Résumé Le Provencal

du 05 juillet 1970

3 buts de Skoblar pour l'O.M.

net vainqueur de SOSNOWIEC (3-1)

La Coupe d'Eté, comme son nom l'indique, est en quelque sorte synonyme de vacances. Tout au moins pour les spectateurs. Le peu de renom à Marseille de Zaglobie de Sosnowiecz, une équipe olympienne pour diverses raisons expérimentale et enfin un mistral hors de saison, ne plaidaient guère en faveur d'un succès populaire. Une première évidence devant les gradins déserts du Stade-Vélodrome, l'affiche n'a pas incité le public à ressortir des armoires des vêtements de laine.

Et par contre-coup, les hôtes polonais du soir ont dû avoir une bien piètre opinion de l'enthousiasme méridional dont le renom en d'autres temps et surtout d'autres occasions n'est pourtant plus à vanter.

Quoi qu'il en soit, ce match de reprise est loin d'être dénué d'intérêt. Ne serait-ce que pour tester cette formation de l'O.M. agitée, on le sait, par une valse hésitation des transferts, finalement assez crispante, il faut en convenir.

Athlétique, forts de leur victoire sur Lausanne dans cette même compétition et tout de blanc et rouge vêtus, les Polonais, en donnant le ton aux opérations, vont essayer de prendre la direction du jeu.

Après un tir infructueux et sans grande conviction de Skoblar dès les premières minutes, Sosnowiecz par Josip que d'abord par Pielok ensuite, soumet Escale à un bombardement intensif dont le gardien marseillais sort avec un certain brio. À signaler que Pielok, le numéro 13, a remplacé d'entrée le malheureux Fotfolc, touché à la cheville alors que la partie venait à peine de s'engager.

Mais la rencontre, sans grande passion, est toutefois d'un niveau honorable, un bon match amical d'entraînement, avec un léger avantage aux Polonais qui se heurtent toutefois à une défense de l'O.M., déjà en condition.

Les Marseillais d'ailleurs ne tardent pas à sortir de leur coquille et en deux occasions percutantes vont prouver que cette domination adverse n'était qu'apparente.

Couecou qui, jusqu'à là, s'est dépensé avec plus ou moins de bonheur sur son aile droite ou il avait la lourde tâche de succéder à Magnusson, réussit à échapper à l'emprise de son garde du corps. Son centre manque de peu la tête de Joseph plaçait en embuscade, mais Skoblar est lui aussi à l'agachon. Le tir du Yougoslave, soudain, vif et précis, ne laisse aucune chance à Szyguia, on joue depuis 27 minutes.

Nanti de son avance, l'O.M. a le mérite d'appuyer un peu plus sur l'accélérateur et c'est encore Skoblar qui va mortifier le gardien polonais. Au centre du terrain, il récupère du talon une passe de son compère Joseph, engage un sprinte effréné et lobe proprement le petit Szyguia sortie à sa rencontre (32e).

C'est sur ce confortable avantage marseillais que les deux équipes regagnent les vestiaires.

A la reprise, après une première mi-temps répétons-le, somme toute plaisante, il semblerait que la cause soit entendue. Mais dès le coup de sifflet d'engagement de l'arbitre, Hodoul à la mauvaise pensée de fauché Pielok dans la surface de réparation. Le penalty transformé par Jarosik, fait du même coup rebondir l'intérêt. Escale se tire sans mal d'une situation assez confuse dont on craint un instant qu'elle remette tout en question. Mais si les Polonais sont assez adroits dans le maniement de la balle, ils ne sont pas précisément efficaces dans leurs tentatives aux buts. Et l'O.M. à tout le loisir de dormir sur ses deux oreilles ou presque.

On s'achemine ainsi vers une courte mais logique victoire des marseillais après avoir assisté au remplacement de Joseph par Fiawoo, puis de Couecou par Di Caro, tandis que les Polonais font rentrer Caius à la place de Semeryn. Mais toutes ces permutations sont sans grande influence. Par contre le slalom de Skoblar, tout à fait en fin de partie, connaîtra la plus heureuse des conclusions. Le N.10 marseillais décidément en verve, s'en vient cueillir son troisième but de la soirée au moment ou M. Bucheli s'apprêtait à mettre fin aux débats.

3 à 1 ! Une victoire des plus nettes pour l'O.M. qui est désormais en bonne position dans cette Coupe d'Eté. Pour l'instant, c'est déjà une constatation encourageante.

Jean FERRERA