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Résumé Le Provencal

du 22 septembre 1952

 

ANDERSSON SUBMERGE LE HAVRE EN PREMIERE MI-TEMPS

MAIS LE TEAM NORMAND

Réduit à dix, se reprend et

S'INCLINE HONORABLEMENT

Comme nous le présagions, le choc O.M. - Le Havre n'a pas manqué d'attirer le public olympien et il y avait longtemps que le stade du boulevard Michelet n'avait connu une telle affluence !

Le match tint-il ses promesses ? Dans l'ensemble on peut répondre par l'affirmative.

Mais ce ne fut pas une pièce à l'action suivie, continue, elle fut sujette à rebondissements et à surprises.

Durant la première mi-temps l'O.M. conduisit la rencontre à sa guise. Il eut même une flambée très brillante et l'on put croire que Verbrugge allait connaître un des moments les plus désagréables de sa carrière.

Bien secondé par deux intérieurs très travailleurs et véloces qui non seulement prenaient le meilleur sur Saunier et Stricane (l'ombre de lui-même) mais encore sur deux demi-aile Vallorisek et Hassouna (qui tardaient à trouver la cadence) l'avant-centre suédois Andersson redevenu lui-même se jouait de Grimonpon et le crochetait comme à plaisir. Il réussit deux buts mais faillit réaliser le hat-trick à la suite d'un exploit à la 28me.

Le blond policeman qui lui faisait le vis-à-vis avait beau se démener, il ne parvenait pas à le stopper !

Lara boîte

Les actions havraises étaient chancelantes, surtout que le meilleur canonnier du H.A.C., le Brésilien Lara, s'était mis à boiter dès la 17me minute et ne jouait plus dès lors qu'un personnage de figurant ! Réduits à 10, les poulains de Schwartz serrèrent les dents, intégrèrent Stricanne en défense afin de consolider celle-ci, et ne conservèrent que trois hommes en attaque : Walter, Saunier et Lombardini.

Logiquement les Normands menés au score, handicapés au point de vue numérique, risquaient en deuxième mi-temps de subir une lourde défaite ; il n'en fut rien et nous avons assisté à un coup de théâtre stupéfiant.

Ils menèrent pendant une demi-heure "la danse", certes ils ne semblaient pas de taille à inverser le résultat mais ils obligèrent les Phocéens à se cantonner au-delà de la ligne médiane.

À quoi attribuer ce renversement ?

La défense marseillaise enraya sans trop de mal les assauts havrais, mais l'attaque subit une baisse de régime étonnante.

Andersson parut "rentrer dans sa coquille", Dard fut délaissé, Mesas ne réussit plus à se débarrasser d'Albanesi et les deux inters n'eurent plus la ressource de ravitailler leurs avants de pointe.

Andersson et Saunier

En définitive on a pu noter une fatigue générale chez les olympiens consécutive aux efforts prodigués au cours des matchs précédents.

À l'O.M., Scotti avec aisance organisa le jeu en défense. Johansson fut très adroit de la tête et eut des interventions sur, Gransart eut une activité débordante et athlétique. Andersson fut un homme dangereux pour les bois havrais par ses crochets déconcertants.

Au Havre, Verbrugge ne fut pas maladroit, il eut une tâche abondante ! Albanessi est un black une décision parfaite. Il n'hésite jamais pour dégager son camp. Le petit Saunier et un avant de classe et il s'est tripoté une balle. L'Argentin Lombardini, valut surtout par son mordant

Alain DELCROIX

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LE MATCH AU CHRONOMETRE

ANDERSSON avait assuré le succès

De l'O.M. à la mi-temps

Les équipes se présentent dans les formations annoncées. C'est M. Lauga qui arbitre. 20.000 spectateurs garnissaient gradins recette 5.000.000 de francs. À la première minute, Dard frôle la transversale, le même homme servi par Lanfranchi s'infiltre dans la défense ennemie, tire, Verbrugge met en corner.

