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Résumé Le Provencal

du 23 avril 1970

 

L'O.M. survolté, triomphe de NANTES (4-2)

JOSEPH (2), MAGNUSSON et SKOBLAR buteurs olympiens

Comme on pouvait s'y attendre les récentes performances de l'O.M. et de Nantes avaient assuré le succès de la rencontre et il y avait déjà beaucoup de monde pour voir Avignon XIII battre par 17 à 10 une équipe marseillaise expérimentale.

Avant la rencontre nous avions trouvé les Nantais tout à fait décidés à justifier leur standing de demi-finaliste de la Coupe sur le terrain et devant le nombreux public d'un de leurs principaux rivaux français.

Précisons que Joseph se révélait le champion de l'applaudimètre et que l'O.M. se présenta en bleu pour éviter sous un éclairage toujours aussi faiblard une confusion avec le jaune clair des maillots visiteurs.

NANTES PAR FORT

La première action du match était à deux doigts d'être payante, le centre de Blanchet, qui avait échappé à Djorkaeff, étant manqué de peu par Larsen. Et la seconde était tout aussi dangereuse : Michel écrasant un coup franc sur la barre.

L'O.M. réagissait par quelques dribbles profonds de Magnusson et des ouvertures de Skoblar mais, à la 10e minute, Nantes était encore plus dangereux. Gondet avait dévié juste au-dessus de la barre le corner de Blanchet. Skoblar, au prix d'une belle détente, l'imitait très exactement, lui aussi, sur corner de Loubet.

Le premier quart d'heure jouait à toute allure et avec une grande correction, avait été un d'intérêt constant.

À la 20e minute Pech remplaçait Eon, touché à la jambe droite.

22e MINUTE :

GONDET MARQUE

Peu après escale repoussait un tir de Blanchet et Hodoul mettait en corner en vitesse ; sur celui-ci Gondet déviait fortement et habilement la balle de la tête dans les filets.

La réaction marseillaise était dangereuse par Skoblar qui échouait deux fois de justesse de la tête, puis du pied gauche. Il n'obtenait que des corners.

27e MINUTE :

JOSEPH ÉGALISE

L'O.M. allait égaliser de façon très classique. Bonnel menait une action tranchante sur la droite, se rabattait et centrait à ras de terre pour Joseph qui marquait irrésistiblement.

30e MINUTE :

BUT DE MAGNUSSON

Porté par son public, l'O.M. se ruait à l'attaque. Magnusson récupérait une balle, piquait au centre du milieu de la défense nantaise, se mettait en position grâce à changement de pied et marquait d'un tir précis en coin malgré un plongeon de Fouché.

Les Marseillais venaient de redresser magistralement la situation devant un très bon Nantes qui menaçait aussitôt Escale par Larsen.

Sur cette action Escale se retrouver K.O. mais reprenez vite ses esprits alors que Nantes tentait de refaire son retard avant la pause.

Un tir de Michel passait de très peu au-dessus mais Skoblar, d'un tir de loin obtenait un dixième corner pour l'O.M.

43e MINUTE :

JOSEPH RÉCIDIVE

Sur ce corner, Joseph se trouvait un peu court pour reprendre la balle mais il était remis en jeu par un dégagement raté de Laguilliez et marquait très habilement d'un revers du pied droit.

Donc, à la mi-temps, l'O.M. menait 3 buts à 1 devant Nantes.

On pouvait se demander comment les deux adversaires allaient s'accommoder de la seconde mi-temps après une première période échevelée.

Nantes obtenait un corner, le quatrième. Magnusson le tirait en force sur Fouché et Swunka montra sa belle santé en allant sur contre-attaque, marquer un but hors-jeu. Mais oui, l'intérêt de la partie ne faiblissait pas.

52e MINUTE :

ENFIN SKOBLAR

Loubet, servi par Joseph, obtenait le onzième corner marseillais. Un tir de Magnusson et Skoblar, comme Joseph auparavant, ne ratait pas pareille occasion. Sa joie faisait plaisir à voir. En pleine euphorie, les Marseillais allaient surtout par leurs virtuoses Skoblar et Magnusson, tenter de réussir les choses les plus difficiles, devant une équipe nantaise qui ne renonçait pas à refaire au moins une partie de son retard et ne méritait pas d'ailleurs d'encaisser un score aussi lourd.

Au milieu de la seconde mi-temps l'O.M. levait un peu tout de même le pied de l'accélérateur et Michel se montrait très dangereux à la 70e minute, mais Novi son camarade de l'équipe de France, l'imitait, réussissant un centre si tendu que personne ne pouvait le reprendre.

Nantes attaquait encore au cours du dernier quart d'heure en s'appuyant souvent sur une défense en ligne qui lui permettait de prendre au piège les avants marseillais.

Mais c'était décidément le jour de l'O.M. C'est ainsi que Blanchet, bien servi par Gondet, avait l'infortune, d'avoir après avoir fait le plus difficile, de tirer dans les jambes du précieux Bonnel revenu en défense (80e minute) et suppléant Escale sur sa ligne.

86e MINUTE :

BUT DE BLANCHET

Les Nantais allaient recevoir tout de même la récompense de leurs efforts, la défense de l'O.M. laissant passer un joli centre de Michel bien repris de la tête par Blanchet.

Ainsi se terminait sur un score plus logique cette magnifique partie.

Louis DUPIC

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NANTES et l'O.M. : olé !

Deux très bonnes équipes généreusement offensives, la grande foule, une soirée estivale... et, par-dessus tout ça, la pleine Lune, spectatrice lointaine et sans doute intéressée par ce gala de football.

