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Résumé Le Provencal

du 29 octobre 1977

Le meilleur O.M. de la saison !

FLORES et EMON ont mis les "aiglons" niçois en cage (2-0)

Le grand Nice, Nice impérial, à l'image de Guillou, Nice un peu agaçant même du fait d'une certaine suffisance, n'a dansé qu'une mi-temps : la première.

Dès la reprise, l'O.M. étant enfin sorti de sa réserve pour prendre le jeu à sa charge, on retrouva le Nice super doué mais velléitaire de ces dernières années, le Nice qui supporte mal les changements de rythme et perd de sa belle assurance quand l'adversaire se décide à le bousculer un peu ou beaucoup.

Pour nous résumer, on a vu, en première mi-temps, les "Aigles" en liberté et, en deuxième mi-temps, les "Aiglons" en cage.

Cela écrit pour bien situer le débat, il faut s'empresser d'ajouter que nous avons assisté, hier soir, à un match de première qualité, un vrai match au sommet de notre championnat et qu'il convient d'en féliciter les deux équipes.

Pour le plaisir du public, il y eut aussi un réel suspense. Le premier but de l'O.M., celui de Florès, fut marqué à la 65e minute et le dernier, oeuvre d'Emon, à la 89e et demie.

Mais, entre-temps, il y eut un tir terrible de Katalinski sur la transversale, un véritable boulet de canon.

Vous voyez ainsi, si vous n'étiez pas au stade vélodrome hier soir, que l'intérêt de cette excellente rencontre fut protégé jusqu'au bout et qu'en définitive la défaite est peut-être un peu lourde pour l'équipe de Nice.

QUAND IL Y A LA CLASSE

Zéro à zéro à la mi-temps, mais 45 minutes d'excellent football. Quand il y a la classe, le reste coule de source. Nice a, il faut le reconnaître objectivement, une fort belle équipe et jouer comme elle doit l'être plus agréable que de se battre face à Valenciennes, pour ne prendre qu'un seul et récent exemple.

Le seul reproche que l'on aurait pu adresser aux deux équipes à la fin de cettre première période est d'avoir été également attentiste. Des deux côtés le schéma était le même : laissez venir à soi les petits-enfants d'en face et faire la différence en contre-attaques. C'est bien sûr pour cette raison tactique que les deux gardiens n'avaient pas eu à se surpasser. À cette nuance près, la première partie du match, orchestrée par quelques duels au sommet de l'athlétisme entre Toko et Trésor fut un plaisir pour les amoureux du football.

L'O.M. : PASSE À LA SURMULTIPLIÉE

Dès le début de la seconde mi-temps, on comprit que Skoblar avait donné l'ordre à ses joueurs de prendre les Niçois à la gorge. Le moment était d'autant plus favorable que Toko, le plus redoutable attaquant niçois de la première mi-temps boitait bas. La menace constante qu'il faisait planer sur la défense de l'O.M. nécessitant plus, il était logique de passer à l'attaque. C'est ce que firent les Olympiens et, pendant les 20 premières minutes, les Niçois furent repoussés dans leur camp et bousculés.

Tout cela devait se terminer par un fort joli but de Florès but amené par Berdoll et Victor Zvunka. C'est certainement ce but qui fut la cause de la victoire olympienne.

Mais, pendant les 20 minutes, l'O.M. emmené par un magnifique Linderoth, avait sans doute pratiqué son meilleur jeu depuis le début de saison. Un jeu en mouvement, rapide et précis. Nous avions enfin sous les yeux une équipe de classe. C'est la meilleure impression que nous ayons eue de l'O.M. depuis le début de la saison. Ces 20 premières minutes de la deuxième mi-temps furent donc essentielles. Ce sont elles qui permirent à l'O.M. de remporter ce brillant et mérité succès.

GRANDS JOUEURS SUR LE TERRAIN

La victoire de l'O.M. fut, comme toutes celles qu'il a remportées cette saison, d'essence collective. Toutefois, on ne manquera pas de noter le travail de Bacconnier, la classe du petit Linderoth, la finesse de Florès, l'esprit combatif de Boubacar et, bien sûr, la solidité en défense de ce monument du football français qu'est Trésor.

C'est cependant dans l'équipe de Nice que l'on découvrit les meilleures individualités. Cela ne surprendra personne. Guillou fut étincelant en première mi-temps, ne ratant peut-être pas une seule passe. C'est un régal pour les yeux de le voir jouer, même si, à notre avis, il ne s'engage pas suffisamment et n'a pas la force de percussion de Platini.

