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Résumé Le Provencal

du 24 août 1959

 

L'O.M. L'EMPORTE ETROITEMENT SUR FORBACH (3-2)

Mais aurait du vaincre plus largement

Un adversaire qui cherchait le "nul"

(de notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

Lorsque, dès le coup d'envoi l'intérieur droit visiteur Boutellier vint se placer derrière son arrière central Hiegel, on comprit que l'O.M. allait avoir des difficultés pour l'emporter.
Quatre minutes plus tard, chacun demanda si nos représentants n'allaient pas connaître la défaite.

Un but surprenant

Un coup franc était sifflé contre Leonetti, Kryslak tirait en force. La balle heurtait Célestin Oliver et prenait Pierre Péri à contre-pied... Les visiteurs bétonnants menaient 1 à 0 à la consternation générale.

L'O.M. ne se découragea pas et multiplia les attaques. A la 8me minute, u coup franc de Leonetti était superbement repris de la tête par Durand, mais la balle allait à coté.

9me minute. Tir de Bruneton bien arrêté par Pinat. 10me minute : tir très lourd de Leonetti repoussé des deux poings par Pinat. L'ailier lorrain Zimmerman était touché et sortait à deux reprises.

A la 12me minute, Albert Durand, sur la ligne médiane, captait une balle difficile, l'adressait à Leonetti et partait à toute allure sur la droite. Leonetti la lui rendait mais assez fort et l'on crut que Bébert ne pourrait pas la rattraper. Mais il la rejoignait avant la ligne et en pleine course, la centrait à ras de terre et en retrait... A la Guarrincha.

Dans un effort désespéré, Eschman la soufflait à Pinat et la logeait en tombant, dans les filets (1-1).

Ce but était le bienvenu et 'O.M. allait mener les opérations tambour battant

A la 17me minute, un tir sur coup franc de Célestin Oliver passait le mur et battait Pinat mais la balle allait à coté.

Encore deux bons tirs sans résultat de Leonetti (26me) puis d'Eschmann (29me)

A la 39me minute, Molla, en voulant dribbler Zimmerman devant son but, se la faisait prendre, mais le joueur lorrain la donnait maladroitement à péri.

Un raid isolé de Bettenfeld et c'était la mi-temps.

Un autre but insolite

Le temps qu'Eschman, sur une belle ouverture d'Aygoui, soit bousculé avant la cage, et un tir de Léonetti était dévié en corner. Corner tiré par Durand, repoussé par Pinat dans les pieds de Leonetti, aux 16 m.

Tir à ras de terre de Jean-Louis Eschmann écarte les jambes pour laisser passe la balle qui échoue dans les filets de Pinat impuissant.

L'O.M., semblait bien avoir pris une option sur la victoire (49me minute).

Un quart d'heure plus tard, belle ouverture de Léonetti sur Oliver qui bat Pinat mais croise un peu trop son tir. La balle sort.

A Aygoui le troisième

A la 66me minute, un coup franc tiré par Leonetti est dévié de la tête par Eschman sur le pied droit d'Aygoui qui marque superbement son premier but chez les "pros".

Ensuite Forbach, un peu tard, cessa de bétonner et mena la vie dure à l'O.M. qui, à son tour, se referma dans sa coquille.

Mal lui en prit. A la 70me minute, un centre de Zimmerman était bien repris par Kryslak et Peri arrêtait en deux temps.

Quatre minutes plus tard, échappée de Kryslak, Peri sort, rate la balle qui échoue sur le côté du filet.

A la 77me minute, superbe ouverture de Aygoui sur Oliver qui trompe Pinat, mais Hiegel sauve sur la ligne.

Kryslak, spécialiste

du coup franc

A cinq minutes de la fin, pour faute de main de Molla à la limite, Kryslak tire violemment à gauche du mur marseillais.

Péri plonge trop tard et Forbach compte un deuxième but. De ce moment là à la fin, les supporters marseillais connaîtront les pires émotions.

