Résumé Le Provencal du 03 septembre 1962 |
Au Parc des Princes, devant près de 30.000 spectateurs Un excellent O.M. tient le STADE en échec (2-2) Dogliani avait ouvert le chemin d'une possible victoire, mais Deux exploits de SKIBA permirent aux Parisiens d'obtenir le nul (De notre correspondant particulier : Marcel SERRES-SUBE) |
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PARIS - Près de 30.000 spectateurs sont sur les gradins ensoleillés du Parc des Princes dès avant le début du match Stade Français - O.M. Le ciel est bleu, soleil solide. Il fait un temps de vacances, ne doit pas faire plus chaud à Marseille ou à Saint-Étienne les Orgues. Pour les spectateurs, c'est bien, pour les joueurs, moins bien... Le coup d'envoi échoit à l'équipe parisienne et plus particulièrement à son avant-centre Skiba. Après l'engagement initial le Stade Français ne va guère être à la fête tout au long de la première mi-temps pendant laquelle les Marseillais vont faire le jeu, marquer un but et conserver cet avantage jusqu'à la 52me minute. Mais reprenons les faits chronologiquement. Dès le départ, Skiba s'affirme comme l'homme le plus percutant du Stade Français en s'attribuant le premier tir de la partie. Le second fait notable a pour auteur Dogliani qui réussit une parfaite déviation pour Sansonetti. C'est ensuite Stopyra qui se porta l'attaque. L'ailier droit Bourbotte en fait autant pour l'équipe parisienne. Viaene tire, puis Moreira réussit un exploit. Marseille continue à mener le jeu : un tir de Viaene, tir très appuyé et à ras de terre, est arrêté par CSarnus. Nous en sommes alors à la 7me minute de jeu. Trois minutes plus tard, c'est Stopyra qui envoie le ballon au-dessus de la barre. Mais à la 16me minute, l'équipe marseillaise souffre d'émotion violente : Bourbotte qui a trompé la défense marseillaise accroche légèrement de la ligne d ebuts. Moreira se précipite, accroche légèrement le pied de l'ailier parisien, tombe puis se relève juste pour effectuer un extraordinaire saut de carpe qui lui permet d'arrêter une balle qui se dirigeait prestement vers les buts marseillais. À cette intervention de Moreira réplique une attaque menée conjointement par Dogliani et Sansonetti. Un tir de Milazzo rase la barre transversale. Un but de modèle Dogliani Mais nous approchons de l'exploit du match qui sera signé Dogliani. Le jeune inter marseillais se trouvant à près de quarante mètres du but adverse reçoit le ballon. Il part en souplesse vers l'objectif, passe, balle au pied, Stasiak, puis Bellot puis encore Stasiak qui s'est replié en toute hâte ! Voilà Dogliani seul devant Carnus. Avec un sang-froid que l'on accorde habituellement aux vétérans, le joueur marseillais ajuste son tir, tape du droit et l'ex-goal aixois n'a plus qu'à aller ramasser le ballon dans le coin gauche de ses filets... Il y a 26 minutes que l'on joue. Les spectateurs parisiens crient à l'exploit. Stopyra manque une occasion Dogliani encore lui, réussit, cinq minutes plus tard, un nouveau tour de force. Après avoir fait passer le ballon entre les jambes de Laurent, Dogliani sert Stopyra sur un plateau. Plus d'obstacle entre lui et le but adverse sinon Carnus, mais soit par manque d evélocité, soit par peur d'un problématique hors-jeu se, Stopyra manque cette extraordinaire occasion de buts. |
