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Résumé Le Provencal

du 20 janvier 1964

Résultat blanc sur tapis blanc à SOCHAUX

ou l'O.M. a conquis un point précieux

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

SOCHAUX - L'entrée de l'O.M. tout en blanc, sur fond blanc de neige, est très remarquée. Le terrain du stade Bonal, déblayé le matin même par les bulldozers, se présente sous la forme d'une étendue de neige dure.

Par là-dessus, un soleil dissipant les brunes du ciel.

On devine, alors que le coup d'envoi vient d'être sifflet, combien sera difficile à résoudre pour les joueurs des deux équipes et plus particulièrement pour les Marseillais, le problème de l'équilibre.

À la recherche de l'équilibre

Dès la première minute, les Sochaliens apparemment plus forts en matière de patinage, peu ou prou artistique, tirent au but par Liron, à côté, heureusement pour l'O.M.

La réponse des Marseillais est immédiate. Peretti, pourtant encore peu à l'aise, centre, Keller passe et pour ne pas blesser Wende qui avait plongé dans ses pieds, tir au-dessus. Ce n'est que feu de paille.

Des deux côtés, les joueurs cherchant leur meilleur équilibre, la partie se joue au pas.

Sochaux domine (3 corners) sans cependant mettre Escale en danger.

Escale se distingue

Le premier quart d'heure : Alauzun part sur la droite, passe à Bernard, qui lui rend le ballon... et c'est un centre très tendu qui glisse à la fois sur des pieds marseillais et sochaliens. Pour rétablir l'équilibre, Sochaux réplique par un tir de Liron qui fuse à côté de la cage de l'O.M., et il faut attendre la 28me minute pour voir Escale se distinguer sur un tir redoutable de Schmit.

Dogliani de peu à côté

Riposte marseillaise presque immédiate par Keller qui reprend de la tête une passe en profondeur d'Alauzun, obligeant le gardien de but de Sochaux à dévier la balle en corner.

Alors que va retentir le coup de sifflet de la mi-temps, une offensive marseillaise orchestrée par Bernard et Keller donne le ballon à Dogliani dont le tir ras de terre perte l'extérieur des filets.

0 à 0 à la mi-temps, résultat parfaitement mérité pour l'O.M. qui a joué avec prudence et une organisation collective certaine, sur un terrain lui convenant assez mal.

L'O.M. calme le jeu

L'O.M. passe à l'attaque dès le début de la deuxième mi-temps. Wende ayant mal contrôlé la balle, Knayer surgit, mais se trouvant en déséquilibre, ne peut que tirer à côté.

L'O.M. par Bernard, Dogliani, Alauzun et Markiewicz, fournit un jeu de qualité au centre du terrain. Ce jeu cependant n'est pas payant, la tâche des deux attaquants restés en pointe, Keller et Peretti, étant très difficiles, par la suite de l'état du terrain.

Sochaux domine

Et c'est alors que Sochaux laisse passer sa chance, et Escale évite la défense à son équipe. A la 60me minute, excellent tir de Liron et non moins excellemment arrêté par le gardien marseillais.

Quelques minutes plus tard, alors que l'O.M. attaquait, Sejnera glisse et tombe pour avoir voulu intercepter un long dégagement de la défense de Sochaux. Le chemin des buts est grand ouvert devant Liron, qui glisse à son tour, permettant à Moulon de dégager. Ouf !

On note ensuite une tête de Schmit, sur centre de Lickel, et un nouvel arrêt d'Escale.

Entre-temps l'O.M., toujours très calme et méthodique, s'était manifesté par un tir de Bernard et une bonne tête du même Bernard sur corner, le ballon ayant été touché une fois de plus par Wende.

L'exploit d'Escale

On s'acheminait tous doucement vers le match nul quand Lickel (il restait quatre minutes à jouer) réussit à passer sur la gauche, à se rabattre au centre et à tirer à bout portant de son pied droit. Tout Sochaux crut au but. Mais escale, très bien placé, put, au prix d'un audacieux plongeon, repousser le ballon devant le pied de Markiewicz.

Leonetti, claqué à la suite de diverses tentatives pour arrêter Lickel, passa à l'aile droite, mais rien ne devait se produire jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre.

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ESCALE et BERNARD les meilleurs

d'une équipe de l'O.M.

collectivement bonne

SOCHAUX - Une fois de plus l'O.M. a fait un bon match en déplacement. Dans des conditions extrêmement difficiles pour une équipe comptant 8 Méridionaux dans ses rangs, et contre un adversaire de qualité, les joueurs marseillais ont su remarquablement tirer leur épingle du jeu, on ne peut plus délicat.

