OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 14 mai 1970

 

55e minute : but de Guy

L'O.M. tombe à GERLAND

Devant un OLYMPIQUE LYONNAIS survolté

(Louis DUPIC nous téléphone de Lyon)

LYON - Les deux Olympiques rivaux abordaient cette rencontre dans des dispositions bien différentes.

L'O.M., certes, ne cachait pas son intention, bien arrêtée, de la gagner avant de livrer à Sedan une bataille peut-être décisive pour l'attribution de la seconde place, et sa décontraction lui autorisait tous les espoirs.

Pour les Lyonnais c'était un nouvel épisode de la lutte pour la survie avec tout ce que cela implique de craindre et de nervosité.

Il faisait très beaux et très doux, hier soir, la pelouse, dont le vert contracté avec le rouge de la piste en tartan, était magnifique. À cette belle soirée, il ne manquait, en somme, que les spectateurs en nombre, car une demi-heure avant le coup d'envoi donner le désormais célèbre M. Wurtz, ils n'étaient que quelques poignées groupés au centre des tribunes.

* LYON SE BAT

Les équipes se présentaient dans les formations annoncées : Lyon avec Conrath, un jeune lorrain, la place de Chauveau et l'O.M. avec Joseph avant-centre.

L'applaudimètre nous indiquait que de nombreux spectateurs marseillais avaient entrepris ce court et facile déplacement.

Après les classiques minutes d'expectative, on notait une bonne passe de Chiesa vers Di Nallo, puis un tir bien ajusté de Skoblar, adroitement capté par Conrath.

Deux hommes étaient particulièrement surveiller : Guy par Zwunka et Joseph par le jeune Ravanello, mais Skoblar héritait d'une balle inattendue, Popluhar contrôlant mal un centre de Loubet, pour se ressaisir bien vite et mettre en corner, imité un peu plus tard par Lhomme devant Magnusson.

À la 12e minute, un centre du Suédois contré par Lhomme donnait l'impression de devoir rentrer dans la cage.

Les Lyonnais encouragés par le public qui les avait tout d'abord sifflés, en étaient quitte pour la peur.

Un public qui, arrivé au tout dernier moment, avait, en garnissant tout de même un peu les gradins, effacé notre impression première de vide désolant !

* 17me MINUTE. ESCALE À CHAUD !

L'O.M. après avoir été plus dangereux pendant le premier quart d'heure, allait souffrir à son tour : tout d'abord lorsque le jeune Prost ajusta un tir qui trouva Escale, mais frôla le poteau, ensuite quand Novi arrêta à quelques mètres de son but Chiesa, bien servi du talon par Guy, l'échange ayant été de toute beauté.

Mais à l'autre bout du terrain, Conrath était sauvé par la poitrine de Prest sur un tir de Skoblar, puis par un excellent réflexe sur une balle dangereuse de Novi (23e mn).

* 28me MINUTE : PENALTY OU PAS ?

À la 28e minute, sur une balle mal dégagée par la défense marseillaise, on voyait Di Nallo filait au but et se faire rejoindre et descente par Zwunka.

M. Wurtz indiqua qu'il n'avait vu aucune faute. Bien entendu, le public n'était pas du même avis ! Pour rétablir l'équilibre, Roger Magnusson éliminait Popluhar et déclenchait un tir que Conrath allait chercher dans le coin (35 mn). Le jeu se déplaçant tout aussitôt, Escale et ses arrières faisaient face à un véritable bombardement !

Cette fin de première mi-temps a été à l'avantage des Lyonnais, extrêmement dangereux, Di Nallo tirant successivement au-dessus, puis en plein sur Escale.

* 55me MINUTE : BUT DE GUY.

Les entraîneurs n'apportaient aucune modification à leur équipe pendant le repos.

Nous allions savoir si Lyon réussirait à soutenir le rythme endiablé de la fin de la première mi-temps. Celle-ci s'était d'ailleurs achevée sur un bon tir de Magnusson, contrôlé, dévié par Conrath.

Mais à la 50e minute, à la suite d'une contre favorable, Guy tirait de près, de près peu à côté, au ras du poteau, alors qu'Escale paraissait battu.

