Résumé Le Provencal du 29 mars 1960 |
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L'O.M. réalise le "nul" à METZ (2-2) sans être pourtant payé de ses efforts (de notre envoyé spécial André HATCHONDO) |
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Metz (par téléphone). L'O.M. n'est pas encore mort ! Même mieux, nous l'avons revu hier à Metz tel qu'en lui-même, mettant du coeur à l'ouvrage, réaliste à l'extrême en attaque - plus que l'arbitrage de M. Lequesne - se repliant pour protéger ses buts repartant de plus belle vers le camp adverse comme pour nous rappeler que la formule magique "droit au but" sera appliquée jusqu'au bout dans l'adversité. Pour une fois, nous en convenons volontiers, notre bloc-notes nous signale que les Olympiens, à coté des petites erreurs pardonnables, ont manifesté dans l'ensemble une lucidité de bon aloi et tenu une cadence endiablée qui fut fatale à ce pauvre Nagy. Oui. Le public messin, déçu par cette contre performance - car on ne se fait pas d'illusion à Metz sur la remontée de l'équipe locale en Division nationale - a consputé l'animateur du football messin dépassé par les évènements au bout de dix minutes de jeu pendant lesquelles les " diables rouges" se ruèrent à l'assaut des buts gardés par Corazza. Ces derniers par la suite acceptèrent la loi des Marseillais, pendant la majeure partie de ce duel, rappelant, en raison de l'ardeur des acteurs, un très bon match de Coupe de France. Les supporters ne savent plus à quel joueur se vouer. Le capitaine - entraîneur, dont on se souvient qu'il fut à la base du bon match réalisé par sa formation à Marseille, n'est plus bon qu'à donner aux chiens subitement, les Messins découvrent que Nagy n'a plus un cheveu sur la tête. A leurs yeux, il est trop vieux "ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal..." Par contre, ces mêmes Messins n'ont pas hésité à rendre hommage à l'O.M. par la bouche de M. Harlory : " Cette équipe est supérieure en technique à celle de Grenoble que nous avons reçue dimanche dernier et qui pratique l'anti-jeu à outrance. Sachez que neuf joueurs étaient repliés en permanence devant Abbad. Vraiment, un Championnat n'opère pas toujours une sélection aussi rationnelle qu'on le souhaiterait." Voilà une opinion autorisée. Deux buts-surprise de Metz Parce qu'il avait une confiance absolue en la condition physique de ses éléments, Lucien Troupel misait sur le système d'une défense renforcée. Le rôle de chien de berger susceptible de se porter à la moindre occasion vers l'avant étant dévolu à Eschman. Etant entendu que cette tour pouvait se disloquer si l'attaque, composée de quatre avants de points exigeait d'être plus soutenue. Les rouages de la machine marseillaise étaient bien huilés. Il n'y eut pratiquement pas de "trou" de la mauvaise période, permettant à un adversaire de se trouver très vite seul, nez à nez avec le goal. Incapables de s'approcher de Corazza, les Messins tentèrent leur chance de loin. Dans ce genre d'entreprise, ils connurent une réussite insolente. Tant le but de Bessonnart (14e minute) que celui de Wagner (38eme minute) furent de ces buts-surprise, sur les chances desquelles personne ne s'aventurerait à parier au départ de la balle. |
Sans doute le goal de l'O.M. eût-il pu éviter le second. Nous aurions, toutefois mauvaise grâce de lui reprocher cette défaillance, car il se montra égal à la réputation qu'il acquit... sous le maillot de Metz. L'O.M. tout en luttant avec une énergie farouche tissa un excellent football. Une erreur de Ramon (mauvais dégagement rattrapée par Tassonne (30ème minute) fut à l'origine d'une fulgurante contre attaque, Molla expédia la balle par-dessus les têtes de Schaud et Tillon. Ce dernier prit son garde de corps de vitesse, Fischbach sortit, Tillon, dans sa foulée, logea le ballon hors de portée du goal messin. L'avant centre a d'ailleurs signé sa résurrection au cours de ce match, non seulement par ce but sans bavure, mais aussi par ses actions rapides et intelligentes, ses têtes qu'il réussit devant un rival direct, plus grand que lui-même. L'Homme de Sedan, confiant et résolu, sûr de lui, a séduit Metz, s'est rappelé à notre bon souvenir et nous a enchanté. ESCHMAN le meilleur des meilleurs Le second but fut l'oeuvre d'Eschmann (76ème minute). Omniprésent pendant toute la rencontre, appliquant à la lettre les consignes de Lucien Troupel, parfait agent de liaison, Eschman orchestra par surcroît les offensives de l'O.M. Avant d'ajuster, au terme d'un travail subtil, un tir précis et puissant, plaçant ainsi le ballon hors de portée de Fischbach, comme l'avait fait Tillon quelques instants avant, Eschman n'avait cessé de harceler les Messins en les poussant dans leurs derniers retranchements. Ce fut miracle qu'il ne récoltât avant ce but, successivement à la 72ème et à la 73ème minute, puis