OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 07 mai 1956

  

L'O.M. a infligé une sévère

leçon à BEZIERS, désemparé (7-0)

(De notre envoyé spécial : A. DELCROIX)

MONTPELLIER - On croyait généralement que le choc Marseille - Béziers serait dès plus équilibrés, en raison des ambitions manifestées par les poulains de Humpal en Championnat de Deuxième Division, ou ils s'ouvrent des espérances sérieuses à l'ascension en Nationale.

En réalité nous n'avons vu sur la pelouse du stade du Pont Juvénal qu'une équipe : celle de l'O.M., qui effectua une démonstration sympathique et non dénuée de qualité devant une formation dispersée, incapable de prendre une initiative.

Les Marseillais se sont montrés très nettement supérieurs dans le domaine de la technique. Au petit trot, sans forcer leur allure ils ont imposé leur loi à une équipe qui ne fut redoutable que pendant un quart d'heure au plus.

Il est évident que les Biterrois pourront arguer que leur ligne médiane titulaire leur faisait défaut qua ces absences constituèrent pour eux un handicap indiscutable, et même insurmontable.

Il n'en demeure pas moins vrai que, dans le rayon de la conquête de la balle, ou l'énergie et le courage entrent pour une grande part, les Biterrois furent également dominés de copieuse façon.

Béziers, certainement vaut mieux que la prestation qu'il a offerte hier après-midi, mais Marseille a su combiner avec intelligence, d'agréable manière, et à prouver que le renouveau manifesté à Metz et à Nîmes n'était pas un simple feu de paille.

De Johansson à Mesas

Predal, dans les buts n'a pas été souvent sollicité, mais n'a pas connu commis de faute.

Gransart n'a été inquiété par Alexandre qu'en première mi-temps, tandis que Palluch a eu du travail devant l'actif rouquin Keller.

Scotti exécuta sa mission avec beaucoup de flegme.

Johansson fut parfois ennuyé par Tagliacossi, mais il sapa les assauts de l'adversaire. Marcel opéra avec facilité et exécuta certaines percées dont il a le secret. Rustichelli se joua de Molinari et mit à son actif des raids forts incisifs. Constantino fournit un labeur constructif des plus intéressants et marqua deux buts de belle facture.

Andersson, souvent bousculé fut un distributeur clairvoyant. Mercurio fut courageux et Mesas a réussi un hattrick mérité par sa fougue et son allant.

Si à Marseille, Johansson, Marcel, Rustichelli et Constantino furent les hommes les plus en vue, d'un onze biterrois très pâle nous ne citerons que Misiasek très combatif, Delhaye, très sérieux dans ses interventions. Couronne, vigoureux et décidé, et Keller, obstiné en première mi-temps.

Par contre, Molinari et Sesia furent faibles en défense.

Il est vraisemblable que Béziers s'est réservé pour ses prochains chocs en championnat.

Mais, quoi qu'il en soit, il a fourni une bien terme exhibition.

 ----------

LE MATCH AU CHRONOMETRE

Ciel bleue, soleil de plomb, atmosphère estivale. Le public Montpelliérain, sevré de grandes rencontres, s'est rend en groupe serré au stade du Pont Juvénal puisque 6.000 spectateurs environ garnissent les gradins.

Béziers aligne : James, Delhaye, Molinari, Roque, Sesia, Misiasek, Keller, Laborde, Tagliacossi, Couronne, Alexandre.

Si Marseille aligne la formation annoncée c'est-à-dire : Predal, Gransart, Palluch, Marcel, Johansson, Scotti, Rustichelli, Constantino, Andersson, Mercurio, Mesas. Le team d'Humpal est assez surprenant, il est privé en défense de Grobarzyck et de Girardi et de Brobarzyck et de Girardi et c'est ainsi que nous avons la surprise de voir l'ailier Sesia occuper le poste de demi-centre.

À la 5me minute de jeu, Laborde donne une excellente balle à Couronne qui reprend de voler et expédie le cuir dans les nuages.

À MESAS LE PREMIER BUT

A la 15me minute, un coup franc dangereux et botté par Keller et Couronne de la tête shoote au-dessus de la transversale. Quelques instants plus tard James sauve une situation désespérée devant Andersson et Mesas.

À la 18me minute, Mercurio part la balle au pied, donne à Rustichelli qui fonce, glisser à Andersson. Ce dernier transmet à Mesas lequel trompe le gardien biterrois de façon imparable.

Marseille, 1 - Béziers, 0

A RUSTICHELLI LE SECOND POINT

À la 23me minute de jeu, Alexandre de très près manque l'égalisation en tirant sur Predal. Puis, à la 30me minute sur une contre-attaque, Rustichelli par la balle au pied centre sur Andersson qui lui redonne et le jeune ailier droit dans sa foulée bat d'un boulet de canon James laissé seul pour se défendre.

Marseille, 2 - Béziers, 0.

MESAS SIGNE LE 3me BUT

A la 38me minute, Andersson perce le rideau d'élastique adverse malgré l'opposition de Sesia et des Molinari. Il peut néanmoins centrer sur Mesas qui surgit en trombe pour loger la sphère dans la cage languedocienne.

À la remise en jeu le rythme et emphatique. Le public manifeste son mécontentement. Marseille se contente de faire courir son adversaire et celui-ci ne paraît pas décidé à tenter de surmonter son handicapé.

Keller, essaie bien sa chance mais son shoot se perd sur les gradins et Tagliacossi adresse un tir très amical à Predal. Marseille se contente toujours de l'avance acquise et ne force pas son talent.

Mais voilà qu'à la 68me minute de jeu, une montée offensive des joueurs au maillot blanc est déclenchée par Scotti. Andersson reçoit la balle, la glissa Constantino qui, d'un tir en cloche, bat James.

Marseille, 4 - Béziers, 0.

Vers la fin de la partie, Marseille la continuait à accentuer sa pression et à réussir trois nouveaux buts, trois buts en un quart d'heure. À la 77me minute de jeu sur une combinaison de Scotti et Rustichelli, Mesas peut réussir un cinquième but.

À la 82me minute de jeu, Constantino sert Andersson qui, à une faible distance, trompe avec aisance un gardien de but littéralement désorienté.

Marseille, 6 - Béziers, 0

Enfin à 86me minute de jeu Rustichelli sert Constantino qui tranquillement de 30 mètres, loge la sphère dans les filets de James.

----------

Les Biterrois expliquent :

L'entraîneur Humpal nous a déclaré :

"Il est évident que la Coupe Drago ne nous passionne pas, mais nous n'aurions jamais dû être écrasés de cette manière. Beaucoup de mes hommes ont une certaine responsabilité dans ce score final ! Certes, ils ont, jeudi et dimanche, des rencontres décisives à disputer en championnat, et qui peuvent leur valoir la montée en division nationale. Mais ce n'était pas une raison pour négliger un match à tel point".

Le président Bretto partageait cette opinion avec davantage de virulence :

"La Coupe Drago ne nous intéresse pas, c'est vrai. Mais on n'a pas le droit d'être ridicule à ce point sur un terrain de sport et certains joueurs ont manqué cet après-midi de conscience professionnelle".

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.