C'était là un avertissement sans frais, car ce même Guy, cinq minutes plus tard, marquait d'un tir à ras de terre, après un renvoi par Escale d'une balle de Perrin.

Ce but récompensait logiquement les Lyonnais qui poursuivaient leurs efforts et se ruaient à l'attaque pour se mettre hors d'atteinte.

Escale plongeait dans les pieds de Rambert qui ratait ensuite deux tirs en bonne position. Puis, sur une balle puissamment ajustée par Guy, toujours à la pointe du combat. Nous attendions les réactions de l'O.M. Elles survenaient par une série de coup de tête devant le but lyonnais, amorcés par une excellente détente de Joseph et un défenseur local s'efforçait de mettre en corner.

Mais les Lyonnais repartaient de plus belle à l'attaque et Escale réussissait une très belle parade sur un tir de très près de Chiesa (75 mn). Encore une très belle action lorsque Escale dévia d'une manchette une très belle reprise de la tête de Guy (80e mn).

Les dernières minutes voyaient Skoblar (85e mn) percuter à côté un centre de Loubet, alors que M. Wurtz avait maille à partir avec le public qui n'avait pas apprécié son arbitrage.

------------------------------ 

ESCALE n'a pu éviter la défaite

LYON - L'O.M. n'avait pas, hier soir, les mêmes motivations que son adversaire lyonnais qui luttait pour sa survie. Aussi ne faut-il pas s'étonner qu'il ait parfois subi la loi d'un rival qui montra non seulement des qualités techniques certaines, mais aussi combativité, activité inlassable et engagement totale.

Dans ces conditions, il était normal que la victoire aille à l'équipe qui le désirait le plus pour avoir assurément le plus besoin. Il ne faudra pas croire cependant, que la partie ait été à sens unique. Si les Lyonnais eurent des périodes de pointe qui se justifient leur victoire, l'O.M. fut souvent très dangereux, et le gardien local Conrath se trouva parfois en position difficile.

Nous en voulons pour preuve ses nombreuses et brillantes interventions, et le rapport égal des corners : 6 contre 6.

Ainsi, si nous n'avons pas retrouvé l'O.M. souverain qui pulvérisa Nantes, on peut assurer qu'il n'a pas perdu sans combattre vigoureusement son auréole de presque invicibilité.

 ------------------------------ 

Mario Zatelli :

"Il y avait longtemps !"

LYON - Dans les vestiaires marseillais, on aurait entendu voler une mouche. Les joueurs paraissaient plus abattus, la tête entre les mains, qu'au soir de leur élimination en coupe à Alès.

Mario Zatelli prit alors la parole :

"Nous sommes tous sans voix parce que nous ne comprenons pas ce qui nous est arrivé. En effet, nous avions depuis longtemps perdu l'habitude de perdre et de mal jouer. Si nous sommes tristes, ce n'est pas tellement pour avoir perdu devant cette équipe lyonnaise qui en voulait terriblement, mais pour avoir joué, après une première mi-temps honorable une bien mauvaise seconde.

"Et là, je ne comprends pas pourquoi, car sur la physionomie de la première, nous avions notre chance, malgré la volonté et l'engagement de nos adversaires. Ensuite, nous avons accumulé les erreurs de façon incompréhensible, ne pouvant jamais réagir ni prendre la partie en mains.

"J'espère que cela ne nous arrivera par contre Sedan mercredi prochain".

Djorkaeff, en bon Lyonnais, soulignait les mérites de l'O.L. qui trouvait son comportement logique.

Joseph regrettait le manque de préparation qui, après sa blessure à la cuisse, l'avait empêché de jouer sur sa valeur.

Quant à Skoblar, il regrettait surtout d'avoir, à cinq minutes de la fin, placé de très peu à côté sa balle reprise d'un centre de Loubet.

Ce matin, les joueurs de l'O.M. prendront un léger sauna, puis se reposeront en prévision du match de demain à Lille contre les Brésiliens de Sao Paulo. Mais la fatigue n'est-elle pas responsable avec ces voyages et ces matches répétés du comportement de l'O.M. à Lyon.

Louis DUPIC

 

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.