Résumé Le Provencal du 04 avril 1963 |
L'O.M. DEFINITIVEMENT CONDAMNE ! Déjà un match de Deuxième Division à MONTPELLIER où les Marseillais s'incline (2-0) (De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES) |
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MONTPELLIER - Si tous les joueurs de ballon que nous avons vu sur les plages du Grau-du-Roi de Carnon et de Palavas les Flots se trouvaient sur les gradins du Parc des Sports, le record de recettes serait certainement battu. Mais il n'en est rien, hélas ! Pour le chanoine Bessede ! Et le trop beau temps, compliqué par le mauvais classement des deux équipes, fait que ce derby sudiste se dispute devant 4.000 spectateurs environ. Dans les rangs de l'O.M., c'est finalement Aygoui qui a été préféré à Pavon. Une certaine égalité Le premier quart d'heure est à l'avantage de Montpellier, plus offensive, il faut cependant attendre la deuxième minute pour voir Moreira intervenir sur un coup de tête de N'Doumbe consécutif à un centre de Mahjoub. À la 12e, on note le premier tir marseillais de Bruneton mais assez nettement à côté. La partie est assez agréable et jusqu'à présent extrêmement correcte. À la 16e minute, un tir d'Aygoui, mal repoussé par Mandaron, fait que le ballon rebondit devant Dogliani. Mais ce dernier rate la reprise directe au moment au demeurant assez difficile. L'O.M. maintenant joue mieux et se montre à son tour menaçant. Ce qui n'empêche pas (20e minute) Bonnet de passer en vitesse sur la gauche... et de rater son tir. Rien ou presque signaler A la 25e minute, N'Doumbe réussit son numéro favori de dribbles aux dépens de Leonetti et de Moulon. Mais son centre ne trouve aucun partenaire. Aussitôt après, les vociférations du public soulignent un départ de Bonnet, signalé hors-jeu par l'arbitre de touche. Un corner pour l'O.M., un coup franc aux 20 mètres pour Montpellier... et voilà 30 minutes de passées. Et c'est à la 31e minute que Moreira réussit son premier arrêt délicat, sur un retourné de Bonnet faisant suite à un corner. Nouveau corner pour Montpellier, deux minutes plus tard, et nouvelle envolée de Moreira qui se saisit du ballon juste sur la tête de Majhoub. Montpellier, il est vrai, a repris la direction du jeu. 0 à 0 à la mi-temps A la 35e minute, conduite par Aygoui et Dogliani, une contre-attaque de l'O.M. se développe. Roy, dernier servi, centre du gauche dans les mains de Dessons. C'est le premier arrêt du gardien de Montpellier. Sur le renvoi, Majhoub, qui avait pris la défense de l'O.M. à contre-pied est arrêté in extremis par Knayer. Et l'on s'achemine tout doucement vers la mi-temps, Montpellier attaquant et l'O.M. contre-attaquant, tous les deux sans le moindre succès, il faut bien le dire. 46e minute : Ebele marque Ce que l'on espérait d'un côté et redoutait de l'autre se produit dès la reprise. Un centre de Bonnet est repris directement et de volée par Ebele venu au sprint de l'arrière, à un mètre à peine de Moreira : |
Montpellier 1 - O.M. 0. Ce but est suivi d'une assez longue période sans grande consistance. Une bonne petite séance de pousse-ballon, à peine illustrée par quelques départs en slalome de N'Doumbe et quelques exploits techniques de Majhoub, apparemment les deux seuls joueurs de première division sur le terrain. Mais comme à la 65e minute le score n'a pas évolué, tous espoirs restent encore permis à l'O.M., à condition bien sûre que ses joueurs puissent franchir la moitié du terrain. Un tir canon d'Aygoui C'est pourtant ce qui va se produire à la 67e minute. Après que Bonnet eut contraint Moreira à cueillir une balle relativement difficile, Roy, lancé par Aygoui, évite Desson venu à sa rencontre Mesas dégage sur la ligne. Tiens..., tiens... On dirait que l'O.M. y a pris goût. À la 70e minute, une montée Dogliani - Sansonetti met hors de position la défense de Montpellier. Roy, dernier servi, laboure le sol en voulant tirer, alors que le but paraissait possible. Une minute plus tard à peine, au moment ou l'on s'y attendait le moins, Aygoui, de 25 mètres environ, laisse partir son gauche. Et c'est un terrible boulet de canon que Desson ne peut que repousser avec la plus grande difficulté. Moulon expulsé Cette chaude alerte passée, Montpellier repart à l'assaut. Coup sur coup, Moreira dévie un tir à bout portant d'Auge et plonge dans les