On a également noté en première mi-temps le danger représenté pour l'O.M. par le grand Toko.

Bjekovic, le fameux avant-centre yougoslave, est également un footballeur de premier ordre.

On y ajoutera Hulk, toujours difficile à contenir et dans les percées sur l'aile faillirent faire la différence en première mi-temps, ainsi que le jeune Marseillais de Nice, Zambelli, qui paraît ne pas être loin de la classe internationale.

M. Konrath fut un arbitre impartial, mais il nous a bien semblé que ses arbitres de touche avaient signalé, des deux côtés, plusieurs hors-jeu, un peu plus que discutables.

Enfin, pour nous résumer : un très beau match et une magnifique victoire olympienne qui aura certainement des suites.

Maurice FABREGUETTES

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Le compte est bon

Au fond, c'est en face d'une grande équipe que le point pouvait se faire. Pour l'O.M., c'était le virage, le premier bilan.

Eh bien, les comptes sont bons.

Au cours du dernier été et auréolé de l'espoir de ceux qui prenaient l'aventure en main, ce ne pouvait être, dans le meilleur des cas, qu'une équipe expérimentale. L'utilisation de ce cliché est classique chez ceux qui héritent d'une situation délicate.

L'herbe glorieuse de l'arène du boulevard Michelet devait seulement devenir, le temps d'une ou deux saisons, le terrain de recherche de deux hommes nouveaux. C'était à eux, alchimistes encore discutés, de trouver la formule qui sauve, de préférence à celle qui tue.

Au soir de ce match O.M.-Nice, gagné dans le fond et dans la forme, je ne dis pas encore que l'artiste sublimé par les foules d'antan est devenu le magicien diabolique d'une équipe qui étonne et s'étonne. Je dis simplement que Josip Skoblar pour la réflexion et Markovic pour la manoeuvre, avec leur orgueilleuse obstination toute croate, sont au seuil d'une première conclusion, à la fin d'une première étape que seul Skoblar avait sinon prévue, du moins dessinée.

Ce système de jeu fut d'abord une matière impossible à assimiler, un véritable langage hébraïque pour les joueurs peu réceptifs. Si bien qu'aujourd'hui on s'interroge avec satisfaction, optimisme et peut-être même surprise sur un Skoblar technicien subtil, auteur d'une méthode propos aux hommes appelés à l'appliquer.

L'O.M. ce n'est peut-être pas encore Saint-Étienne-le-grand, ni l'O.M. d'autrefois, ni bien d'autres, mais c'est déjà beaucoup mieux que ce qui se préparait en juillet.

Ce qui singularise cette équipe du moment, nous l'avons constaté dans la joie de cette soirée aux couleurs retrouvées, c'est son goût du risque, l'agressivité de ses mouvements, le désir jamais inassouvi de forcer les lignes niçoises et de se déplacer. C'est la conscience de cette équipe qui en fait et qu'elle est. Enfin, une conscience professionnelle que le ton d'un impitoyable championnat exige, mais que les hommes nourrissent avec frénésie, semble-t-il.

L'O.M. est encore loin du triomphe, mais il a pris un bon chemin dans il peut apercevoir le bout.

De ces joueurs passèrent au tamis dans les colonnes voisines, je n'en retiens, volontairement et arbitrairement peut-être qu'un, non pas choix mais par curiosité et par justice. On a tout écrit sur lui. Il s'épanouit sans jamais s'étioler. Il semble trouver dans une passe manquée, et elles sont rares, la motivation de la réussite qui suivra.

Aussi instinctif qu'un puma qui cherche sa proie à travers les organos piquants, sa proie n'étant pas l'homme mais l'espace dans lequel il s'engouffrera avec le ballon. Anders Linderoth, vous imaginez bien que c'est de lui qu'il s'agit, a été dans cet affrontement au sommet le maître à jouer, le chef un quartet qui, il faut bien le dire, déprécia Guillou lui-même.

Dans sa réserve, dans la sobriété qui semble opposer par nature à l'exploitation du spectacle, il a tout simplement prouvé hier soir qu'il était l'un des grands acteurs de ce championnat. La classe, l'efficacité et la simplicité d'un même ruban noué.

Cela dit, dix-neuf points et troisième, tiens, tiens, qui donc l'aurait prévu ?

Lucien D'APO

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Les réponses aux questions que vous vous posez

EST-CE QUE LES 35.000 SPECTATEURS ONT ASSISTÉ HIER SOIR À UNE GRANDE RENCONTRE ?

