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Joyeux Noël Raymond Durand

OM-LILLE : 25 décembre 1936 : pas encore de trêve, on joue pendant les fêtes. Le Marseillais ouvre la marque d'un tir terrible et l'OM va devenir irrésistible et champion lors des matches retour

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Ce n'est qu'en 1964 qu'a été instaurée la trêve dans le football français. Jusque-là, on jouait pendant les fêtes, réveillon, Noël ou Jour de l'AN. Et quand on constate que par deux fois, à deux ans d'intervalle, OM-Lille a été programmé le 25 décembre, on se dit que ce n'était pas le fruit du hasard mais la volonté de proposer une belle affiche au moment ou les gens avaient envie de sortir (les matches se jouaient l'après midi).

Quand Noël arrive, l'OM n'est que septième au classement et a déjà concédé cinq défaites. Strasbourg, emmené par l'attaquant allemand Ossie Rohr (le grand-oncle de Gernot), futur meilleur buteur, veut profiter d'un éventuel revers de Lille à Marseille pour faire à son tour la course en tête à la place des Nordistes.

Sous le titre : "Un véritable match de coupe", "Le Petit Provencal" de l'époque nous livre le compte rendu d'une rencontre qui "ne fut pas des plus intéressantes du point de vue facture de jeu mais n'en demeura pas moins fort captivante jusqu'à l'ultime coup de sifflet, disputée par deux équipes athlétiques, véritables formations professionnelles, dont les joueurs étaient animés par un réel désir de vaincre".

"Durand, l'homme qui aimait l'OM"

L'un de ces joueurs est Raymond Durand. Un pur Marseillais, qui est resté "amoureux de son club jusqu'à un âge avancé, vainqueur de la coupe en 1927 (il était remplaçant en 1926), puis en 1935, jouant au pied levé à la place de Rabih, blessé à l'échauffement, encore finaliste en 1940, et plus tard éducateur au club pour les catégories de jeunes.

 

 

Dans la dernière édition de la "Grande histoire de l'OM", Alain Pecheral rapporte cette anecdote à son sujet : "Lors de la première sortie de cette "Grande Histoire") et compte tenu qu'il avait été mon coach chez les minimes olympiens, il avait accepté de venir prendre part à une séance de dédicaces à Aubagne, un samedi après-midi. Le soir, il y avait un match au stade Vélodrome et je lui avais trouvé une place, en tribune d'honneur bien sûr, lui proposant de le raccompagner ensuite à son domicile. Mais il avait refusé de "descendre" à Marseille, et s'en était allé reprendre tout seul, sous la pluie, son car pour Le Beausset (Var) où il résidait. 'Inutile de me remercier, je fais ça pour l'OM' m'avait-il dit en me serrant la main à l'issue de la séance de dédicace".

Alcazar dans l'autre camp

Cet homme dont le décès en octobre 1989, à 81 ans, n'avait pas été salué d'une minute de silence au stade, allait donc être le hors de cet OM-Lille en ouvrant la marque d'une frappe plongeante de 30 mètres, trompant Wozniak, le gardien lillois, qui devait être encore un peu maladroit sur le deuxième but, poussé dans ses propres buts par le défenseur Beaucourt à la suite d'un cafouillage. La réduction de l'écart par les Lillois procéda d'ailleurs du même principe, avec Bastien dans le rôle du défenseur qui met un but contre son camp.

En dépit de la présence de Pepito Alcazar dans les rangs lillois, les Nordistes n'allaient pas pouvoir égaliser, diminués il est vrai par plusieurs absences, sur la blessure de Vandooren. Mais côté marseillais, Zermani allait à son tour finir en boitant, lissant à Zatelli et Kohut le soin d'animer l'attaque olympienne.

 

Lancés vers le titre

L'article du "Petit Provencal" fait vivre une fin de match haletante, au rythme des blessures et des changements de physionomie du match. "Les Marseillais dominent largement et l'on a, à ce moment-là, l'impression qu'ils vont gagner par une marge très nette. "Puis, cela devient : "A son tour, l'OL (Olympique Lillois) domine et Miquel donne des signes de fatigue. "Le public vibre intensément, les joueurs se dépensent sans compter de part et l'autre, les uns pour conserver leur avance, les autres pour arracher le draw" (sic).

Mais l'OM finit par l'emporter et déjà, on se projette sur la venue de Metz, deux jours plus tard 'les deux adversaires se succèdent à Marseille comme cette année, mais en 48h) : "Revoir Durand entrer dimanche au stade Fernand Bouisson contre Metz, serait une attraction qui ne manquerait pas d'intérêt", écrit encore le quotidien marseillais.

Bien vu : deux jours plus tard, l'OM battait Metz 4-0 et Durand marquait encore. C'était vraiment ses fêtes. Et celles de l'OM qui entamait une série impressionnante de douze victoires, un nul, une défaite au cours de la phase retour, lui permettant de décrocher son premier titre de champion, en finissant en rue libre par deux défaites, dont une... à Lille.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Raymond Durand >>>

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