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Résumé Le Provencal

du 04 octobre 1965

 

Devant plusieurs milliers de supporters marseillais

L'O.M., à l'usure, gagne à AIX (2-1)

Deux points qui valent de l'or

Ce derby des Bouches-du-Rhône s'est joué dans un Huveaune champêtre, sous ce ciel et dans ce cadre de verdure qui font tout le charme de la campagne aixoise.

Cadre reposant et c'est sans doute pourquoi cette rencontre toujours courtoise s'est jouée dans un climat très détendu, malgré la présence de nombreux supporters marseillais et plusieurs décisions de l'arbitre qui, en d'autres temps et d'autres lieux, eussent pu provoquer des explosions.

Une victoire à l'usure

L'O.M. confirmant les pronostiques l'a remporté, sans discussion possible à l'usure.

Cette victoire en effet n'a pas eu pour cause un brio supérieur elle ne fut pas le résultat d'exploits individuels ou collectifs propres à vous couper le souffle.

L'O.M., tout simplement, a bénéficié d'une plus grande maturité, d'une meilleure organisation et d'une plus judicieuse répartition de ses forces sur le terrain.

Son succès est avant tout celui de l'équipe ayant fait un minimum de fautes et qui sut profitait de elles relativement nombreuses de l'adversaire.

Tout le long de la rencontre on eut dit que l'O.M. attendait que le fruit soit mur, pour le cueillir.

Il marqua ainsi trois buts (Casolari, Joseph, Hatchi), le dernier arbitrairement refusé, en tirant le meilleur parti des erreurs défensives individuelles ou de placements des Aixois.

En fait, l'O.M. qui était le tenant laissa venir, comme on le dit en boxe, son challenger et profita de toutes les occasions pour le contrer.

Pin trop seul

Les Aixois et c'est ce qui causa leur perte en définitive, ont joué avec une peur certaine et une trop grande naïveté.

Du haut des tribunes, il était facile de constater que l'attaque aixoise était toujours numériquement en état d'infériorité par rapport à la défense de l'O.M.

Trop souvent Pin, seul contre Viaene, Trusas et Sejnera, paraissait condamné au super exploit pour marquer un but.

À l'opposé, les attaquants marseillais réunissaient, grâce à la montée rapide de joueurs venus de l'arrière, à se trouver presque aussi nombreux que les défenseurs aixois, devant les buts de Varini.

Curieusement, les Olympiens jouaient plus jeune que les jeunes aixois, ces derniers semblant empêtrés dans leur tactique.

En seconde mi-temps, les Aixois appuyèrent davantage leur attaque, mais en se découvrant dangereusement en défense, ce qui n'est pas une solution.

Et c'est n'avoir pas su résoudre ce problème que l'interpénétration des lignes que l'A.S. Aix s'est incliné.

L'O.M., au contraire, forme déjà une équipe assez homogène, ce qui lui permet de gagner, même quand certains de ses joueurs ne sont pas particulièrement inspirés.

Viaene et Joseph

De l'O.M. on ne saurait écrire qu'un seul de ses joueurs ait déminé le débat.

C'est presque un compliment.

Hatchi, Brotons, Gauthier et Erhardt ont souvent mieux jouait qu'hier à Aix.

Mais leur présence, leur expérience et leur calme, nous voulons surtout parler d'Hatchi et de Gauthier, rendirent de grands services à l'équipe.

La défense, en bloc, n'a pas commis de faute. Sejnera en fut sans doute le plus net ; mais la vitesse de Viaene rendit d'appréciables services, compte tenu surtout du jeu voulu en profondeur des Aixois. En rivalisant de rapidité avec Pin, en début de rencontre principalement, Viaene réduisit presque à néant le meilleur atout de l'adversaire.

Casolari marqua le but du parfait opportuniste, ce qui n'est pas négligeable loin de là et Joseph "homme de tête" pesa de tout son poids sur la défense aixoise.

Ujlaky : des promesses

techniques

L'équipe aixoise et pourtant riche de bonnes individualités, son jeu se laissait être plaisant à l'occasion et l'on peut penser que l'avenir lui rendra justice.

