Résumé Le Provencal du 24 septembre 1956 |
L'O.M. doit se contenter du match nul à VALENCIENNES après le second but marqué par Mercurio les Marseillais, trop décontractés, se laissent rejoindre (2-2) (De notre envoyé spécial : Georges LEOST) |
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VALENCIENNES - "Vous nous avez apporté le soleil de Marseille". C'est ainsi que nous accueillirent de nombreux supporters locaux. Effectivement, un soleil généreux baigne le stade Nungesser qui a été envahi par la foule des grands jours. Des barrières ont été installées derrière la ligne de but. Le speaker annonce que Jean Robin n'a modifié en aucune façon la composition de son équipe, mais que Domergue a dû confier le poste d'intérieur gauche à Markiewicz, Puccar étant blessé et Stako indisponible ; par ailleurs, Chiarelli et Toris ont permuté. L'O.M. engage et Scotti lance Durand que Kryske arrête d'ailleurs sans peine. Puis Mercurio glisse à l'intérieur des 18 mètres de Schaeffer au moment ou il allait shooter. Gransart monte en attaque et shoote. Le goal stoppe comme il mettra fin, à la 2me minute, à un essai de l'O.M., sur corner tirer par Ducasse. Les visiteurs dominent. Ils le font avec une netteté d'autant plus grande que les locaux, passifs, se contentent de regarder jouer leurs adversaires. Un loupé d'Abderrazack A la 5me minute, sur renvoi de défense "athénienne", à la suite d'une offensive de Marcel, Van Rhyin sert Abderrazak dans le trou. Le "sorcier noir", seul devant Domingo, rate lamentablement son tir sous les cris de désespoir de la foule. Puis, après que Van Rhyin ait été sifflet hors-jeu (6me minute), Ducasse botte sur Schaeffer bien placé. Les poulains de Domergue se sont bien repris et le match est beaucoup plus équilibré. À la 8me minute, un centre de Westwood oblige Domingo à concéder sans plus de dommage un coup de pied de coin. Centre de Mercurio et but de Markiewicz A la 10me minute, sur centre de Mercurio, déplacé à l'aile gauche, Andersson puis Durand ratent l'un et l'autre une reprise acrobatique devant les buts de Schaeffer délaissés. À la 12me minute, sur corner donné par Legrand, Markiewicz, embusqué dans un paquet de joueurs, shoote. C'est le but contre lequel Domingo ne peut rien. Le keeper méridional réclame l'annulation pour "off-side", mais M. Bois estime que le point est valable. Valenciennes, 1 ; O.M., 0. Tête de Westwood et but de Durand A la 18e minute, déplacé au centre, l'ailier droit Westwood réussit un "heading" qui donne le frisson aux spectateurs. Une minute plus tard, sur coup franc, excellemment tiré comme à l'ordinaire par Scotti, Schaeffer saute, rate intervention, la balle revient sur Mercurio lequel transmet jusqu'à Durand. C'est l'égalisation obtenue alors que la cage vide. Valenciennes, 1 ; O.M., 1. À la 24e minute, une fort plaisante combinaison entre Westwood et Abderrazak donne à celui-ci la possibilité de shooter. Le Noir manque de punch et Domingo n'éprouve aucune difficulté à s'emparer du cuir. À la 27me minute, alerté par Durand, Marcel décoche un bolide. Schaeffer ne se laisse pas surprendre et bloque, puis Van Rhyin shoote au-dessus et Domingo, du poing, subtilise littéralement la balle sur la tête de Westwood. À la 31me minute, Mercurio centre de la gauche et Schaeffer plane pour enlever la balle qui allait finir sa course dans les pieds de Marcel accouru. Un peu plus tard, Durand reprend de la tête mais la trajectoire passe à côté du cadre. La reprise de Legrand On joue depuis 34 minutes quand Westwood sollicite Legrand. Le shoot part tendu, précis. La foule hurle, prête à applaudir l'exploit, mais alors que Domingo accompagne la balle du geste, celle-ci frôle la barre. Quelques secondes plus tard, Abderrazak tente sans plus de succès une reprise de volée acrobatique devant Johansson. |
À la 37me minute, Domingo capta un centre de Van Rhyin devant Markiewicz, Abderrazak loupe un heading, puis Durand botte au-dessus. Six minutes plus tard, sur coup franc, Scotti place une balle sur le front de Jean-Jacques Marcel, mais cette phase reste sans effet et c'est la mi-temps. Chiarelli shoote et Mercurio marque A la 51me minute, après un shoote de Ducasse derrière les filets de Valenciennes, Chiarelli botte de loin en hauteur. Domingo, aux aguets, arrête en pleine extension. Une minute plus tard, Scotti sert Durand qui se rabat le long de la ligne de sortie et centre sur Mercurio à l'affût à quelques mètres de Schaeffer. Le Marseillais shoote à ras de terre. Schaeffer plonge vainement. O.M., 2 ; Valenciennes, 1. Valenciennes sent le danger, tente de se reprendre et à la 54me minute, Domingo