Résumé Le Provencal du 16 mars 1964 |
Face à l'impétuosité montpelliéraine l'O.M. s'est trouvé à court d'arguments Une seule excuse à la défaite marseillaise (1-0) La blessure de Boucher en seconde mi-temps (d'un de nos envoyés spéciaux Maurice FABREGUETTES) |
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MONTPELLIER (par téléphone) - La tradition des derbies sudistes Montpellier - Marseille a été respectée, hier, au Parc des sports, malgré le nombre assez réduit de spectateurs. Sur une pelouse de qualité médiocre, battu par un vent tourbillonnant, et de ce fait gênant également les deux équipes, Marseillais et Montpelliérain ont joué avec plus de fougue que de précision, chacun faisant alterner le meilleur et le pire, des coups défendus et les entorses pas toujours involontaires à l'esprit du jeu. Première mi-temps pour Montpellier Le S.O. de Montpellier a parfaitement tenu en première mi-temps son rôle de challenger, son attaque, excellemment dirigée par l'excellent Marcialis, faisait preuve d'une louable impétuosité. C'était exactement ce que l'on attendait. Montpellier dominait mais ne pouvait marquer qu'un but - un but au demeurant assez inattendu - grâce à un bond acrobatique de Ferrier reprenant la balle en plein coeur de la défense de l'O.M. (21me minute). On pouvait croire, alors, que les Marseillais, grâce au jeu de contre-attaque qui leur a déjà réussi en déplacement, étaient à même de remonter ce handicap. D'autant plus qu'en deuxième mi-temps, les Montpelliérains, voulant sans doute conserver leur petit but d'avance, se mirent à déjouer, ce qui est assez fréquent en pareil cas, surtout quand il s'agit d'une équipe jeune. L'O.M. joue mal et perd Boucher Mais l'O.M., et ce fut là une assez grande déception pour ses nombreux supporters, se montra tout à fait incapable de dominer le sujet. Pour remonter un but de retard sur terrain adverse, même contre une équipe qui n'est pas un foudre de guerre, quoique jouant l'un de ses meilleurs matches, il faut une plus grande maîtrise et surtout, comme devait le faire remarquer justement le docteur Luciani, beaucoup plus de sang-froid. Jamais les Olympiens, même pendant leur meilleur moment, ne réussirent à s'imposer vraiment, tant en défense qu'en attaque, et c'est là la cause essentielle de leur défaite. À cette cause, qu'il vaut mieux reconnaître objectivement, vingt s'en ajouter une seconde accidentelle celle-là. À dix minutes du début de la deuxième mi-temps, Boucher, monté en attaque pour rééditer son coup de dimanche dernier contre Nancy, eut le bas de la jambe droite labouré par un ou plusieurs des crampons de Mesas. Il fut sorti du terrain sur une civière et n'y revint que pour jouer un rôle de figurant à l'aile gauche. Ajoutons en toute objectivité que l'avant-centre de Montpellier, le blond Archimbeau, claqué à la cuisse, ne fit mieux durant cette même deuxième mi-temps. Viaene était-il hors-jeu ? De la rencontre elle-même, on ne retiendra pas grand'chose. La première mi-temps fut franchement montpelliéraine, l'attaque de l'O.M. ayant, durant cette première période, joué avec une très grande timidité et un minimum de réussite dans ses entreprises. En deuxième mi-temps, au contraire, ce fut au tour de l'O.M. de dominer. |
Tout à fait en fin de partie, on put croire deux fois à l'égalisation. Une première fois Viaene, devenu homme à tout faire de l'équipe, tira à côté, alors qu'un contre heureux l'avait mis en possession de la balle à quelques mètres de la cage gardée par Dessons. Une deuxième fois, le même Viaene, habilement servi, grâce à une combinaison Boucher - Bernard, marqua, l'arbitre annula ce but pour hors-jeu, encore que la chose ne parut pas évidente. Mais à Montpellier, Archimbeau, le blessé, rata deux de ces occasions dites "en or" et à cinq minutes de la fin l'arbitre omit de sifflet en faveur des Montpelliérains un penalty assez peu discutable. Le responsable