Résumé Le Provencal du 25 février 1957 |
DEVANT UN PUBLIC MARSEILLAIS MOINS DENSE QU'A L'ACCUTUMEE ET CONQUIS PAR LES DEBUTS PROMETTEURS DE VESCOVALI L'O.M. BAT SEVEREMENT VALENCIENNES (4-1)A L'ISSUE D'UN MATCH LONGTEMPS INDECIS |
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C'est Valenciennes qui engage alors que le temps est beau le vent nul. L'équipe devait V.A. ne subit aucune modification. Ce n'est pas le cas de l'O.M. qui a finalement préféré laisser Andersson au centre d'une ligne d'attaque ayant Rustichelli à droite et Vescovali pour extrêmes. Chiarelli place d'entrée un tir puis, à la deuxième minute, Jensen bénéficie d'un coup franc que Scotti donne "dans le mur", au grand dam de Puccar, groggy. La balle court d'un camp à l'autre : Rustichelli passe Toris et centre (4') puis Stako tente sa chance, en coin. À la huitième minute, Vescovali alerte superbement Rustichelli mais l'ailier local, Kryske étant à terre, gaspille sa chance lamentablement. Hugues battu V.A. ne se laisse nullement faire et Mesas doit sauver sur loupé de Molla, à la douzième minute. Aux minutes 20 et 22, Hugues, courageux, s'envole devant "Rusti" puis s'élance dans les pieds d'Andersson. Successivement Vescovali (26') et Rustichelli (27') alerte le goal nordiste. À la 29me minute Hugues s'abat encore dans les pieds de Jensen. Deux minutes plus tard Rustichelli tire un corner au cordeau, Hugues se détend devant Andersson, s'empare du ballon mais retombe dans ses filets. C'est le but que V.A. contestera, alléguant que Andersson a "balancé" Hugues... O.M. : 1 - V.A. : 0. On notera avant la pause une tentative de Jensen (24') et Chiarelli (36') et deux actions opportunistes de Domingo (38' et 40'). V.A. égalise A la reprise les Nordistes se montrent extrêmement dangereux et la défense animée par Johnson flotte aussitôt. |
Pour un but refusé à la suite d'un hors-jeu indiscutable de Vescovali (52') on enregistre des tirs de Van Rhijn (49'), Chiarelli (50, 55 et 61), Plewa (57'), Puccar (60'), Toris (61'). À la 64me minute, après un plongeon de Hugues dans les pieds de Rustichelli, Van Rhijn botte un corner qui catapulte la balle vers Cesari. Molla n'intervient pas et Domingo ne peut rien contre le heading de Cesari. O.M. : 1 - V.A. : 1. La pression des Valenciennois s'accentue encore et Plewa rate à la 66me minute une reprise sur déviation de Cesari. Vescovali assure la victoire de l'O.M. C'est le tournant du match. Car si à la 67me minute Chiarelli oblige Domingo à intervenir à la 74me minute, Jensen sollicite Rustichelli qui centre sans attendre. Passer en embuscade Vescovali prend Hugues à contre-pied. O.M. : 2 - V.A. : 1. Marcel et Jensen confirment À la 75me minute, le goal visiteur détourne sur la barre une balle décochée par Jensen puis, à la 76me minute, Andersson sert Marcel (qui a permuté avec Scotti tandis que Plewa et Cesari en en fait autant) qui, à bout portant, bat irrémédiablement Hugues : O.M. : 3 - V.A. : 1. Le ressort des "rouges" est bel et bien brisé et à la 84me minute Jensen s'avance en toute quiétude pour déclencher dans sa foulée un tir à trajectoire montante et croisée qui mystifie Hugues : O.M. : 4 - V.A. : 1. Et c'est la fin d'une partie au verdict sévère pour Valenciennes - Anzin. |
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La clé du succès : le tandem VESCOVALI - JENSEN Plus déterminant que la paire CHIARELLI - STALKO |
