Résumé Le Provencal

du 12 novembre 1951

Lyon : 2 -- Marseille : 2

LYON - À la mi-temps de la rencontre, on n'aurait guère misé sur les chances les Marseillais. Dominés, acculés dans leurs buts, menés par 2 à 0, avec, de plus, le handicap lourd de leur gardien de but blessé. Ibrir, incapable de sauter, en estimait à juste titre qu'ils allaient retourner chez eux avec une lourde défaite.

Du reste, on avait mal compris, au départ, la tactique de Roessler qui faisait opérer l'avant-centre Andersson en retrait, alors qu'Alarcon jouait à sa place. Etait-ce pour déjouer les places de Sauveur Rodriguez qui contint trop bien le Suédois ? Mais, placé sous la tutelle de l'énergique Juillard, Andersson ne réussit pas mieux et l'attaque ne brilla guère, malgré expulsé à Hull au cours du match France Empire britannique.

Les efforts de Caussemille, dangereux par ses déboulés rapides.

Derrière, la défense était souvent prise en défaut. À droite par le noir Ninel, qui jouait en opposition à Salem et, à gauche, par le rapide Rolland que Gransart contenait avec peine.

Heureusement, les avants lyonnais se montrèrent bien maladroits et Flamion, comme Dupraz manquèrent des buts faciles. En un quart d'heure, Marseille avait déjà concédé quatre corners. Roessler put craindre alors le pire, lorsqu'Ibrir en plongeant, se blessa (élongation musculaire au mollet) et du quitté le terrain, remplacé 20 minutes par Scotti.

Mais Lyon se montra toujours imprécis et ses tirs passèrent au-dessus et à côté. Marseille se risquait en de rares contre-attaques. Andersson, cependant manquait une belle occasion à la 21e minute, sur un départ de Caussemille.

Cependant, les efforts de Lyon allaient être récompensés. Ninel, une fois encore, échappait à Salem et son centre était repris par Flamion (28e minute). C'était le premier but.

Peu après, Caussemille allait donner le frisson aux Lyonnais, en envoyant la balle sur le poteau alors que Lergenmuller était battu sur une erreur de Grillon.

Lyon dominait toujours, Rolland et Dupraz se faisaient dangereux, mais échouaient lamentablement. Marseille cependant reprit du poil de la bête et obtenait successivement trois corners sans résultat.

Ibrir avait repris sa place, mais en boitant. Et sur un de ses dégagements bien faibles, Dupraz qui recevait la balle dans les pieds n'avait guère de peine à marquer : 2 à 0 à la mi-temps.

Il semblait que les jeux étaient faits. Mais Marseille stimulé, se retrouvait après le repos. Andersson reprenait place au centre de l'équipe entière s'avérait incisives. Tout le monde montait à l'attaque, même Salem, et Lyon paraissait désorganisé. Il le fut plus encore lorsque Grillon, dans un choc avec Andersson, dut quitter le terrain.

Dès lors, Marseille joua son va-tout. Scotti, libéré du marquage de Woehl, s'en donne à coeur joie, servit à profusion ses avants et les Lyonnais avaient du mal à sa dégager. Andersson et Caussemille semaient le désarroi dans les rangs Lyonnais, et, finalement, à la 67e minute, après de nombreux essais infructueux, Alarcon, bien lancé par Andersson, réduisait la marque.

Marseille était déchaîné. Lanfranchi se signalait, malgré le marquage sévère est souvent irrégulier de Bonvin et, à la 71e minute, égalisait.

La joie était à son comble dans le camp marseillais. Lyon, essaya alors de forcer la victoire, mais ses avants, toujours maladroits et imprécis, n'arrivaient plus à forcer une défense ou Salem et Gransart s'étaient retrouvés.

Il s'en fallut de peu, du reste, que finalement Alarcon ne fournit la victoire à Marseille.

Retournement de situation donc grâce au cran et à la volonté de tous les éléments marseillais, grâce à l'extraordinaire deuxième mi-temps de Scotti, grâce à Andersson, Caussemille et à Salem.

Lyon avait manqué la victoire.

Les raisons : le jeu n'est pas assez direct et les avants temporisent trop.

Les meilleurs : Sauveur Rodriguez (Les Marseillais sont à l'honneur), Bonvin, Rolland et Ninel.

Recette : 3.338.350 Fr. pour 14.338 spectateurs payants. Bon arbitrage de M. Harzig

Louis RIVIERE