de ce penalty était Escale, qui ayant bloqué la balle, ne trouva rien de mieux que de donner un coup de pied volontaire à Marcialis, dans la surface de réparation. Fautes de jeunesse, Escale ayant par ailleurs plutôt bien joué. L'O.M. méconnaissable Dans cette équipe de l'O.M., méconnaissable, le meilleur football fut l'oeuvre, ce qui ne surprendra personne de Dogliani. Bernard, lui aussi, mit à son actif quelques belles choses, encore que son action n'ait pas été suffisamment soutenue. Viaene, assez effacé à l'aile, se reprit très bien quand, passé arrière à la place de Boucher, il put se permettre, faudrait adversaire direct à marquer, de pousser son attaque. Sejnera, en défense, fit son match habituel, et Moulon et Tassone, bien qu'excessivement nerveux, eurent mérité de se battre et, somme toute, de limiter les dégâts. Escale mit à son actif de très beaux arrêts et à son passif deux fautes de sortie et le geste inutile dont nous avons déjà parlé. Les autres joueurs étaient vraiment dans un très mauvais jour. A Marcialis le numéro un A Montpellier, dans une équipe ardente, trop prompte elle aussi à s'énerver, le meilleur fut d'assez loin Marcialis. Un Marcialis qui domina la rencontre. Avec lui citons le gardien Dessons, irréprochable, Augé, qui semble avoir l'avenir devant lui pour lui au poste de demi aile, Mandaron, Mesas, égale à Mesas que tout Marseille connaît, et Ferrier. L'arbitre M. Malleville, si plein de bonne volonté, parut assez ignorant de tout ce qui concerne le jeu. C'est pourtant un arbitre à poigne qu'il aurait fallu hier pour tenir des joueurs pas bien méchants dans le fond, mais trop impulsifs et souvent dangereux, et pour eux et pour l'adversaire. |
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L'O.M. perd BOUCHER (54emn) et son match à Montpellier (d'un de nos envoyés spéciaux Louis DUPIC) |
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MONTPELLIER (par téléphone) - Marcel s'était éveillé hier matin sous l'orage, Montpellier et sa région étaient balayés par un vent glacial et violent qui finalement donna son allure à la rencontre, suivie par 4.000 spectateurs environ, parmi lesquels un bon quart de Marseillais. L'équipe locale en bénéficiait en première mi-temps et il est certain que pendant cette période Escale connut de plus grands dangers que son vis-à-vis. But de Ferrier Le gardien marseillais, dès la 8me minute, réussissait une parade décisive sur un tir à bout portant de Marcialis. Deux minutes plus tard, Archimbeau marquait un but, refusé pour hors-jeu, malgré une faible protestation des Montpelliérains. Ces derniers partis très vite, soufflaient alors quelque peu et cela permettaient à l'attaque marseillaise de venir poser quelques timides banderilles. En fait, cette attaque, au sein de laquelle Peretti évoluait curieusement à l'aile gauche, réalisait l'un de ses plus mauvais matches. À la 21me minute sur une longue balle poussée par le vent, Moulon et Escale ne parvenaient pas à empêcher Ferrier, vif et acrobatique, d'ouvrir la marque en devançant leur intervention. Ce but allait être le seul du match et celui de la défaite marseillaise. Escale sauvait à nouveau remarquablement sur une reprise dangereuse de Calmette qui avait profité d'un renvoi trop faible de Moulon (27me minute). On allait atteindre la pause lorsqu'Escale et Marcialis, sans méchanceté de leur part, se heurtaient violemment à la limite surface de réparation marseillaise. En seconde mi-temps, les incidents allaient, hélas se multiplier. Boucher blessé par Mesas. Après le repos, aidés à leur tour par le vent, les Marseillais allaient dominer nettement. À la 54me minute, Boucher monté à l'attaque, tirait au but, malgré Mesas, puis s'écroulait au sol et était évacué sur une civière. Il allait revenir dix minutes plus tard, jouer les figurants à l'aile gauche. Nous devions constater, plus tard, aux vestiaires qu'il avait été atteint d'un coup de crampons à la cheville, ayant entraîné une profonde coupure. |
