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Résumé Le Provencal

du 06 septembre 1959

 

Un penalty fut nécessaire à l'O.M.

pour vaincre 10 courageux Roubaisiens (1-0)

Un peu parce que l'O.M. avait eu un excellent comportement à Paris, un peu parce que le temps était idéel pour le football, 10.532 spectateurs payant (3.559.900 francs de recette) étaient venus voir Roubaix, co leader de la seconde division et ex-champion de France, comme l'O.M.

Les Nordistes allaient, d'entrée être diminués par la blessure de leur arrière Cueff, victime d'une entorse de la cheville, dès la première attaque de l'O.M.

D'entrée, du bon O.M.

Les 20 premières minutes allaient nous montrer un excellent O.M., combinant très bien sous l'impulsion d'Oliver et d'Eschman et n'échouant que de justesse sur la solide défense roubaisienne.

A la 4me minute se situa la meilleure action du match. Offensive d'Eschman, passe judicieuse à Durand, centre impeccable de l'ailier droit et reprise de volée de Oliver au ras de la transversale.

Paradoxalement, c'est Roubaix qui allait obtenir trois corners sur des erreurs de Ramon et de Bédelian. Sur le deuxième, un tir tendu de Lakière était dévié du bout des doigts par Fischbach

A la 13me minute, sur un centre précis d'Oliver, contrôle et tir en déséquilibre par Eschman, mais bon arrêt du très bon Desremeaux.

Roubaix fait front

L'O.M. continuait à dominer. Plusieurs fois, Tillon, bien lancé, était mis hors jeu par le vieux renard Gianessi.

Durand et Eschmann allaient obtenir trois corners sur lesquels Desremeaux intervenait remarquablement.

Encore des tirs d'Oliver, deux ou trois hors-jeu sifflés contre Tillon, un sauvetage in extremis de Collet sur la ligne, auxquels Roubaix ne pouvait répondre que par deux tirs de Westwood (25me) et Zatti (29me) et par un corner concéder par Ramon (30me).

Oliver et Durand portaient à 5-4 l'avantage des corners pour l'O.M. et, peu avant la mi-temps Tillon décochait un tir tendu qui passait au ras de la transversale (44me) bien dévié par Desremeaux.

Roubaix, à 10, avait donc fait face courageusement à l'O.M.

Penalty et but d'Oliver

A la reprise, coup de théâtre. L'O.M. attaque. Durand dribble Buge sur la droite et entre balle au pied dans la surface. Buge le fauche.

Le penalty accordé est transformé impeccablement par Célestin Oliver. Ce sera le seul but du match (46me)

Ensuite, on peut dire que rien de vraiment valable ne sera offert au public par les deux équipes.

L'O.M. se mit à porter la balle, à faire des passes approximatives.

Quelques tirs lointains d'Eschmann (53me, 68me, 80me), ne pouvaient inquiéter Desremeaux.

Roubaix, courageusement répliquait par des tirs de Westwood (57me, 59me, 73me, 86me) qui se montrait incisif après un début insignifiant.

Une percée de Michelin était enrayée de justesse (76me) et Desremeaux devait dégager au pied devant Durand.

Deux occasions ratées

Dans toute cette grisaille, les deux formations allaient avoir chacune une occasion d'obtenir un but...

A la 72me minute, Molla faisait une passe trop courte à Fischbach et ce dernier devait se lancer dans les pieds de Breistroff. La balle lui échappait et était cafouillée par tout le monde avant d'être dégagée.

A la 81me minute, un bon centre de Sansonnetti placé à droite, était contrôlé par Eschman qui tirait de près. Mais Desremeaux paraît dans un réflexe remarquable et Gianessi lui plaçait dans les bras la balle qui avait rebondi.

Et voilà... Peu de grades choses, peu de belles choses, et en dehors des vingt premières minutes, un match médiocre.

Louis DUPIC

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GIANESSI a tendu à l'O.M.

le vieux piège du hors jeu

A l'image de son meilleur joueur Leonetti, dont la chemisette passa la première du pâle au bleu forcé. L'O.M. a sué sang et eau pour battre par un tout petit but à zéro l'équipe du C.O. Roubaix-Tourcoing.

But d'autant plus petit qu'il fut le résultat d'un penalty habilement marqué par Célestin Oliver.

Une question de centimètres

A ce sujet, on disait autour de nous ; "Penalty sévère", le but de Roubaix n'étant pas menacé quand Buge fit un croc en jambe à Durand".

C'est une erreur trop généralement admise. La notion de danger de but n'a pas été prévue au règlement. La seule question qui peut se poser est de savoir s'il y a eu effectivement croc en jambe et si ce croc en jambe a été fait dans la surface de réparation.

Or il y a eu effectivement croc. Buge lui-même le reconnaît ; la seule chose que l'on puisse contester, à quelques centimètres près, est le lieu exact de la faute.

La décision de M. Debroas, donc, ne prête pas à de bien grandes discussions.

Si l'on se met à "chinoiser" un arbitre pour quelques centimètres, il n'y a plus d'arbitrage possible.

Le problème de l'efficacité

Ce point de règlement éclairci, il reste que la victoire de l'O.M. sur son terrain, contre 10 Roubaisiens valides, se saurait être qualifiée de triomphe.

Devant une défense parfaitement organisée par Gianessi et couverte par un gardien aussi sobre que sûr Desrumeaux, l'attaque de l'O.M. en resta au stade des bonnes intentions.

Des combinaisons agréables, sans doute une domination constante presque certainement mais un minimum de tirs véritablement dangereux.

Dans cette attaque qui se laissa prendre trop facilement au piège du hors jeu. Eschman fut le plus menaçant ; Durand le plus précis, mais Oliver s'éteignit progressivement après une bonne première mi-temps. Tillon ne parut pas à son aise et Sansonetti ne fit nullement oublier Aigouy.

C'est bien dans le domaine capital de l'efficacité que le bât semble blesser le plus l'O.M. 59-50.

Le C.O.R.T

s'est bien défendu

Derrière, avec un Léonetti excellent et un Bruneton parfois brillant, mais dont le marquage est un peu élastique, ça devrait aller, encore que les défenseurs se laissèrent plusieurs fois surprendre par la vitesse et la finesse de l'ailier martiniquais Meynard.

Mais il convient d'ajouter que la défense d'une équipe dominant trop est rarement vue à son avantage.

Le C.O.R.T. pour sa part, n'a pas produit une mauvaise impression. On sait déjà que la défense, dans son ensemble, se montra froide et énergique à la fois, assurant une base solide à l'équipe. En outre, l'inter Zatti, les demis Lakière et Michelin, ainsi que l'ailier Meynard jouèrent un bon match.

En conclusion, voilà donc l'O.M. a la première place ex aequo avec Nantes et Nancy, ce qui n'est tout de même pas si mal

Maurice FABREGUETTES

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BUGE

"Il y avait croc mais pas penalty

Malgré la défaite, les Roubaisiens était très calmes, quand nous les rejoignîmes dans leur vestiaire.

Lechantre semblait surtout préoccupé par la cheville de Cueff, qui enflait à vue d'oeil.

Buge, l'auteur du penalty, dans la tenue d'Adam avant le péché nous a dit :

"J'ai fait un cros à Durand en dehors de la surface de réparation, mais l'ailier marseillais emporte par son élan, est tombé dans la surface de réparation"

M.F.

 

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