Nocentini (13e) et Lanfranchi (16e) shootent sans succès ; à la 17e, Lara se met à boiter sans raison apparente.

À la 21e, l'O.M. obtient un coup franc à la limite. Andersson le botte directement au-dessus d'un paquet de joueurs. Verbrugge est battu un mi-hauteur. Quatre minutes plus tard, Lara rentre, mais comme figurant ; à la 28e, Andersson réalise un exploit personnel, le keeper normand sauve ses bois..

À la 32e, Dard fonce seul, passe Bihel, tire dans sa foulée, Verbrugge est battu mais le cuir a manqué la cage.

L'Olympique domine son opposant par son dynamisme et sa volonté ; une combinaison Andersson - Mesas échoue de peu.

Trois minutes plus tard, sur une passe d'Andersson, Scotti en position d'intérieur droit, shoote avec force. Verbrugge ne peut bloquer la balle, Andersson surgit en trombe, il reprend la sphère et marque le deuxième but des locaux.

Au cours de la première mi-temps, l'O.M. à quatre corners à son avantage.

Le Havre se réveille

A la reprise, changement de programme. Le Havre, qui joue à dix, se réveille. Walter tir en puissance trop au (52e), Saunier oblige Gransart à intervenir. Lombardini tire à côté, puis récidive sur Poncet, ensuite c'est une admirable percée de Gransart ; Andersson et Mesas tentent leur chance, à la 63e. Saunier en position d'ailier gauche, à une large zone devant lui. Johansson se précipite pour s'interposer, le Havrais le trompe, il centre au cordeau. Salem et Walter se précipitent, le brun Marocain est plus prompt et loge la balle dans ses propres filets !

Lombardini se remue, il tire deux coups francs (68e et 73e), mais à la 80e Mercurio s'avance en pointe, donne la balle à Andersson qui se démarque et la lui recède, le jeune Fanfan shoote à ras de terre dans le coin droit et c'est le troisième but marseillais. Deux minutes plus tard, Andersson risque d'aggraver le score mais Verbrugge répond repousse l'attaque... au pied !

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ROESSLER :" J'AURAIS PREFERE QUELE HAVRE JOUE AU COMPLET"

Alors que les Olympiens prenaient leur douche, nous avons échangé avec que quelques mots sur le match O.M. - Havre. Qu'en pensent-ils ! Roessler, tout en rangeant les maillots nous dit : "J'aurais préféré que les Normands jouent à onze, mes hommes auraient été moins désorientés" et il ajoute "Il n'y a pas que nous pour ne pas savoir s'organiser en cas de supériorité numérique, il en est ainsi pour tous les clubs !"

O-- Lanfranchi se plaint : "J'ai une douleur à la cuisse gauche et c'est ce qui m'a gêné en seconde mi-temps !"

Poncet souriait : "Pour moi ce ne fut pas un match de trop dure !

O-- Gransart récrimine après son opposant direct : "C'est lui qui file les coups et c'est moi qui pleure", et pour preuve à l'appui il nous montre ses chevilles.

Mercurio a mal au talent droit : "J'avais des chaussures neuves et je n'étais pas bien pour courir !"

O-- Mesas est inquiet : "J'étais fatigué. Je ne sais pas ce que j'avais, je ne démarrais pas en deuxième mi-temps !"

O-- Dans le camp havrais les mines sont basses. Albanesi pense à l'avenir : "L'O.M. ne gagnera pas le match retour ! Mais qu'est-ce que j'ai reçu comme coup !"

Schwartz analyse la partie : "On a joué à dix, dans ces conditions je ne peux pas être mécontent de mes hommes ! Par contre l'arbitre ne nous avantage pas !"

Grimonpont parle d'Andersson : "C'est un adversaire très correct et talentueux, il est dommage que nous ayons été handicapé !"

Saunier et catégorique : " A onze il est indubitable que nous réussissions le match nul !"

A.D.

 

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