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Résumé Le Provencal

du 17 avril 1974

 

O.M. : TROIS POINTS QUI VALENT DE L'OR

Victoire et bonus de l'espoir pour

les Marseillais devant METZ (3-1)

 

Les commentaires

Après avoir fait trembler ses supporters - et pas seulement de froid - en première mi-temps, l'O.M. a finalement rempli un peu mieux que son contrat en remportant la victoire espérée avec bonus en plus.

Les spectateurs fidèles venus au stade ne s'en plaindront pas. Ils eurent tous les éléments d'une véritable dramatique. Un début malheureux pour leurs favoris, un réveil étincelant et enfin un suspense jusqu'aux cinq minutes de la fin.

Cette victoire est absolument méritée, sur l'ensemble de la rencontre. Qui plus est, les spectateurs ont pu encore se réjouir d'avoir vu des buts de haute lignée.

Tous ceux qui furent marqués par l'O.M. vinrent en conclusion d'actions essentiellement spectaculaires.

En gardant pour mémoire le but de l'égalisation marqué par Leclercq, à la suite d'une remarquable combinaison entre Bosquier et Trésor. Pour une fois, qui devrait être coutume, le libéro de l'O.M., monté sans ballon, a parfaitement joué le coup.

On peut maintenant espérer qu'avec ses trois nouveaux points, l'O.M. du pratiquement sorti de la zone dangereuse. Cependant, ne nous emballons pas ; championnat est encore loin d'être terminé.

 PREMIÈRE MI-TEMPS :

LE B DE BUTEUR.

La première mi-temps nous avait d'abord permis de faire une constatation curieuse : les footballeurs ayant paru s'accommoder le mieux du vent soufflant sur le terrain avait été les joueurs messins. À terre et par passes courtes, c'est la solution vieille comme le football. Devant une équipe messine jouant avec beaucoup de calme et dans les rangs de laquelle Jeitz et Hausknecht jouaient les chefs de file, l'O.M. fut assez malheureux. Un penalty raté, un tir sur le poteau... et à son passif un but de contre-attaque.

Les seuls tirs, pas très nombreux de cette mi-temps furent l'oeuvre de Bosquier (deux fois) Braun (2 fois) et Buigues. On peut donc dire qu'au cours de cette première période, le B avait vraiment été celui de buteur.

Mais les deux principales événements avaient été le penalty raté par Skoblar et le but marqué par Di Dominico. Skoblar, qui avait enlevé son masque, n'en fut pas moins "emmasqué" suivant la formule populaire.

Gêné par le vent qui déplaça plusieurs fois la balle, tira trop mollement sur la droite de Barth, lequel pu intervenir efficacement.

Quant au but messin, il fut surtout l'oeuvre de Braun - la bourrasque. Le Luxembourgeois de Metz effaça Trésor et, d'un crochet du gauche à la Cerdan, contraignit Carnus à lâcher le ballon, ce dont profita l'autre Luxembourgeois Di Dominico pour marquer le seul but de cette mi-temps.

  DEUX BUTS EN 10 MINUTES

C'est devenu une habitude olympienne : Jules Zvunka se fâche aux vestiaires pendant la pause ; aussi ses joueurs attaquent-ils la deuxième mi-temps en trombe. Donc, comme contre Bastia, il ne fallut que dix minutes pour voir l'O.M. prendre l'avantage et le chemin du bonus. Le but d'égalisation vingt en conclusion d'un très beau football de mouvements.

Une passe de Bosquier dans une partie libre du terrain trouva Trésor monté franc en francs-tireurs, sans ballon. Le libéro olympien, fort bien inspiré en la circonstance, passa en retrait à Leclercq, le gauche instantané de ce dernier était absolument imparable.

Imparable aussi fut, cinq minutes plus tard, la reprises directe de volée de Le Boedec, à la suite d'un corner. Ce but spectaculaire ne méritait qu'un commentaire : "Pour réussir, il faut oser !"

Nous nous trouvions alors exactement dans la même situation que contre Bastia. Ayant refait son retard sur Metz, l'O.M. allait-il, sur sa lancée, conquérir le point du bonus.

