Résumé Le Provencal du 10 septembre 1956 |
L'O.M. en verve, oblige SEDAN à partager les points (1 à 1) Les Marseillais partent en trombe et marquent (Rustichelli) dès le coup d'envoi. Brény égalise à la 24e minute (D'un de nos envoyés spéciaux : Georges LEOST) |
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SEDAN (par téléphone) - Le soleil fait une timide apparition quand M. Lequesne appelle les deux équipes de Sedan et de Marseille. Le stade Émile Albeau a pris ses airs de fête et la victoire acquise, en lever de rideau, par les amateurs locaux au détriment des poulains de Ranzoni, entraîneur de Fontainebleau, avait mis les spectateurs en appétit. Le speaker, qui a annoncé la composition des formations en présence, a appris de la foule impatiente qu'aucune changement n'a été apporté en dernière minute par les deux entraîneurs. SEDAN engage et RUSTICHELLI marque. C'est Sedan qui engage et tout aussitôt descend, par Breny et l'O.M. répond sans peine par Andersson qui lance Ducasse dont le centre ne peut être repris par Palluch, Rozak intervenant le premier. Une minute s'est écoulée quand Andersson, venu de la droite, donne un petit coup de patte, la balle heurte le poteau, échappe au contrôle des bleus, revient en jeu juste devant Rustichelli, seul face à la cage vide. Une reprise de volé extrêmement facile, c'est le but qui laisse le public sans voix. Les Ardennais ne se découragent pas et à la 5me minute un tir de Tillon est repoussé in extremis. SEDAN fait le forcing On note alors, coup sur coup, un shoot de Salzborn renvoyé par Molla, puis un autre de Cuence stoppé par Domingo, obligé à plonger Tillon décrocha un bolide et Domingo bien placé bloque imperturbablement. Sedan a entamé son match poursuite avec une volonté farouche et, à la 8me minute, Cuenca donne au keeper visiteur l'occasion de se distinguer. Il y a 21 joueurs dans le camp phocéen ou Palluch opère sur la même ligne que ses arrières déjà repliés. Le sprint de RUSTICHELLI Desserra l'étreinte à la 21me minute, Rustichelli échoue de peu devant Rozak après avoir combiné avec Ducasse et Andersson. Sur la remise Cuenca alerte Tillon dont le heading se termine sur Domingo. À la 15me minute, après un essai timide de Tillon, Célestin Oliver place un tir que Domingo capte en se couchant. Quatre minutes plus tard, Johansson concède à Tillon le premier corner de la partie. Sans résultat positif d'ailleurs. À la 20me minute, servi par Salzborn, Breny tente sa chance mais sans précision. Le rythme de jeu baisse. Peu après, Salzborn shoote. Domingo veille et arrête. BRENY égalise A la 24me minute, alerté par une balle longue, Tillon échappe au tacle de Johansson et centre sur Salzborn. Domingo par imparfaitement, la balle roule vers Breny qui reprend tranquillement et score dans les buts vides. O.M. 1 : Sedan, 0. Tout aussitôt Domingo opère un nouveau sauvetage quasi miraculeux dans les pieds de Cuenca. Sedan s'est repris. Deux actions de Ducasse viennent à peine troubler la domination des locaux. Un tir "vicieux" de SALZBORN A la 31me minute, Salzborn de l'aile droite, adresse un shoot vicieux que repousse la barre. L'O.M. a eu chaud. À la 36me minute, sollicité par Carpentier, Cuenca place un heading qui manque de peu d'aboutir. La foule applaudit longuement cet exploit qui vient après un spectaculaire retourné et Jean-Jacques Marcel monte en attaque. Tillon marque à la 36e minute mais il est indiscutablement off-side. |
