OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 18 septembre 1966

L'O.M. diminué, partage les points

REIMS obtient le match nul

Face à un "onze" marseillais

amputé de Casolari (fracture du bras)

Le public a répondu en masse pour voir cet attirant O.M. - Reims, affiche alléchante si l'on veut bien se souvenir de la belle époque rémoise. Deux succès (Sochaux et Nîmes) et une demi-victoire à Lille, il n'en faut pas plus pour que de 25.000 spectateurs soient présents au stade.

Les équipes à l'annonce du speaker sont inchangées toutefois il est bon de souligner la rentrée de Deveaux (ex strasbourgeois) dans la formation champenoise alors que l'O.M. doit se passer des services de Joseph (suspendu) et de Tassone (blessé). Ils sont remplacés respectivement par Erhardt qui glisse à l'aile gauche, Brotons occupe le poste d'intérieur, alors que Djorkaeff reprend le numéro 2 laissé vacant par Tassone.

Kopa reçoit d'Artelesa une magnifique gerbe et, par la même occasion donne le coup d'envoi. Première attaque rémoise qui se terminait par un tir aérien de Gaidoz.

Brotons s'infiltre dans la surface de réparation et au moment du tir est déséquilibrée. Puis c'est un tir de Destrumelle sur un contre de Buron.

L'O.M. part sur les chapeaux de roue alors que Reims joue une défense serrée avec Deveaux en couverture.

Stérile domination

olympienne.

Kopa aère le jeu en gardant la balle puis en servant astucieusement Richard. Mais cela n'est pas suffisant pour handicapé les fougueuses attaques olympiennes. Attaque de Zwunka prolongée par Casolari qui tire à deux reprises sans succès. Brotons ouvre sur Casolari, mais ce dernier ne comprend pas le mouvement et se fait subtiliser le cuir part d'Arménia.

Huit minutes de jeu et Reims n'a passé qu'à deux reprises au-delà de la ligne médiane. Hiegel commet une obstruction sur Buron : coup franc.

Reims concède un corner que Erhardt met lamentablement dehors.

Longue ouverture de Kopa sur Bourgeois mais Escale dégage au pied.

Centre de Heutte, Gaidoz botte de justesse et met au-dessus. Brotons slalomme dans la défense rémoise mais se fait subtiliser la balle. Quelques secondes après, Fiawoo se trouve seul devant D'Arménia, mais gardien dégage au pied. Chaude alerte pour Reims. Zwunka retient Heutte par le bras ! Coup franc que tire Bourgeois. Le mur olympien renvoie.

L'O.M. construit bien mais a le tort de porter trop la balle et s'enterre dans le super béton rémois.

Vingt-cinq minutes de jeu est toujours 0-0.

Casolari, sévèrement contré par Jacques, reste étendu sur le terrain et sort alors que le jeu se poursuit.

C'est un tollé général et M. Muhlen a beaucoup de mal à s'emparer du ballon. Néanmoins la partie reprend.

Fiawoo se fait descendre par Jacques alors que Casolari sort du terrain (30me minute). Le jeu rémois n'est pas très élégant. Quelle différence avec Reims des années 50 !

L'O.M. même à dix domine, alors que Reims pratique un petit jeu. Dans ces conditions il paraît difficile à la formation rémoise de s'imposer, voire d'arracher le but de partager les points.

Brotons fait une rentrée très remarquée, adresse des balles excellentes à ses partenaires mais hélas Reims c'est du sérieux. Derrière, plus ou moins.

Vilain geste de Bourgeois sur Erhardt et l'arbitre donne un avertissement pour jeu dangereux. Reims joue de plus en plus énergiquement et l'O.M. ne sait pas exploiter les nombreux coups francs qui lui sont accordés.

La mi-temps arrive sur le score de 0 à 0.

L'O.M. joua dix

A la reprise l'O.M. joue toujours à dix car la blessure de Casolari est plus grave que l'on ne pensait : fracture de l'avant-bras.

Ce handicap n'empêche pas l'O.M. de se porter à l'attaque.

Reims procède par contre-attaque et Gaidoz sur l'une d'elles, tire nettement au-dessus.