- De l'avis général, le match disputé entre l'O.M. et Nice, a fait hier soir l'unanimité au Stade-Vélodrome. Aussi bien dans le camp marseillais que dans celui des Niçois, tous, joueurs et dirigeants, reconnaissaient que les deux équipes avaient fourni un très agréable spectacle.

Et nous sommes persuadés que le public, dans son ensemble, a vivement apprécié cette rencontre de championnat. En un mot, le match au sommet a tenu toutes ses promesses.

LA VICTOIRE DE L'O.M. EST-ELLE MÉRITÉE ?

- Oui. Sans aucune hésitation, nous répondrons à cette question par l'affirmative. Il est vrai qu'en première mi-temps, le jeu des niçois, basé sur une très grande technique d'ensemble, avait posé quelques problèmes à l'équipe marseillaise, mais même pendant la première période celle-ci, ne serait-ce qu'au nombre des occasions, avait fait largement jeu égal avec les Niçois.

C'est en seconde mi-temps que l'ascendant des Marseillais a commencé à se matérialiser, non seulement dans le jeu, mais aussi au tableau d'affichage. Nous avons eu l'impression, alors que l'O.M. dominait son sujet, autant qu'il était possible, bien sûr, face à un rival de qualité, car Nice, hier soir, a été sans conteste la meilleure équipe qui se soit produite cette saison au Stade-Vélodrome. C'est là que le mérite de l'O.M. est à souligner. Les deux buts de Florès et Emon sont donc venus récompenser l'équipe la plus méritante. Léon Rossi, entraîneur des Niçois, et n'a pas songé une seconde à contester le score. C'est tout dire...

LE COMPORTEMENT DE L'ARBITRE ?

M. Konrath a, dans l'ensemble, arbitré correctement un match où il n'était pas facile de tenir les deux équipes. Au départ, du moins, car il faut s'empresser de souligner que le jeu n'a jamais dépassé les limites de la correction.

Il reste que l'arbitrage a été quelque peu contesté, et notamment dans ce délicat problème du hors-jeu. Le but de Boubacar, par exemple, annulé par M. Konrath à la 49e minute, nous avait, pour notre part, parut tout à fait valable. Berdoll, lui aussi, avait été sifflé hors jeu alors qu'il était en très bonne position face aux buts de Baratelli.

Tout cela donnerait à penser que les juges de touche n'ont pas toujours eu des décisions adéquates. Et pour ne pas paraître partisan, nous ajouterons que les niçois, eux aussi, ont été quelquefois arrêtés alors que leur position de hors-jeu n'était pas du tout évidente.

Cela dit, M. Konrath n'a rien fait pour influencer le résultat (ce n'était pas le cas, paraît-il, à Lyon). En d'autres termes, si l'O.M. a gagné, il le doit avant tout à lui-même.

QUEL JUGEMENT PORTER SUR ALBERT EMON, QUI EFFECTUAIT SA RENTRÉE AU STADE VÉLODROME ?

- Emon est restée exactement six minutes sur la pelouse hier soir. C'est dire que ce laps de temps serait en général insuffisant pour porter une appréciation sur l'attaquant olympien qui avait été écarté sur blessure, de l'équipe première. Albert a hérité d'une bonne balle alors que l'on jouait la 90e minute.

Enfin, quand nous parlons de bonnes balles, il faudrait peut-être ajouter que l'action se situait en plein coeur de la surface de réparation. Albert a eu alors le mérite le résister aux attaques successives des défenseurs niçois pour conserver dans un premier temps le contrôle du ballon et ajuster ensuite un tir terrible hors de portée de Baratelli. C'est donc qu'il avait fait amplement le nécessaire pour remplir son contrat et surtout payer son entrée.

Jean FERRARA

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SKOBLAR : "UN MATCH DE TRES GRANDE QUALITE !"

Comme c'est maintenant de tradition, c'est dans la salle de relaxe que Skoblar, pendant que ses joueurs récupéraient, a répondu à toutes les questions des représentants de la presse écrite, parlée et télévisée. Visiblement, le manager général de l'O.M. était content. Il l'a fait savoir.

"Je crois que nous venons d'assister à un match de grande qualité, entre deux très belles équipes, en tout cas le meilleur match, et de loin, auquel j'ai assisté, depuis le début de la saison.

Il va sans dire que je suis satisfait du comportement de mes hommes. Ils ont rempli leur contrat au mieux. Cette victoire est d'autant plus méritoire qu'elle a été obtenue face à une équipe niçoise qui, malgré sa défaite d'aujourd'hui, reste, pour moi, la favorite numéro 1, du championnat de France".