Certes, Sochaux jouant chez lui, se montra plus offensive, et inscrivit à son actif les occasions les plus nettes de buts, mais on peut dire que jamais l'O.M. ne perdit le nord, et que tant que son organisation en défense, que par son jeu de passe au centre du terrain, il fit figure de candidat sérieux à la montée.

C'était du moins, après la partie, l'opinion de nos confrères de l'Est, et de la plupart des spectateurs.

La prudence olympienne

S'étant rendu compte que le terrain recouvert d'une couche de neige qui ne mollit jamais, ne les favoriserait pas, les Marseillais optèrent, dès le début, pour la prudence.

C'est ainsi qu'Alauzun resta le plus souvent à côté de Markiewicz alors que Bernard jouait au niveau de ses attaquants de pointe.

Mais cette prudence ne saurait être critiquable sur un pareil terrain alors que le sort de la rencontre pouvait dépendre d'une glissade, d'un mauvais contrôle, ou d'une passe interceptée.

Il est heureux finalement que les aléas divers de cette partie n'aient pas servi l'une ou l'autre des 2 équipes. Il eut été malheureux que le résultat de la rencontre se joua sur un coup de dé.

Des loupés, il y en eut de part et d'autres, mais en définitive - et c'est bien ainsi - ils ne profitèrent à personne.

Efficace Sejnera

Jouant avec beaucoup de sang-froid, et une technique certaine, l'O.M. mérite des félicitations collectives. On ne voit pas lequel de ses joueurs à fait moins que ce que l'on pouvait espérer de lui.

Toutefois, il faut accorder une mention spéciale à Escale, irréprochable et réalisant trois arrêts salvateurs, et à Bernard qui jusqu'à 10 minutes de la fin fut certainement le meilleur joueur sur le terrain.

Boucher se montra également très précieux, de bout en bout, grâce à son expérience et à son sens de la défensive.

Mention aussi au jeune Sejnera dont on pouvait redouter qu'il fut mal à l'aise sur un terrain inhabituel pour lui. Pas du tout. En première mi-temps, essentiellement, il fut un énergique stoppeur.

Moulon couvrait bien sa défense et Leonetti fit un de ses meilleurs matches de la saison, bien qu'ayant devant lui le plus redoutable des attaquants de Sochaux.

Dogliani, peu à l'aise en première mi-temps, se reprit parfaitement en seconde.

Aluzun rentrée

encourageante

Markiewicz fut également très précieux. Quant à Keller et Peretti, se trouvant aux places les plus difficiles dans cette patinoire, ils luttèrent du commencement à la fin, avec un cran que la chance ne voulut pas récompenser.

Alauzun très remarqué en attaque comme distributeur de balle, fut moins à son affaire en défense pure. Sa rentrée dans les conditions que l'on sait, mérite d'être qualifié d'encourageante.

Sochaux, une équipe

sympathique

De Sochaux, on gardera le souvenir d'une équipe s'appliquant à jouer bien et correctement, mais qui fut, elle aussi handicapée par le terrain. La défense est bonne dans son ensemble, Kristic, au centre de la ligne de demis, est le meneur de jeu que l'on connaît, et en attaque, ou le meilleur fut Lickel, les remuant Schmit et Liron, eux aussi, comme Keller et Peretti, en constant équilibre, causèrent bien des soucis à la défense marseillaise.

Sochaux, une bonne et sympathique équipe que l'on reverra avec plaisir le 9 février, à Marseille, contre Monaco.

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Jean ROBIN : "La prudence s'imposait"

Joie non dissimulée dans les vestiaires de l'O.M. ou seul Leonetti (claquage à la cuisse) faisait grise mine.

"Il nous manquait surtout Alain Calmat", nous dit Bernard qui venait d'apprendre par la radio que son frère s'était blessé à Valenciennes.

Jean Robin était très satisfait de son équipe et du résultat :

"Nous avons été obligés d'être prudents", convient-il. "Cette tactique nous est imposée par les circonstances. Croyez bien que ce point gagné ici vaut largement certaines victoires".

On notait dans les vestiaires de l'O.M. un visiteur de marque, Knayer, futur entraîneur en Corse, venu encourageait ses anciens coéquipiers.

"C'était dur, disait-il à qui voulait l'entendre,. Ils ont bien du mérite d'avoir su résister".

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HUG : "Plus d'occasion que l'O.M."

Dans les vestiaires de Sochaux, au contraire, on ne souriait qu'à demi.

"Nous avons eu plus d'occasions que l'O.M., nous a dit l'entraineur sochalien Hug, et à mon avis nous méritions de gagner, mais Marseille a mieux joué que je ne le pensais, c'est vraiment une bonne équipe dont nous nous méfierons au même titre que Metz et Le Havre".

 

 

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