Ujlaky mit à son actif les meilleures prouesses techniques du match, ce qui ne surprend personne. Il manifesta même une très louable activité.

Pin, s'il était doublé par un deuxième avant-centre, obtiendrait vraisemblablement de bons résultats.

Varini n'a rien ou presque à se reprocher, tandis que Bocchi fut en moyenne le meilleur de son équipe.

Michel est pétri de qualités et Chaffard révéla les siennes en deuxième mi-temps.

Par contre, on ne vit guère Goguey et Vano.

Rossi fut assez bon ainsi que Revelli.

L'arbitre M. Raynard siffla beaucoup et se trompa parfois. Il accorda un coup franc à Erhardt pour faute de Erhardt, refusa inexplicablement un but à Hatchi et un penalty à l'O.M., quand Rossi retint Casolari par le maillot. La faute avait pris naissance en dehors de la surface de réparation, mais s'était poursuivie jusque devant Varini.

Or, si elle était tellement nette, tellement grave, cette faute, qu'un coup franc ordinaire la sanctionnait bien mal.

Maurice FABREGUETTE

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L'O.M. prend le large et AIX

ne peut que réduire l'écart

Beaucoup de monde au Stade Municipal et beaucoup de difficultés pour y arriver, on le conçoit aisément.

La partie commençait bien pour Aix. Pin se montrant dangereux dès les premiers échanges, sur le souvertures longues et précises du maître Ujlaki.

À la 1ère minute, il gardait l'avantage sur Viaene, mais sa balle d'ailleurs assez molle, à côté.

Casolari ouvre la marque

Après 24 minutes de jeu assez alerte et plutôt égale, Casolari, face face au but, interceptait de la poitrine un faible dégagement local et allait marquer sans opposition le premier but du match.

Les réactions aixoises s'avéraient assez timides. Pin, constituant le seul véritable danger pour l'O.M. étant bien trop isolé.

Menacé, Escale se tirait d'affaire sans trop de mal, grâce au sang-froid de Tassone aux 28ème et 30ème minute.

La tête de Joseph

Peu après, à la 33ème minute, Erhardt et Revelli s'accrochaient et l'O.M. obtenait un coup franc, on ne sait trop pourquoi.

Erhardt le tirait, de la ligne de but et la balle, manquée de peu par Brotons, était catapulté dans les filets par un coup de tête étonnant de puissance, de Joseph ! 2 à 0. Mais les supporters marseillais tremblaient à l'occasion d'une glissade d'Escale (39ème) sur passe en retrait de Tassone.

Ceux d'Aix s'inquiétaient lorsque, sur coup franc, Varini chargé par Joseph, se trouvait au tapis et la balle dans les filets.

But refusé logiquement par M. Raynard, empressons-nous de le dire.

Pin relance le match

Les choses qui semblaient aller on ne peut mieux pour l'O.M. allaient s'arranger pour Aix juste après la pause, un peu à la surprise générale.

Sur un long changement de jeu de Ujlaki, Pin reprenait fort bien de la tête et battait Escale (51ème). Voilà qui change tout !

Bien que Hatchi (53ème) ait tiré au ras du poteau, l'O.M. paraissait faiblir, un peu comme à Montpellier.

Escale devait mettre en corner un centre tir de Michel (59ème), puis Vano ne profitait pas, mettant nettement au-dessus, d'un excès de confiance de Gauthier (63ème). Pin évitait successivement plusieurs Marseillais, mais, parvenu face au but, tirait en force au-dessus (66ème).

But refusé à Hatchi

C'est dans ces conditions que Hatchi, parti de loin et qui avait résisté à ses adversaires marquait un but refusé par M. Raynard (68ème). Tiré d'un côté poussé de l'autre, Hatchi n'avait à notre sens, fait que se défendre, les torts étant partagés entre les deux parties.

Un peu plus tard, Varini préservait le "suspense" en sortant littéralement de son but la balle centrée par Brotons et dévier de la tête par Joseph (76ème).