  GRAND EXPLOIT DE SKOBLAR

Eh bien, ce bonus, il fallait attendre la 85e minute pour qu'il soit concrétisé au tableau d'affichage ? Entre-temps, l'O.M. suivant son habitude avait marqué un long temps d'essoufflement.

Il convient d'ajouter aussi que les Messins avaient perdu, à la suite d'un tackle dangereux de Lopez, leur buteur Braun, lequel avait dû quitter le terrain sur une civière.

Mais, si les supporters olympiens durent attendre assez longtemps ce point de bonus, ils furent largement récompensés.

En effet, le but de Skoblar fut de grande classe. Sur la gauche du terrain, et sous un angle assez difficile, il reprit la balle au bond de son pied gauche ; ce fut une véritable fusée, contre laquelle le gardien messin Barth ne pouvait évidemment rien. C'était donc ainsi que sur cette note tonitruante que se termina cette rencontre très spectaculaire dans son ensemble.

L'O.M. vient donc de faire un pas très important vers sa remontée au tableau de classement. Il est certain que ces trois points seront pour l'O.M., d'un poids très lourd.

 DE TRÈS BONS MOMENTS OLYMPIENS

Si l'équipe olympienne, au cours de cette partie, accusa quelques passages à vide, elle n'en réalisa pas moins un bon match.

En seconde mi-temps, surtout, les attaques olympiennes eurent le mérite d'être jouées rapidement. Au lieu de se contenter de se passer et de son passer le ballon, comme ils le firent trop souvent dans un passé récent les joueurs de l'O.M. appuyèrent résolument sur l'accélérateur. Jouant en déviation se passant et se repassant la balle instantanément. Ils réussirent ainsi plusieurs fois à mettre hors de position la défense de Metz. C'était le meilleur football offensif que nous voyons réaliser à l'O.M. depuis déjà longtemps.

Sans doute tout ne fut pas parfait et il faudra encore travailler. On le sait mais cette dernière soirée au stade vélodrome laisse bien augurer de l'avenir immédiat de l'O.M.

Maurice FABREGUETTES

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Ils disent

Jules ZVUNKA :

"Notre courage a été récompensé"

Comme elle en a prit l'habitude depuis quelque temps, l'équipe olympienne a soumis ses responsables à rude épreuve hier soir sur le stade vélodrome. C'est du moins l'impression que nous avons eue en rentrant aux vestiaires ou chacun était encore sous le coup de ce premier but marqué un peu contre le cours du jeu par Di Dominico, en première mi-temps.

Jules Zwunka, cependant n'a guère tardé à reprendre ses esprits.

"Qu'importe, nous dit-il, si la soirée a été encore mouvementée, le principal est d'empocher ces trois points, dont nous aurons certainement besoin à l'heure des comptes. À ce sujet, je dois rendre hommage à tous les joueurs. Ils étaient menés à la marque et ont jeté toutes leurs forces dans la bataille pou inverser le résultat et obtenir la victoire que vous savez. Voila quatre ou cinq rencontres que l'équipe est obligée de discuter avec un espit de coupe. Ce soir les joueurs sont sans doute fatigués, et je tiens à les féliciter publiquement".

Nous avons demandé à l'entraîneur s'il comptait écupéer les blessés pour le déplacement à Angers.

"Le seul qui me paraisse susceptible d'effectuer sa rentrée, nous a dit Zvunka, est certainement Keruzore. Les autres, qu'il s'agisse de Magnusson ou Franceschetti, se ressentent toujours de leurs blessures. Quant à Kuszowski, il n'est pas encore prêt physiquement".

M. MERIC : "NOUS MÉRITIONS

LA VICTOIRE"

Evidemment, M. Fernand Meric, comme d'ailleurs tous ses amis de la direction, affichait un sourire rayonnant:

"Je suis très content du résultat, nous confiait le président, d'ailleurs, je ne vous cache pas que j'ai toujours eu confiance, même lorsque les Messins ont ouvert la marque".

C'est alors que Jules Zvunka est intervenu pour dire au président :

"Il n'empêche qu'à la mi-temps, vous avez dû, comme moi, vous posez pas mal de questions".

Les deux hommes se sont alors donné l'accolade avec un rire de circonstances.

