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Résumé La Marseillaise

du 31 décembre 1951

 

LA TACTIQUE DE SCOTTI A FAIT SAUTER LA DEFENSE MESSINE ET...

ANDERSSON ET G. DARD donnent

A l'O.M. une belle victoire

Ce n'était pas une petite histoire pour l'O.M. Il y avait les défaites précédentes, l'impossibilité de l'emporter devant Rennes. Le moral semblait atteint, le spectre de la seconde division prenait corps. L'adversaire venait avec une auréole - quelque peu ternie depuis la blessure de Cisowski certes - mais une auréole tout de même, puisqu'il occupait la cinquième place à 2 points du leader.

Que faire ?

Avant tout faire front, lutter, se jeter dans la bataille avec toutes les énergies... et avec un moral solide. Roessler s'y appliqua. Il fit rentrer Johansson, le plaça à l'attaque aux côtés de son compatriote Andersson, laissa le choix à Abder de caler la défense d'autant plus que Scotti était un peu là.

Et, histoire de se faire la main, l'O.M. joua un match de coupe.

Il n'y avait pas d'autres solutions.

Le résultat vint en confirmer la justesse.

Élargir l'attaque

Les hommes d'Ely Rouss partaient confiant, Andersson les inquiétait bien un peu. Mais Dosdat, soutenu par Fuch et Burda avait des consignes précises : réduire à néant les possibilités de mouvement de l'avant-centre marseillais.

La défense messine groupée au centre, semblait ainsi hermétique.

L'attaque des Lorrains se mit en branle dès le coup d'envoi, partant très fort, tentant d'étouffer les locaux, profitant du vent. Metz cherche le K.O. d'entrée. Ibrir est mis à l'ouvrage et l'O.M. doit concéder 3 corners en quinze minutes. Hnatow, effectivement dangereux, marque même à la cinquième minute, mais il était hors-jeu.

C'est alors que Scotti rappela à ce qu'il ignorait que c'était hier la Saint Roger. Il ne s'agissait pas de se laisser étouffer. Il fallait au contraire attaquer, faire éclater le verrouillage de l'adversaire.

Le capitaine marseillais lança ses ailiers, déploya ses offensives. Pour parer les dangers qui pouvait venir de la gauche ou de la droite, la défense messine relâcha son étreinte. C'était à la 17me minute. Dard en position d'inter gauche, ratisser une balle en avant, il dribbla ; Jurilli et Delgado se précipitèrent pour parer au shoot, mais Georges ne commit pas la faute de tenter le but. Il donna à Andersson abandonné de ses gardes et qui, de 8 mètres, laissa Remetter sur place.

La situation redressée

La tactique marseillaise s'avéra terriblement efficace. La situation était redressée. À tel point que trois minutes après, le keeper lorrains ne dut qu'à une chance inouïe, de ne pas voir ses filets à nouveau ébranlés, Johansson ayant shooté sur la verticale et un tir de Dard ayant abouti sur un défenseur messin.

Pourtant Metz réagit. Mais il s'avéra que les visiteurs ne formaient pas une équipe en mesure de faire un grand jeu et si chacun d'eux fit sa petite partie, il manquait le finish et l'efficacité à leur "onze" qui déçut quelque peu.

Il y avait aussi Abder et surtout Gransart. Ce dernier se montra intraitable, sauvant de la tête à la 36me minute, alors que Ibrir qui avait tenté de dégager du poing sur coup franc, était à terre.

Supériorité incontestable des Marseillais

La tactique s'étant avérée bonne, il s'agissait de la développer. C'est ce que firent les olympiens en seconde mi-temps. Et la supériorité fut incontestable. Georges Dard voulut prouver que son magnifique but marqué contre Nice, n'était pas unique en son genre. Aussi, à la 54me minute, il bloquait sagement une passe d'Alarcon, ajustait son tir et sous un angle impossible lançait un shoot fulgurant, donnant ainsi un deuxième point à son équipe.