À 2-0, le match aurait été sans doute joué. Avant la mi-temps, nous notons encore un tir de Milazzo au-dessus, un autre de Sansonetti et une attaque de... Moulon. Cette première mi-temps a été attrayante, à l'avantage et au bénéficie bénéfice de l'O.M. Le quart d'heure du Stade Le Stade Français pas se révélait et avoir son quart d'heure en début de seconde mi-temps, après que Sansonetti ait envoyé "un boulet de canon" lancé de 25 mètres et qui passe de peu au-dessus (48me minute). Après ce coup de semonce les Parisiens vont marquer deux buts en neuf minutes. Le premier situé à la 52me minute. Sur une phase de jeu démarré au ralenti l'ex-Niçois Alba passe à Skiba qui trompe d'abord Knayer puis Moreira, le tout à bout portant. Le second, à la 61me minute, sera encore manqué par Skiba à la suite d'une action très athlétique. Sur le corner tiré par Bourbotte, Skiba fait le vide edevant lui, s'appuie sur l'épaule de Moreira et envoie de la tête le cuir au fin fond des buts de marseillais... Le stade mène par 2 à 1. Stopyra se rachète Stopyra qui avait manqué une mémorable occasion la 31me minute va signer son rachat à la 63me. Voilà comment, un coup franc indirect est accordé à Bruneton à l'intérieur des 16 mètres. Milazzo tire le coup franc de la droite vers la gauche. Toute la défense parisienne laisse passer le but balance jusqu'à Stopyra placé en position d'inter gauche. Le tir part etabouti ou il fallait derrière Carnus. Deux à deux. Le score en restera là jusqu'à la fin du jeu qui va souffrir d'un durcissement excessif. Viaene sera blessé par Bacconnier à la jambe droite. Le remplaçant Pavon se transforme en soigneur. Moulon et à son tour blessé par Bourbotte puis Tassone par Potter. À la 76e minute, tir de Sansonetti. Dogliani qui attaque toujours est "sonné" par deux adversaires plus reçoit le coup de coude "maison". À la 87me minute, corner contre le Stade. Une minute plus tard, derrière attaquent menée par Milazzo et Sansonetti. À l'ultime seconde, Moreira arrêtent un tir appuyé de Pottier |
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Pas de football de charme mais un solide réalisme offensif et défensif (De notre envoyé spéc. : Maurice FABREGUETTES) |
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PARIS - Pour leur première sortie parisienne de la saison, les olympiens ont posé le même problème au public du Parc des Princes, aux journalistes et aux joueurs du Stade Français. Que faut-il penser de cette équipe qui, sans inutiles fioritures, sans faire le moindre charme, la moindre concession aux spectateurs de la capitale amoureux du bel football comme les Milanais le sont du bel canto, se permet de tenir en échec chez lui le Stade Français ? Heureusement, il y avait Skiba Le Stade Français dont, depuis une quinzaine de jours, les exploits et les mérites envahissaient les gazettes. Où étaient-ils, ces terribles Bacconnier et Lerond, ces Stako, Bonifaci, Alba, rois de la stratégie moderne : ce prétendu insaisissable Pottier ?... ...Où étaient-ils ? On se le demande encore. Et si le "brave" Skiba, dans son style "Vieux Crocodile", n'avait secoué deux fois, à la manière de Mias ou de Jean Prat, l'arrière défense marseillaise, l'O.M. s'en serait retourné avec deux points au lieu d'un. Il n'y a pas que la chaleur On a parlé de la chaleur. Sans doute faisait-il, comment on le disait à Marseille, un "terrible cagnard". Mais ne faisait-il pas chaud pour tout le monde ? Pour Knayer, pour Stopyra, pour Viaene, comme pour ces Parisiens du Sud que son Carnus, Baconnier, Bonifaci et Alba ? La chaleur n'explique pas tout. Il nous paraît aussi bon de dire que la défense marseillaise, solidement groupée autour de Knayer - Moulon, n'a laissé que peu de chances à l'attaque stadiste, tandis que Dogliani, Stopyra, Sansonetti et Viaene utilisaient avec beaucoup d'intelligence, l'arme de la contre-attaque. Un match nul mérité Bref, sur l'ensemble de la partie, le partage des points est absolument logique. Le Stade, dans la domination n'était qu'apparente, n'a pas eu plus d'occasions que l'O.M. On pourra dire de ce dernier qu'il a manqué de panache, que ses joueurs ont rendu trop visiblement, trop naïvement, les coups qui leur avaient été donnés. Mais enfin, quand on est réputé le moins fort, quand on joue sur le terrain de l'adversaire, le panache n'est-il pas justement d'essayer de gagner la rencontre, avec les moyens dont on dispose ? Or, on peut affirmer que l'O.M. a fait exactement ce qu'il fallait, pour contrarier le jeu de son adversaire, et, à l'occasion, de forcer dans ses derniers retranchements. |