Le jeu est décousu : de grands coups de pied et de nombreux coup franc sont signalés de part et d'autre.

Il y a plus d'ardeur, et le jeu a perdu en qualité. Il est vrai que Reims ne facilite pas la tâche des avants olympiens.

Situations difficiles pour Escale qui doit plonger dans les pieds de Bourgeois.

Devaux est arrêté de façon suspecte dans la surface olympienne. Quelques instants après c'est au tour de Destrumelle de subir le même sort.

L'O.M. domine outrancièrement, mais il manqua la dernière étincelle qui devrait faire exploser le stade d'enthousiasme.

Sur une charge contre Brotons, Djorkaeff tire un coup franc en force et d'Arménia bloque avec beaucoup de difficulté. Heureusement pour lui, car Fiawoo avait suivi.

Reims joue délibérément le nul, alors qu'il à l'avantage numérique. Les véritables tirs sont très rares, toutefois Kopa sert Gaidoz à la suite d'un hors-jeu. Ce dernier tire et Escale arrête bien.

Gaidoz hérite d'un coup franc. Kopa le tire sur Escale. Sur cette action Djorkaeff a hérité d'un avertissement. Une ne reste plus que 15 minutes à jouer, et on est à se demander qui pourrait bien marquer. Richard bénéficie d'un coup franc que Kopa, encore lui, tire sans succès.

On s'attendait à mieux de Reims, surtout en jouant à 11 contre 10.

Qui fait l'affaire : Reims ou l'O.M. en partageant les points ? On n'en est à se le demander ?

Georges FILIPPI

 -------------------------------

DOMERGUE : "Trois matches

dans la semaine, c'est trop !"

Il régnait, dans les vestiaires marseillais et rémois une ambiance mi-figue, mi-raisin. Pas vraiment parler, personne n'était satisfait du résultat. Les Rémois, peut-être plus que les Marseillais étaient désabusés. L'entraîneur Robert Jonquet nous accueille d'un large sourire. "Que voulez-vous faire dans une pareille ambiance. On n'a pas plus joué dur que l'O.M. et nous avons pris deux avertissements : Heutte et Bourgeois".

L'ex-Rémois Penverne, venu en voisin, a tenu à féliciter ses anciens équipiers. Pour moi le nul est logique, les deux formations pouvaient ouvrir le score".

Quant à Kopa, il regrettait amèrement la blessure de Casolari. "C'est dommage pour "Caso", c'est une chute malencontreuse. Nous avons eu plus d'occasions de marquer que l'O.M., hélas nous n'avons pas su les exploiter."

"Dans notre équipe il y a beaucoup de jeunes, ils confirment ce que nous pensions d'eux, hélas ce soir, cette ambiance survoltée n'était pas pour leur donner confiance".

Bourgeois, malgré son avertissement, était radieux : "Un point à Marseille, c'est pas tous les jours qu'on pourra le gagner. Le jeu fut viril, certes, mais très correct".

Dans le vestiaire olympien c'est la consternation. Un point perdu c'est stupide mais, le plus navrant est la blessure de Casolari, disait en chœur les olympiens.

M. Neumann, donna des nouvelles de Casolari : "Il est actuellement à la clinique de la Pergola, on lui a déjà fait un plâtre, car il a une fracture de l'avant-bras. Dans cette opération nous perdre un point et un joueur".

Frank Fiawoo était tout sourire : "Si nous avions été 11, nous ne perdions pas un point. Le jeu fut beaucoup trop dur. J'ai pris des coups de tous les côtés. Quant à moi il me manquait Joseph".

Robert Doumergue était satisfait : "Reims vit de souvenirs, surtout ne croyez pas que c'est l'amertume du nul qui me fait dire cela. Il y a beaucoup de vides chez les Rémois. Trois matches dans la semaine, et quels matches, c'est trop. À dix, je pense que c'est nous qui avons gagné un point."

Le président Leclerc était satisfait du résultat : "Avec dix joueurs, que voulez-vous faire. Tassone, Joseph et Casolari en cours de partie, il devenait pour nous impossible de gagner. Le jeu fut trop heurté, mais le match nul me semble équitable".

        

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.