à la 7ème minute, le fruit de remarquables slaloms, terminés par des shoots appuyés qui mirent Fischbach en mauvaise posture. L'O.M. lésé de deux penalties Les Messins sont des gens sportifs. A ce titre, ils ont été autant étonnés que nous - circonstance aggravante pour M. Lequesne - que l'arbitre n'ait pas sanctionné une main de Grimbert, faute commise à l'intérieur de la surface de réparation (5ème minute). Deuxième faute d'arbitrage - et quelle faute - qui nous a courroucés et a gêné les Messins : à la 50ème minute, Tillon, lancé par Oliver, prenait Scheid de vitesse pour la deuxième fois. Le demi-centre s'agrippa à son maillot. Grimbert, accouru, le poussa dans le dos. Et ca, à quelques pas de Fischbach. L'arbitre, quant à lui, resta de marbre. MM. Zaraza et Troupel levèrent les bras au ciel. Il y avait de quoi invoquer la justice divine. |
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LUCIEN TROUPEL "L'enfer de la Deuxième Division n'est pas un vain mot Aux vestiaires marseillais, les visages n'étaient pas aussi tristes que ça ! Il est vrai que M. Zaraya, paternel encourageait ses hommes. "J'aurais préféré rapporter 3 points dans mes valises. Mais nous pouvons nous consoler. Vous avez joué u très grand match. Continuez, je vous répète que nous monterons en Division Nationale." Lucien Troupel tout en rendant hommage à ses hommes n'en était pas moins sceptique. EQue faut-il donc faire pour gagner en dominant de cette façon ! J'ai une fois de plus eu la confirmation que l'enfer de la 2e division n'est pas un vain mot. J'étais sceptique à mes débuts d'entraîneur à l'Olympique de Marseille. Aujourd'hui je suis convaincu qu'il faut vraiment être deux fois plus fort que l'adversaire pour réussir à remporter une victoire. Tant la main de Grimbert que le "sandwich" dont Tillon a été victime méritaient d'être pénalisées par des penalties, puisque ces actions se plaçaient à proximité des buts messins. C'est décourageant, Heureusement que mes gars sont gonflés. Les joueurs partageaient l'opinion de leur entraîneur ; Tillon se plaignait de douleurs aux côtes. Aux vestiaires messins, l'ambiance est beaucoup plus triste. Visiblement M. Herlory et les joueurs étaient déçus par ce qu'ils considèrent comme une contre performance. Nagy : " Les Marseillais sont heureux. Ils ont tort. Je pense que ce n'est une affaire ni pour eux ni pour nous ! J'ai des raisons d'être très en colère contre le public de Metz. Il n'a cessé de me siffler. Voila ce qui attend le joueur entraîneur qui ne réussit pas dans son entreprise même dans le cas ou il accomplit son travail consciencieusement. A.H. |
LE "FILM DIGEST" DU MATCH 5me minute : Oliver joue rapidement la touche pour Durand. La balle tombe à proximité des buts gardés par Fischbach. Main de Grimbert. L'arbitre n'a rien vu. 14me minute : Bessonnart après une touche rapidement jouée, tire du pied gauche et marque d'une distance de 30 mètres. But surprise. 1 à 0 25me minute : Corner concédé par Grimbert, après travail très astucieux de Durand. 27me minute : le but chauffe. Successivement Moresco, Tillon Oliver, Leonetti, Durand menacent Fischbach. 30me minute : Ramon rate un coup de pied de dégagement, mais Tassone vient à sa rescousse. Une contre attaque se déclenche. Tillon prend de vitesse Scheid. Lavant centre tire alors que Fischbach est sorti de ses buts 1 à 1. 38me minute : Tassonne a suivi Vagneur comme son ombre au centre du terrain. Mais il glisse et l'ailier messin, du gauche, tire de 30 mètres et bat Corazza. (Le Ballon est logé dans le même coin que lors du but réussi par Bessonnart) 2 à 1. 50me minute : Oliver lance Tillon dans le trou. Scheid dépassé, s'accroche au maillot de Tillon. Grimbert surgit et bouscule Tillon, qui se roule par terre. L'arbitre ne dit rien. 53me minute : Bessonnart reçoit un avertissement. Il cherche querelle, depuis un moment à Leonetti. Le match devient quelque peu plus dur. Les accrochages succèdent aux accrochages. M. Lequesne a du mal à calmer les esprits. L'O.M. n'en poursuit pas moins ses offensives. 72me minute : Eschman tire, Fischbach rate la balle, Scheid, heureusement, dégage opportunément sur... Eschman qui retire cette fois-ci la balle passe au-dessus du montant horizontal. 74me minute : Vagneur s'est avancé tout seul vers Corazza. Il tire nettement au-dessus, alors qu'il avait tout le temps d'ajuster son shoot. 75me minutes : Eschamn s'approche des buts messins. Nouveau tir, nouvel arrêt de Fischbach. 76me minute : Eschman de 30 mètres ajuste un but imparable 2 à 2 77me minute : Bel arrêt de Corazza 79me minute : Petitfils tire du gauche, à ras de terre. La balle frôle le poteau gauche. 86me minute : Fischbach est en difficulté sur une attaque de Tillon. Il plonge, lâche la balle. Grimbert surgit et dégage le camp menacé.
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