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Résumé du Petit Provencal

du 24 février 1936

 

L'Olympique de Marseille s'est vengé

de son échec en Coupe de France

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Dominant dès le début, les Marseillais submergent la défense

lilloise en deuxième mi-temps et marquent un but mérité par

l'intermédiaire de Roviglione

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Marseille : 1 -- Lille : 0

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Il y a longtemps qu'on n'avait vu pareille foule au stade Fernand Bouisson. Il est vrai que la venue en notre ville des dogues Lillois, leaders du championnat et vainqueurs des Marseillais en Coupe, était un puissant élément attractif. Si l'on joint a cet intérêt indiscutable, le temps splendide qui présida à cet évent, on comprendra aisément que les diverses enceintes du stade se soient trouvées entièrement garnies lorsque M. Vandeputte, arbitre de la rencontre, siffla le coup d'envoi.

Après la brillante partie des nordiste à Lyon, on se demandait si les Phocéens parviendraient à prendre leur revanche, d'autant que le onze avait été quelque peu remanié. Cependant au dernier moment Conchy pouvait tenir sa place et sa présence allait donner au team une assurance plus grande, grâce à son extrême mobilité.

En effet contre toute attente, des les premières minutes de jeu, le rouage olympien donnait l'impression d'être parfaitement harmonisé. Chaque joueur, stimulé par je ne sais quel doping, faisait preuve de très vive activité au point de mettre en mal, souventes fois, le portier visiteur. Tour à tour Zatelli, Zermani, Roviglione, donnait chaud aux Lillois et n'eut à été leur précipitation exagérée Desfosses aurait très bien pu savourer battu dès le premier half.

Ce début de partie eût le don de surprendre fortement les leaders qui très certainement ne s'attendaient point à trouver face à eux un onze transformé volante qui d'ordinaire surclasse ses camarades, n'oeuvra pas avec la même autorité, avec la même précision qu'à Lyon, de même que Windner et Higgins par leur jeu timoré, n'offrirent jamais à leurs ailiers, la probabilité de déclencher des offensives rapides qui eussent permis à Bigot de tenter sa chance.

Il fallut toute la vigilance de Vandooren, aidé quelque peu par Cléau et Cahours pour que les attaques des Olympiens ne puissent trouver une issue favorable. Grâce à eux, la première mi-temps qui fut entièrement à l'avantage des Marseillais put se terminer sans que Desfosses ne s'avoua une seule fois battu.

Si les locaux ne parvinrent qu'à assurer un avantage territorial dans la première partie du jeu, ils n'en avaient pas moins atteint leur but, celui de démoraliser leurs adversaires.

En effet, après la reprise, les Lillois tentèrent bien durant quelques instants de s'organiser. Volante, Windner et Higgins réagirent à l'effet de servir des balles à leur leader d'attaque. Le jeu à certains moments, se montrait un peu heurté. Quelques accrochages obligeaient l'arbitre à intervenir.

Mais à ce jeu, les Olympiens ne se laissèrent point surprendre et à l'instant ou on ne s'y attendait guère Desfossés à la suite d'un centre plongeant de Zermani, le keeper lillois renvoyait faiblement et Roviglione intervenant très judicieusement plaçait en coin opposé la balle, avant même que Desfossés ait pu se rendre compte de la phase de jeu.

Dès cet instant, les Olympiens encouragés par ce but, forcèrent encore l'allure. Zermani à plusieurs reprises força la défense à s'employer à fond et ce, malgré que Mester, blessé, fut obligé de quitter le terrain pendant près d'un quart heure.

Durant son absence et aussi en raison d'une blessure de Volante, les Lillois modifièrent leur team Winder étant passé au centre de la ligne intermédiaire. Volante inter droit et Delannoy inter gauche. Ils essayèrent en vain de combler le handicap, et la fin vint consacrer une victoire méritée et qui eut pu être lus probante.

Comme nous l'indiquons plus haut, les Olympiens se montèrent sous un jour auquel nous n'avions pas été habitué depuis longtemps. Le coeur déployé à la lutte, montre qu'ils avaient été sérieusement montés. La méthode a porté ses fruits... espérons qu'elle ne reste pas sans lendemain.

Le trio défensif renforcé par Conchy, permit par son excellente tenu, à la ligne intermédiaire ; de jouer dans la plénitude de ses moyens. Mester, au centre, fut excellent en attaque et se sortit fort bien de la tache qui lui était confiée, quoique à certains moment oubliant que son rôle était de distribuer le jeu, il fut encin à pousser un peu trop loin ses actions. Malgré ce, il surprit agréablement à une place particulièrement délicate.

Tout comme Mester, Bastien et Durand se mirent à l'unissons. Rarement ils s'avouèrent battus. Aussi , on peut dire que c'est par la belle tenue de la ligne de demis, qui sut non seulement enrayer les offensives adverses, mais qui alimenta à jet continu l'attaque, que l'Olympique de Marseille a pris sa revanche sur Lille.

Quand aux attaquants, sans s'être montrés excessivement brillants, ils furent suffisamment tenaces dans leurs efforts pour parvenir à surprendre une défense coriace et ce, la seule fois ou elle commit une erreur, car Desfossés, malgré la position difficile ou il eut à intervenir sur le shoot de Zermani, à défaut d'un renvoi en corner aurait du poursuivre sa faible parade.

La partie fournir par les leaders du Championnat de France fut de loin inférieur à celle de Lyon. Il est vrai que les ailiers ne purent évoluer aussi facilement qu'ils l'auraient désiré devant une défense mobile et sur mais devant cet inconvénient, la triplette du centre et plus particulièrement les inter auraient du faire preuve d'une plus grande activité et d'une meilleure compréhension du jeu.

De même Volante en première mi-temps, avant qu'il ne fut handicapé par une blessure à la jambe droite, ne donna point à son team l'impulsion nécessaire pour répondre à une équipe aussi volontaire que l'Olympique.

Dans l'ensemble on avait l'impression que les Lillois n'affrontaient pas la rencontre avec la même conviction qu'à Lyon, peut être que l'échec subi devant Sochaux sur leur propre terrain avait il atteint le moral des équipiers.

Quoiqu'il en soit, il convient de féliciter les Olympiens pour ce résultat flatteur. Nous savons les critiquer lorsqu'ils ne défendent pas leur chance avec toute la volonté désirable, sachons reconnaître leurs louables efforts lorsqu'ils produisent non seulement une bonne exhibition mais la complète d'une victoire sur une équipe telle que Lille.

Souhaitons qu'ils continuent dans cette voie pour leur propre intérêt et aussi pour satisfaire les sportifs marseillais.

Georges DARBOS

 

 

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 Résumé du Petit Marseillais

du 24 février 1936

 

 

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 Résumé du Grand Echo du Nord

du 24 février 1936

 

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