Analysant le match Skoblar devait ajouter :

"Durant la première demi-heure, nous les avons laissés venir, car nous redoutions beaucoup leur milieu de terrain et il fallait éviter, à tout prix, qu'un Guillou ou un Huck, merveilleux techniciens, arrivent à créer des brèches dans notre système défensif. Par la suite, c'est nous qui avons osé un peu plus et il est évident que le but réussi par Florès a joué un rôle capital, car en même temps qu'il donnait aux Marseillais des forces nouvelles, il faisait l'effet contraire aux Niçois qui n'eurent pas dans la dernière demi-heure de jeu leur belle autorité du début de rencontre. On a manqué des occasions, c'est vrai, mais Nice aussi en a eu en début de match. En conséquence, ne faisons pas la fine bouche. Une victoire par 2 à 0, j'estime que, c'est, tout à fait, remarquable car la manière y était".

Pour le reste, Skoblar a donné des précisions suivantes : "J'ai fait sortir Fernandez parce qu'il était inutile de lui demander un trop gros effort, mieux valait le ménager, afin de pouvoir compter sur lui dans les matches à venir.

Pour ce qui est de Emon, le but, qu'il a réussi, devrait pouvoir lui donner confiance. Il resta à Albert à retrouver le rythme de la compétition. Il est pour l'O.M. un atout non négligeable".

Enfin, Skoblar a conclu : "Tout dans ce match était possible. Nous l'avons emporté tant mieux, mais si je répète que Nice est mon favori, je veux dire aussi que pour l'O.M. il est encore trop tôt pour envisager les plus hauts sommets. Je crois pourtant que l'on reparlera de nous dans les saisons prochaines".

M. d'Agostino, pour sa part, était, on le serait à moins, tout sourire : "Je suis content, disait-il, parce que ce fut un très beau match, parce que nous avons joué et parce que nos fidèles supporters, qui avaient répondu en nombre à notre appel, ont quitté le stade ravis. Que demander de plus".

Côté joueur, on s'en doute, l'ambiance était également au beau fixe. Voici l'opinion de François Bracci : "Nous avons abordé cette rencontre, comme il le fallait. Je l'avais dit avant le match, l'important pour nous était de ne pas perdre, afin de garder le contact avec les équipes de têtes. Nous avons atteint cet objectif et même au-delà. Battre Nice 2 à 0 est, je crois, une bonne performance. Pour ce qui me concerne, on me dit que j'ai fait un bon match ; c'est cette impression que j'ai eue. On me demande si je pense à l'équipe de France. Je répondrai bien sur que oui, car je l'ai toujours dit, une sélection en équipe nationale est, pour un joueur, une grande récompense et un grand bonheur.

Reste maintenant à savoir ce que pense le sélectionneur, Michel Hidalgo. J'attends de lui un clin d'oeil".

Fernandez, lui aussi, était radieux : "Je suis content et même plus que content. Nous avons gagné ce qui était l'essentiel, et pour ma part, ma blessure a tenu. J'ai décidé de jouer au tout dernier moment. Je ne regrette rien. Cette victoire va nous faire un bien énorme, car ces Niçois, croyez-moi, ce ne sont pas des tocards".

Albert Emon, très entouré, avait retrouvé sa verve. "Quatre-vingt-dix minutes sur le banc de touche, c'est insoutenable. Ce soir, ce le fut d'autant plus que le match a été de toute beauté. En fait, j'étais tellement pris que je ne "savais même plus où j'habitais". Lorsque Josip a crié à Jean-Pierre d'aller s'échauffer, c'est moi qui me suis levé. C'est tout dire.

Le reste s'est passé un peu comme dans un rêve, mais mon but, réussi à l'ultime seconde, marque peut-être pour moi un tournant dans ma carrière. Je sais, désormais, que tout n'est pas perdu. Avec du travail et de la volonté, on reparlera d'Emon".

Que l'O.M. gagne ou perde, Boubacar a toujours le sourire. Hier, il faut bien le dire, c'était un sourire à la puissance 3. "Nous avions en face de nous une excellente équipe. On a beaucoup parlé de son milieu de terrain, et de son attaque, mais croyez-moi, les défenseurs ne sont pas des manchots. Ils sont toujours sur l'homme, très agressifs et prompts à relancer le jeu. Je suis d'autant plus ravi que cette victoire ne souffre d'aucune contestation. On a raté, c'est vrai, beaucoup d'occasions, mais l'important est que nous allions réussi à nous les créer. Le jour où la réussite sera avec nous, ça pourrait faire drôlement mal. Pourquoi pas le 9 novembre contre Nantes".

