Résumé Le Provencal

du 29 juin 1969

MALMOE arrache le match nul (1-1)

On ne saurait pas qu'il s'agit du Malmoe F.F. que l'on s'en douterait tout de même en voyant les joueurs visiteurs entrer sur le terrain. Ils sont grands, secs, blonds pour la plupart, très Suédois d'allure donc, et deux Anderson figurent dans l'équipe.

L'O.M. va jouer en première mi-temps avec trois nouveaux dans son attaque : Samardzic (N.8), Couecou (N.10), Loubet (N.11), N.9 étant Bonnel.

On nous a dit dans les vestiaires que le transfert de Couecou était presque réalisé.

Malmoe, sous la conduite de sa vedette Bo Larsson, débute assez fort mis le premier tir de la rencontre d'assez peu à côté et pour Loubet. Tout ce que l'on peut dire du jeu en ce début de match, est qu'il est exagérément viril. Si l'arbitre ne réagit pas, il risque de se laisser déborder.

Les Suédois paraissent solides, décidés et en parfaite condition physique.

L'O.M., dont l'attaque manque d'homogénéité (on comprend aisément pourquoi) procède par contre-attaques généralement conduites par Loubet, Bonnel... et surtout Djorkaeff.

On note un tir de Couecou, une action dangereuse de Bonnel sur un cafouillage, et deux tirs suédois appuyés, mais de trop loin pour surprendre Escale.

Samardzic est un habile technicien en petite forme, et Couecou, en forme estivale lui aussi, tant et si bien que jusqu'à présent le numéro un des inédits doit être attribué à Loubet.

Enfin un vrai tir de Samardzic, mais trop à droite (30e minute) suivi d'un autre de Bo Larsson qu'Escale dévie en corner, c'est le premier grand exploit du match.

Aussitôt après, le même Escale arrête encore un tir percutant d'Elmstedt. En fin de mi-temps, Samardzic donnera un meilleur aperçu de son grand talent. Cet homme à de la classe.

L'O.M. finit très fort, un tir de Couecou est repoussé en catastrophe par le gardien suédois, mais zéro à zéro, c'est le score à la mi-temps.

En deuxième mi-temps, Joseph et Tokoto entre, Bonnel et Couecou sortent. L'attaque olympienne s'aligne ainsi de la droite à la gauche : Samardzik, Loubet, Joseph et Tokoto.

Après un bon quart d'heure de jeu très décousu, l'O.M. trouve enfin la faille à la suite d'un coup franc pour charge irrégulière sur Loubet. Le ballon vient à Samardzic. Le Yougoslave sur la droite, dribble, esquive, feintes et centre. Joseph, de la droite, surprend Hult et c'est le but.

O.M. 1 - Malmoe 0

Là-dessus, une combinaison Joseph - Loubet - Samardzic se termine par un tir sous un angle assez fermé du dernier nommé. Huit ne peut que repousser le ballon : ce n'est pas fini. Démarqué par un travail tout en finesse de Samardzic et une passe de Loubet, Joseph passe au centre, Hult doit plonger dans les pieds de son puissant adversaire pour éviter le pire.

L'O.M. domine de plus en plus, ce qui nous permet d'assister à une percée en plusieurs slaloms de Charly Loubet à 20 minutes de la fin et ensuite à un tir de 40 bons mètres de Samardzic auquel convient le qualificatif de sensationnel.

Hult ne nous contredira pas. "Samardzic !" commence à scander le public. Il est certain que le Yougoslave de Feyenoord déjà remarqué en fin de première mi-temps a fait pleinement la conquête du Stade Vélodrome au cours de la seconde.

Une très grande finesse, de la clairvoyance, de la précision et en plus et surtout un tir fulgurant. On y ajoutera que l'O.M. eut en cette fin de mi-temps au moins cinq ou six occasions de marquer contre une de Bob Larsson (toujours) aux Suédois.

Mais une dernière surprise nous attendait à cinq minutes de la fin, l'arbitre accorda un penalty aux Suédois pour croc de Zwunka sur Bob Larsson. Tapper le tir en force et égalise.

O.M. 1 - Malmoe 1.

Ce résultat reflète assez mal la physionomie d'une deuxième mi-temps tout à l'avantage de l'O.M. Et comme final, un score de feu d'artifice. De 35 mètres au moins, après une feinte de corps magistral, un tir de Samardzic... la barre transversale en trembla encore !

Maurice FABREGUETTES