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Résumé Le Provencal

du 05 juin 1961

 

Attaques stériles à Hyères...

et nul logique entre TOULON et l'O.M. (0-0)

Ambiance sympathique dans le cadre champêtre du stade Perruc, fief habituel du Hyères F.C. emprunté pour la circonstance par les professionnels de l'O.M. et du Sporting de Toulon.

Les deux équipes donnèrent tout d'abord l'impression de vouloir démontrer au nombreux public de la cité des palmiers que deux formations professionnelles ne seraient-elles que de seconde Division, pouvaient donner au jeu une intensité, une rapidité auxquelles il n'est pas habitué de la part des équipes de CFA. Et ceci, bien qu'elle soit au bout du long voyage qui les a conduites à ce début de juin depuis onze longs mois de luttes continuelles.

Bien sûr, elles subissaient un double handicap. Le premier étend évidemment qu'aucun enjeu véritable ne pesait sur la rencontre, et ensuite que la pelouse du stade Perruc, fort acceptable pour les matches de C.F.A. n'aide guère des équipes du niveau supérieur à pratiquer dans un style académique.

Mais le public ne demandant qu'à vibrer, les deux équipes partir avec l'idée louable de lui en donner pour son argent... Bien que n'étant pas particulièrement avantagé par l'ambiance et par l'état du terrain, tout cela ne ressemblant que de fort loin aux conditions de jeu du Stade-Vélodrome, ce fut l'O.M. qui prit les opérations en main au cours de toute la longue partie de la première mi-temps.

Bon début de l'O.M.

Malgré, rappelons-le, des circonstances défavorables, sa meilleure technique d'ensemble lui permit de marquer pendant 20 ou de 25 minutes un avantage qui ne fut finalement que très platonique.

Malgré une assez nette domination territoriale, l'O.M. en resta au stade des velléités. Toulon tout au début, concéda corners sur corners, mais Moreira faisait bonne garde et se montra non seulement assez sûr, mais encore assez heureux lorsque, par exemple à la 38me minute, Aygoui, consécutivement à un dribble habile, décocha du pied droit, de la limite de la surface de réparation, un tir qui rebondit sur le sol bosselé.

Moreira plongea, laissa échapper cette balle d'ailleurs assez difficilement saisissable, qui lui passa sous le bras, sembla se diriger vers la cage vide puis, par la vertu d'une autre bosse, alla finalement se perdre en corner.

Selon que l'on est Marseillais ou Toulonnais, on peut estimer que Aygoui, sur une pelouse adéquate, pouvait décrocher un tir plus violent et plus net, mais aussi que Moreira pouvez également se saisir de la balle dans de meilleures conditions.

Dans le doute, abstenons-nous prudemment de juger. Mais en somme, toute la première mi-temps fut à l'image de ce mince incident que nous évoquons que pour bien situer le problème.

L'O.M. domina, pendant assez longtemps, avant de se lasser de cet avantage uniquement moral, et Toulon se mit à attaquer sous l'impulsion du petit est vif Roland Robinet et de Fernandez, obtenant lui aussi plusieurs corners.

Pour l'O.M., Lefevre s'était assagi après un début de match extrêmement brillant, et les finesses techniques de Kominek, Pavon ou Aygoui avaient été rendues inutiles par les nombreuses bosses ou mottes d'herbes de la pelouse.

Le score nul de 0 à 0 était donc parfaitement légitime à la pause.

À vrai dire, le succès des matches de seconde Division peut dépendre du cadre dans lequel ils se disputent. Il est probable que l'explication des deux voisins provençaux eut tombé littéralement "à plat" dans le cadre trop vaste du stade vélodrome, voire de Jauréguiberry, mais là, sur le stade Perruc, tout semblait extrêmement valable.

Tonda sauve

Comme pour répondre à la seule occasion de l'O.M. en première mi-temps, Toulon répliqua par une course rapide de Chicha vers le but de l'O.M., mais Tonda se montra très habile, et réussit à récupérer la balle qui avait en plusieurs rebonds hauts et dangereux dans la surface de réparation.

Tout juste après, Tonda devait intervenir sur une balle très difficile et tourmentée que se disputaient Robinet et Leonetti (55e minute).

Puis un centre tir de Forzano passait tout juste au-dessus de la transversale du but de Tonda.

Devant une défense toulonnaise très décidée, les avants marseillais semblaient avoir renoncé à s'exprimer.

Tonda stoppait un tir net mais peut puissant de Raul Robinet (62me minute) puis le même récidivait et la balle glissait le long de la transversale (63me minute).

Toulon ne quittait guère le camp de l'O.M., et le public réclame pour une main, sans doute involontaire de Leonetti à la limite des 16 mètres.

C'est encore un tir de Forzano que Tonda arrête avec netteté (75e minute)

L.D.

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En vedette : TONDA et Roland ROBINET

Nous disions part ailleurs que dans le cadre "tropical" du stade Perruc l'explication entre l'O.M. et Toulon parvint sans trop de peine à emplir le décor.

Puisque nous avons parlé du jeu, qui ne fut peut-être pas d'un niveau élevé en raison de l'état du terrain, mais assez vif pour intéresser le public, que dire maintenant des acteurs.

Nombre d'entre eux firent ce que l'on attendait de leur part et il n'y a donc pas à s'extasier. Mais certains se montrèrent sous leur meilleur jour...

Ainsi, Vibourel, en finesse, contint sans cesse les efforts de Sansonetti, toujours aussi généreux. Forzano et Raoul Robinet exercèrent une pression constante sur la défense marseillaise, Henri Leonetti se montra l'égal de Molla et de Misiasek. Bernard Lefevre débuta tambour battant. Quittant le bord de la touche, il tenta d'animer sa ligne d'avants donc les purs techniciens furent gênés par les bosses du terrain. Pour nous, le Marseillais a placé en exergue et Claude Tonda qui, souvent malheureux avec les pros, fournit une partie irréprochable dans des conditions difficiles, sans doute parce qu'il n'était pas crispé par l'importance de l'enjeu.

A Toulon, l'animateur principal fut le petit et noir de peau et de poils Roland Robinet. Habile et courageux, il fut le plus valeureux adversaire des marseillais avec Forzano et son frère Raoul, tandis que Fernandez travaillait sans relâche et que la défense en bloc se montrait extrêmement efficace.

Louis DUPIC

 

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