Résumé Le Provencal du 26 décembre 1956 |
L'O.M. se retrouve dans les dix dernières minutes et bat NANCY (3-1) ANDERSON (deux buts) et CURYL réalisateurs marseillais |
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Comme il fallait s'y attendre, la grande foule, en ce jour de Noël, n'avait pas envahi le Stade Vélodrome pour venir assister au match de championnat entre l'O.M. et Nancy. En effet, à peine 8.415 spectateurs (recette 2.117.650 francs) s'étaient rendus dans l'arène du boulevard Michelet pouvoir le débat entre les Marseillais et les Lorrains. Les absents eurent-ils tort ? Oui sans doute car les deux équipes se livrèrent, tout au long du match, un combat âpre et rapide qui se termina en fin de compte par le succès de l'O.M. Mais avant d'arracher le gain de la rencontre, les joueurs olympiens durent cravacher ferme pour mettre à mal la coriace défense de Nancy, renforcée pour la circonstance par Piantoni. Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs et revenons à cette confrontation, animé, plaisante et de surcroît assez équilibré dans l'ensemble. À l'appel de l'arbitre, M. Bondon, les deux teams se présentent dans les formations annoncées, c'est-à-dire Nancy sans Bottolier ni Villermin, l'O.M. sans Palluch ni Mercurio. Dès le coup d'envoi, les Phocéens se montrent entreprenants par Andersson qui ouvre sur la tête de Durand. Le heading de l'ailier droit trouve cependant Nagy à la parade (8me minute). Le jeu sans être d'une rapidité excessive est néanmoins assez vite. Nancy lance dans la bataille son trio de pointe, tandis que Piantoni opère nettement en retrait. Une combinaison Mesas, Curyl, Andersson se termine par un shoot de ce dernier que Tazoppe met en corner (19me minute). L'O.M. domine dans l'ensemble et à la 24me minute, Andersson est sur le point d'ouvrir la marque sur un excellent service de Curyl, mais Tazoppe, encore lui dégage in extremis. Puis à la 30me minute, un centre d'Andersson aboutit sur les pieds de Leonetti. Le jeune inter tirs. On croit au but lorsque Nagy, dans une belle détente, bloque le cuir. Nancy ne possède que par contre-attaques et subit la loi adverse. Deux actions d'Andersson (31me et 37me minutes) et un shoot fulgurant de ce même joueur (43me minute) ne peuvent toutefois prendre en défaut la solide défense Lorraine. Et de ce fait l'on arrive à la mi-temps sur le score nul (0-0). Nancy plus entreprenant Dès la reprise, Nancy qui à pris quelque confiance, met à son tour à contribution Marcel Domingo. Le portier marseillais, dans une forme éblouissante, sauve sa cage sur une dangereuse action de Deladerriere (46me minute) et sur un tir d'une puissance extrême de Piantoni (55me minute). Trois minutes plus tard, il plonge dans les pieds de Dorsini, l'empêchant ainsi d'ouvrir le score pour Nancy. |
Après ce quart d'heure extraordinaire, les hommes de Camille Cottin baisse de cadence. Scotti, jusque-là assez efface, montre le bout de son nez. Une de ses ouvertures permet à Andersson de placer un bolide à côté de la cage malheureusement. Un exploit de Domingo Nancy ne joue pas battu, au contraire. À la 73me minute, Piantoni shote violemment vers les buts phocéens. Domingo, sans un réflexe remarquable renvoie le cuir. Dorsini reprend cette balle de volé mais Domingo, décidément d'une lucidité extraordinaire se couche sur elle. Cette action du grand Marcel recueille les applaudissements unanimes du public. Andersson marque deux buts coup sur coup. On semble s'acheminer vers un score nul. Nancy, d'ailleurs pour y parvenir, fait jouer Piantoni encore un peu plus en retrait. Mais Scotti qui sent que l'adversaire est prêt à commettre des erreurs joue franchement l'attaque. À la 80me minute, il déplace le jeu sur Andersson. La balle arrive dans les pieds de Gunnar le terrible qui sans la contrôler la loge dans les filets de Nagy. C'est le premier but olympien. En remet en jeu, Leonetti ouvre sur Durand. L'ailier droit trompe Coliot, centre sur Andersson et c'est le second but marseillais. Le public exulte mais Nancy ne s'avoue pas battu. Baden réduit le score. En effet, à la 85me minute, Piantoni bloque une attaque de Marcel, il sert Deladerriere qui centre vers Baden l'inter droit lorrain, de trente mètres tire en coin et la balle termine sa course dans la cage olympienne malgré un plongeon désespéré de Domingo. À Curyl le 3e