MERCURIO malchanceux Il y a 40 minutes que l'on joue lorsque Mercurio, bénéficiant d'un corner, et là à point nommé pour reprendre le ballon lâché par Rozak. La balle file vers les buts désertés, mais Carpentier replié sur sa ligne, renvoi. Pas de chance Mercurio ! Deux minutes plus tard, Salzborn détourne la balle de la tête vers les buts de Marseille. Domingo arrête difficilement du bout des doigts. Ducasse sert Mercurio dont le tir passe à côté et c'est la mi-temps. MARCEL en attaque A la reprise, l'O.M. se présente dans la même formation que dimanche contre Rennes. Marcel est donc inter, Molla demi, Palluch arrière et Ducasse ailier. Dès le début, Sedan inquiète Domingo gênée par le soleil est à la 47me minute, Rozac doit repousser du pied un corner devant Marcel. Puis coup sur coup, Domingo est encore en grand péril à deux reprises. Pascal blessé a permuté avec Célestin Oliver et l'O.M. avec son attaque remaniée se montre dangereux à plusieurs reprises. À la 55me minute Breny shoote violemment et rate le cadre. Marseille reprend nettement du poil de la bête et comme à Toulouse il y a huit jours, Sedan ne peut maintenir la même cadence qu'en début de match. Puis Ducasse centre vainement. Cuenca déborde avant d'être stoppé par Domingo sûr de lui et Célestin Oliver dévale en flèche. Le feu est beaucoup plus équilibré. FULGENZY donne l'exemple ANDERSSON shoote A la 61me minute le public vibre. Fulgenzy mène une offensive de loin qui se termine par un shoot qui manque de précision. À la 64me minute, servi par Ducasse, Andersson fonce vers le but croisse son tir, la balle heurte le poteau sauvant Rozak avant que les attaquants ardennais ne voient un des leurs efforts brisés par une forêt de jambes. Il y a 23 minutes que le match a repris quand Célestin Oliver alerte Salzborn. Le tir de ce dernier passe au-dessus. Pascal a regagné sa place dans la ligne médiane. Breny en a fait autant. À 73me minute, Salzborn adresse un heading à Domingo vainement. Shoot d'ANDERSSON Il reste 15 minutes de confrontation quand Andersson à la balle, mais avant-centre olympien a "téléphoné" son tir et Rozak pare aisément. À la 77me minute, Molla repousse encore une fois le danger et sur un centre de Rustichelli, Rozak est en difficulté. À 75me minute, Rustichelli shoote lui-même. But de SALZBORN refusé Ms en danger à la 83me minute Domingo n'a qu'une ressource mettre en corner. Salzborn donne le coup de pied de coin. La balle entre dans la cage olympienne. Mais Domingo balancé par Pascal n'a pu intervenir et l'arbitre refuse justement le point malgré les protestations sedanaises. À la 86me minute, après avoir bien combiné avec Fulgenzy, Salzborn botte à côté. Sedan se déchaînent mais l'O.M. résiste et la fin survient sur le score de 1 à 1. |
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Abandonnant en deuxième mi-temps la défensive pour un jeu plus ouvert, les "blancs" affolèrent les Ardennais |
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SEDAN (par téléphone) - Sans doute, en nous disant dimanche matin au "Strasbourg" au coeur même de Sedan : "Nous partons archi battu" ; Jean Robin nourrissait-il, au plus profond de lui-même le secret espoir d'avoir à remarquer à l'issue du match qu'il est bien mauvais prophète. On ne part jamais gagnant d'une rencontre de football mais on ne part pas davantage vaincu. Donnés comme perdants presque certains, les Olympiens puisèrent, dans la quasi-certitude d'un échec, une décontraction qui se manifeste dès le coup d'envoi sifflé par M. Lequesne, qui ne satisfit pas les Sedanais par la manière dont il laissa le jeu se dérouler. Alors qu'à l'ordinaire, dans la crainte précisément de mal débuter, les Phocéens opérèrent avec la volonté beaucoup trop tendue dans le but de ne pas mal faire ils entamèrent cette fois le combat en admettant que l'adversaire du jour était plus fort que jour en se disant que les poulains de Dugauguez devaient les pousser dans leurs derniers retranchements. Ainsi tout en appliquant à la lettre les sages consignes de prudence donnée par Jean Robin les "blancs" insinuèrent avec une habileté inaccoutumée dans les rangs ardennais. La deuxième minute de jeu était à peine entamée que déjà le tableau d'affichage traduisait par un but l'avantage donné par Botticelli aux siens après un effort d'Andersson. Que les Méridionaux se déplaçant dans le fief de joueurs qui n'ont pas la réputation de faire des cadeaux à l'extérieur (et à priori au stade Émile Albeau) vient tout aussitôt resserrer encore leur système défensif en faisant de Palluch un arrière effectif rien d'étonnant à cela. Le point d'égalisation obtenue par Breny à la 28me minute après l'exploit signé Rustichelli invitait logiquement les Provençaux à poursuivre leur tactique malgré l'énervement évident de la foule... et des joueurs locaux. |