Enfin, rompant avec la tradition de ces derniers dimanches, l'O.M. allait vers la victoire.

Pour rendre st celle-ci plus nette, "Monsieur" Andersson força le train.

À la 75me minute, Dard fit une passe haute au Suédois, Remetter qui attendait un tir de volée, plonge, mais Andersson cueilla le cuir du genou et celle-ci passant par-dessus le goal messin, pénétra doucement dans les filets, malgré une intervention désespérée de Dosdat. Certes, la chance aida quelque peu l'avant-centre marseillais. C'est sans doute pour cela qu'il signa le quatrième but (sans bavure) en redonnant à Alarcon une balle que celui-ci lui avait passée et en la reprenant ensuite pour bombarder Remetter.

Un succès encourageant

Par sa victoire l'O.M. vient de soulager l'anxiété de tous ceux qui suivaient la chute de l'équipe marseillaise. Certes, le danger n'est pas encore écarté. Mais la partie magnifique de Gransart, de Georges Dard (qui joua de la tête), d'Abder, le sens tactique de Scotti, la valeur indiscutable d'Andersson, la volonté de Caussemille, la tenue de toute l'équipe, permettent d'attendre l'avenir avec plus de sérénité.

Et puis, il y a aussi la Coupe et sur leur jeu d'hier, les hommes de Roessler, avec le même mordant...

Mais attention aux Châteaux en Espagne

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SCOTTI : "C'était la St ROGER"

REMETTER : " Nous avons mal joué, un point c'est tout"

Inutile de rapporter que la joie régnait dans les vestiaires olympiens sitôt après le match O.M.-Metz d'hier après-midi.

Cependant, cette joie n'était pas entièrement partagée par l'entraîneur Roessler, qui nous disait :

"Je ne suis satisfait qu'à moitié. Ce n'est pas la victoire de cette après-midi qui est en cause, au contraire, mais plutôt ce réveil tardif de mon équipe. En effet, si mes poulains avaient appliqué dès le début de la saison, les consignes que je leur donne à chaque rencontre, nous n'en serions pas là. D'ailleurs vous avez pu le voir, lorsqu'ils écoutent, ils sont capables, comme n'importe qui, de gagner avec aisance. Enfin, j'espère que cette fois nous somme sur la bonne voie".

C'est d'ailleurs ce que pensent les joueurs et aussi les dirigeants Olympiens qui respire un peu mieux aujourd'hui qu'hier. Andersson, la cheville droite douloureuse conséquence du match, nous confié :

"Je suis content d'avoir gagné et surtout d'avoir retrouvé mon "punch".

Johansson, tout en se rhabillant, nous explique pourquoi il n'a pas brillé comme à l'accoutumée :

"J'ai la tête qui tourne lorsque je produis un effort. Il faut tenir compte aussi que je n'ai pas joué depuis 3 semaines. Encore quelques jours d'entraînement, et ça ira mieux !"

Mais le mot de la fin revient à Scotti. En effet, le capitaine olympien tout joyeux, nous lance :

"Pas étonnant que nous ayons gagné, c'est la Saint Roger !"

Dans les vestiaires messins, sans être la consternation (il faut être un peu fataliste), il ne règne pas d'enthousiasme.

Elly Rous, l'entraîneur de l'équipe Lorraine déclare :

"L'O.M. a une bonne équipe certes, mais qui joue trop dur (?). On sentait que les Marseillais avaient besoin de gagner de toute façon (?)"

Remetter, le goal messin, et un peu plus objectif lorsqu'il nous confie :

"Nous avons mal joué, c'est tout. Ca serait trop beau de gagner tous les dimanches".

Cependant, Burda, est dans le vrai, lorsqu'il explique les raisons de la mélancolie de l'équipe messine en avouant :

"Cette défaite nous coûte 25.000 francs. De belles étrennes qui ne passent sous le nez."

M.G.

 

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