et dernier but. La riposte de l'O.M. et alors foudroyantes. Andersson donne le cuir à Curyl, Stan file vers la gauche, dribble Tazoppe, s'avance. Nagy, qui a vu le danger sort de ses buts. Peine perdue car le néo-olympien ne se laisse pas prendre à la feinte et botte dans la cage vide. C'est du délire dans le Stade Vélodrome et l'on applaudit à tout rompre le premier but marqué par Curyl. Puis Andersson, vraiment retrouver exécuter un numéro sensationnel dont lui seul a le secret, en mystifiant successivement trois adversaires et en plaçant un bolide que Nagy bloque imparfaitement (86me minutes). Encore une ou deux actions dangereuses de l'O.M. et l'arbitre siffle la fin sur la victoire incontestable de l'O.M., victoire saluée par des vivats nourris et mérités. Maurice GOIRAND |
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DOMINGO, ANDERSSON, SCOTTI et Curyl, joueurs de base de l'O.M. |
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A lire le résultat sec du match l'O.M. - Nancy, on serait tenté de croire que le succès marseillais a été somme toute net est aisé. Empressons-nous décrire, pour les absents, qu'il n'en fut rien. En effet pendant les 80 premières minutes de la partie, les Lorrains sans faire à proprement parler, jeu égal avec leurs rivaux, du fait de la tactique défensive qu'ils avaient adoptée, dès le début de la partie, firent néanmoins courir maintes fois le frisson dans le dos des supporters olympiens. Dorsini, Baden, Deladerriere et Piantoni, ce dernier toutefois moins souvent que ses trois partenaires, alertèrent fréquemment le souple Domingo. C'est d'ailleurs en grande partie à l'Arlésien que l'O.M. doit son succès. Expliquons-nous. Le tournant du match Il y avait déjà 73 minutes que la partie avait débuté et le tableau d'affichage était toujours vierge. Les Lorrains, après leurs efforts de la seconde mi-temps, semblaient vouloir arracher le match nul. Cela ne les empêchaient nullement de pousser des pointes dangereuses vers la cage marseillaise. À la 73', Piantoni, en position idéale de tir, plaçait alors un de ses pétards fameux qui d'ordinaire se terminent toujours dans les filets adverses. Lorsqu'il shoota, le petit international croyait bien d'ailleurs qu'il en serait ainsi. C'était méconnaître la "vista" du sémillant Domingo. Certes, le grand Marcel, au propre comme au figuré, ne stoppa pas le cuir tant le shoot était violent mais il le contrôla néanmoins en partie en le renvoyant. |
Hélas, pour lui, d'Orsini se trouvait au point de chute. Sans perdre un cinquième de seconde il imita son chef de file. Domingo encore une fois, stoppa cet essai. Il venait, après ces deux interventions de gagner le match. Cependant, le seul Domingo n'aurait pas suffi à vaincre Nancy. C'est Andersson qui s'en chargea avec la complicité de Scotti. Roger, en effet, qui sentait venir le vent de la défaite, joua franchement l'attaque. Bien lui en prit car sur l'un de ses déplacements, Andersson fusilla Nagy, puis récidiva quelques instants plus tard. Curyl, enfin, on le sait, sonna le glas des hommes de Camille Cottin en clôturant la marque à cinq minutes de la fin. Ces quatre joueurs : Domingo, Andersson, Scotti et Curyl ont donc été les responsables du nouveau triomphe de l'O.M. Il serait toutefois injuste de ne pas mentionner la bonne exhibition de Durand, en progrès constant ; de Johansson, calme et lucide ; de Molla, décidé et volontaire. Par ailleurs, J. J. Marcel, qui n'est pas au mieux de sa condition (il opéra prudemment car il était blessé), se comporta cependant honorablement. Gransart, qui relève de maladie, fut courageux à l'extrême ainsi que Mesas. Quant à Leonetti, il fut à l'origine du second but olympien. À ce titre il mérite d'être félicité. |
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CURYL, ravi par son premier but marseillais |
Stan Curyl n'avait pas encore marqué de but pour son nouveau club. Cette lacune a été comblée hier après-midi, puisque le petit ailier gauche a réussi à battre Nagy, dans des conditions difficiles. Grande donc était la joie de Curyl à sa rentrée aux vestiaires : "Je suis heureux d'avoir enfin marqué mon premier but sous le maillot olympien. "J'espère ne pas en rester là", ajoute-t-il à haute voix. C'est alors que son entraîneur Jean Robin se retourna et lui répliqua : "Il ne manquerait plus que cela..." |