Erhardt, bien placé, ne pouvait la reprendre, car elle rebondissait trop et lui échappait.

Puis Varini plongeait dans les pieds de Erhardt et Casolari, survenu, tirait de 20 mètres à côté du but vide (80ème).

Dans l'équipe aixoise, Bocchi permutait avec Goguey. Cela ne changeait pas grand-chose.

Par contre, Rossi retenant "Caso" sur 10 mètres et presque dans la surface, le privait d'un but à peu prêt tout fait (87ème).

M. Raynard n'accordait qu'un coup franc à la limite.

Ces derniers incidents, peu graves en vévrité, avaient le mérite de créer un peu de passion autour de cette rencontre disputée avec correction et qui n'eut jamais le caractère d'un derby.

Louis DUPIC

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HERCZEG :"Nous n'avons pas eu

la réussite des Marseillais"

L'opinion générale, après ce match Aix - O.M. est que les Aixois ont joué trop prudemment en 1re mi-temps. Après le repos ils sortirent de leur coquille et furent davantage dangereux pour les Marseillais.

Le fait est que l'équipe de l'entraîneur Herczeg se montra excessivement prudente jusqu'au repos et son attitude lui coûta qu'on le veuille ou non 2 buts. Ensuite, on la vit rattraper la moitié de son retard.

Herczeg n'est pas de l'avis de ceux qui lui reprochent d'avoir recommandé à ses joueurs de penser plutôt à barrer la route aux attaquants phocéens.

Écoutons-le :

"Quand le résultat est connu, il est facile de soumettre les formules qui eussent été, prétend-on bien meilleures. Si mes hommes attaquent et qu'ils concèdent trop de buts (comme ce fut le cas à Béziers par exemple) on fait longuement état de leur perméabilité à l'arrière. Si au contraire ils n'en marquent pas ou trop peu pour gagner, on estimait qu'il aurait fallu insister davantage dans le sens offensif.

"À mon avis, le match fut équilibré, mais l'O.M. a eu avec lui la réussite que n'a pas connu Aix.

M. Mérandol :

"Trop de prudence nuit"

Le président adjoint M. Mérandol affirme quant à lui :

"Une prudence excessive nuit. Nous avons attendu d'avoir deux buts de retard pour attaquer franchement. Ce n'est pas la première fois que cela se produit".

M. Coutant, ancien gardien du Stade Français, devenu dirigeant aixois pense que "les Phocéens devraient faire brûler un cierge à Notre-Dame de la Garde".

Rossi affirme pour sa part que M. Raynard a eu raison de refuser le but à Hatchi :

"Je vous assure que Hatchi m'a repoussé avec la main droite et empêché de lui barrer le chemin des buts des filets, nous a déclaré l'arrière central aixois.

Pin argue que "les Aixois n'y ont pas cru dès le début". Tandis que Ujlaki reconnaît que "l'inexpérience de quelques éléments a interdit à l'ensemble de "carburer" rapidement. Après il était trop tard".

L'ancien un international ajoutait : "L'O.M. n'est pas si fort qu'à travers les articles de presse".

Qu'en pensent nos confrères marseillais ?

Zatelli : "Le but de

Hatchi était valable"

Si Revelli et Plaza jugent fort inopportun le coup de sifflet de l'arbitre qui permit à Joseph de marquer le 2e but olympien, Zatelli est formel : "Le but obtenu par Hatchi est parfaitement valable. Je me demande ce que l'on a pu reprocher à mon joueur sur cette phase de jeu", s'exclama-t-il.

Escale ne paraît pas attacher trop d'importance à toutes ces discussions autour des deux buts en cause : "2 à 1, c'est gagné. Je crois que nous avons mérité notre victoire" reconnaissait-il simplement.

À Casolari le mot de la fin : "Rossi m'a empêché d'aggraver la marque en me retenant par le maillot. Mais je ne lui en veux pas. Si tous les défenseurs ne s'en prenaient qu'à mon maillot !"

Lucien BIZOT

 

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