doit se coucher sur un tir de Chiarelli. A la 60me minute, Van Rhyin de loin vise le but de Domingo mais sans précision, après avoir trempé Marcel. Une minute plus tard c'est au tour de Chiarelli de tenter sa chance mais sans plus de réussite car Domingo suit l'action de près. À la 66e minute, Van Rhyjn presse encore le goal des "blanc" toujours sans résultat concret. Andersson se montre A la 67me minute, talonné par Andersson, Foix met en corner. À la 72me minute, Abderrazak au lieu de passer à son gardien touche ballon de la main à une vingtaine de mètres de Domingo, mais c'est lui qui, contre toute attente, bénéficie d'un coup de pied de réparation que Marcel réduit finalement à néant. Scotti botte son coup franc et Ducasse rate le but. À la 73me minute, Foix ayant arrêté Andersson en touchant la balle de la main, Marseille se voit accordé un coup franc. Scotti le donne et Schaeffer est tout heureux de détourner en corner cet essai. Demi plus tard, Marcel descend. Schaeffer manque sa sortie et le ballon. La cage est vide. On croit au but, mais Ducasse trouve le moyen de shooter à côté. Comme subitement éveillé, le V.A. attaque par Van Rhyin. Le Hollandais garde trop le cuir et le père. Van Rhyin égalise pour Valenciennes A la 80e minute, Marseille s'entend sanctionner d'un coup franc. Chiarelli adresse une balle haute Van Rhyin saute, détourne la trajectoire. Le ballon file devant Johansson médusé. Domingo, masqué, plonge trop tard. C'est le second but pour Valenciennes. Valenciennes, 2 ; O.M., 0. À la 84e minute, Valenciennes se montre encore dangereux mais Legrand, de l'aile droite manque son tir. Quelques secondes plus tard, Chiarelli obtient un corner. Abderrazak place la balle au-dessus. À la 87me minute, Legrand décoche un bolide. Domingo se couche et arrête sur sa ligne. À une minute de la fin, Valenciennes a une belle occasion de gagner. Chiarelli serre Van Rhyin lequel catapulte la balle de la tête vers Domingo. La balle frise le poteau. Le match prend ainsi fin sur un score nul équitable, mais sur lequel y aura beaucoup à dire. |
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Les Marseillais commirent l'erreur de trop croire en la victoire |
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VALENCIENNES (Par téléphone)- On serait presque tenté à l'énoncé de ce résultat d'écrire qu'il s'agit là d'une bonne performance. C'est affirmation cependant ne résiste pas à l'examen des faits et tous les spectateurs présents étaient d'accord pour reconnaître, à la fin du temps réglementaire que les visiteurs ont bel et bien perdu une belle occasion de ramener deux points de leur long périple en terre nordiste. Les supporters locaux ne cachaient pas non plus leur sentiment, qui rejoint en tous points celui de la majorité de la foule. On ne peut même pas dire tout en restant dans la vérité que le but acquis par l'inter remplaçant Maekevitch coupa les jambes des marseillais à la 12me minute. Depuis le début de la partie les "blancs" avaient, en effet dominé les débats et l'estocade du blond Valenciennois ne fut qu'un point noir sur ce tableau plein d'optimisme. Les Méridionaux, sans pour autant faire cavalier seul, imposaient leur manière prouvaient en bref qu'ils avaient les moyens de redresser la barre. Il ne fallut pas attendre en effet plus de 7 minutes pour enregistrer l'égalisation obtenue par Durand au terme d'une combinaison d'ensemble de belle qualité. Si on assista par la suite à de valeureux autant que vains efforts des locaux pour reprendre l'avantage et si ces derniers dominèrent même durant le dernier quart d'heure de ce premier half, ils le firent en pure perte, parce que manquant de finisseur. Ceci fit dire aux supporters nordistes que leurs préférés avaient à ce moment de la confrontation le match à leur portée. Ce n'est pas inexact les Olympiens ployant souvent sous les coups mais tout en gardant leur sang-froid. Après la pause, les choses se déroulèrent de la même façon. Valenciennes reprenant sensiblement du poil de la bête. Erreurs Le point marqué après 7 minutes de jeu par Mercurio sur service de Scotti et donnant cette fois l'avantage à l'O.M. ne vint même pas contredire les faits. Au lieu de prendre conscience de leur supériorité et de mettre tout en oeuvre pour ajouter un troisième point à leur actif, les Provençaux eurent l'immense tort de croire que c'était arrivé. |