Après la pause Jean Robin jugea bon de placer Jean-Jacques Marcel en attaque et demanda à Scotti et à Mercurio de s'éloigner des buts gardés avec brio par Domingo. Jeu beaucoup plus ouvert Alors constata aussitôt que Sedan habitué sans doute à ce genre de super béton, peinait devant la nouvelle tactique des Méridionaux. Les Ardennais coururent alors beaucoup et sans bonheur. Cela dura jusqu'à une vingtaine de minutes de la fin et il est juste de dire que les Olympiens durent à un manque de réussite de ne pas ajouter un but supplémentaire dans la cage de Rozak. Sur la fin, satisfait peut-être à tort du résultat, Marcel et les siens revinrent à leur système initial et le score demeura inchangé. Que retenir de cette explication ? Tout d'abord l'excellente partie de l'ensemble marseillais favorisé il est vrai par une nette baisse de régime dans le camp adverse après les "citrons". Quoi qu'il en soit Marseille a sans conteste fourni son meilleur match de la saison. Dans les buts Domingo fut impeccable. Devant lui Palluch eut une action soutenue comme c'était le cas l'an dernier. Gransart se montra impitoyable et Molla éclata littéralement. Scotti oeuvre avec sa ruse habituelle. Marcel stimulé par la présence de Gaston Barreau couvrit un terrain énorme et donna le ton. Rustichelli ridiculisa souvent Fulgenzy et Ducasse et Mercurio affichèrent une activité de tous les instants. Andersson donna à quelques reprises le frisson aux supporters locaux. Dans le camp opposé on remarqua surtout Tillon, Salzborn et les frères Oliver. |
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"les 25 dernières minutes ont été dramatiques mais nous pouvions gagner" ... nous dit Jean Robin |
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SEDAN (par téléphone) - Inutile de souligner que la joie régnait dans le camp olympien aussitôt après le match. À la grande peur d'avant la rencontre succédait en effet une douce euphorie et chacun se félicitait de ce résultat inespéré quelques heures auparavant. Robin, encore sous le coup de l'émotion car les dernières minutes du match avaient été prodigieusement dramatiques s'épongeait le front. Après ce geste, il consentit à nous dire : "Nous avons été assez malchanceux dans les 25 premières minutes de la seconde mi-temps. Pendant cette période en effet nous pouvions fort bien enlever le match. Enfin ne soyons pas trop exigeants et contentons-nous de ce match nul". Mercurio était également de l'avis de son manager : "On pouvait gagner car nous les avions "promenés" drôlement dans la seconde moitié du jeu. Je croyais Sedan beaucoup plus redoutable". Molla, un des héros du match était entouré. Il répondait en souriant aux uns et aux autres et ne cachait pas sa grande joie d'avoir fait un match exceptionnel. Quant à Andersson il était mécontent, cela se conçoit de ce ses shoots sur la barre, mais heureux malgré tout : "Je suis maladroit en ce moment, mais le point pris à Sedan le console tout de même de mes déboires qui, j'espère cesseront tout à fait dimanche. |
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DOMINGO s'est aligné avec la main droite foulée |
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SEDAN - Domingo, on l'ignorait à Marseille s'était foulé la main droite jeudi au cours de l'entraînement, Samedi soir à Sedan, il nous l'avoua. Et comme nous lui faisions remarquer qu'il avait commis peut-être une imprudence en se ne déclarant pas forfait avant le départ, il nous répondit avec sa simplicité coutumière : "Je ne le pense pas car Manu Giraud m'avait fait un pansement qui a tenu le coup... Et puis, s'il fallait s'arrêter au moindre bobo !" Domingo on le voit, a eu parfaitement raison de ne pas s'abstenir. N'a-t-il pas été l'un des meilleurs hommes du match ? |