Victor Zvunka, au passage, se contenter de dire "notre objectif était de ne pas perdre. Nous avons gagné. Une victoire qui ne doit rien à personne. Que demander de mieux".

Hervé Florès expliquait : "Je crois qu'en première mi-temps, nous les avons usés, ce qui nous a permis de nous imposer après le repos. Bien entendu, je suis content d'avoir marqué un but, mais je suis encore plus content quand j'en fais marquer aux autres".

Comme on lui demandait pourquoi en fin de match, il n'avait pas tenté sa chance, Florès expliqua : "Quelques instants plus tôt, j'avais eu une belle occasion et j'avais raté mon tir. Je me suis dit, c'est pas mon jour, n'insiste pas et J'ai remis cette balle au milieu pour Berdoll et Truqui. Malheureusement, mes deux équipiers n'ont pu concrétiser. Ce n'est pas grave, l'essentiel était de vaincre".

Enfin, laissons la conclusion aussi Suédois Linderoth, un des héros du match qui, toujours en anglais, donna son analyse : "Nice est une bonne équipe. Malheureusement pour elle, nous avons su accélérer au moment ou les Azuréens ont baissé de pied".

Une explication toute simple, ce que Linderoth oublie de dire, c'est qu'il fallait avoir les ressources physiques, morales et nécessaires pour pouvoir passer, alors que rien n'était joué, la vitesse supérieure.

André de ROCCA

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Léon Rossi :

"Un résultat normal"

Nous nous attendions à trouver des joueurs déçus dans les vestiaires niçois. Et bien non, après s'être incliné face à l'O.M., l'entraîneur Léon Rossi reconnaissait sportivement la victoire de l'adversaire.

"Non je ne suis pas déçu du tout, nous a dit l'entraîneur azuréen. Ce fut un très bon match de championnat. L'O.M. a eu le dernier mot, je trouve ce résultat tout à fait normal et en tout cas, je me défends de le contester. Il nous reste maintenant à rendre la pareille aux Marseillais lorsqu'ils viendront à Nice. La seule excuse peut-être que je puisse invoquer concerne le tir de Katalinski qui s'est écrasée sur la barre. Si le ballon avait fait mouche, la physionomie de la partie aurait pu alors être modifiée. Mais pas de regrets inutiles. L'O.M. s'est montré une équipe de grandes valeurs et je ne pense pas que nous ayons à rougir après cette défaite. Il est certain que la sortie de Toko nous a quelque peu désorganisés, mais les Marseillais ont très bien joué le coup. Et ils ont réussi à trouver les premiers le chemin des filets. Il était évident qu'au cours d'une telle rencontre, l'équipe qui marquerait le premier but prendrait une sérieuse option sur la victoire".

Baratelli lui non plus, ne contestait pas le succès de l'O.M. : "J'ai eu beaucoup plus de travail, en première mi-temps, nous a dit le gardien international, ce qui peut paraître un peu paradoxal. Toujours est-il que de ma ligne de but, j'ai pu noter des occasions de chaque côté. Ce fut une rencontre de très haute qualité. Quant à l'O.M., cette formation m'a paru en net progrès. Elle est complète dans toutes ses lignes, et s'est révélée très dangereuse surtout sur les contre-attaques. Peut-être aurions-nous pu enlever le point du match nul, mais dans l'ensemble, je ne pense pas que la victoire des Marseillais soit usurpée".

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L'opinion de l'arbitre

M. KONRATH :

"Un bon match"

Comme tous ses collègues arbitres, M. Konrath, tout en faisant preuve de beaucoup d'amabilité, n'a pas voulu s'étendre longtemps sur la partie qu'il venait d'arbitrer à la satisfaction générale.

"C'était un match important pour les deux équipes, s'est-il borné à dire ; dans l'ensemble, les joueurs ont été corrects, mais lorsque j'ai vu que quelques-uns faisaient preuve d'une certaine nervosité, je n'ai pas hésité à sortir les cartons jaunes, ce qui a eu pour effet de calmer les esprits. Dans l'ensemble, j'ai l'impression que ce fut un très bon match. Le succès marseillais me semble légitime dans la mesure ou en début de rencontre, les Niçois ne parvinrent pas à concrétiser deux occasions franches qu'ils avaient su se créer".

A. de R.

 

 

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