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Résumé Le Provencal

du 20 août 1966

Le stade vélodrome a retrouvé hier l'ambiance des soirées du grand football...

Débuts victorieux de l'O.M. devant V.A.

Les olympiens se sont imposés par 2 buts à 1

Pour le retour de l'O.M. en première division le Stade Vélodrome a retrouvé sa parure humaine des soirées de grand football.

Une rencontre nocturne s'inscrivant et se commentant au fil des événements, nous ne pouvons vous dire encore quelles serons les réactions de cette foule, mais une chose paraît d'ores et déjà certaine : il y aura du bruit et de l'ambiance.

Pas de changement dans les deux équipes, Gaby Robert et Robert Doumergue, les deux amis devenus adversaire d'un soir ne nous ont rien dit mais méritant d'être relevé. Avant un match de cette importance, un entraîneur est tenu à la prudence.

Mais voici les deux équipes qui arrivent sur le terrain. Pour l'O.M. et V.A. la saison 66-67 commence.

Les premières escarmouches sont en faveur de l'O.M. et Maggiera doit dégager au pied devant Destrumelle, passé en pointe à la suite d'un excellent relais avec Brotons.

Les deux équipes, en s'en doutait d'ailleurs jouent exactement de la même façon.

À la 10e minute, après qu'Escale ait été menacé, Brotons échappe à la garde de fer de Valenciennes et au hors-jeu.

Seul devant Maggiera, ce dernier avancé en deçà de ses 18 mètres, le petit marseillais tire dans les bras du gardien valenciennois. Il y a coup franc, bien sûr !

Le ballon est passé à Djorkaeff dans le tir oblige Maggiera à plonger et à arrêter.

Occasions partagées mais rares

L'égalité engendrant la monotonie, le public commençait à devenir muet quand, à la 20e minute, un éclair olympien vient le réveiller.

Un échange de têtes Joseph - Brotons et voici le poids coq marseillais en position de tir. But ? Non : Maggiera plonge dans les pieds de son adversaire et sauve.

Quelques minutes plus tard, un mauvais dégagement de Provelli met Joseph en possession du ballon, mais Piumi remet de l'ordre dans la maison de Valenciennes.

Il faut attendre la 31e minute pour voir le premier tir de Valenciennes. Tir redoutable, il est vrai, mais le ballon, parti des pieds de Guinot, et renvoyé par l'arête interne de la transversale. Ouf !

0 à 0 à la mi-temps

On n'est plus qu'à quelques minutes de la mi-temps et tout est à recommencer.

Jusqu'à présent les deux attaques, prises en sandwich entre les deux défenses ont fait fiasco et seul Brotons à l'O.M. à tirer son épingle du jeu.

Quant aux deux défenses elles furent également énergiques et imprécises.

Joseph plus Mankowski marquent

Coup de feu dès la reprise.

La peur de Joseph fait dégager Provelli en corner. Sur ce dernier, Maggiera s'étant saisi de la balle, est accroché par Joseph. Simple incident technique mais la défense de V.A. s'affole de plus en plus.

Des dégagements rapides succèdent aux dégagements en cloche et l'inévitable résultat de cette panique se produit à la 49me minute.

Suite à une véritable mêlée, Joseph d'un revers du pied droit trompe Maggiera. O.M. 1 - V.A. 0.

V.A. vexé, repart à l'attaque. Le jeu se développe sur la droite. Guillon centre, Gulnot, de la tête, remet en arrière sur Makowski, et l'ex Olympien bat Escale d'un tir à ras de terre : O.M. 1 - V.A. C'est à refaire.

Un but curieux de Buron

De quel côté maintenant la partie va-t-elle basculer ?

C'est d'abord Joseph qui bascule, sur une charge violente de Mayet ; puis, sur un tir de Makowski, encore lui, le ballon glisse sur la transversale. C'est alors, à 65me minute, que la Bonne Mère fait une fleur à l'O.M.

Brotons, aux prises avec Piumi, le long de la touche gauche, retient (fort adroitement) avec la main, le pied de son adversaire. L'arbitre ne voit rien.

Brotons relevé, sert Buron. Ce dernier part en plein centre et tire sur Maggiera. Deuxième miracle : le ballon passe entre les jambes du grand gardien de Valenciennes. O.M. 2 - V.A. 1, après quelques inévitables discussions.

1 but refusé à V.A.

C'est alors que se produisent coup sur coup deux événements assez extraordinaires.

Tout d'abord Escale, en voulant dégager du pied au pied tire sur le derrière de Zvunka. Il s'en faut de très peu que le ballon n'entre dans la cage.

Mais l'arbitre a fait siffler coup franc pour obstruction préalable.