Ils le crurent avec tant de fermeté que trop nombreux furent ceux qui tinrent à accomplir des numéros personnels. On immola le jeu de l'équipe sur l'autel de l'exploit individuel. En joua posément arrêté, au ralenti sans faire, en toute circonstance tout ce qu'il fallait pour contrecarrer les actions des joueurs adverses. Et les visiteurs s'émerveillèrent évidemment quand les poulains de Doumergue parvinrent à mener quelques raides extrêmement dangereux. C'est sur une page de ce chapitre qu'il convient d'inscrire la faute de Jean-Jacques Marcel, faute commise à la 80me minute après que Ducasse ait raté un but qui paraissait tout fait. Faute... Marcel se rendit coupable d'une intervention qui ne justifiait nullement et Chiarelli, par Van Rhyin profitait de cette aubaine. Bien mieux, il sans fallut d'un cheveu que le même Van Rhyin ne marquât à la 82me minute le but de la victoire valenciennoise. Les Méditerranéens ont donc largement perdu un match qui devait leur revenir, mais qui permit à Domingo sûr, avisé, autoritaire ; à Gransart et à Palluch décidés et efficaces ; à Scotti constructeur et penseur de l'équipe ; à Molla et à Mercurio l'un et l'autre très actifs de se distinguer au sein d'un onze dont nous n'oublierons pas Durant pour son but. En face, Foix, Chiarelli, Westwood et Van Rhyin ressortirent d'un lot qui ne tient pas encore la grande cadence encore qu'il faillit bien rester maître de son terrain. Quant à M. Bois sans commettre de grandes erreurs il contribua par ses décisions discutables à créer la confusion dans l'esprit des membres des deux équipes. |
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Nous devions gagner... |
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VALENCIENNES - Malgré le point pris à Valenciennes, les Marseillais n'étaient pas du tout mais pas du tout satisfaits au résultat final et le faisait bien voir. En effet, dans les vestiaires olympiens, certains joueurs dont nous tairons les noms, laissèrent percer leur vif mécontentement de s'être fait remonter à la marque si près de la fin. Jean Robin l'entraîneur au onze plus encore que ses poulains, était catégorique sur ce chapitre : "C'est un match que nous devions gagner en nous "provenant" affirma-t-il. Jamais Valenciennes n'aurait pu arracher le match nul si chacun avait été à sa place sur le coup franc tirée par Chiarelli. Palluch partagé, bien entendu, l'avis du coach : "En seconde mi-temps nous avons fait à peu près ce que nous avons voulu au milieu du terrain, mais à l'approche des buts, nous avons trop hésité". Et Durand de renchérir : "Quel dommage de s'être laissé contrer aussi bêtement, à quelques minutes du coup de sifflet final. Je croyais bien pourtant que la victoire ne nous échapperait pas". |
Quant à Ducasse, auteur du tir raté qui aurait du normalement assuré le succès de son équipe, il ne s'expliquait pas du tout sa maladresse : "Nous nous sommes gênés mutuellement avec Andersson. Voilà pourquoi mon shoot et passer à côté de la cage de Schaeffer au lieu d'y pénétrer. "Je ne cherche pas d'excuses au contraire. Mais j'essaie d'analyser ma défaillance". Scotti, enfin, était tellement accablé qu'il en avait oublié jusqu'à la parole. Aussi lorsque nous lui demandâmes son point de vue, il se borda de nous déclarer : "Je suis trop démoralisé pour l'instant et je ne puis à mon grand regret coordonner mes impressions". C'est chose si rare de la part du clairvoyant Scotti que ces paroles méritaient d'être rapportées ne serait-ce que pour bien montrer dans quel état d'esprit se trouvaient les joueurs marseillais après le match nul. |
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ABDERRAZAK a écopé de 20.000 francs d'amende |
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VALENCIENNES - Après le match, l'ex-Niçois Abderrazak, présentement leader d'attaque de Valenciennes, était dans une colère folle. Il tempestait tout seul dans son coin et lorsque nous nous approchâmes pour connaître les motifs de son ire, il nous dit : "Je ne désire plus qu'une seule chose : partir le plus tôt possible de Valenciennes, car tout le monde, ici, est contre moi". Devant notre mine ahurie, son entraîneur Domergue, qui avait entendu la déclaration de son poulain, s'efforça de mettre les choses au point : "Abdou est furieux parce que je lui ai infligé 20.000 fr. d'amende pour refus d'obéissance. En effet je lui avais ordonné de tenir le poste d'avant-centre. Effectivement, il avait le numéro 9 dans le dos. Or, et vous l'avez constaté comme moi, il s'est évertué à jouer à l'aile. Je n'aime pas que les joueurs discutent mes consignes. Voilà pourquoi je les punis régulièrement, car c'est la seule chance d'obtenir un peu de bonne volonté de la part de certains. "Maintenant Abderrazak peut demander à être transféré. Pour mon compte, je ne m'y oppose pas et je ne m'y opposerai jamais". |