Mais enfin, il eût été trop injuste que les visiteurs avec leurs trois tirs au but, dont deux sur coup franc obtiennent le nul.

La partie fut suivie par 3.102 spectateurs, la recette d'antan de 1.167.500 francs.

Où sont les recettes d'antan ?

Louis DUPIC

 

3 à 2... ce n'est pas cher !

Trois shoots dans l'encadrement : deux balles au fond des filets. Tel est l'étonnant pourcentage de réussite de la bétonnante équipe de Forbach. Il est vrai que les deux tirs réussis le furent sur des balles arrêtées aux 16 mètres.

On frémit en pensant que ces deux buts auraient fort bien pu donner aux visiteurs le nul qu'ils recherchaient ou la victoire

En face l'O.M. pouvait augmenter l'addition de deux points. Aux 43e et 77e minutes, Célestin Oliver, bien lancé, ne put pas prendre sur le terrain glissant un appui assez ferme pour redresser mieux sa course et tirer plus efficacement. La première fois, la balle frôla, le montant. La seconde, Hiegel eut le temps de la dégager sur la ligne ! ...

L'écart des valeurs entre les deux formations était bien de trois buts.

Les visiteurs comptaient sur leur défense renforcée et leurs contre attaques pour tenir leurs hôtes en échec. C'était un mauvais calcul. La défense renforcée encaissa trois buts et les contre attaques furent absolument impuissantes à mettre un attaquant quelconque en position de tir.

L'O.M. essaya de coordonner ses mouvements et y parvint souvent. Forbach usa d'une tactique simpliste : les défenseurs cognent comme des sourds dans le ballon et les attaquants courent derrière.

A ce jeu là, le football pratiqué ne pouvait être d'un niveau très élevé. Mais l'O.M. atteignit finalement son objectif.

Lucien Troupel me disait en rentrant au vestiaire : "Peut-être ne nous sommes nous pas comportés en grands footballeurs, mais aujourd'hui il nous fallait deux points !"

Il avait résumé très exactement la situation.

Coté visiteur, les défenseurs furent évidemment les meilleurs : Delaye, Hiegel, Kettaj, Bouteiller et Zinkievics.

Des avants, Kryslak fut le plus méritant, mais Zimmerman montra qu'il aurait pu $être dangereux. Molla mit Bettenfeld, la terreur, sous l'éteignoir.

Pinat ne pouvait rien sur les buts encaissés.

Chez les Marseillais personne ne fut mauvais. Mais Péri (le goal) bien que peu inquiété fut parfois inquiétant. Péché de jeunesse. Il a tant de qualités.

Excellant par ailleurs, Molla faillit donner un but à Zimmerman.

L'ensemble des démis et attaquants recourut par trop au pis-aller qu'est la passe en retrait. Rancis Péri fut handicapé par la balle lourde. Ramon meilleur que Bédelian.

Jean-Louis Leonetti se ressentit du claquage contracté à Nancy, mais il fut de toutes les offensives. Il joue mieux demi qu'inter.

La capitaine Oliver est certainement plus à l'aise sur terrain sec que mouillé.

Norbert Eschman voulut être au four et au moulin et paya beaucoup de sa personne. Il marqua un but et participa au troisième. Resté en pointe, il en eut marqué encore.

Aygoui joue mieux inter qu'ailier. Sa fin de match en témoigne.

Nous avons gardé pour la fin les deux meilleurs hommes du match. Bruneton le défenseur et Durand l'attaquant.

Le premier fut intraitable sur l'homme et sur la balle. Adroit, bien placé, efficace.

Albert Durand, souvent critiqué, démontra qu'il était sot de condamner pour quelques excès de précipitation. L'aristocratie du sport, c'est la vitesse. Tout au long du match, il fit voir le solide Hocquart sous l'aspect d'un percheron.

Son action, sur le but égalisateur, fut magnifique. Il ne lui reste qu'à continuer !...

Signalons qu'en dehors de Eschman et Oliver, l'O.M. joua avec neuf régionaux. C'était à dire.

D.L.

 

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