Sur ce coup franc les Valenciennois réussissent un coup répété à l'entraînement avec Domergue, Kocik passe à Gully parti au quart de tour, qui marque comme à la parade.

L'arbitre refuse ce petit chef-d'oeuvre pour hors-jeu.

Il s'ensuit ensuite de nombreuses discussions.

Jusqu'à la fin Valenciennes se montra menaçant mais l'O.M. put conserver son succès jusqu'au bout et même on vit, à la 87e min. un remarquable tir de Destrumelle, dévié en corner par Maggiera.

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Succès (discutable) mais utile

pour le onze marseillais

Une première victoire, discutable, mais très utile.

L'O.M. n'a pas raté sa rentrée, au tableau d'affichage du moins, puisqu'elle compte depuis hier soir, une victoire sur l'une des meilleures équipes du précédent championnat.

Succès précieux, mais qui fera jaser à Valenciennes, car obtenu dans les conditions très douteuses. Il est certain que seul arbitre n'a pas vu la faute de Brotons, qui fut à l'origine du deuxième but de l'O.M.

Quant au but refusé à V.A., il ne paraissait pas le moins du monde hors-jeu

une victoire utile

Cela écrit, car il faut rester objectif, ce succès aura sans doute l'énorme avantage de décomplexer l'équipe marseillaise.

Il ne faut pas oublier que cette dernière jouait hier soir son match de rentrée en première division et que, de ce fait, elle avait le droit de se montrer nerveuse, et par-là imprécise. D'autant plus que son adversaire n'était pas n'importe qui, mais une équipe de valeurs dans les onze joueurs se connaissent par coeur depuis le temps qu'ils jouent ensemble.

Pour toutes les raisons, on sera très indulgent pour l'O.M., et l'on évitera de la juger sur cette rencontre. Elle a au moins démontré des qualités de coeur et d'esprit de corps extrêmement louables.

La faute aux défenseurs

La rencontre elle-même fut plus heurtée, plus acharnée que bien jouée. Seule son indécision jusqu'à la dernière minute la rendit passionnante.

Si le jeu, de part et d'autre, fut très approximatif, la faute en incombe principalement aux deux défenses. Dans le jeu avec défense en ligne, les arrières ont le devoir de construire, car hier soir, aussi bien les Valenciennois que les Marseillais ne se bornèrent à détruire et à dégager au petit bonheur la chance.

Dans ces conditions, ce que l'on peut voir du haut des tribunes ressembla à du "béton" rétréci, ou à une partie de tennis, les deux défenses se passant le ballon par-dessus leurs malheureux partenaires.

Brotons le meilleur

attaquant de l'O.M.

Une impression générale se dégage cependant : V.A. aura cette saison encore une équipe redoutable, une équipe du haut du tableau, l'O.M. après quelques inévitables retouches et une période de tâtonnements devrait jouer un rôle honorable dans ce dur championnat.

Les meilleurs joueurs sont difficiles à discerner dans un match aussi confus. Toutefois Brotons fut indiscutablement le meilleur attaquant marseillais, le seul ayant posé de réels problèmes à la défense de V.A.

Parmi les arrières, Artelesa et Tassone furent les plus nets dans leurs interventions.

À Valenciennes, ou Bonnel joua en demi-teinte, on remarqua surtout Piumi, Mayet Kossyk, Guinot et le petit Gully.

Maurice FABREGUETTES

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Robert DOMERGUE :

"Une bonne leçon !"

"Valenciennes est une équipe remarquable qui nous a donné une bonne leçon de football. Nous en tirerons les conclusions qui s'imposent mais il nous reste beaucoup à travailler. Cependant, je reste confiant car mes joueurs paressent animés d'une remarquable bonne volonté."

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Mario Zatelli :

"Deux points qui valent de l'or "

Mario Zatelli été radieux.

"Ce fut, bien sûr, très difficile et notre victoire peut être contestée. Mais ces deux points valent de l'or et je crois que l'O.M. décomplexé par cette victoire, peut réussir une belle saison".

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Gaby Robert :

"On nous a volé"

Gaby Robert hochait la tête et, entouré d'un groupe de journalistes devait déclarer :

"Je n'ai pas l'habitude de discuter la victoire d'une équipe adverse ; cependant, ce soir, on nous a volés".

Je ne parlerai pas du but, refusé à Gully qui, à mon avis, ne m'a pas paru hors-jeu. Mais sur le deuxième but de Marseille, l'arbitre a été le seul à ne pas voir la faute de Brotons qui comme au rugby, sciait Piumi par le pied. C'est d'autant plus regrettable que, ce soir, mon équipe avait fort bien joué et méritait au moins le match nul."

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