé avec la manière hier face à Angers (3-0) et grimpe provisoirement à la cinquième place au classement

Une soirée parfaite qui vient ponctuer une semaine idyllique à Marseille. Vainqueurs du SCO Angers sur le score de 3-0, les hommes de Rudi Garcia ont rempli leur contrat hier en s'imposant avec la manière et en retrouvant provisoirement la cinquième place au classement, synonyme de qualification européenne. C'était le défi lancé par l'entraîneur olympien avant la rencontre. Ses ouailles y ont répondu au terme d'un match agréable et maîtrisé.

Humilié par le PSG (5-1) et dominé par l'AS Monaco (élimination 4-3 a.p. en coupe de France), l'OM, qui s'était remis dans le sens de la marche en surclassant Lorient (4-1) dimanche dernier, a réussi à décrocher un deuxième succès de rang dans un Vélodrome à moitié vide (ou à moitié plein) avec 33 954 spectateurs. En reprenant le sacro-saint principe selon lequel quand on est incapable de concurrencer les gros, mieux vaut se venger sur les petits. Ou, du moins, les clubs du milieu de tableau. Car Angers n'a pas démérité et a offert une résistance bien plus conséquente que celle des Merlus, noyés dans les profondeurs du classement.

L'avantage de l'OM dans cette soirée à la douceur printanière est d'avoir pris le match par le bon bout. Et, surtout, de n'avoir jamais lâché la bride. Avec Dimitri Payet dans le rôle du chef d'orchestre, passeur décisif à deux reprises et qui a régalé le public du Vel' par ses arabesques balle au pied et ses extérieurs millimétrés (en hommage à Njie ?), les Olympiens ont déroulé leur partition sans fausse note et en jouant un football plaisant. À l'image de Florian Thauvin, auteur de ses 9e et 10e buts en L1 via une frappe croisée du gauche à 31 m (9), sur un coup franc joué en deux temps avec Payet, puis en reprenant une offrande heureuse de Morgan Sanson (77), toujours aussi intenable, après un bon travail de Clinton Njie, à peine entré en jeu. Ou de Rémy Cabella, titularisé à la pointe de l'attaque et récompensé par un but plein de sang-froid (20), en effaçant par le dribble Michel, à la réception d'une ouverture lumineuse du Réunionnais, et en marquant dans le but vide. L'OM aurait d'ailleurs pu alourdir la marque par l'intermédiaire de Maxime Lopez, de retour dans le onze après un passage sur le banc, mais une vilaine taupe (allô Arema ?) lui a fait manquer son lob de peu (36). Cabella (28) et Thauvin (48), encore lui, auraient aussi pu corser un peu plus l'addition. Mais en se mettant à l'abri définitivement à un quart d'heure du coup de sifflet final, la bande à Vainqueur, encore très précieux au milieu, s'est également épargné une fin de match piégeuse.

La solidité défensive de l'équipe est donc sans aucun doute l'autre bonne nouvelle de la soirée pour Rudi Garcia. Privé de Sertic, touché au genou et en tribunes, le coach olympien a relancé Rod Fanni dans l'axe de la défense. Une arrière-garde qui a résisté aux assauts angevins de Toko Ekambi, Diedhiou ou Pépé, le Sco ayant cadré davantage que l'OM dans cette rencontre (8 frappes dans le cadre contre 4). Et là, c'est Yohann Pelé qui a tiré son épingle du jeu en multipliant les parades. Une main ferme (22), un double sauvetage sur sa ligne (35) et une vigilance de tous les instants, l'Albatros a repris son envol pour permettre aux Marseillais de signer leur 13e clean sheet de la saison en Ligue 1 (onze à domicile, deux à l'extérieur).