Que voulez temps de plus ? Dogliani : le brio D'ailleurs, en matière de panache, ou plus exactement de brio, le premier prix revient, assez indiscutablement, a Dogliani. La façon dont le plus jeune des olympiens trompa une première fois Stasiak, le retrompa avec Lerond venu à la rescousse et glissa la balle dans la cage, au nez et à la barbe de Carnus, fut un pur chef-d'oeuvre. Il est rare de voir réunis, dans un même mouvement exécuté sans un seul temps mort : la finesse, adresse, la plus grande sûreté exécution et le sang-froid. Un tel but était digne des plus grands maîtres du football. Stopyra : un butteur qui rapporte. Deuxième cas très particulier de l'équipe marseillaise : celui de Stopyra. Le petit "Stop" n'abattit pas des kilomètres, ne disputa pas toujours la balle avec trop d'ardeur..., mais il vient de marquer son troisième but en 3 matches. Et des buts qui rapportent, si l'on considère les résultats des 3 premières rencontre jouées en championnat. Bruneton, Milazzo et la défense Le reste de l'équipe mérite des félicitations générales pour son esprit de corps : cette farouche résolution qui lui permit de conserver le point du match nul. D'une manière moins générale, Bruneton fut excellant de bout en bout. Milazzo (jouant demi avec le numéro 9) fit une remarquable première mi-temps. Et le bloc défensif Tassone, Moulon, Knayer et Alauzun sut se faire respecter. Sansonetti fut bon, dans l'ensemble, encore qu'il n'ait pas été assez souvent utilisé, et Viaene apporta à l'équipe l'appoint de son esprit combatif et de ses qualités athlétiques. Carnus difficile à juger Au Stade, Pottier ne montra sa classe que très épisodiquement, le meilleur attaquant, avec Bourbotte, fut notre veille connaissances Skiba. Défenseurs et demis ne se montrèrent pas supérieurs à ceux de l'O.M. Quant à Carnus, il est difficile de juger sur ce match. |
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"Notre équipe était méconnaissable" dit l'entraineur stadiste Un certain mécontentement régnait dans le camp parisien. Le chef de file et le porte-parole de cet état d'esprit était Léon Rossi, l'entraîneur stadiste, disait : "Notre équipe était méconnaissable par rapport à ce que nous avons fait la semaine dernière à Monaco. Sans doute la chaleur excessive a-t-elle beaucoup gêné nos joueurs. L'O.M. a adroitement tiré parti de cette baisse de régime, les Marseillais vont créer d'autres surprises dans le championnat ! |
"Fameux Dogliani" PARIS - Carnus qui d'Aix-en-Provence a été promu apparaît nous explique. "Sur le premier but marqué par Dogliani je ne pouvais rien, tellement ce but est parfait dans la réalisation et la composition. Ce Dogliani est un fabuleux joueur. Sur le second but j'étais masqué et gêné par mes co-équipiers. Enfin la saison ne fait que commencer. Nous ferons mieux la prochaine fois. |
SKIBA : "J'ai fait mon devoir" Pour ne pas trahir une tradition solidement établie, Henri Skiba était assez morose après le match, un peu rageur même. Il déclarait : ( Moi j'ai fait mon boulot, j'ai fait mon. Aujourd'hui tout le monde ne peut en dire autant dans l'équipe. Et de lancer quelques regards furibards, regards que nous n'avons pas voulu suivre... |