Puis M. Meric a poursuivi à notre adresse :

"Maintenant, dit-il, il ne faut pas pour autant s'endormir sur ces lauriers. Je vous ai toujours dit que l'O.M. devait livrer une course d'obstacles jusqu'à la fin de la saison. Nous en avons passé un avec succès. Désormais nous devons penser aux déplacements d'Angers. On ne répétera jamais assez : tant que notre équipe n'est pas tirée d'affaire mathématiquement, nous devrons nous montrer vigilants".

LES JOUEURS :

"MISSION ACCOMPLIE"

Du côté des joueurs, personne, bien sûr, ne cherchait à faire la fine bouche après ce résultat.

Signalons toutefois que Bracci souffrait d'un coup à la cuisse, qui risquait de compromettre sa participation au match d'Angers, d'après ce que nous disait les masseurs MM. Castellonese et Prévost.

Bosquier, lui non plus, n'avait pas été épargné au cours de cette rencontre. Mais Bernard ne voulais penser qu'au résultat.

"Je ne sais pas combien de fois, nous a dit Bobosse, j'ai tenté ma chance au cours de ce match. Il était écrit, décidément, que je ne devais pas marquer de but. Mais enfin, je me console volontiers, car mes camarades ont eu plus de réussite".

Leclercq, qui avait obtenu l'égalisation, n'était pas mécontent pour sa part, d'avoir trouvé le chemin des filets.

Je commençais à désespérer, nous déclarait-il au sortir de la douche. Mais il faut reconnaître que nous n'avons pas volé ces trois points".

Le Boedec, lui aussi, était tout sourire.

"Ce n'est pas tous les jours que j'ai la chance de marquer un but. Je suis d'autant plus satisfait que celui-là est d'une grande utilité à l'équipe".

Même remarque de la part de Skoblar, qui évidemment déçu déçu d'avoir manqué son penalty :

"Le ballon a été dépassé par le vent, et sans doute je n'aurais pas dû le frapper. Mais que voulez-vous, dans de tels moments, on a du mal à se contrôler. Enfin, j'espère que Jules ne m'en voudra pas trop, car je me suis rattrapé en fin de partie".

Toute équipe marseillaise a pris le temps ensuite, de s'informer des résultats de la soirée. Elle a pu se rendre compte que sa performance avait été bénéfique.

Jean FERRARA

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Vernier : "Nous avons

manqué de maturité"

Dans le camp messin, on regrettait, bien entendu que l'équipe n'ait pas su préserver son résultat de la première mi-temps.

"Mes joueurs, nous disait l'entraîneur Vernier, ont manqué de maturité. S'ils avaient démontré une certaine valeur d'ensemble au cours de la première mi-temps, ils ont en revanche étalé quelques lacunes au cours de la deuxième.

"Je suis persuadé, par exemple, qu'avec un peu plus de maturité, voire de virilité, nous aurions pu poser davantage de problèmes à l'équipe marseillaise".

Nico Braun, qui avait dû quitter le terrain, affichait pour sa part, une certaine mauvaise humeur. Il n'avait pas goûté l'intervention de Lopez.

À signaler toutefois que Diego était le premier navré de cette blessure. Nous avons appris à le connaître depuis pas mal de temps déjà. Si son adversaire a été blessé, c'était sans doute aucun doute de façon involontaire.

J.F

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

I.) LOPEZ S'EST-IL RESPONSABLE DE LA SORTIE, SUR BLESSURE, DU BUTEUR MESSIN BRAUN ?

Réponse : Oui et non. Il est bien certain que Braun a été blessé par Lopez.

Mais, en l'occurrence, le principal coupable est le corps des arbitres.

Les lois du jeu sont formelles à ce sujet : il est interdit de jouer dangereusement.

Car, il faut être têtu et bordé, pour ne pas s'apercevoir qu'un tacle non point blissé, zmais plongé (les deux pieds en avant comme des couteaux, derrière un corps pouvant dépasser 80 kilos) était une façon de jouer dangereusement.

Tellement dangereuse même, que nous ne comptons pas les joueurs, principalement des attaquants dont la carrière a été interrompue, à la suite de tacles de ce genre.

Pourtant, depuis longtemps déjà les arbitres, dans leur majorité, tolèrent cette façon de jouer.