C'est forcément un motif de satisfaction pour le staff technique et une source de confiance pour le groupe avant un déplacement savoureux à Lille, vendredi (20h45), face au Losc de Franck Passi. Présent dans la loge présidentielle aux côtés de Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta, Frank McCourt, pouvait afficher un large sourire après la 13e victoire des siens en championnat. L'objectif, désormais, est de poursuivre la série

Auteur : Jean-Claude Leblois

Sanson : les détails décisifs

C'est en tombant que l'Olympien a provoqué le premier but et donné le troisième

Faisant référence au relâchement de fin de match à Lorient, qui avait coûté un but à l'OM, Rudi Garcia avait souligné que les détails pouvaient compter...

Il ne croyait pas si bien dire. Si le diable peut effectivement se cacher dans les détails et un but de plus ou de moins peut se révéler déterminant en fin de saison, une somme de petits détails peut aussi bâtir le destin d'un match.

Ainsi, les deux premiers buts olympiens ont-ils, hier soir, vraiment lancé l'OM sur le chemin du succès, face à un adversaire d'abord beaucoup moins redoutable que prévu, puis digne de ses récentes performances, tant il a su se créer des occasions.

Oui mais voilà, le destin, les détails qui s'accumulent, ça vous met sur la bonne voie. Celle de la réussite, incontestablement. Quand, au bout de neuf minutes, Morgan Sanson a glissé à une trentaine de mètres des buts angevins, Frank Schneider a estimé qu'une faute avait précédé sa chute. On se demande encore laquelle. Petite erreur, grosse conséquence. Mais là encore, plusieurs petits détails se sont accumulés avant que le ballon ne franchisse la ligne de Mathieu Michel.

D'abord, c'est Maxime Lopez qui devait tirer ; et puis, Dimitri Payet s'est approché et Rudi Garcia s'est agité dans sa zone en faisant des gestes du bras droit ; Payet l'a indiqué au petit Marseillais qui est parti vers la droite et a laissé le Réunionnais près du ballon ; Florian Thauvin est passé derrière lui, lui a lâché quelques mots en aparté, du genre "passe-la moi". Et boum ! Petite passe, frappe de Thauvin de 31 mètres. But. Mais non sans un ultime détail : Rémy Cabella, sur la trajectoire du ballon, s'est effacé, pour ne pas le dévier et a masqué Michel. Les détails, c'est aussi la qualité des gestes, leur beauté parfois. Et leur efficacité. Comment dissocier, sur le deuxième but marseillais, le petit coup de patte de Morgan Sanson, qui gratte le ballon dans son propre camp pour le transmettre rapidement, de la passe millimétrée de Dimitri Payet dans la course de Rémy Cabella ? Et là encore, la différence entre une position de hors-jeu et celle de l'attaquant olympien, est infime. Mais il a eu l'intelligence de soigner son placement. Et de finir sa course par une feinte du regard, lui permettant d'effacer Michel et de marquer dans le but vide.

Détail encore que le choix d'une surface de contact avec le ballon. Un exter relève souvent de la frime (Skoblar et Beckenbauer mis à part). Mais quand Payet choisit de centrer ainsi pour Cabella, il fait ainsi le meilleur choix possible pour lui déposer le ballon sur la tête. L'ancien Montpelliérain ne marque pas sur ce coup-là. Détail important qui n'enlève rien à la beauté des gestes et à leur pertinence.

Mais c'est pourtant d'une manière peu orthodoxe et presque accidentelle que Morgan Sanson a offert la balle du 3-0 à Florian Thauvin. Il a anticipé en voyant son partenaire, mais il a encore glissé en lui adressant son centre et il l'a vu marquer, assis dans l'herbe. C'était pourtant sa neuvième passe décisive (5 avec Montpellier, 4 avec l'OM). Il est désormais en tête de ce classement devant le Niçois Seri, qui en a donné 9 aussi, mais avec 4 coups de pied arrêtés. Détail, certes, mais, compter dans ses rangs le meilleur passeur, ça peut compter aussi...

Auteur : Mario Albano