Résumé Le Provencal

du 12 octobre 1961

A CHACUN SA MI-TEMPS ET...

L'O.M. obtient le match nul à LILLE (1-1)

LILLE (Par téléphone) - Malgré la récente défaite du Lille O.S.C. à Béziers, la foule ce soir au stade Henri Jooris pour assister au match qui oppose les représentants de la capitale des Flandres à l'Olympique de Marseille.

Nul ignore, parmi les spectateurs, que les visiteurs viennent de battre nettement le C.A. Paris qui (on s'en souvient, a fait match nul avec que Lille) alors que les Lillois, de leur côté, ont toujours fourni de belles exhibitions en nocturne.

Depuis le début de saison, d'ailleurs, des nocturnes obtiennent un très vif succès et l'on se déplace de Roubaix, de Tourcoing, d'Armentières et même de Douai pour assister aux matches qui se déroulent à Lille.

Le ciel, dans l'après-midi, s'est complètement dégagé ; aussi rien d'étonnant, dans ces conditions, que le stade soit à peu près comble dix minutes avant le coup d'envoi.

Naturellement, dans l'assistance, en se remémore les fameuses rencontres d'antan, disputer entre les deux olympiques (O.M. et O.L). Et si, depuis quelques saisons, ces luttes n'ont plus tout à fait le même cachet, par contre il s'agit ce jour, pour Marseille, de défendre la place enviable qu'il occupe actuellement à une courte encolure des leaders et pour le L.O.S.C. de remonter une pente qui devient glissante et même dangereuse.

L'entraîneur lillois Jean Baratte a sérieusement sermonné ses hommes, car son prestige ainsi que sa popularité personnelle sont en jeu, bien qu'il ne soit pour rien dans les défaites subies jusqu'à présent. Il espère que les rentrées de Hartmann et de Braizat donneront à la ligne d'avants ce punch qui fit défaut jusqu'à présent. Mais on se demande si ces deux joueurs pourront s'adapter, pour leur rentrée, au rythme que veulent leur imposer les Marseillais.

Peut-être regrettera-t-on Bessonnart et Fatoux, qui ont été laissés sur la touche.

À leur arrivée aux vestiaires, l'entraîneur Troupel était confiant sur l'issue du match. Toutefois, il craint l'atmosphère nordiste et les esprits quelque peu surchauffés, car il n'ignore pas que Lille Marseille n'a jamais constitué un choc comme les autres.

C'est donc dans une ambiance du tonnerre que les deux équipes, précédées de l'arbitre M. Lamour et de ses juges de touche, font leur entrée sur le terrain.

Marseille donne le coup d'envoi, mais se fait stopper immédiatement par un coup franc. Lille contre-attaque par son aile droite et Petakovic botte en se rabattant au centre. Le gardien Escale réussit à détourner en corner une balle qui ne demandait qu'à passer sous la transversale.

Les visiteurs réagissent et sur un loupé du demi-centre local incursionnent à leur tour pour obtenir un corner, qui est botté derrière les filets.

L'aile droite lilloise se montre dangereuse et coup sur coup deux tirs de l'inter droit Viaene passe de peu à côté de la cage. Une reprise de volée de l'ailier droit lillois va nettement au-dessus de la transversale. Puis Kalt obtient un corner, sans résultat.

Sur un centre venu de la droite, Petakovic, qui s'était adroitement démarqué au centre, traduit, de la tête, à la 12me minute, en prenant Escale à contre-pied (1 à 0).

La pression lilloise continue, mais les visiteurs ne se découragent pas et parviennent à rétablir la situation.

On note de gros efforts de la triplette centrale marseillaise, mais les tirs partent de trop loin pour inquiéter le gardien de but lillois Jacquet.

Toutefois, à la 20me minute, une combinaison Yansane Sansonetti pouvait valoir un but. Le ballon est détourné de justesse en corner alors que le portier nordiste était en grand péril.

Le match est à présent équilibré, car Marseille tente impossible pour obtenir légalisation. Sur coup franc indirect, Milazzo expédie un shoot qui frôle l'extérieur gauche de la cage de Francis Jacquet.

À la 28e minute, Yansane perce au centre. Il est stoppé aux 12 mètres par les deux arrières lillois qui le prennent en sandwich.

Lille contre-attaque et Braizat voit son tir de biais passer devant le but de Marseille sans y pénétrer

Le public vibre et applaudit les belles phases de jeu.

Arrières et demis phocéens alimentent sans cesse leur attaque, qui ne parvient pas à trouver la faille dans la défense lilloise, bien repliée.

À l'aile gauche, Lefevre se distingue cependant, mais deux de ses centres ne sont pas exploités.

Lille repart à nouveau et coup sur coup Knayer repousse les assauts.

L'arrière gauche marseillais Alauzun va se faire soigner sur la touche, puis reprend sa place.

On note une intervention et un dégagement au pied de Jacquet devant Sansonetti (38me minute).

C'est encore Petakovic qui, à la 43me minute, inquiétera sérieusement Escale.

À la mi-temps, Marseille n'a toujours pas réussi à rétablir l'équilibre.

A la 50e minute, Petakovic part seul au centre. Voyant ses coéquipiers hors-jeu, il poursuit son action, pour ce faire boucler finalement à six mètres du but d'Escale. Il était temps !

Viane rate une belle occasion d'aggraver le score, lorsque seul à deux mètres du but de Marseille il tarde à shooter, l'arrière gauche Alauzun se rabat en trombe pour renvoyer le ballon dans les populaires. Le public proteste car l'arbitre n'accorde pas le corner qui s'imposait.

Le jeu voyage d'un camp à l'autre sans avantage marqué. Soudain, l'ailier droit Kappl déboule (52me minute) en voulant cueillir du bout des doigts, Jacquet ne peut que concéder un corner.

Lille se dégage toutefois, mais Marseille repart par son ailier gauche Lefevre, qui centre avec précision. Le ballon est repris et expédié à ras de terre vers la cage de Jacquet, qui repousse une première fois. Ce dernier ne pourra rien contre second shoote de Kappl à bout portant.

C'est légalisation : 1 à 1 pour Marseille.

Les Nordistes sont quelque peu décontenancés car les visiteurs, à présent, attaquent sans répit. Toutefois, un boulet du Lillois Hartmann passe de peu à côté de la cage défendue par Escale, alors que l'on croyait au but. Les belles combinaisons sont rares à présent et si Marseille obtient un corner, Lille s'en dégage facilement.

Les avants nordistes manquent à présent de puissance et un shoot de Braizat au-dessus de la barre laisse Escale indifférent.

Le public encourage les deux formations qui semblent maintenant se contenter du match nul, alors qu'il reste encore un quart d'heure à jouer.

Et, sur un tir de Bruneton, le gardien lillois est en difficultés. Aussitôt Lille réplique en désordre, seul un tir de Viaene semble faire mouche, mais le gardien marseillais était à la parade.

Lille est complètement dans l'impuissance de conclure, car avec raison Marseille a renforcé sa défense. Et, en résumé, le résultat est heureux pour les deux équipes. En effet, si Lille a dominé en première mi-temps, ce fut le contraire pour la seconde. Marseille possède une équipe bien soudée et rapide, alors que Lille se cherche toujours.

Finalement Lille et Marseille font match nul : 1 à 1.