Depuis le mois d'août, depuis Saint-Étienne, c'est la meilleure rencontre disputée au Stade Vélodrome cette saison.

L'O.M. dont la forme - hélas ! trop tardive - n'a jamais été aussi éclatante, a trouvé en Nantes une équipe presque à sa mesure.

La première mi-temps atteignit le sommet de ce que l'on peut souhaiter de mieux en France actuellement.

Tant que le résultat de la rencontre fut indécis, les deux équipes, dans des styles différents, mais plaisants autant qu'efficaces, firent l'enchantement des 30.000 spectateurs.

Pour avoir une idée plus précise de la qualité du jeu, il faut se reporter aux nombreuses et délicates interventions des deux gardiens : Escale et Fouché.

Un football sanctionné par des tirs ou des occasions de buts est toujours un bon et beau football.

La super-forme de Joseph

La victoire de l'O.M. fut essentiellement celle d'une indiscutable supériorité dans les deux surfaces de vérité.

Les attaquants olympiens possèdent, en ce moment, un pouvoir offensif qui les rend dangereux dans toutes les positions.

Quant à la défense, plus soudée, plus réaliste que celle des Nantais, elle assura, à son équipe, un indispensable élément de sécurité.

Le public marseillais adore les vedettes, fut-ce d'un soir, et, hier, il fut tombé par Joseph et Magnusson.

Confirmant ses récentes performances extérieures, Joseph a marqué ses 19me et 20me buts de la saison avec une étonnante facilité.

Depuis qu'il est olympien, Joseph a toujours été l'homme de l'automne et du printemps.

Mais, il faut objectivement reconnaître qu'il n'est jamais allé aussi loin dans l'aisance, la précision et le sens du jeu en ce mois d'avril.

Ne parlons pas de ses autres qualités : puissance, percussions, "punch" déjà bien connues.

Magnusson retrouvait

Roger Magnusson a retrouvé son style aérien, funambulesque, irrésistible et efficace qui, la saison dernière, avait enthousiasmé le public marseillais.

Hier soir, il mit le point final sur le "i" du verbe dribbler en marquant son premier but en mouvement de la saison.

Un but de modèle : double feinte du corps et tir soudain. Une touche d'escrimeur.

La super performance de ces deux joueurs d'exceptions ne doit pas faire oublier les qualités et les mérites de ses partenaires.

Skoblar, tout en participant très activement au travail commun, fut un étonnant passeur de balle.

Loubet n'a manqué que de réussite ou plutôt de bonnes occasions.

Bonnel et Escale

Au milieu du terrain, ce qui, pour lui, signifie devant, derrière et partout Bonnel fit un match plein.

On n'oubliera pas que le premier but olympien fut son oeuvre dans la proportion de 50 %.

Novi, Zwunka, Hodoul, Lopez et Djorkaeff contribuèrent comme toujours, pour une part importante, à l'excellente tenue d'ensemble de l'équipe.

Escale enfin, se montra meilleur que le remplaçant tricolore Fouché.

Comme le bon vin.

Un très bon Nantes

La forme du moment de l'O.M., la qualité de son jeu et l'éclat de ses vedettes donnent encore plus de prix à la performance du F.C. de Nantes.

Vraiment une bonne équipe, qui, en Coupe, paraît capable d'inquiéter Saint-Étienne.

Blanchet, Michel, Gondet, Lemerre parfaitement soutenus par les deux Danois Michaelsson et Larsen figurent encore parmi les meilleurs joueurs français, et le très jeune Pech, entré en cours de match a agréablement surpris.

Le tout forme un ensemble très homogène, combinant à merveille et certainement d'avenir.

Maurice FABREGUETTES

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M. NEUMANN : "Mario doit être content !"

Dans le camp marseillais la joie était vive. L'un des dirigeants M. Neumann nous déclara d'un temps allègre : "J'espère que Mario Zatelli sera content, même s'il ne trouve à Oslo !"

Joseph constatait d'une voix philosophe : "Ca me fait vingt buts !"

Destrumelle exultait : "Ce fut vraiment un match extraordinaire ! Il y a longtemps que je n'en avais pas vu un semblable !"

Skoblar grimaçait légèrement pour nous dire : "La deuxième mi-temps fut difficile..."

Magnusson constatait avec un sourire forcé : "Nous avons disputé 4 matches en peu de temps, cela a dû peser dans la balance". Bonnel remarquait avec enthousiasme : "Les gars en ont mis un coup ! Ils ont été récompensés."

Escale jubilait : "Nantes n'est pas un adversaire aussi malléable qu'on a pu le croire depuis les tribunes ! Un succès qui nous donne le moral !"

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Arribas : "Nous avons trop baissé pendant 30 minutes"

Chez les Nantais, la défaite n'avait pas provoqué un "Te Deum".

L'entraîneur Arribas essayait de tirer une leçon de cette rencontre.

"Nous avons fléchi pendant une demi-heure et cela nous a été préjudiciable ! Nous venons de disputer quatre matches d'une rare intensité, aussi n'avons-nous pas pu disposer de toutes nos ressources".

Larsen soupirait : "Je n'aurais pas cru que nous perdrions de façon aussi nette car nous n'avions pas trop mal commencé !"

Mikaelsen s'exclamait de son côté : "Ca qui me confond dans le championnat de France, c'est la rapidité des rencontres. Il y a un rythme infernal !"

Lemerre remarquait : "Nous n'avons pas eu beaucoup de chance : Ce fut un affrontement sympathique, régulier. Les Blancs ont été plus entreprenants que nous ! C'est peut-être ce qui a fait la différence..."

 

 

 

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