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Résumé Le Provencal

du 27 août 1951

 

LA VICTOIRE DE L'O.M. SUR RENNES (2 à 1)

Aurait été plus concluante si l'arbitre

...n'avait accordé aux Bretons un penalty

sévère et s'il n'avait as frustré les

Marseillais d'un autre penalty en fin de match

(De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL)

RENNES (par téléphone) - Ce match débuta par une surprise. Dès la troisième minute, en effet, l'O.M. qui jouait contre le vent et le soleil, ouvrait la marque par celui de ses attaquants dont on attendait sans doute le moins : l'ailier gauche David tout heureux de sa réussite.

La phase s'était déroulée de la manière suivante : Nekkache avait adressé à Andersson en position d'inter droit une longue ouverture. Le Suédois centra devant les buts ou se trouver Georges Dard. Ce dernier, gêner, ne put shooter. La balle parvint à David démarqué. L'ailier marseillais décocha un joli shoot du gauche qui pénétra dans les buts sur la gauche du goal rennais Pinat.

Jusqu'à la 7e minute, l'O.M. continua à se signaler par la très belle tenue de Johansson devant Grumelon pourtant entreprenant et par des actions du tandem Alarcon - Andersson.

Andersson marqua même, à la 8e minute un second but justement refusé pour hors-jeu.

Rennes se reprend et égalise.

Un shoot de Grumellon sur l'horizontale (7e) nous révéla cependant que l'O.M. ne devait pas s'endormir sur ses lauriers.

De fait, les avants Bretons, aidés par le vent lancèrent des attaques rapides et... plus aérées que celle de l'O.M. Les jeunes amateurs incorporés dans l'équipe rennaise se faisaient remarquer par leur décision dans l'attaque de la balle. Mais ils pêchaient souvent par excès de jeunesse. Et plus encore sur le Gall, véloce et opportuniste, c'est évidemment Grumellon, assisté de Prouff, qui se montrait le plus dangereux.

En deux minutes (10e et 11e) Rennes obtenait deux corners. Et la minute suivante (12e) sur une faute de main involontaire d'Abderrahmane, M. Devilliers sifflait un penalty sévère que Prouff transformait habilement.

Une percée de le Gall (21e), des shoots de Le Dren et Munoz (24e et 30e), un 3e et 4e corners obtenus par Rennes (31e et 34e) mirent l'O.M. en danger.

Lorsqu'on vit la 40me minute, Abderrahmane (qui souffrait du genou gauche depuis le premier quart d'heure) passer ailier droit et Dard devenu intérieur tandis que Perez se portait en position d'arrière droit, on craignit que l'O.M., ne se désorganise en seconde mi-temps.

La défense de l'O.M. en danger

A la reprise, Abderrahmane qui avait été énergiquement soigné durant le repos retournait en défense et l'équipe marseillaise retrouvait sa formation orthodoxe.

Trois fois (50me 51me 54me) Andersson, bien alimenté par Alarcon se mettait en évidence. C'est lui qui, à la 55me minute a obtenu le premier corner marseillais après avoir expédié un très beau tir sur un service de Johansson (50me).

Mais Rennes ne désarmait pas pour autant. Il obtenait ses 5me, 6me et 7me corners (52me, 60me 65me), obligeait Salem (sur une percée de Prouff), Morand (sur un tir de Le Gall dans l'angle supérieur gauche), Abderrahmane (sur une montée de Grumellon et Munoz), à des interventions délicates.

Le jeu acrobatique de Salem suscitait, dans le public, des mouvements divers. Et la défense marseillaise donnait alors l'impression fameuse de parer au plus pressé ses renvois marquant à la fois de puissance et de précision.

En fait, Rennes durant cette période laissa passer sa chance.

Et irrégularités bretonnes

victoire marseillaise.

En dépit de nombreuses irrégularités bretonnes, les 20 dernières minutes furent marseillaises. Au cours de cette ultime phase, l'O.M. obtient d'ailleurs 6 corners. À la 72me minute, Andersson qui avait réussi à prendre à contre pied deux adversaires était fauché par un troisième. Scotti beauté le coup franc sur l'horizontale.

Scotti mettait encore à deux reprises Pinat en danger sur coup franc (74e) et sur un tir de 30 mètres (75e) que le goal breton détournait en corner.

À la 77me minute sur un centre de Dard, Alarcon et Andersson se précipitaient. Pinat alerté par une reprise de la tête s'en tira d'extrême justesse.

C'est alors que sur corner tiré de la droite vers Georges Dard Alarcon pousser la balle sur Pinat. Ce dernier renvoyé sur Andersson qui a bout pourtant, inscrivez le deuxième but marseillais.

Cette victoire marseillaise parfaitement méritée eut été plus large si M. Devillers avait sanctionné un penalty et non en coup franc une faute de Leseignaux qui retint d'abord par le bras puis par le maillot Andersson en bonne position de tir.

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Alarcon et Andersson les meilleurs à l'O.M.

RENNES (par téléphone) - Considéré comme moribond voilà quelques semaines, l'O.M. entame sa saison en battant Rennes dans son fief, performance que ne purent réussir des formations marseillaises réputées plus brillantes.

Certes, il convient de reconnaître que l'équipe bretonne était privée de Rouxel et de Combot.

Il est, d'autre part, évident que le départ de Guérin a creusé dans la défense bretonne un vide que l'énergique Leseignoux est loin de combler, en dépit de toute sa bonne volonté.

Une incorporation massive de jeunes éléments dans l'équipe de Pleyer nuit, par ailleurs à la stabilité de celle-ci.

Si l'arrière gauche Troupel, le demi Gunnar, et surtout l'ailier droit Le Gall ont étalé, hier, d'indiscutable qualité, Munoz et Le Dren parurent lents et brouillons.

Pinat ne fit pas oublier Rouxel et Sellin fit regretter Hennequin.

Prouff, qui débuta bien et effectua de bonnes percées, disparut par la suite et de toute manière fut maladroit chaque fois qu'il s'agissait de clôturer une action.

Grumellon, sans être au mieux de sa forme, fut le meilleur élément de l'équipe. Mais le voici aussi isolé que l'était Baillot à Metz.

Il est temps pour Pleyer que Combot fasse sa rentrée.

Une formation marseillaise courageuse

Il serait, certes, dangereux de clamer, après ce match que l'O.M. est parti pour faire une grande saison.

D'autres adversaires, autrement redoutables que celui d'hier, se présenteront sur la route des marseillais, mais n'est-il pas remarquable que l'O.M., sortant d'une crise, ait pu aligner, hier, une formation qui sut lutter avec un courage réconfortant ?

L'O.M. nous a prouvé à Rennes qui conserve une ossature de qualité : Alarçon, remarquable meneur de jeu : Johansson, pivot de la défense, Andersson, leader d'attaque de grande classe forment avec le scientifique Scotti, avec Salem, efficace dans son style, avec Abder qui, hier, fut handicapé par une douleur au genou gauche, une demie douzaine d'équipiers malheureux.

Perez travailla avec un coeur admirable : Morant se tira à son avantage de situations épineuses, exécutant notamment de remarquables plongeons.

Dard termina mieux son match qu'il ne l'entreprit, tandis que les Nekkache, après avoir fourni quelques bonnes balles en première mi-temps, parut surpris vers la fin par le jeu de ses partenaires directs.

David, enfin, eut le bonheur de marquer le premier but de la saison pour l'O.M.

Que l'O.M. recrute un ailier et un inter et l'avenir immédiat pourra être envisagé sans pessimisme. !

R.G.

 

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