Cette deuxième mi-temps allait être extrêmement confuse et fertile en violences et incidents de toutes sortes. Archimbeau, blessé, clopinait à l'aile droite et sur contre-attaque, allait rater deux buts tout faits aux 65me et 82me minutes. Le gardien montpelliérain Dessons s'illustrait au 58me et 70me minutes, sur un coup de tête de Peretti et surtout sur un coup franc à effet de Viaene qui tout en suppléant Boucher s'avérait l'attaquant marseillais le plus dangereux. De belles occasions pour Viaene A la 80me minute, il attaquait sur la gauche et chargé par Mandaron bénéficiait du contre. Malheureusement pour l'O.M., il tirait à côté, tandis que pour lui enlever tout regret, le juge de touche agitait son petit drapeau. À la 84me minute, grâce à une action menée par Boucher et Bernard, toujours sur la gauche, il débordait le faible Limouzy et obtenait ce que tous les supporters marseillais croyaient être le but régulateur. Hélas pour l'O.M., le même juge de touche agitait frénétiquement le même petit drapeau et s'en était fait des espoirs marseillais. La partie se terminait dans la confusion la plus totale. On voyait, à la 87e minute, Escale énervé comme la majorité des auteurs, contrôler la balle et appliquer un solide coup de pied à Marcialis, joueur correct entre tous, et qui ne faisait même pas mine de le charger. L'ineffable M. Malleville, au lieu de penalty qui s'imposait, accordait à Montpellier un coup franc indirect, à 15 mètres des buts marseillais. Et ce fut miracle si cette rencontre d'un niveau des plus médiocres, ne s'acheva en pugilat général. |
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Le président Luciani : "Nous ne sommes pas mûrs" Aux vestiaires de l'O.M., inutile de dire que le sentiment général était à la déception. Tout d'abord parce que chacun estimait le but de Viaene parfaitement valable. Ensuite parce que la grave blessure de Boucher avait handicapé l'équipe au moment même où avec l'aide du vent, elle allait exercer une nette pression sur sa rivale et pouvait espérer égaliser. Finalement parce que, malgré les excuses précédemment exprimées, il était évident que les Marseillais avaient fait un très mauvais match. "Nous avons très mal joué, disait Jean Robin ; énervés, nous n'avons rien réussi de bons. Comment pouvions-nous prétendre gagner ce match sans tirer au but ?" Le président Luciani : "Il n'est pas permis de s'énerver de la sorte. Ce n'est pas en jouant comme cela que l'on gagne des matches. Cela semble bien indiquer que nous ne sommes pas murs." |
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Boucher : "Profonde coupure à la cheville" Elle était vraiment vilaine à voir la jambe de Boucher, après la rencontre. Juste au-dessus de la cheville gauche une profonde coupure, comme faite au couteau. Les crampons de Mesas, nous a-t-on dit, sont passés par-là. Après que le docteur Luciani eut examiné la plaie ; il apparut que la blessure était plus douloureuse que grave. Quelques points de suture et le courageux capitaine olympien a pu reprendre le train pour Toulouse où il va en famille passer quelques jours de repos bien gagner. |
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Favre : "Notre victoire est logique" Favre dit : "Youye", entraîneur de Montpellier, nous dit avec ce calme et cet urbanité qui le caractéristique : "Notre victoire est tout à fait logique. C'est nous qui avons eu les plus nombreuses occasions de buts. Il est dommage que mon équipe qui avait fait une bonne première mi-temps se soit désunie en seconde. "En tout cas, l'O.M. ne m'a pas tellement impressionné. Je pense que pour lui c'était ce que l'on appelle le mauvais jour. J'ai surtout remarqué Dogliani, qui est vraiment un très fin joueur, très correct aussi. Mais dites bien que si le jeu a été dur, nous n'en sommes pas les seuls responsables." |