Lopez n'a donc fait que ce que font d'habitude tous les défenseurs de France et de l'étranger.

Il appartient donc aux arbitres de reconnaître leur erreur collective, en cette manière et de réagir sans plus tarder.

Ce n'est que la 50e fois que nous faisons cette remarque.

S'il l'on avait voulu nous écouter plus tôt, il aurait eu, déjà, beaucoup moins de footballeurs à l'hôpital.

II.) SKOBLAR DEVAIT-IL TIRER LE PENALTY ?

Réponse : Pourquoi pas ?

On sait Josip nerveux, mais en absence de Couecou, personne ne s'imposait irrésistiblement à l'O.M.

Bosquier peut-être. Mais lui aussi, a raté sa part de penalty.

En fait, ce geste d'une technique assez simple à l'entraînement, est compliqué en cours de jeu, par son importance.

Même Scotti, "l'ex-Hongrois de l'O.M." n'a pas fait le plein.

De plus, hier soir, Josip fut gêné par le vent qui l'obligea à replacer deux fois le ballon.

À ce sujet se pose un point curieux du règlement. Si comment en rugby, un partenaire du tireur plaçait son doigt sur le haut du ballon pour le maintenir immobile, l'arbitre sifflerait-t-il mains ?

III.) FALLAIT-IL FAIRE ENTRER COUECOU, EN DEUXIÈME MI-TEMPS ?

Réponse : Il y a le pour et le contre. Certes Emon, sifflé à tort par le public, semblait-il un peu découragé.

Mais, psychologiquement, il est très mauvais de faire sortir un joueur, surtout un jeune, dans de pareilles conditions pour faire plaisir à certains mauvais supporters.

Sur l'ensemble des dernières rencontres de l'O.M., Emon mérite, au contraire, d'être soutenu et encouragé.

Si l'on veut faire une politique de jeunes - et la chose paraît indispensable - il faut habituer le public à penser jeunes.

M.F.

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Le fait du match

Vous savez sans doute déjà que l'O.M. était mené au score en rentrant aux vestiaires à la mi-temps ; un penalty manqué de Skoblar ; de nombreuses occasions enrayées la plupart du temps in extremis : c'étaient autant d'arguments que l'on pouvait considérer comme des signes de mauvais augure.

L'O.M., heureusement, eut le mérite de ne jamais baisser les bras. Il n'y a pas si longtemps encore, l'ensemble olympien était pratiquement voué à l'échec quand l'adversaire parvenait à ouvrir la marque. Dans ce domaine, on peut le dire, l'état d'esprit a changé tout au tout.

C'était une équipe complètement survoltée qui se présenta sur le terrain à la reprise et, jusqu'au terme des 90 minutes, elle allait mettre tout en oeuvre pour égaliser d'abord, et enlever ensuite un succès qui prend aujourd'hui des allures de réelle performance.

C'est, en effet, la victoire de la volonté, du courage aussi, pourquoi ne pas l'avouer, d'une certaine manière de jouer qui ne manquait pas d'élégance.

Jules Zvunka avait raison de féliciter ses joueurs : hier soir, ils ne l'avaient pas volé.

J.F.

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Le film

Le bonus que l'on attendait.

L'O.M. a remporté hier soir un succès qui comptera certainement à la fin de la saison. L'équipe marseillaise a réussi, en effet, à obtenir le bonus après, il faut le souligner, que les Messins eurent ouvert la marque par leur avant-centre Di Domenico (27me).

À signaler que Skoblar, avant ce but victorieux, avait manqué un penalty (22me).

Les hommes de Jules Zvunka trouvèrent néanmoins les ressources pour agir après la mi-temps.

Ce fut tout d'abord Leclercq qui reprit victorieusement un centre de Trésor (49me), puis Le Boedec, auteur d'une splendide reprise de volée, donna l'avantage à son équipe (55me).

Le troisième but fut obtenu par Skoblar à la 85me minute.

L'O.M. donc avait mis un certain temps à trouver sa voie mais il eut le mérite de ne jamais renoncer à ce succès, répétons-le, aura certainement des heureuses répercussions.

J.F.

 

 

 

 

 

 

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