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Quand, à la 66e minute du match O.M. - V.A., Cesari prolongea de du front vers Plewa une balle shootée sur le corner de paluche avait concédé pour se débarrasser de ce même Cesari, on crut que les Nordistes allaient gagner la rencontre dont les Méridionaux étaient les favoris. Malheureusement pour les siens, Plewa qui fut d'une insigne faiblesse durant toute la partie, gaspilla lamentablement cette balle de match Le tableau d'affichage traduisait alors par 1 à 1 l'incertitude des débats dominés depuis leur reprise par les Valenciennois. Huit minutes plus tard, en effet, Vescovali trompa Hugues, atteignant terriblement les défenseurs visiteurs au moral et dessinant une victoire que Marcel puis Jensen parachevèrent non sans une certaine sévérité. V. A. ne méritait pas un échec aussi nettement chiffrés, c'est ce que l'on peut retenir au terme d'une confrontation marquée par la carence totale des avants des "rouges" et le passage à vide général des "blancs". Ce passage à vide, qu'illustra une copieuse collection d'erreurs défensives, eut coûté fort cher aux locaux si Domergue n'avait pas dû compter sur leur seul demi Chiarelli pour alerter Domingo. Cette stérilité nordiste est d'autant plus à regretter qu'à l'image de Hugues, pétri de qualités, la défense du capitaine Krysse a les moyens de se faire respecter. Bilan quelque peu heureux donc, pour les olympiens qui affichèrent des lacunes graves. |
Dans le team vainqueur, Domingo n'eut pas un travail harassant à effectuer. Il accomplit avec sobriété, sûreté et clairvoyance, sans que l'on puisse, en tout cas, lui reprocher le but de Cesari. Devant lui, Molla se montra irréprochable pendant le premier half pour relâcher son marquage au cours du second. Palluch ne ressortit pas nettement. Mais il s'efforça de jouer calmement et en construisant. Marcel ne connut pas toujours la réussite dans ses entreprises laissant apparaître une fatigue et d'ailleurs bien compréhensive. En Johansson et Mesas - deux hommes jamais battus - on tient les meilleurs marseillais avec Jensen (à la première mi-temps remarquable) et Vescovali, actif, doté d'un sens du jeu appréciable, à qui il manque seulement un rien d'assurance. Car si Scotti fournit son habituelle prestation, Rustichelli et Andersson accumulèrent des maladresses. À Valenciennes, Hugues fut longtemps sensationnel puis, comme sa défense (au sein de laquelle Foix émergea) accusa le contre coup du but inscrit par Vescovali. Chiarelli et Stako se mirent sans cesse en évidence ; Van Rhijn et Puccar étant plus intermittents. |
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UN TOUT PETIT QUART D'HEURE |
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RENNES, déjà, avait donné des signes avant-coureurs de méforme. Dans l'herbe humide du stade breton, le onze olympien avait essayé pendant quatre-vingt-dix minutes d'harmoniser son football non pas pour en faire une agréable symphonie mais tout au moins, une production acceptable. L'essai fut encore moins convaincant hier, devant la modeste équipe de l'U.S. Valenciennes. Si dans la vie de l'O.M. les mauvais matches n'étaient qu'un accident, nous n'aurions aucune raison valable pour faire la petite bouche. Or nous semblons revenir à cette noire période des premiers mois de la saison quand nos "blancs" joueurs quittaient le stade pour se faire noircir par leurs supporters encolérés. Nous n'en sommes pas là. L'explication nous parait toute claire. On constatera simplement que la régression de l'ensemble olympien correspond actuellement à une baisse de régime de Scotti, de Marcel et de Gunnar Andersson. C'est-à-dire ceux qui a des titres différents et dans des styles différents apportent en temps ordinaire plus de variétés, plus de conception, plus de punch, d'audace même aux moments décisifs d'une rencontre. Le mal n'est certainement pas profond, mais il est à soigner. Le onze olympien a pourtant gagné ce match par quatre buts à un. D'aucuns ne trouveront satisfaits. Nous sommes plus difficiles, peut-être trop, mais nous est avis qu'ils seront nombreux ceux qui partageront notre opinion. Robin disait aux vestiaires : "Heureusement que je ne suis pas cardiaque". Ce qui vaut les plus longs commentaires. Néanmoins, ce "petit quart d'heure", qui