pieds de Majhoub, sans compter entre-temps un tir de Bonnet sur le poteau. Ce festival offensif de Montpellier connaît une fin assez inattendue à la 78e minute. N'Doumbe, à la suite d'une série étourdissante de dribbles, tome dans la surface de réparation de Marseille, sous l'effet d'une charge nous a-t-il semblé, régulière de Moulon. "Penalty !", dit l'arbitre. Il est transformé par Mandaron : Montpellier 1 - Marseille 0. Et ce n'est pas fini ! Moulon fort mécontent, dit à l'arbitre des paroles que nous n'entendons pas, pour cause d'éloignement, ce qui lui vaut d'être expulsé. Détail piquant : N'Doumbe le rusé, qui s'était laissé transporter sur la touche, comme moribond, revient sur le terrain pour y courir comme un zèbre. Plus rien à signaler jusqu'au coup de sifflet final si ce n'est la réflexion d'un de nos voisins : "Déjà un match de deuxième division ! " |
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L'ombre de ce qui fut une grande équipe |
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MONTPELLIER (Par téléphone) - Les meilleurs commentaires étant les plus courts, après une partie aussi dénuée d'intérêt nous serons bref. L'O.M. a joue hier après-midi, à Montpellier, de façon tellement terne que, comme nous le disait après le match notre excellent ami M. Gransart : "C'est l'ombre de ce que fut une grande équipe que nous venons de voir". Pour que M. Gransart le dise, il faut que ce soit vrai. Rarement depuis que nous suivant l'équipe marseillaise, l'avion nous trouvée aussi dénudée de tout ce qui permet à une équipe de classe moyenne de se surpasser. Même dans l'attaque du ballon - il s'agit d'une remarque de Luis Miro - les olympien se montrèrent inférieurs aux Montpelliérains. Des Montpelliérains pourtant pas tellement inspirés et qui eussent été une proie assez facile pour l'équipe simplement moyenne de 1re Division. Car, il faut bien le dire, ce match nous a laissé un avant-goût de la 2me Division, qui attend, presque certainement, les deux équipes. Moreira et N'Doumbe A l'O.M., seul un joueur, le gardien Moreira mérite la mention bien. On peut encore accorder un accessit à Knayer, qui fait son match habituel et à l'extrême rigueur une note passable à Aygoui qui, au poste d'inter, eut de temps en temps quelques éclairs. Des autres, mieux vaut ne pas en parler. Ils étaient hier dans ce qu'on appelle communément un jour de sortie. À Montpellier, le meilleur fut Montpelliérain qui avec le soleil a retrouvé sa verve offensive. Ce qu'il put faire souffrir la défense de l'O.M. est inimaginable. |
Notons encore Majhoub dont la classe éclate épisodiquement. Mandaron, Marc et Bonnet à la rigueur. Quant à Bourrier, il semble à bout de souffle. L'expulsion de Moulon Il reste la fâcheuse histoire Moulon. L'arbitre ayant accordé un penalty à Montpellier pour charge de l'arrière central marseillais sur N'Doumbe. Moulon perdit la tête au point d'adresser à M. Tricot des paroles que ce dernier jugea injurieuse. Quelles sont ces paroles ? Nous avons eu plusieurs versions mais dans le fond, peu importe. Il n'en est pas moins certain que Moulon pour lequel ses dirigeants venaient de faire appel, va se trouver maintenant dans une situation plus que difficile devant la commission compétente de la Ligue. Nous avons eu, nous aussi, très nettement l'impression que ce penalty n'était pas justifié, mais le football étant ce qu'il est, à quoi sert-il de vouloir faire revenir l'arbitre sur une décision, surtout quand le penalty a été tiré et marqué. Pauvre Moulon, plus impulsif que coupable. M.F. |
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Luis MIRO : "Rien... "Rien... Rien...!" Louis Miro est, en trois mois de séjour à Marseille, devenu philosophe. Dans les vestiaires, après la rencontre, il nous a dit : "Il n'y a rien... rien... rien à signaler, car il aurait trop à dire." Puis emporter par l'élan, il ajouta : "Nous avons fait deux ou trois éclats à Strasbourg, à Bordeaux et contre Nice, en Coupe, mais notre équipe s'est éteinte comme une fusée. Il y a tellement de choses à changer que c'est une véritable révolution qu'il faudrait faire." Hervé Mirouze, que nous présentâmes à l'entraîneur marseillais, nous déclara de son côté : "Ca va moins bien, mais nous ne sommes pas sortis de "l'auberge" (sic). Enfin, tant qui a de l'espoir... M.F. |