précipita les trois derniers buts dans la giberne les Athéniens du Nord nous aura rassuré sur Jean-Jacques Marcel qui flottait comme bouchon sur l'eau depuis le début, et sur ce diable de Marius Vescovali qui serait mort d'impatience sur le bord de la touche si ses coéquipiers ne l'avaient pas sollicité comme ils le firent par la suite. Vescovali a peut-être des défauts de jeunesse, mais quelle jugeotte ? Et son football, pour plaire aux puristes, semble sertir tout droit des manuels du parfait footballeur. Deux bonnes sorties à son actif ! Robin tient-il sa future vedette ? Ce serait tout au rayon des satisfactions en ajoutant une fois encore et Mesas et Jensen. Mais suivant les jours de semaine, il ne sera pas inutile de revoir certains cours. Ne serait-ce que pour ne pas les oublier. Lucien D'APO |
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VESCOVALI : "J'espère ne pas avoir déçu le public du Stade Vélodrome" |
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Les Olympiens ont regagné les vestiaires quelque peu essoufflés par leur étonnante fin de partie mais satisfaits tout de même. Dame, ce n'est pas tous les dimanches qu'ils gagnent sur un tel score et ils avaient bien le droit d'afficher leur joie, quoique leur première demi-heure de la seconde mi-temps n'ait pas été loin s'en faut, brillante. C'est d'ailleurs à propos de cette mauvaise reprise que Jean Robin, laissait éclater son mécontentement : "Ce n'est pas croyable, nous disait-il, pendant près de 30 minutes, ils ont fait exactement tout à l'envers". "Heureusement qu'ils se sont rachetés dans le dernier quart d'heure. Aussi j'arrête là tous mes reproches". Dans un coin M. Zaraya très détendu, discutait avec M.Alfieri. Lorsque nous nous approchâmes l'animateur de la section professionnelle, nous déclara : |
"Le goal de Valenciennes a été transcendant. Sans lui, le score eut été plus élevé. "Certes, nous notre part, nous n'avons bien joué que pendant un quart d'heure, mais ces quinze minutes, je l'avoue, m'ont largement dédommagé." Jensen, Vescovali et Mesas ont été à mon avis, parmi les meilleurs". Et, bien entendu, le jeune ailier gauche était très entouré. Cela d'ailleurs ne lui faisait pas perdre la tête et il nous avoua, avec la timidité d'un collégien : "J'avais peur de mal faire pour mes débuts devant le grand public du Stade-Vélodrome. Je tense, toutefois, que je ne lai pas trop déçu". Non, Vescovali, vous n'avez pas du tout déçu les Marseillais, au contraire, car beaucoup ne s'attendaient pas a voir une telle maturité chez un débutant ou presque. |
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DOMERGUE : "L'arbitre ne nous a pas favorisé" |
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Domergue, l'entraîneur du "onze" valenciennois, et, on le sait, peut-être, un Méridional pur sang. Aussi, comme tout bon Méridional qui se respect, il exaltait sa mauvaise humeur, après le match contre... l'arbitre. "Jamais, nous avoue-t-il en guise de préambule, je n'ai vu un directeur de jeu aussi mal inspiré. "Je proteste d'ailleurs, car le premier but de Marseille n'était pas, à mon avis, valable. Hugues ayant été bousculé auparavant par Andersson. "D'autre part, si je n'étais pas assez bien placé pour voir s'il y avait hors-jeu ou non sur le but de Vescovali (2me), je dois cependant, prendre en considération les protestations de mes joueurs. "Ceux-ci, en effet, affirment que l'ailier gauche été nettement hors-jeu au moment ou il battit Hugues. "Pour toutes ces raisons, je considère que le score est lourd pour nous et un 2 à 1 par exemple, aurait mieux reflété la physionomie du match." Ainsi par la Domergue, qui ajouta, avant de clore, très doucement, comme s'il se parlait à lui-même : "Je reconnais toutefois que les Marseillais ont été irrésistibles lorsqu'ils ont rué dans les brancards..." |